jeudi 29 décembre 2011

Conséquences de la perte du triple A

L'agence Standard and Poor's a placé il y a une semaine les notes de quinze Etats de la zone euro sous surveillance avec implication négative. Le délai entre un placement sous surveillance et une décision sur la note est généralement de trois mois environ, mais, dans le cas de la zone euro, et tout particulièrement de la France, S & P a laissé entendre qu'il pourrait être beaucoup plus court. La majorité tente de banaliser l'impact d'une perte du triple A. En réalité, une telle dégradation de la note souveraine de notre pays en pleine tempête sur les marchés contre la zone euro constituerait un événement politique majeur à quatre mois de l'élection présidentielle. Et la fin d'une époque pour notre pays, habitué depuis la création de la zone euro à bénéficier de taux d'emprunt très bas pour financer la dérive de ses déficits. 

1. Sur le plan financier, tout d'abord, les implications d'une perte du triple A seraient réelles sur les charges annuelles de la dette, dans les prochains budgets de l'Etat. Certes, les taux d'intérêt servis à l'émission de la dette française se sont déjà dégradés : le spread OAT-Bund, qui mesure l'écart de taux d'intérêt entre les emprunts d'Etat français à dix ans (les obligations assimilables du Trésor) et les emprunts d'Etat allemands de même durée et qui indique donc la différence de solidité financière que les grands créanciers internationaux établissent entre les deux pays, s'établit déjà à 125 points de base (1,25 %), contre 30 points en mai : les marchés nous notent donc déjà en BBB +. C'est aujourd'hui la prime réclamée par les investisseurs pour acheter de la dette française plutôt qu'allemande.Toutefois, une dégradation "officielle" de la note de la France, qui plus est de deux crans comme il est possible, constituerait une étape décisive d'un mouvement de réajustement à la hausse du risque français. Ce réajustement pourrait atteindre rapidement jusqu'à 1 % d'intérêt supplémentaire (100 points de base). Dans cette hypothèse, réaliste, les taux français à 10 ans, actuellement de 3,1 %, quitteraient la proximité des rives des taux allemands (aujourd'hui de 1,85 %) pour se rapprocher, à 4 %, voire plus, des niveaux de taux appliqués à l'Espagne (5,4 %) ou à l'Italie (6,7 %). L'impact de ce point d'intérêt supplémentaire sur nos charges d'intérêts annuelles serait très conséquent, et ce rapidement : de l'ordre de 2,5 à 3 milliards d'euros annuels à l'horizon de douze à dix-huit mois, avant d'atteindre près de 15 milliards d'euros par an à l'horizon 2017, une fois répercuté sur l'ensemble de notre stock de la dette publique, dont la maturité est proche de cinq ans. Quinze milliards, soit l'équivalent de deux points de TVA, ou encore de la somme des budgets alloués au ministère de la culture, de l'agriculture, des affaires étrangères, de l'écologie et des transports... L'incidence d'une perte du triple A est donc très loin d'être négligeable. Elle serait également durable, la position de la France par rapport aux autres grands Etats européens étant également peu favorable sur les autres critères d'appréciation retenus par les marchés que sont le déficit primaire, le rythme de l'ajustement, la flexibilité de ses dépenses, ses marges de manoeuvre fiscales ou encore la situation de sa balance des paiements. Nous pourrions par conséquent mettre plusieurs années à en retrouver le niveau. Et tout cela chargerait encore un peu plus la barque du programme d'ajustement nécessaire pour revenir à une trajectoire soutenable des finances publiques, déjà estimé selon les économistes à près de 80 milliards d'euros.

2. La perte de son AAA par la France aurait également un impact majeur sur les mécanismes de solidarité européens qui viennent d'être difficilement mis en place pour contenir la crise de la zone euro. Un éventuel abaissement de la note française, deuxième contributeur au Fonds européen de stabilité financière (FESF), pèserait inévitablement sur la notation de cet instrument financier indispensable pour gérer la crise de la dette. Elle aggraverait sans nul doute les risques d'assèchement du marché du crédit en Europe, au moment où la zone euro y est plus que jamais confrontée, contraignant la Banque centrale européenne (BCE) à jouer les pompiers de service.
Les entreprises françaises, les moins bien notées d'entre elles, souffrent déjà depuis plusieurs semaines de la nervosité des marchés sur les incertitudes des mois à venir. Une perte du triple A de la France se traduirait immédiatement par des implications négatives sur leurs conditions de financement et des difficultés accrues à accéder au marché, au moment où elles planifient leurs investissements pour l'année à venir. Et alors même qu'elles s'apprêtent à affronter un ralentissement de leurs commandes et de leurs exportations en Europe, dans un contexte de marges laminées par la hausse des prix des matières premières et du pétrole.

3. Enfin, la dégradation de la note de la France sur les marchés constituerait un événement politique majeur, à quatre mois de l'élection présidentielle.
Elle remettrait en cause le discours asséné par la majorité depuis près de dix-huit mois, qui a présenté le maintien de la crédibilité financière de notre pays sur la scène internationale comme la contrepartie du "plus d'impôt et de rigueur" mis en oeuvre en France et accru depuis le mois d'août dans le cadre du programme antidéficit du gouvernement.
Dans le domaine fiscal, les prélèvements ont déjà augmenté d'une vingtaine de milliards d'euros cette année et augmenteront encore de 20 milliards supplémentaires en 2012, avant une dizaine de milliards de plus en 2013. 20 + 20 + 10 = 50. D'ici à la fin de l'année 2013, la France subira, avec 50 milliards d'euros de plus en trois ans, la hausse d'impôts la plus importante jamais enregistrée depuis la création de la Ve République.
Le gouvernement avait jusqu'ici tenté d'occulter la réalité de ce choc fiscal considérable, en privilégiant la multiplication de nouvelles taxes ou mesures d'assiettes à la hausse générale des taux des grands impôts d'Etat, une première "ligne Maginot" qui s'est effondrée avec les hausses du dernier budget 2012 sur la TVA et l'impôt sur le revenu...
La perte du triple A viendrait remettre en cause la seconde ligne de défense du gouvernement : la nécessité de maintenir la notation de la France sur les marchés. D'ici quelques semaines, les Français pourraient donc malheureusement se retrouver confrontés à la fois à la hausse très importante des impôts, et à la dégradation de notre note sur les marchés. Sans plus de visibilité sur la manière de se sortir de ce piège de la dette, qui menace aujourd'hui son économie.

Les erreurs financières magistrales de 2011 vont nous poursuivre en 2012.

2011 nous aura rappelé ce paradoxe : les politiques ont une capacité de nuisance considérable, même s’ils ont une capacité limitée de résoudre les problèmes économiques.
L’absence d’action des pays de l’Eurozone, et de l’Europe en général, a démontré cette faculté destructrice. Il y a un an, la dette grecque à cinq ans donnait un rendement de 5%, et maintenant, s’il est possible de s’en procurer, elle se situe entre 20 et 30%. C’est maintenant a travers l’entièreté de l’Eurozone, à des degrés divers, que la vague de méfiance des investisseurs a commencé à déferler. Reconstruire une confiance mettra du temps, et coûtera infiniment plus cher que si les responsabilités avaient été prises a temps. Les erreurs financières se paient comptant et trébuchant. L’émission, ces deux derniers jours, de 9 milliards d’euros par l’Italie confirme un taux de l’ordre de 7% alors qu’il était de 4% au début 2011, en baisse de 0,57 %. C’est de ce pays que pourrait venir un véritable tsunami.
Il en est de même de l’impossibilité de prendre les mesures nécessaires à l’économie américaine en raison d’un blocage systématique du Congrès américain de toute solution qui implique une hausse des impôts pour rééquilibrer le budget américain et réduire sa dette publique. A la différence de l’Europe dont les taux d’emprunts sont à la hausse,   le Trésor américain continue a emprunter a des taux records. Ses emprunts à 10 ans sont passes de 3,50%  a moins de 2% en un an, signe d’une confiance accrue des investisseurs internationaux.  Rien de nouveau ne fera évoluer la situation avant l’échéance de l’élection présidentielle de novembre.
 Les marchés des capitaux sont de plus en plus interconnectés. Ce qui affecte un grand pays ou une région à une répercussion immédiate sur les pays susceptibles d’être influencés par ces mouvements. Cet effet de contagion est devenu quasi-immédiat. Wall Street réagit aux fluctuations des situations européennes en temps réel.  Tenter de résoudre les problèmes sans prendre en compte cette réalité pousse à gérer les problèmes financiers de manière individualisée. En un an, un problème relativement peu important, -la Grèce- a entrainé un problème systémique mondial.
 Les déficits publics s’autoalimentent en raison de l’endettement et des taux d’intérêt de ces emprunts. Dans le déficit des dépenses courantes de 80 milliards que la France annonce, près de 50 milliards proviennent de la charge d’une dette qui a augmentée de 55% en cinq ans et risque d’atteindre 2.000 milliards d’euros a la fin 2012. Ici aussi, les négligences du passe pèseront lourd sur l’avenir.
 L’influence de la finance sur l’économie menace la démocratie. Que ce soit le financement des membres du Congrès américain ou le chantage des institutions financières européennes qui a failli provoquer une recapitalisation gouvernementale hâtive, peu d’institutions financières ont l’honnêteté de considérer le bien public de manière prioritaire. Elles continuent à menacer l’équilibre de l’économie : que ce soit la faillite frauduleuse de MF Global, le troisième broker des Etats-Unis ou l’incompréhensible financement a 1% à trois ans des banques européennes pour près de 500 milliards d’euros, les financiers réussissent a faire passer leur intérêt avant celui de la société. Le carrousel qu’elles ont organisé via la Banque Centrale Européenne est devenu évident : les dépôts des banques à la BCE ont atteint le meme niveau que leurs dépôts. 110 des 498 milliards d’euros ont été utilises par les banques italiennes.
 Le consommateur est un élément essentiel de l’économie : le pressuriser  sous forme de taux d’intérêt plus ou moins usuraires ou de réduction du financement des particuliers ou des Petites et Moyennes Entreprises se retourne contre ceux-là meme qui utilisent ces moyens pour se renflouer. De surcroit, la tendance à refuser d’étendre les efforts d’austérité nécessaires à toutes le couches de la population et aux grandes entreprises, pourrait provoquer des remous sociaux graves. La hausse de la TVA tue le pouvoir d’achat et avec lui la croissance économique.

