Des chercheurs ont
épluché des dizaines d'études portant sur l'importance des vertébrés
pollinisateurs dans le maintien des écosystèmes.
Les conséquences catastrophiques d'une disparition des insectes
pollinisateurs font régulièrement l'actualité. Mais d'autres espèces
nécessaires à la reproduction des plantes restent bien souvent dans
l'ombre. Oiseaux,
primates,
rongeurs, marsupiaux et même lézards pollinisateurs ont donc fait
l'objet d'une méta-analyse (analyse synthétique de la littérature
scientifique) menée par des chercheurs britanniques. Ces derniers ont
épluché les résultats de 126 expériences et ont rapporté leurs
conclusions en février 2018 dans la revue
Frontiers in Ecology and the Environment.
Pas de chauves-souris, pas de tequila !
En synthétisant les précédentes études, les scientifiques ont pu
évaluer avec une précision inégalée l'importance des animaux dans le
succès reproducteur des plantes. Tout d'abord, ils rappellent qu'environ
88% des plantes à fleurs du monde entier sont pollinisées par des
animaux. Certaines sont d'ailleurs particulièrement dépendantes des
vertébrés notamment celles visitées par des chauves-souris. En effet, si
ces mammifères sont exclus de leur rôle, la reproduction de "leurs"
plantes s'effondre : les chercheurs ont noté une diminution de 83% de la
production de fruits et/ ou de graines par celles-ci. L'exemple le plus
parlant est peut être celui de l'agave bleu. Cette plante qui sert de
base à la confection de la tequila dépend entièrement de deux espèces de
chauves-souris :
Leptonycteris nivalis et
Leptonycteris yerbabuenae.
Concernant les végétaux visités par des oiseaux pollinisateurs,
l'exclusion entraîne une baisse de 46%. Par ailleurs, cette dépendance
ne dépend pas seulement de l'espèce mais aussi de la situation
géographique. Elle est plus importante dans les régions tropicales que
partout ailleurs.
Des espèces qui doivent être protégées
Globalement, cette méta-analyse "
révèle qu'exclure les pollinisateurs vertébrés réduit la production de fruits et/ ou de graines de 63% en moyenne"
d'où l'importance de ces animaux. Mais l'étude rappelle que bon nombre
d'entre eux sont menacés. Braconnage, chasse, expansion des terres
agricoles, multiplication des espèces invasives... Les causes du déclin
des animaux pollinisateurs sont nombreuses et variées. "
Etant donné
les impacts négatifs substantiels associés à la disparition des
pollinisateurs vertébrés, il faut des actions de conservation rapides et
efficaces" pour ces espèces, réclament les auteurs.
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