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mercredi 21 décembre 2011

Pesticides : une différence bien réelle entre les aliments bio et non bio

Après avoir réalisé une enquête sur la présence de substances chimiques dans les aliments traditionnels fin 2010, l'association Générations Futures a souhaité cette année renouveler l'expérience avec des produits issus de l'agriculture biologique, et ce, en se concentrant uniquement sur les résidus de pesticides.
Réalisée par Fytolab, un organisme certifié par les autorités de plusieurs pays européens dont la France, l'analyse des aliments bio a mis en avant l'absence de pesticides dans les fruits et légumes alors que 37 résidus, correspondant à 27 molécules différentes, avaient été trouvés dans des aliments traditionnels. D'un point de vue plus globale, "il y a 223 fois moins de résidus de pesticides en moyenne dans les aliments bios analysés que dans les aliments conventionnels", précise l'étude. Par ailleurs, par rapport aux 17 résidus de pesticides suspectés d'être cancérigènes ou perturbateurs endocriniens identifiés l'année dernière, cette nouvelle analyse n'en a détecté qu'un seul dans le bio, le piperonyl butoxyde (PBO).
"Ces éléments montrent clairement que la non présence de résidus de pesticides dans les aliments bio garantit le consommateur des risques éventuels dus à la présence de nombreux résidus de pesticides dans les aliments conventionnels dont certains sont suspectés d'être cancérigènes ou pouvant perturber le système endocrinien", déclare François Veillerette, porte parole de Générations Futures. Pour l'association, cette enquête, même si elle ne prétend pas refléter exactement l'état moyen de contamination des aliments en France, atteste du travail sérieux réalisé par les agriculteurs, les transformateurs et les certificateurs dans la production de produits bio. En outre, ces résultats contrediraient également les sceptiques qui avancent que les champs bio sont souvent contaminés par des pesticides pulvérisés sur les champs conventionnels.
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dimanche 11 décembre 2011

Durban : tout le monde s'en fout et en particulier les pays emettant le plus de GES

C'est dans le contexte d'une Afrique du Sud confrontée aux inondations que s'est déroulée la COP 17 à Durban jusque dans la nuit du 11 décembre. Pour sauver ce qui peut l'être du Protocole de Kyoto qui expire en 2012, les négociateurs ont décidé de reporter à 2020 l'éventuelle mise en oeuvre d'un nouvel instrument légal sur les gaz à effet de serre et d'aboutir à un plan d'action sur les futures trajectoires d'émissions d'ici à la COP 18, qui se tiendra au Qatar.
Malgré la réalité du réchauffement global, confirmée par une accumulation de travaux scientifiques, la communauté internationale, divisée, est impuissante à s'engager dans une feuille de route l'orientant vers une inflexion radicale à court terme de ses émissions de gaz à effet de serre. Sans doute parce que ces objectifs sont désormais inatteignables dans le temps imparti.
Il suffit de consulter le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour s'en convaincre. L'AIE prévoit que la demande énergétique globale va augmenter de 47% d'ici à 2035. Les taux de croissance des émissions sont très rapides. Le rebond de 5% de la demande mondiale d'énergie primaire en 2010 a porté les émissions de CO2 à un nouveau pic. Selon le scénario prospectif de l'AIE, les émissions cumulées des 25 prochaines années équivaudront aux deux tiers des émissions dégagées depuis 110 ans... soit un réchauffement global annoncé de 3,5°C minimum.
Lors d'une conférence de presse, le 6 décembre à Durban, Maria van der Hoeven, directrice exécutive de l'AIE, a exhorté les pays industrialisés à ne pas attendre d'accord climatique global pour mettre en œuvre des politiques énergétiques soutenables dans leurs pays respectifs. L'AIE, dans son rapport World Energy Outloook 2011, en appelle à un changement de cap radical, combinant standards d'efficacité énergétique, prix du carbone, et déploiement des énergies renouvelables.

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mercredi 30 novembre 2011

Selon la FAO, la déforestation s'est accélérée depuis le début du 21ème siècle


D'après un nouveau rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, le rythme de la déforestation n'a cessée de progresser depuis l'an 2000. En s'appuyant sur des images satellitaires, la FAO a souligné qu'entre 1990 et 2000, environ 4,1 millions d'hectares de forêts disparaissaient chaque année et que la moyenne a grimpé à 6,4 millions entre 2000 et 2005. La superficie totale des forêts du monde totalisait désormais 3,69 milliards d'hectares en 2005, soit 30 pour cent de la superficie mondiale.
Il faut bien nourrir la planète 
Selon l'enquête réalisée par plus de 200 chercheurs de 102 pays, "la planète a perdu en moyenne 4,9 millions d'hectares de forêt par an, soit près de 10 hectares de forêt par minute au cours de la période de 15 ans". L'Organisation indique que ce phénomène est dû en grande partie à la conversion de forêts tropicales en surfaces cultivables en Amérique du sud et en Afrique. Concernant l'Asie, le rapport souligne que c'est "la seule région à afficher des gains nets dans l'utilisation des terres forestières entre 1990 et 2005". En effet, les plantations extensives, mises notamment en place en Chine, ont dépassé le total des superficies boisées perdues.

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dimanche 27 novembre 2011

Veaux, vaches, poulets... empoisonnés par les PCB

Grez-en-Bouère (Mayenne) - Vallonnés, bordés de haies boisées, dans le sud de la Mayenne, les paysages ressemblent à la campagne immuable telle que les citadins l'imaginent. Dans les prairies voisinent des bovins, des chevaux, des moutons, quelques chèvres aussi. Ne pas se fier à ces scènes bucoliques : ce sont les animaux élevés aux champs qui ont le plus pâti de la pollution aux PCB - polychlorobiphényles - mise en évidence en janvier dans ce pays d'élevage. Depuis, une dizaine d'exploitations agricoles ont été touchées, certaines sont sous séquestres, quelques-unes dans des situations inextricables.

Lundi 21 novembre, trois troupeaux supplémentaires ont été "enlevés", comme disent les agriculteurs. Selon leur décompte, 302 bêtes ont été abattues jusqu'à présent, sans compter les quelques-unes qui ont servi aux analyses. Des associations locales ont insisté pour que la population, aussi, ait droit à des tests. L'agence régionale de santé a accepté de financer une vingtaine d'analyses de sang qui vont être proposées aux soixante riverains les plus proches de la source de la contamination. Surtout à ceux qui ont pour habitude de consommer leurs propres légumes, leur viande, leurs oeufs, en toute confiance.

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lundi 21 novembre 2011

L'augmentation des phénomènes climatiques extrêmes nécessite une meilleure préparation des pays


L'accroissement des concentrations de gaz à effet de serre a entraîné une diminution des jours et des nuits froids et une augmentation des jours et des nuits chauds, indique le GIEC avec un degré de confiance élevé. La longueur et le nombre de vagues de chaleur ont augmenté dans de nombreuses régions du monde. "Dans certaines régions, on constate une évolution des phénomènes extrêmes, par exemple des sécheresses plus longues et plus intenses, mais un degré de confiance moyen s'attache à ces constatations, selon le rapport, en raison du manque d'observations directes et parce que les analyses scientifiques disponibles dans ce domaine ne concordent pas. Quant aux prévisions concernant l'évolution de l'intensité, de la fréquence et de la durée des cyclones tropicaux dans une perspective à long terme, le degré de confiance qui s'y rattache est assurément faible", indique Qin Dahe, coprésident du Groupe de travail I du GIEC.
Cependant, estime le GIEC, à l'avenir, il est "pratiquement certain qu'à l'échelle du globe, les jours de canicule deviendront encore plus chauds et seront plus fréquents". Thomas Stocker, coprésident du Groupe de travail I du GIEC, précise que l'occurrence des jours de canicule sera multipliée par dix dans la plupart des régions du globe en cas d'émissions élevées de gaz à effet de serre. "De la même manière, les fortes précipitations seront plus fréquentes et la vitesse des vents associés aux cyclones tropicaux augmentera alors que le nombre de cyclones sera probablement constant ou en diminution". L'Europe devrait être touchée par des vagues de chaleur plus intenses, l'Afrique par des sécheresses plus régulières. Certaines régions, dans les pires scénarios, pourraient même devenir inhospitalières.
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vendredi 18 novembre 2011

Prix Pinocchio : les cancres du développement durable

Côté pile, elles se disent écolos et engagées en faveur du développement durable. Côté face, elles mènent des activités aussi lucratives que leurs conséquences environnementales et sociales sont néfastes. Elles, ce sont Vinci, la Société générale et Tereos. Elles ne sont pas les seules — loin s'en faut — mais les pires, aux yeux des internautes. Jeudi 17 novembre, elles se sont vu décerner, par les Amis de la Terre, les prix Pinocchio du développement durable, qui récompensent chaque année les plus gros mensonges et les plus graves omissions des entreprises en la matière.
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mardi 15 novembre 2011

Un poisson sur deux consommé dans le monde provient de l'élevage


Pensez-vous sérieusement que le sashimi que vous vous apprêtez à déguster est l'un de ces fiers saumons qui remontent jusqu'au lieu de sa naissance pour y mourir ? Vous ne croyez tout de même pas que ce filet sans arêtes, que vous venez d'acheter dans sa barquette, a autrefois frétillé avec ses congénères tilapias dans l'eau saumâtre de l'embouchure d'un fleuve ?

A partir de 2012, selon les prévisions de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui vient de publier un rapport (Pdf) sur le sujet, un poisson sur deux consommé dans le monde sera un poisson d'élevage. Votre saumon, plus pâle (et moins goûtu) que son lointain cousin sauvage du Pacifique, a de très fortes chances de venir d'une ferme, probablement norvégienne. Quant au tilapia – un poisson dont l'élevage est l'un des plus répandus sur la planète –, il ne connaît guère l'Afrique, sa terre d'origine, et a probablement vu le jour où il a fini : en Chine.
 



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mercredi 2 novembre 2011

Les micro-algues au cœur du GreenBusiness

Si les micro-algues sont utilisées depuis des millénaires, principalement pour l'alimentation humaine, leur exploitation commerciale commence au Japon dans les années 1960 avec les chlorelles, par Nihon Chlorella, suivies des spirulines, en 1969 au Mexique, par Sosa Texcoco. La crise énergétique des années 1970 révèle le formidable potentiel de la biomasse micro-algale comme engrais et carburant renouvelables. Dix ans plus tard, près de 40 usines asiatiques produisent une dizaine de tonnes de micro­algues, des chlorelles en majorité. Les années 1980 voient aussi débuter la production à grande échelle de nouvelles micro-algues, Dunaliella salina et les cyano­bactéries. Source de ß-carotène, D. salina est aujourd'hui la troisième micro-algue la plus vendue.
Avec l'explosion des énergies renouvelables dans les années 2000, la production de biofuel à partir de micro-algues se retrouve sur le devant de la scène. Leur teneur élevée en lipides et leur forte productivité drainent plusieurs centaines de millions d'euros d'investissements depuis 2007 dans des sociétés développant des biocarburants dits de "3e génération". Chez les micro-algues, le rendement de la synthèse d'acides gras destinés à la production de biocarburants est en effet jusqu'à 250 fois plus élevé que chez le soja.


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Les dégradations environnementales menacent le développement humain

Dans la perspective de Rio+20, le rapport mondial sur le développement humain 2011 se penche sur les liens entre équité et durabilité. Il préconise une nouvelle approche des politiques de développement et propose de nouvelles sources de financement.
'D'après les prévisions, l'échec persistant des tentatives de réduction des risques environnementaux graves et l'aggravation des inégalités sociales pourraient ralentir plusieurs décennies de progrès continus au sein de la majorité pauvre de la population mondiale, voire inverser la tendance vers une convergence mondiale du développement humain'', note le Rapport mondial sur le développement humain 2011 (RDH), publié le 2 novembre par le programme des Nations unies pour le développement (Pnud). A quelques mois du sommet de Rio+20, le rapport tire la sonnette d'alarme : il est urgent de lier équité et durabilité, afin de poursuivre les progrès en termes de développement humain. ''De nos jours, de nombreux débats sur la durabilité négligent l'équité, considérée comme une notion distincte et indépendante. Cette approche parcellaire est contreproductive''. Et inversement, une approche uniquement sociale pourrait nuire à l'environnement, et donc au développement humain. Le rapport préconise une ''approche gagnant-gagnant-gagnant'' et de nouvelles sources de financement pour soutenir les politiques à mettre en œuvre.

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lundi 3 octobre 2011

Un trou dans la couche d'ozone observé en Arctique

Un trou d'une taille équivalente à cinq fois la surface de l'Allemagne s'est ouvert dans la couche d'ozone au-dessus de l'Arctique, égalant pour la première fois la diminution observée dans l'Antarctique, selon une étude parue dimanche 2 octobre dans la revue scientifique britannique Nature. Voir la carte  
Provoqué par un froid exceptionnel au pôle Nord, ce trou record s'est déplacé durant une quinzaine de jours au-dessus de l'Europe de l'Est, de la Russie et de la Mongolie, exposant parfois les populations à des niveaux élevés de rayonnements ultraviolets, ont précisé les chercheurs.
L'ozone, une molécule composée de trois atomes d'oxygène, se forme dans la stratosphère où elle filtre les ultraviolets qui endommagent la végétation et peuvent provoquer des cancers de la peau ou la cataracte.

Le froid intense reste le facteur principal de destruction de l'ozone. Sous l'effet du froid, la vapeur d'eau et les molécules d'acide nitrique se condensent pour former des nuages dans les couches basses de la stratosphère. Dans ces nuages se forme du chlore, qui aboutit à la destruction de l'ozone. Le trou dans la couche d'ozone est habituellement beaucoup plus important en Antarctique qu'en Arctique car il y fait beaucoup plus froid.
Les relevés effectués jusqu'alors au pôle Nord indiquent que la diminution d'ozone est très variable et bien plus limitée que dans l'hémisphère Sud. Des observations satellitaires menées entre l'hiver 2010 et le printemps 2011 ont pourtant montré que la couche d'ozone avait été soumise à rude épreuve à une altitude comprise entre 15 et 23 km. La perte la plus importante – plus de 80 % – a été enregistrée entre 18 et 20 km d'altitude. "Pour la première fois, la diminution a été suffisante pour qu'on puisse raisonnablement parler de trou dans la couche d'ozone en Arctique", estime l'étude.
Ce bouclier naturel est régulièrement attaqué au niveau des pôles au moment de l'hiver et du printemps, en partie à cause des composés chlorés (chlorofluorocarbones, ou CFC) utilisés par l'homme dans les systèmes de réfrigération et les aérosols. La production de CFC est désormais quasiment nulle, grâce au protocole signé en 1985 à Montréal. Grâce à cet accord international, la couche d'ozone en dehors des régions polaires devrait revenir à son niveau d'avant 1980 aux alentours de 2030-2040, d'après l'Organisation météorologique mondiale.

mercredi 28 septembre 2011

Un continent de plastiques à la dérive

http://www.consoglobe.com/vortex-gigantesque-poubelle-ocean-2292-cg

Le vortex est un phénomène bien connu des météorologistes qui se manifeste sous la forme d’un immense tourbillon de courants circulaires dans les océans.
Le phénomène météorologique qui est la cause de cet amoncellement d’ordures est le North Pacific Gyre. Il s’agit d’un tourbillon de 34 millions de km2 composé de la plupart des courants océaniques du nord du Pacifique.

mardi 27 septembre 2011

Des antibiotiques et des pesticides dans le miel

Soixante millions de consommateurs a analysé 76 échantillons de miel, bio et non bio, afin de rechercher les résidus de ''91 molécules indésirables (56 pesticides et 35 antibiotiques)''.
Résultats : ''pas moins de 35 polluants différents (pesticides, insecticides, antibiotiques) ont été trouvés dans 74 des 76 miels analysés, avec une moyenne de cinq substances par pot, et ce, également dans des produits labellisés bio''. Même si les teneurs retrouvées dans ces miels sont inférieures aux seuils réglementaires, l'association trouve les résultats inquiétants. D'autant, que certains antibiotiques, dont l'utilisation est très restreinte en France et en Europe, sont retrouvés dans les miels testés, tout comme le chlorfenvinphos, interdit depuis 2007 en France, a été détecté dans plusieurs miels d'origine française…
Si des traces de polluants ont été retrouvés dans les miels bio, ceux-ci arrivent globalement en tête de classement (cinq miels bio sur les six les mieux notés).

mardi 20 septembre 2011

Une "signature" des cancers liés à une forte irradiation

Article complet 

La radioactivité reçue à faibles doses augmente-t-elle les risques de cancer ? Une découverte, présentée, mardi 20 septembre, par la direction des sciences du vivant du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), permettra peut-être, dans un avenir proche, de mieux répondre à cette question. Pour la première fois, des chercheurs viennent en effet de démontrer qu'il existait une signature génétique spécifique à certains cancers radio-induits de la thyroïde.
Les données épidémiologiques sont sans appel : pour des irradiations égales ou supérieures à 0,1 gray - celles reçues par les survivants d'Hiroshima et de Nagasaki, et, en 1986, par ceux qui habitaient à proximité de la centrale de Tchernobyl -, on observe globalement une survenue de cancers de la thyroïde supérieure à la moyenne chez les personnes ayant moins de 20 ans au moment de l'irradiation.
Mais au-delà de cette corrélation statistique, rien ne permettait jusqu'alors, face à un malade souffrant d'une tumeur de la thyroïde, de déterminer si son cancer était radio-induit ou non.
C'est cet obstacle que vient de lever l'équipe de Sylvie Chevillard, qui dirige à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine) le laboratoire de cancérologie expérimentale du CEA. Grâce à une stratégie moléculaire inédite, et en s'aidant d'un outil désormais bien connu des biologistes : le transcriptome.

jeudi 8 septembre 2011

La fragmentation des espaces naturels devient alarmante en Europe

Pour la première fois, un rapport vient éclaircir le sujet de la fragmentation du paysage en Europe. En partenariat avec l'Office fédéral suisse pour l'environnement (Foen), l'Agence européenne de l'environnement (AEE), explique comment infrastructures, voiries et zones bâties constituent une menace pour la biodiversité dans 28 pays européens.
Ces vingt dernières années, et ce malgré la tentative de mise en place d'une politique de préservation des zones non fragmentées, le maillage du territoire européen a augmenté, et le nombre de projets d'infrastructures n'a pas décru.
Directrice exécutive de l'AEE, le professeur Jacqueline McGlade déclare : "Les paysages changent constamment, mais ces dernières décennies les humains les ont découpés à un rythme sans précédent, en ne prenant que très peu en considération les impacts cumulatifs sur l'environnement."En savoir plus

mercredi 7 septembre 2011

Mort de sangliers : soupçons sur le sulfure d'hydrogène

http://www.lemonde.fr/planete/article/2011/09/07/les-sangliers-morts-en-bretagne-le-sont-vraisemblablement-a-cause-du-sulfure-d-hydrogene_1568765_3244.htmlL'Agence de sécurité sanitaire de l'environnement (Anses) estime "hautement probable" que la mort de 36 sangliers, cet été en Bretagne, soit due à du sulfure d'hydrogène produit par les algues vertes, sans pouvoir affirmer qu'il s'agissait du seul facteur. Dans ce rapport publié au lendemain de celui de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) arrivant à des conclusions similaires, l'Anses a estimé "au regard de l'ensemble de données disponibles, que l'hypothèse d'une intoxication par le sulfure d'hydrogène (H2S) est la plus probable sans pouvoir affirmer qu'il s'agit du seul facteur contributif de la mortalité massive." L'Anses avait été chargée par le ministère de l'agriculture d'examiner les causes de la mort de ces animaux sauvages dans la baie de Morieux, située dans l'estuaire du Gouessant.

dimanche 4 septembre 2011

Le nombre des débris spatiaux atteint un "point critique"

Une déchetterie en apesanteur, flottant dans l'espace et enrobant notre chère planète. C'est le bilan écologique désastreux de plusieurs décennies de conquête spatiale. Dans un rapport publié cette semaine, des scientifiques américains tirent la sonnette d'alarme : le nombre des débris qui flottent dans l'espace a atteint un "point critique", ce qui fait peser une menace de plus en plus grande sur les satellites et les astronautes.

La NASA a comptabilisé 22 000 débris et estime à des millions le nombre de ceux trop petits pour être enregistrés. Parmi ces débris, au moins 500 000 ont entre 1 et 10 cm de diamètre, et peuvent causer des dégâts. Des projections informatiques montrent que leur nombre a atteint un "point critique" qui fait qu'ils vont entrer en collision et créer de nouveaux débris, augmentant encore les risques d'endommager les engins spatiaux, indique le Conseil de la recherche nationale, un organisme indépendant de recherche qui chapeaute le comité.

En 2007, la Chine avait encore accru le nombre de ces débris en testant des missiles antisatellites qui avaient pulvérisé un satellite météo en 150 000 morceaux. Or faire le ménage n'est pas seulement cher, c'est aussi extrêmement compliqué. Car les Etats-Unis n'ont pas le droit, en vertu des lois internationales, de recueillir dans l'espace les objets appartenant à d'autres pays. "La guerre froide est terminée mais la question de la technologie des satellites reste sensible", affirme le vice-président de la commission, George Gleghorn.

La saga de "Caulerpa taxifolia"

la Caulerpa taxifolia est en nette régression. Apparue en 1984 sur les côtes de Monaco, elle est devenue rapidement envahissante. En 1990, la superficie colonisée par l'algue atteint 15 000 hectares en France, Espagne, Italie, Croatie et Tunisie. Mais plusieurs observations scientifiques récentes confirment qu'elle a presque disparu des fonds marins du nord de la Méditerranée.
C'est en effet sous les fenêtres du Musée océanographique de Monaco - dont elle décorait certains aquariums - qu'elle apparaît en 1984. Une portion d'algue, un stolon, est expulsée accidentellement dans le système de rejet des eaux de ces aquariums, en pleine mer.
La première colonie de Caulerpa, qui n'occupait qu'un hectare en 1984, avait envahi, en 1990, 2 000 hectares dans un rayon de dix kilomètres autour de la Principauté.
Aujourd'hui, 80 % des surfaces colonisées auraient disparu, affirme-t-il : "Dans certaines zones, comme au cap Martin, où Caulerpa taxifolia était omniprésente, on ne la trouve plus et la vie retrouve peu à peu ses droits !"
Les causes de cette régression ne sont pas encore établies de manière sûre. Les scientifiques émettent plusieurs hypothèses. Il pourrait s'agir d'une dégénérescence génétique, l'algue initialement importée d'Australie pour agrémenter les aquariums s'étant reproduite par
Enfin, la morphologie de cette algue, un long tuyau pouvant atteindre 3 mètres dans lequel prospèrent des bactéries et des virus, pourrait être à l'origine de ce dépérissement, souligne un biologiste marin, qui donne l'impression de se réjouir que la Caulerpa taxifolia n'ait pas livré tous ses secrets.

lundi 15 août 2011

Erosion de la Biodiversité

Au delà du patrimoine naturel et des services rendus par l'expression de la biodiversité, un exemple de segmentation variétale et un autre d'érosion de la biodiversité portant sur des aliments de consommation courante.

Et une question comment, dans ces conditions, espérer conserver les gênes (et/ou maintenir les capacités d'adaptations des espèces) qui nous intéressent face aux enjeux alimentaires et aux changements climatiques à venir?

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jeudi 11 août 2011

Un an de lutte contre les algues vertes n'a pas fait reculer le fléau

Un an après le lancement du plan national de lutte contre les algues vertes, l'hécatombe de sangliers sur une plage des Côtes-d'Armor – dans les cadavres desquels se trouvait du gaz dégagé par les algues en décomposition – vient rappeler une fois encore que la dangereuse prolifération de cette flore marine est loin d'être endiguée.
Voici maintenant quarante ans que les premières marées vertes ont été repérées sur le littoral breton. Elles concernent aujourd'hui 109 sites, selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental de la région Bretagne . "Vingt ans de politiques anti-algues vertes n'ont pas vraiment démontré leur efficacité", constate Alain Menesguen, scientifique à l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). Dernier effort en date : le Plan algues vertes, lancé en février 2010, se concentre sur huit baies prioritaires, alimentées par 23 bassins versants. 3 500 exploitations agricoles sont concernées.
DE LOURDES EXIGENCES POUR LES AGRICULTEURS
Si la mise en œuvre du plan est si ardue, c'est que pour les agriculteurs, les exigences sont élevées. "On sait que nous seront les premiers contributeurs au plan algues vertes", lance Danielle Even. Malgré la conscience d'avoir sa part de solutions à apporter et les efforts déjà consentis, d'autres préoccupations entrent en jeu : "C'est notre responsabilité, aussi, de maintenir la production agricole en Bretagne, de préserver les 40% d'emplois bretons dans ce secteur, de maintenir un niveau de vie décent chez des éleveurs déjà en difficultés financières", estime l'agricultrice.
Au-delà de la difficile transition des agriculteurs bretons, Jean-Paul Guyomarc'h évoque aussi les réticences des fabricants d'engrais azotés, qui voient d'un mauvais oeil la limitation de leurs produits. Et derrière ces lobbys agro-industriels, les intentions ambivalentes du gouvernement. Car à côté du plan national, "depuis juin, deux nouveaux décrets prévoient d'augmenter de 20% les terres agricoles concernées par l'épandage d'effluents d'élevage, qui libère des nitrates, s'indigne M. Guyomarc'h. Il faut arrêter de prendre les Bretons pour des imbéciles."

mardi 5 juillet 2011

A méditer

Près de sept milliards d’humains sur une planète qui dispose de ressources pour en accueillir durablement, comment en est-on arrivé là ?
Après René Dumont, Yves Cousteau, Claude Lévi-Strauss et quelques autres, une association reprend le flambeau contre la vanité de notre espèce qui s’estime au dessus des lois … de la nature.

http://www.demographie-responsable.org/

vendredi 1 juillet 2011

Méditerranée : la biodiversité menacée malgré les aires protégées

Les aires marines protégées ne suffiront pas à écarter toute menace sur la biodiversité remarquable de la Méditerranée. Voici la conclusion d’une étude internationale impliquant notamment le CNRS, l’IRD, l’Ifremer et l’université de Montpellier 2.
Les aires marines protégées (AMP) ont été développées en Méditerranée à partir des années 1960. Cette mer constitue un “point chaud” de biodiversité : elle représente moins de 1% de la surface des océans du monde, mais abrite 4 à 18% des espèces marines. Or plusieurs menaces se conjuguent: une très forte pression de pêche, une pollution croissante et une température moyenne qui devrait augmenter considérablement lors des prochaines décennies.
Les AMP ne couvrent pour l’heure que 0,4% de la Méditerranée, soit un peu moins de 10000 km2, et ont été créées “sans véritable stratégie à grande échelle”, selon les conclusions de l’étude (d’autres zones protégées existent par ailleurs, comme le sanctuaire marin Pelagos, qui couvre 87500 km2 à lui seul sur les zones française, italienne, monégasque et internationale, et qui vise à protéger notamment baleines, dauphins et tortues). Et si ces aires peuvent s’avérer efficaces pour protéger les poissons, “certaines zones de forte biodiversité en tortues et mammifères marins, localisées notamment en Afrique du Nord et à l’extrémité est du bassin méditerranéen, doivent faire l’objet d’une attention plus particulière” — façon de dire que la situation n’y est guère brillante.
Les chercheurs appellent à augmenter les surfaces protégées en mer Méditerranée afin d’en préserver la richesse : “Ce travail suggère une gestion de la biodiversité qui dépasse le cadre des politiques nationales et les contraintes historiques.”

jeudi 16 juin 2011

Guillaume Sellier nommé directeur du parc national de Port-Cros


Par arrêté de la ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement en date du 10 mai 2011, M. Guillaume SELLIER, administrateur en chef des affaires maritimes, est nommé directeur de l’Etablissement public du Parc national de Port-Cros à compter du 1er juillet 2011. (Arrêté du 10 mai 2011 # NOR DEVL1109785A)
Agé de 44 ans cet officier de la marine a été formé à l'école d'administration des affaires affaires maritimes de Bordeaux. Il est diplômé de l'institut d'études politiques de Grenoble et de l'université Grenoble I Joseph Fourier (sciences technologiques et physique).
Ses précédentes missions lui ont permis d'exprimer son souci de concilier des objectifs multiples, lors de la mise en oeuvre des politiques relatives à la navigation, à la pêche maritime, à la gestion des affaires portuaires, à la protection des espaces maritimes et littoraux, à la gestion du domaine public maritime ainsi qu’à la sauvegarde de la qualité de l’eau, de la faune et de la flore.
C'est un homme de concertation, habitué à travailler en lien avec les élus, les usagers et les autres administrations sous l'autorité du préfet de région, du préfet de département et du préfet maritime.
Sa volonté de soutenir les actions de développement durable s'est pleinement exprimée dans des contextes pluridisciplinaires . Il a déjà collaboré avec les équipe du parc national de Port-Cros, notamment lors de la mise en place des sites Natura 2000 littoraux et Natura 2000 en Mer, sur l'île de Porquerolles. Il a également mis en place depuis 2008 une coordination des polices en mer dont le volet environnement maritime a été lancé le 1er janvier 2010.
Sa connaissance du contexte technique, juridique, socioprofessionnel et politique liée aux questions maritimes et littorales, son intérêt pour les problématiques d’environnement, de développement durable et d’urbanisme seront autant d'atouts appréciés par ses futurs collaborateurs et partenaires.

mercredi 15 juin 2011

La Baie de Somme devient Grand site de France

C’est l’une des plus grandes zones humides de France, inscrite dans le réseau européen Natura 2000 et reconnue à l’échelle internationale par la Convention de Ramsar, qui accueille des milliers d’oiseaux sédentaires ou lors de leur escale migratoire. Mais c’est aussi un ensemble de paysages variés qui englobe deux grands sites classés sur plus de 12 000 hectares, pour moitié terrestres et pour moitié maritimes : le massif dunaire du Marquenterre au nord de la baie, la Pointe du Hourdel et le cap Hornu au sud. Le territoire concerné par le label est plus vaste : il s’étend sur les 25 communes qui participent au projet du Grand Site de France, sur une superficie d’environ 20 000 hectares.
Le tourisme de nature s’y est fortement développé au cours de la dernière décennie, avec un public nombreux venu du nord de l’Europe et de la région parisienne. Les visiteurs sont particulièrement attirés par la richesse écologique -en particulier la colonie de phoques veaux marins que l’on peut observer à la pointe du Hourdel- mais aussi par la réserve naturelle de la Baie de Somme et le Parc du Marquenterre, ou les possibilités qu’offre la découverte de la nature accompagnée par des guides spécialisés.
Bientôt destination « écomobile », la Baie de Somme peut être parcourue sans voiture : à vélo grâce à un réseau de voies cyclables de 200 km, et en train à bord d’une micheline à vapeur qui emmène les voyageurs aux deux extrémités de la baie d’avril à septembre.
Les collectivités territoriales et l’Etat unissent leurs efforts depuis près de trente ans pour restaurer le site, le préserver des aléas des tempêtes ou prévenir son envasement. Ils assurent la conservation de zones humides particulièrement fragiles, mais s’attachent aussi à maintenir des activités traditionnelles vivantes telles que les moules de bouchot ou l’élevage ovin. C’est pour reconnaître la qualité de cette gestion au sens d’un développement durable que le label a été attribué au Syndicat mixte Baie de Somme Grand Littoral Picard, qui anime le projet avec l’appui de la Région Picardie, du Département de la Somme, du Conservatoire du Littoral et des services de l’Etat.
Le label Grand site de France est désormais inscrit au code de l’environnement, depuis l’adoption de la loi « Grenelle 2 » du 12 juillet 2010. Il reconnaît à la fois la grande valeur patrimoniale du site, la qualité de son entretien et l’intérêt du projet de préservation, de gestion et de mise en valeur proposé pour l’avenir.
Neuf sites autres ont été labellisés Grand Site de France depuis 2004 : l’Aven d’Orgnac, la Sainte-Victoire, la Pointe du Raz, le Pont du Gard, Bibracte Mont-Beuvray, le Puy de Dôme, le Marais Poitevin, Saint-Guilhem-le-Désert, Gorges de l’Hérault et les Deux Caps Gris-Nez Blanc-Nez.

mardi 14 juin 2011

L’avion solaire a atterri au Bourget

L’avion solaire HB-SIA, piloté par André Borschberg, a atterri dans la capitale au surnom symbolique et prémonitoire : Paris, la Ville Lumière, à 21 heures 15, au terme d’un vol de 16 heures 05 minutes.
Approche parfaite, majestueuse et silencieuse ; le HB-SIA a touché le sol en douceur, et lentement roulé en ralentissant progressivement jusqu’à ce que les membres de l’équipe à terre n’attrapent les extrémités de ses ailes – à la main – pour éviter qu’il ne se couche sur le flanc ; une manœuvre entraînée à de nombreuses reprises à Payerne, ou le HB-SIA est basé.
Fatigué mais en pleine forme, le pilote André Borschberg s’est péniblement extrait de l’étroit cockpit en étirant ses membres engourdis avant de raconter à tous les micros tendus vers lui à quel point il était content d’atterrir à l’aéroport du Bourget au terme d’un vol serein et splendide, d’autant plus que celui-ci fait suite à une tentative avortée samedi passé.
Visiblement ému, Bertrand Piccard, le Président et co-fondateur de Solar Impulse, a tenu à rappeler que cela fait 102 ans que le Salon du Bourget présente des prototypes révolutionnaires au public, et qu’aujourd’hui, c’est une grande satisfaction pour Solar Impulse d’y être accueilli en tant qu’invité spécial ; c’est un magnifique symbole pour une aviation qui doit impérativement s’orienter vers des solutions moins polluantes.
La distance qui sépare l’aéroport de Zaventem (Bruxelles) de celui de Paris – Le Bourget est de 158 milles, soit 293 kilomètres. Une distance relativement courte, que le HB-SIA a franchi en quelques heures ; or, André Borschberg a par la suite dû patienter jusqu’à 21h00 en raison notamment du trafic aérien et de la météo. Il l’a fait sereinement, slalomant entre les formations nuageuses avant de mettre enfin le cap sur la piste no 21.
C’est désormais un nouveau chapitre qui s’ouvre : celui du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace de Paris-Le Bourget, où Solar Impulse sera présenté aux côtés des géants mondiaux de l’aviation. Solar Impulse est le premier avion sans carburant de l’histoire capable de voler de jour comme de nuit, et le symbole d’une ère nouvelle.

mardi 17 mai 2011

Bruxelles veut stopper l’érosion de la biodiversité d’ici 10 ans

L’Union européenne s’est donné une mission : stopper net la perte de biodiversité en Europe d’ici à 2020. Et même, d’ici à 2050, restaurer peu à peu ce « capital naturel » : un capital car, au-delà de sa valeur intrinsèque, c’est la valeur économique de la nature qui, de plus en plus, motive sa préservation. La plupart des activités humaines sont dépendantes des écosystèmes qui nous rendent, dit la Commission européenne, un tas de « services », de l’eau à l’alimentation en passant par une fonction non négligeable : la « récréation ».

L’objectif décennal est ambitieux. Surtout quand on sait, selon la Commission toujours, que le rythme d’extinction des espèces est aujourd’hui de 100 à 1000 fois supérieur au taux normal, et ce en grande partie à cause des activités humaines. Selon la liste rouge de l’UICN, 38% des animaux de la planète sont menacés de disparition. En Europe, on s’en sort un peu mieux, mais le bilan n’est pas non plus glorieux : un quart des espèces sont menacées. Et les politiques actuelles de protection de la biodiversité ne portent pas assez leurs fruits : 90% des écosystèmes et plus de 80% des habitats et des espèces protégés en UE sont en mauvais état.

Six objectifs
* Mieux protéger les oiseaux et les milieux naturels. L’ambition : arriver en 2020 avec notamment 50% de plus d’espèces volatiles et deux fois plus d’habitats préservés.
* Restaurer 15% des écosystèmes dégradés. Une solution serait d’aménager des corridors de nature pour relier les zones protégées, et étoffer des milieux naturels à l’étroit entre les routes et les immeubles.
* Intégrer, dans la révision de la PAC (Politique agricole commune) et dans la politique forestière, des critères pour rendre ces activités plus vertes et plus durables.
* Réduire les captures de pêche en introduisant des quotas, selon l’âge des poissons et la taille de leur population. Aujourd’hui, 88% des réserves halieutiques de l’UE sont surexploitées.
* Lutter contre les espèces exotiques invasives, sans hésiter à éradiquer celles identifiées comme les plus redoutables. En UE, ces espèces menacent presque un quart des plantes indigènes, et coûtent 12,5 milliards d’euros de dommages par an.
* Augmenter la contribution de l’UE à la lutte contre l’érosion de la biodiversité dans le monde.

« Pas de mesures contraignantes »
Autant de grands objectifs, chiffrés pour certains... « Mais on reste globalement dans une déclaration d’intention, sans mesure concrète ni contraignante, » réagit Sandrine Bélier, députée européenne EELV, visiblement déçue par la nouvelle feuille de route de l’UE. En fait, selon elle, cette stratégie pêche par manque de maturité : on est resté au même stade que lors du Sommet de Nagoya sur la biodiversité, en octobre 2010, qui avait déjà dicté certains de ces objectifs noir sur blanc. Aujourd’hui, l’heure est – ou du moins devrait être - à envisager les moyens pour les mettre en oeuvre : « Au lieu de recommander des critères de durabilité dans la PAC, pourquoi ne pas dire, aujourd’hui, quels sont précisément ces critères et comment les appliquer ? Pourquoi ne pas proposer, par exemple, de supprimer les aides au développement régional dans les pays qui ne respectent pas les zones Natura 2000 ? »

Ces 25 000 zones Natura 2000 – qui couvrent 18% des terres de l’UE - sont l’une des principales avancées de la précédente feuille de route 2001-2010. Mais, selon la députée, leur mise en œuvre est loin d’être réglée partout. Plus généralement, les derniers objectifs de l’UE ont largement démontré leur inefficacité. Constat d’échec de la Commission européenne dans son bilan 2010 : « L’objectif d’enrayer la perte de biodiversité en Europe d’ici à 2010 n’a pas été atteint. En outre, il est estimé que les services écosystémiques en Europe sont dans un état inégal ou dégradé, c’est-à-dire qu’ils ne peuvent plus offrir la qualité et la quantité de services de base telles que la pollinisation des cultures et la propreté de l’air et de l’eau. » Espérons que dans 10 ans, le bilan sera moins sévère.

lundi 2 mai 2011

Comment nourrir 9 milliard d'hommes?

Dans les principaux soucis que va devoir affronter l'Humanité dans les décennies à venir, celui de son alimentation semble un des moins inquiétants. En effet, l'Occident ayant résolu le problème, pour ce qui la concerne depuis 60 ans, il apparaît bien irréaliste de voir le spectre des famines revenir nous importuner. Mais ne faut-il pas douter sur cette question?

1-L'alimentation de 9 milliard d'hommes, où est le problème?
Et pourtant, à l'échelle de la planète, il paraît bien nécessaire de se préoccuper du problème. Nous allons être plus de 9 milliard en 2050. Avons-nous la capacité de les nourrir?

2-Des raisons d'espérer:
D'abord parce que les experts ont cependant raison de dire que la productivité de nombreuses terres peut encore s'améliorer dans de nombreuses régions du monde.
Ensuite parce que les humains sont réactifs et imaginatifs : ils vont donc trouver d'autres solutions. Parmi celles-ci, je voulais attirer l'attention du lecteur sur deux pistes ayant, à mon avis, le potentiel le plus important.

D'abord parlons de l'agriculture en villes : je ne crois guère aux cultures hypotoniques dans des tours qui me semble des élucubrations coûteuses d'architectes recherchant la notoriété. Je crois bien davantage à la possibilité de cultiver, dans les interstices urbains, au plus prés des populations, des légumes et des fruits, sur d'anciennes friches urbaines, sur les balcons mais, à l'avenir aussi, sur les toits. Cette dernière possibilité semble la plus intéressante : la surface des toits est énorme et va continuer à augmenter. Elle n'est pas valorisée, et pourtant 30 centimètres de terres permettent de cultiver des légumes tout en assurant une isolation thermique aux habitations situées en dessous et favorisent la récupération de l'eau de pluie.
Située à proximité des populations, cette production locale a d'autres avantages: des coûts de transport nuls, la création d'emplois de voisinage, l'amélioration des liens sociaux.

La deuxième piste est moins connue mais elle me semble cruciale pour l'avenir de l'alimentation de l'Humanité. Tous ceux qui ont fait de la biologie végétale dans leurs études savent que les plantes ont besoin de sels minéraux pour grandir. Dans l'agriculture intensive, ces sels minéraux sont apportés par les engrais. Mais cette méthode a ses limites : lessivés par les pluies, l'engrais disparaît. Les apports doivent être renouvelés ce qui est coûteux et le sera de plus en plus.
La matière organique, elle, composée de molécules plus complexes ne risque pas d'être lessivée par les pluies, elle offre donc davantage de stabilité tout en renfermant les mêmes sels minéraux nécessaires aux plantes. Cet humus doit être alimenté par des matières organiques. Depuis longtemps, l'homme utilise le fumier des animaux pour cela.
Mais il ne peut suffire aux besoins croissants de l'agriculture humaine. Or, tous les hommes de cette Terre produisent des matière organiques inutilisées et polluantes. Ils la produisent sous deux formes : des déchets de cuisine et du papier que l'on jettent dans les poubelles d'une part, nos selles et nos urines que nous évacuons sous la forme d'eaux usés d'autre part.
Le traitement de ces déchets organiques nous le payons très cher, sans arriver à régler le problème de la pollution des eaux et du sol.
Or, nous pouvons récupérer cette matière organique précieuse pour l'agriculture. Pour les déchets ménagers et pour les selles (toilettes sèches) par l'utilisation de composteurs qui permettent de récupérer et de recycler ces matières. Pour les eaux usés par l'assainissement écologique qui, grâce aux plantes organisées dans un système de filtres biologiques, autorise la récupération et la phytoépuration des eaux souillées.

jeudi 21 avril 2011

Le purin d'ortie bientôt autorisé à la commercialisation en France

Jusqu'alors interdit à la vente en France, le purin d'ortie (une décoction de la plante) sera finalement bientôt autorisé à la commercialisation pour encourager les agriculteurs à utiliser des produits naturels, a annoncé mercredi 20 avril le ministère de l'agriculture dans un communiqué.
Cette décision s'inscrit dans le cadre d'une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux pesticides chimiques, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018. Ce plan, élaboré lors du Grenelle de l'environnement, a fixé comme objectif la réduction "si possible" de 50 % des pesticides dans l'agriculture d'ici à 2018.
Pour "favoriser la mise sur le marché de produits" naturels, le ministère a annoncé la publication dans "les prochains jours de la première liste des substances autorisées pour les préparations naturelles peu préoccupantes", qui permettra notamment la publication de l'arrêté autorisant le purin d'ortie, selon un communiqué.
PROBLÈMES DE RÉGLEMENTATION
Attendue depuis longtemps par les militants d'une réduction de l'utilisation des pesticides, l'autorisation de mise sur le marché (AMM) achoppait sur des questions réglementaires depuis janvier 2006 et l'adoption de la loi d'orientation agricole, qui soumet ces produits à la même procédure européenne d'autorisation que les pesticides chimiques. Une obligation que les militants de l'Association pour la promotion des produits naturels peu préoccupants (Aspro-PNPP) jugeaient "inadaptée" dans un article du Monde publié le 9 décembre 2010, au lendemain d'une action spectaculaire en faveur du purin d'ortie : une séance d'épandage devant la mairie de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
La mesure est en effet très onéreuse : il en coûte 40 000 euros pour déposer un dossier, rappelait Le Monde à cette occasion, évoquant une "guerre des nerfs". Sans compter que pour être homologuée, une substance doit remplir une série de critères (stabilité, homogénéité...) très difficiles à atteindre techniquement pour ce type de produits. Les jardiniers amateurs bénéficiaient d'une tolérance, mais les agriculteurs prenaient des risques, car ils sont tenus d'utiliser des préparations dotées d'une AMM.
Mais le ministère de l'agriculture a indiqué mercredi avoir "trouvé une voie réglementaire un peu étroite pour sortir de la difficulté". "Nous avons demandé l'inscription de l'ortie sur la liste européenne des 'substances de base', ce qui nous permet désormais d'autoriser la mise sur le marché" du purin d'ortie, mais aussi d'autres préparations naturelles, explique-t-il.

L'exposition prénatale aux pesticides diminuerait l'intelligence

Les enfants qui, lorsqu'ils étaient dans le ventre de leur mère, ont été exposés à des pesticides, risquent d'avoir un quotient intellectuel nettement inférieur aux autres vers l'âge de sept ans, selon trois études distinctes rendues publiques jeudi.
Les résultats de ces études – deux menées à New York et une autre dans une communauté agricole de Californie – donnent à penser que l'exposition prénatale à des pesticides peut avoir un effet durable sur l'intelligence.
L'une de ces études, menée par une équipe de l'université de Berkeley en Californie, établit qu'un décuplement de l'exposition prénatale aux pesticides organophosphorés a pour conséquence une baisse de 5,5 points dans les tests de QI des enfants en question à l'âge de sept ans.
Deux études, celle de Berkeley et celle du Centre médical Mount Sinai, ont analysé les résidus de pesticides contenus dans l'urine maternelle, tandis que l'équipe de l'université de Columbia a testé le niveau de chlorpyrifos dans les cordons ombilicaux. Le chlorpyrifos appartient à une catégorie de pesticides appelés les organophosphorés, dont la toxicité pour les cellules du cerveau a été démontrée.
Jusqu'à l'interdiction de son utilisation à l'intérieur des habitations, décidée en 2001 par l'Agence américaine de protection de l'environnement, le chlorpyrifos était l'un des insecticides les plus largement répandus dans les maisons.

mardi 5 avril 2011

Baisse record du niveau d'ozone en Arctique


Le niveau d'ozone au dessus de l'Arctique (pôle Nord) n'a jamais été aussi bas. Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'agence spécialisée de l'ONU, la destruction de la couche d'ozone a atteint des records ce printemps dans la région. Protégeant la Terre contre les rayons ultraviolets (UV-B) du soleil, nocifs pour la santé, l'ozone voit son niveau baisser fortement en raison de la persistance dans l'atmosphère de substances nocives et d'un hiver très froid au niveau de la stratosphère*.

Des observations effectuées en Arctique depuis le sol, par ballon-sonde mais aussi à l'aide de satellites, «révèlent que la colonne d'ozone a accusé une déperdition d'environ 40% dans cette région entre le début de l'hiver et la fin du mois de mars», a ainsi déclaré l'OMM dans un communiqué, précisant que le précédent record «était une perte d'environ 30% sur tout un hiver». La couche d'ozone protège la terre en absorbant les rayons ultraviolets (UV-B) du soleil, nocifs pour la santé......

La question du nucléaire est tout à fait secondaire

"Tous les prétextes ont été bons pour limiter le développement des énergies renouvelables" dixit Bernard Laponche, physicien nucléaire, expert en politique énergétique, ancien directeur de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe)

Extraits : "la situation de la France est très particulière par rapport aux autres pays. Si vous vous placez au niveau mondial, le pétrole représente 33 % de la consommation d'énergie mondiale, l'uranium, 6 %. Donc au niveau mondial, la question du pétrole est prépondérante, et la question du nucléaire est tout à fait secondaire".

"Si la demande mondiale continue à augmenter au rythme actuel, ni les fossiles, ni le nucléaire, ni les énergies renouvelables ne pourraient y répondre. Il faudrait les ressources de quatre planètes. Donc le premier effort doit porter sur les économies d'énergie, la réduction très forte de consommation des pays riches".

lundi 4 avril 2011

Bilan des élections cantonales 20 et 27 mars 2011

Le record d'abstention (55,2% contre 33,52% au second tour de 2004) aura marqué ce second tour.
La Droite a perdu 3 départements au bénéfice du parti Socialiste et de ses alliés (Jura, Pyrénées-Atlantiques et La Réunion) et gagné le Val d'Oise.
La Gauche, qui détenait 58 conseils généraux avant le scrutin, dirige désormais une soixantaine de collectivités (40 pour la Droite).
Les conseillers généraux entament leur dernier mandat puisqu'en mars 2014 leur succèderont les conseillers territoriaux qui siègeront à la région et au département.

mercredi 30 mars 2011

La plus grande réserve de zones humides d’Europe est créée

L’Autriche, la Slovénie, la Hongrie, la Croatie et la Serbie ont conclu le 26 mars un accord pour créer une réserve naturelle commune, «l’Amazone de l'Europe». C’est au cours d’une réunion informelle des ministres de l'environnement de l'UE qui s’est tenue en Hongrie que les 5 pays d'Europe centrale ont signé l’accord qui leur permettra de gérer une réserve de biosphère de l’Unesco de 800.000 hectares.

L’Observatoire du Bilan Carbone des ménages

Alors que les données actuelles sur le comportement carbone sont déduites d’analyses de niveau macroscopique, l’Observatoire du Bilan Carbone des Ménages réalisé par Ipsos / Logica Business Consulting pour Green Inside a choisi de placer le ménage au cœur de son objet d’enquête. Issues d’une étude réalisée auprès d’un panel de 2000 ménages représentatifs de la population française, les informations récoltées ont permis de scanner les foyers français en matière de transports, de logement et d'alimentation.
L’impact désormais important des voyages en avion sur le bilan carbone des foyers

Le bilan carbone global moyen des ménages mesuré par l’Observatoire se situe aujourd’hui à environ 7 388Kg Co2 par individu. Le poste transport constitue à lui seul plus de la moitié des émissions des foyers (54%, soit 3 972 Kg Co2 par individu), loin devant le logement (30%) et l’alimentation (16%). L’usage des véhicules personnels est à l’origine de la très grande majorité des émissions de C02 au sein du poste transports (79%). Les transports en commun ne comptent que pour 1% d’entre elles. La grande surprise réside dans l’importance des émissions liées à l’avion : elles pèsent aujourd’hui 19% des émissions totales du poste transport. Elles sont cependant très inégalement réparties au sein de la population.
Les 18-24 ans et les plus de 65 ans ont les bilans carbones les plus élevés

Le niveau d’émission des plus jeunes est de 8373 Kg Co2 chez les plus jeunes. Le niveau d’émission atteint son plus bas niveau sur la tranche d’âge 35-44 ans (6028 Kg Co2). Entre la tranche d’âge des 45-54 ans et celle des 55-65 ans, le niveau d’émission augmente en moyenne de 2171 Kg Co2. Auprès des 65 ans et plus, il augmente encore pour atteindre 9092 Kg Co2. L’usage du véhicule individuel chez les plus jeunes et la dimension des logements et des transports loisirs (avion) chez les plus âgés en sont les premières causes.
Une personne vivant seule émet trois fois plus de Co2 qu’une famille nombreuse

Les foyers d’une personne affichent aujourd’hui un bilan carbone très élevé de 10 685 Kg Co2 par individu (contre 7388 Kg Co2 pour l’ensemble de la population) alors qu’il est bien plus bas pour les foyers de 3 et 4 personnes (respectivement 5436 et 4612 Kg Co2 par individu), voire de 5 personnes et plus (3221 Kg Co2). Le fameux troisième enfant n’entraîne ainsi pas une hausse sensible des émissions des ménages.. A l’inverse, les personnes seules représentent 55 % des mauvais bilans carbone (11849 Kg Co2 et plus)
Le type d’agglomération où le bilan carbone est le moins fort : entre 100 000 et 200 000 habitants

Plus la taille de l’agglomération est faible, plus le niveau des émissions de Co2 tend à augmenter : L’impact des usages liés à l’automobile y est légèrement plus important (84% pour les individus habitant dans les agglomérations de moins de 20 000 habitants contre 82% pour celles de 20 000 à 99 999, 81% pour celles de 100 000 à 199 999 habitants et seulement 72% pour les plus grosses, celles de 200 000 habitants et plus). Le bilan carbone des foyers habitant dans les plus petites catégories d’agglomérations (moins de 20 000 habitants) est le plus élevé : 4352 Kg Co2 contre 3495 Kg Co2 pour celles comprises entre 100 000 et 199 999 habitants. Malgré un impact moindre des usages liés à l’automobile, les plus grosses catégories d’agglomérations affichent aujourd’hui un bilan carbone très légèrement supérieur à celui des agglomérations comprises entre 100 000 et 200 000 habitants, principalement dû l’usage accru de l’avion dans les plus grosses agglomérations.
Les foyers disposant des niveaux de revenus les plus élevés affichent en moyenne les bilans carbones les plus mauvais

La quantité de CO2 est clairement croissante avec le niveau de vie et plus spécifiquement avec la capacité à consommer des loisirs. Le bilan carbone par individu est notablement plus élevé au sein des foyers des cadres supérieurs (8580 Kg Co2 par individu contre 7388 Kg Co2 pour l’ensemble). Ils affichent notamment une nette différence dans le domaine des transports avec des niveaux d’émissions sensiblement plus élevés (5249 Kg Co2 par individu contre 3972 Kg Co2 pour l’ensemble). Les cadres supérieurs et les retraités alourdissent leur bilan carbone par l’usage fréquent de l’avion pour leurs loisirs : 59 % des cadres supérieurs et 40 % des retraités font au moins 1 voyage en avion au cours de l’année. L’avion pèse ainsi 38 % des émissions transport des cadres supérieurs et 31% de celui des 65 ans et plus.
Précarité énergétique : les retraités et les cadres supérieurs à l’abri, les ouvriers et les ménages modestes surexposés.

Les ménages les plus modestes (moins de 1250 euros nets mensuels) ont les bilans carbones les plus faibles par rapport aux autres catégories de revenu. Les ouvriers, sont aussi les plus exposés à la hausse du prix de l’énergie : leur indice de précarité énergétique s’élève à 1089 KgCo2/K€ (ouvriers) contre 704 KgCo2/K€ pour les cadres supérieurs et 663 KgCo2/K€ pour les retraités. On peut lire ici une source d’inégalité carbone majeure : les populations ayant les bilans carbone les plus élevés sont aussi les moins sensibles à l’augmentation du coût de l’énergie.
La sensibilité environnementale individuelle a aujourd’hui encore un impact modéré sur le bilan carbone des foyers

Sur les 16 affirmations qui leur étaient proposées afin de mesurer leur sensibilité aux problématiques environnementales (portant sur l’état de la planète, le réchauffement climatique, l’impact environnemental des produits de consommation, le tri,..), 13 d’entre elles recueillent un assentiment majoritaire. Le lien entre sensibilité environnementale et niveau d’émissions de CO2 est avéré mais reste aujourd’hui encore très modéré. Il y a très peu de différences entre les niveaux d’émissions des personnes ayant une sensibilité « médiocre » et celles ayant une sensibilité « moyenne » (respectivement 7555 et 7479, soit seulement 76 KgCo2 de différences). Les personnes affichant un « bon » niveau de sensibilité environnementale ont certes un meilleur bilan carbone que celles ayant une sensibilité « moyenne » mais là encore, la différence est peu importante (7066 Kg Co2 par individu).
Les actions dans lesquelles les ménages sont les plus prêts à s’investir pour diminuer leur niveau d’émissions de Co2 : d’abord le poste logement

D’abord des gestes et des investissements au sein du poste logement (équipements et énergie). Ils citent en priorité ceux permettant de réduire l’impact environnemental des équipements comme par exemple éteindre les appareils plutôt que de les laisser en veille (39% pourraient s’engager à le faire systématiquement ou presque) ou encore acheter des produits en fonction de leur étiquette énergie (38%). Le potentiel des gestes permettant de diminuer la consommation d’énergie et d’eau est aussi relativement important. Ils sont plutôt bien connus des personnes interrogées. Ils citent en priorité le fait d’éteindre les lumières dès qu’ils quittent une pièce (39% pourraient s’engager à le faire systématiquement ou presque – 56% disent déjà le faire) et l’utilisation des ampoules basse consommation (34% - 46% disent déjà le faire) ou de réducteurs de débit pour l’eau ou encore la diminution de la taille de la chasse d’eau (30%).
Fiche technique

L’enquête a été réalisée du 26 mai au 3 juin 2010 auprès d’un échantillon de 2036 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population des foyers français. La représentativité de l’enquête est assurée par la méthode des quotas (sexe, âge et profession du chef de famille, taille du foyer, catégorie d’agglomération et région).

jeudi 24 mars 2011

Le littoral : chiffres-clés janvier 2011

Cette publication regroupe 30 fiches sur 30 sujets importants pour le littoral. Cela concerne la démographie, l’occupation du sol, l’économie dont les activités primaires, la qualité de l’eau ou les risques naturels et industriels. Chaque fiche est présentée de manière standard et contient un résumé, l’information générale et détaillée par façade ainsi que les sources et méthodes de traitements employées. Toutes abordent le littoral métropolitain et plus de la moitié traitent aussi des littoraux ultramarins. Certaines sont bâties à partir des méthodologies développées au niveau européen dans le cadre de la mise en œuvre de la recommandation pour la gestion intégrée des zones côtières.

Camargue : la démoustication gêne les hirondelles

Aucune étude n'avait encore trouvé d'impact négatif à l'insecticide «Bt» d'origine naturelle.
La fécondité des hirondelles de fenêtre et la survie de leurs poussins sont perturbées par la démoustication expérimentale opérée depuis 2006 dans le Parc naturel régional (PNR) de Camargue. C'est ce qui ressort d'une étude publiée dans le Journal of Applied Ecology par trois chercheurs de la Tour du Valat, le centre de recherches pour la conservation des zones humides basé à Arles (Bouches-du-Rhône).
En Camargue, la question de la démoustication est controversée. C'est pourquoi l'expérimentation est menée sur une partie du PNR pour une durée de cinq ans (2006-2011) et qu'elle s'accompagne d'études d'impact. L'insecticide utilisé est naturel, il s'agit d'une des formes du Bacillus thuringiensis issu d'une bactérie produisant des spores toxiques pour certains moustiques. À ce jour, c'est le seul produit de démoustication antilarvaire autorisé par l'Union européenne. C'est parce qu'il est inoffensif pour l'homme qu'il a été retenu pour l'épandage aérien et manuel.
De 2006 à 2010, les chercheurs de la Tour du Valat ont surveillé les nids, les vols d'adultes, et les fientes de poussins sur trois sites non démoustiqués et trois autres soumis à un traitement insecticide. «Nous avons observé que seuls deux poussins naissent par année et par couple dans les zones traitées, contre trois sur les autres sites», explique Brigitte Poulin. Ils ont remarqué aussi dans les fientes de poussins que les insectes sensibles au Bt ainsi que certains de leurs prédateurs, comme les libellules et les araignées, étaient moins abondants sur les sites traités. «On en déduit que les hirondelles sont touchées indirectement par le traitement au Bt à travers toute la chaîne alimentaire. L'abondance moindre de ressources sur les sites traités réduit le nombre d'œufs et entraîne une plus forte mortalité des poussins par sous-alimentation.» C'est la première fois, souligne la chercheuse, qu'une étude trouve un impact environnemental négatif au Bt, que l'on croyait jusqu'ici inoffensif, même de manière indirecte, pour les oiseaux.
Des observations faites sur certains sites avant le traitement au Bt montraient que l'alimentation des hirondelles ne variait pas d'un site à l'autre. Pour autant, aux yeux de Brigitte Poulin, il ne s'agit pas de condamner le Bt, qui demeure à ce jour le produit le plus sélectif. «Aujourd'hui, la démoustication est opérée dans une zone de huit kilomètres autour des hameaux de Camargue. Les hirondelles de fenêtre ne sont aujourd'hui pas en danger, d'autant plus qu'elles semblent s'adapter en se réfugiant davantage dans les zones non traitées, observe Brigitte Poulin. On peut néanmoins s'interroger pour toutes les autres espèces qui dépendent des moustiques ou des chironomes et de leurs prédateurs pour leur alimentation.»
Une façon de réduire les impacts sur la faune non-cible pourrait consister à diminuer la zone de traitement à un rayon de cinq kilomètres, ce qui suffirait pour maintenir le degré de nuisance causé par les moustiques «à un niveau socialement acceptable». Cette proposition va être soumise au PNR qui fera un bilan de l'expérimentation en fin d'année. Avant de la poursuivre. Éventuellement.

Ces maux qui affectent les abeilles

Le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles (Colony Collapse Disorder, selon l'expression anglaise) se caractérise par une soudaine disparition de toutes les abeilles adultes d'une colonie. Constaté dès le milieu des années 1960, le phénomène s’est accéléré en Europe depuis 1998, particulièrement en Belgique, en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne et au Royaume-Uni. En Amérique du Nord, les pertes ont été plus importantes à partir de 2004, et il n’y a jamais eu aussi peu de pollinisateurs qu’actuellement. Le syndrome a également été constaté en Chine, au Japon et en Afrique, le long du Nil.
Ainsi, «le nombre de colonies d'abeilles a chuté de 10 à 30% ces dernières années en Europe, de 30% aux Etats-Unis, de plus de 85% au Moyen-Orient», a expliqué Peter Neumann, l'un des auteurs du rapport du Pnue.
Ces surmortalités sont multifactorielles. D’une part, il y a les pesticides agricoles (imidaclopride avec le Gaucho, fipronil avec le Régent, clothianidine avec le Poncho, thiametoxam avec le Cruiser). «Les herbicides et les pesticides peuvent réduire la disponibilité de plantes et fleurs sauvages, indispensables à la nourriture des pollinisateurs, surtout à l’état larvaire», précise l’étude. Ces produits et les semences enrobées avec des insecticides ou des fongicides, peuvent affecter le sens de la direction, de la mémoire et le métabolisme des abeilles. Les études en laboratoire montrent que certains insecticides et fongicides, combinés, sont 1.000 fois plus toxiques pour les abeilles, qui sont mortellement empoisonnées.
Les pollinisateurs comptent aussi de nombreux ennemis comme les bactéries, les virus et le Varroa, cet acarien d’origine asiatique qui se nourrit de la larve, de la nymphe et suce l’hémolymphe de l’abeille. D’autres parasites s’attaquent directement aux nids. C’est le cas du petit coléoptère des ruches qui forme des tunnels dans les rayons de cire pour y ingérer les protéines nécessaires à son développement. Il laisse aussi des excréments dans les rayons, ce qui fait fermenter le miel et le rend impropre à la consommation.
«De nouvelles espèces de pathogènes fongiques virulents, fatals aux insectes pollinisateurs, migrent d’une région à l’autre par le biais des transports maritimes internationaux», explique le rapport.
D’autres prédateurs, des espèces invasives comme le frelon asiatique, affectent les colonies. Ce frelon a désormais colonisé plus de la moitié de la France depuis 2004, souligne le Pnue.
D’autre part, l'évolution des conditions de vie des abeilles domestiques et sauvages est étroitement liée à l'histoire des agrosystèmes où elles vivent et dont elles subissent les pressions: régression et dégradation des espaces naturels et semi naturels, diminution des surfaces en légumineuses, expansion du maïs (qui ne produit pas de nectar). «Depuis les années 80, il y a eu des baisses de 70% parmi les variétés de fleurs sauvages ‘clés’», note le rapport. Plus de 20.000 espèces de plantes à fleurs pourraient disparaître ces prochaines décennies si aucune mesure de conservation sérieuse n’est prise, ajoute-t-il. Est-il utile de rappeler que sur les 100 espèces végétales qui fournissent 90% de la nourriture dans le monde, plus de 70 sont pollinisées par les abeilles?
La pollution de l’air est également un facteur mis en avant pour expliquer le déclin des pollinisateurs: elle interfère avec leur capacité à retrouver l’odeur des pollens. Les champs électromagnétiques peuvent aussi affecter le comportement des abeilles. Ces dernières y sont sensibles car elles possèdent de «petits cristaux abdominaux qui contiennent du plomb».
Le travail fourni par l'ensemble des pollinisateurs représente environ 153 milliards d'euros, soit 9,5% de la valeur de la production mondiale de produits agricoles.
«Les êtres humains se bercent de l’illusion qu’ils auront, au cours du XXIe siècle, les moyens technologiques de se passer de la nature. Mais les abeilles nous montrent que nous sommes dépendants des services qu’elles nous rendent, et le serons encore plus lorsque nous serons 7 milliards sur terre», conclut Achim Steiner, directeur exécutif du Pnue et secrétaire général adjoint de l'ONU.

jeudi 3 mars 2011

Moins de pollution éviterait 19.000 décès en Europe


Les preuves s'accumulent. Les pollutions qui saturent parfois l'atmosphère sont terriblement nocives pour la santé. Une grande étude européenne (Aphekom) menée durant trois ans dans douze pays européens et pilotée par l'Invs (Institut de veille sanitaire) en apporte une nouvelle fois la preuve. «L'évaluation de l'impact sanitaire dans 25 grandes villes européennes montre que l'espérance de vie pourrait augmenter jusqu'à 22 mois pour les personnes âgées de trente ans et plus si les normes OMS en matière de particules fines étaient respectées», souligne Christophe Declercq, épidémiologiste à l'Invs. Les particules fines dites PM 2,5 sont des poussières d'une taille inférieure ou égale à 2,5 micromètres, soit la taille d'une bactérie et la valeur seuil de l'OMS est de 10 microgrammes par mètre cube.
Cette valeur n'est respectée par aucune des villes étudiées, à l'exception de Stockholm (Suède). «Cela permettrait d'éviter environ 19.000 décès par an en Europe», souligne encore le spécialiste. La France «est dans une situation médiane». Les villes françaises pourraient gagner «quatre à huit mois», soit environ 3000 décès annuels.
Ces très fines poussières proviennent du chauffage urbain, des gaz d'échappement ou des émissions industrielles. Elles se logent au plus profond de l'appareil respiratoire, provoquant asthme, bronchite chronique ou maladie coronarienne (angine de poitrine, infarctus, etc.).
Diminuer le niveau des particules représenterait donc un bénéfice sanitaire très important sans compter que, selon les méthodes de calcul utilisées, l'impact varie considérablement. «C'est particulièrement vrai pour l'asthme des enfants», explique Nino Künzli membre de l'Institut de santé public suisse. On considère ainsi que la pollution atmosphérique ponctuelle est responsable de 2% à 3% des hospitalisations pour des crises d'asthme chez des enfants déjà atteints par cette maladie. L'étude menée dans dix villes estime que le trafic urbain est responsable de 15% des asthmes de l'enfant.
«Si l'on admet que la pollution atmosphérique est non seulement impliquée dans les crises mais également dans le développement de la maladie alors le taux passe à 17% d'hospitalisation», ajoute le scientifique. Un même mécanisme est suspecté dans le développement des maladies respiratoires des adultes mais «doit encore être validé par des études complémentaires», poursuit-il.

mercredi 2 mars 2011

Trois quart des récifs coralliens du monde seraient menacés par l’activité humaine, selon le PNUE

une nouvelle étude globale réalisée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Institut mondial des ressources (World Resources Institute, WRI), en collaboration avec un réseau de plus de 25 organisations spécialisées, révèle que 75% des récifs coralliens de la planète sont actuellement menacés par l'activité humaine
Les récifs coralliens composent – avec la cime des forêts équatoriales – les écosystèmes les plus riches et les plus complexes de la planète. Bien qu'ils occupent moins de 0,25 % de l'environnement aquatique, ils pourraient abriter entre 1 et 3 millions d'espèces, dont 10 % seulement sont connues. Près de 5 000 espèces de poissons – plus du quart de la totalité des espèces de poissons marins connues – y ont été identifiées. Sur un mètre carré de récif corallien, le nombre d’espèces animales et végétales est plus de cent fois supérieure à ce qu’il est dans l’océan voisin.
Victimes de pêches destructrices, du tourisme ou encore du réchauffement climatique, près d'un tiers des récifs coralliens de la planète sont déjà morts ou endommagés. Les conséquences sont autant environnementales qu'économiques : ces écosystèmes abritent des millions d'espèces animales et végétales et font vivre un 1/2 milliard de personnes dans le monde.
De nombreux polluants et microbes menacent ou peuvent menacer les coraux (eutrophisants et pesticides en particulier). Localement ils peuvent être menacés par leur exploitation directe. On a remarqué qu’au cours des 30 dernières années, les maladies et le blanchissement des coraux ont gravement augmentés en fréquence et en ampleur et cela malgré les divers essais pour les protéger.
On estime que déjà 30% de ceux-ci sont en grave déclins et que d’ici 2030, plus de 60% seront perdus. Divers facteurs détruisent les récifs coralliens et menacent leur survie. La surpêche, la pollution, l’agriculture et l’aménagement du territoire au cours des deux derniers siècles ont favorisé, de façon directe ou non, les changements dans cet écosystème, ce qui a accéléré la perte d’espèces le composant.
Les différents facteurs de stress comme une faible salinité, une température trop basse ou trop élevée, une exposition aérienne et l’exposition au cyanure engendrent le blanchissement des récifs coralliens. De plus, les changements climatiques mondiaux ont aggravé leur état, ce qui complique beaucoup la gestion de leur survie.
L’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique crée un changement dans la chimie des océans. Dans le futur, cela pourrait affaiblir les squelettes des coraux et ainsi réduire l’accumulation de récifs, principalement aux latitudes les plus hautes. Même s’ils sont généralement situés dans des mers d’eaux chaudes, les récifs coralliens sont très vulnérables aux changements de climat rapides. Les changements climatiques risquent d’affecter certaines variables des écosystèmes comme la circulation, la température, la chimie de l’eau (potentiel hydrogène (pH), salinité, éléments nutritifs), le niveau de la mer ainsi qu’El Nino. Cela affectera donc les récifs coralliens dans la distribution des organismes y vivant, dans la structure des communautés et dans la fonction des principaux processus écologiques. Déjà, l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère au 20ième siècle a entraîné une hausse de 17 cm du niveau de la mer et de 0.74°C de la température moyenne des océans.
L’année 1997 avait été nommée année Internationale des récifs coralliens afin de sensibiliser les gens à la détérioration continuelle des récifs coralliens causée par l’homme. La participation communautaire ainsi que la coopération de toutes les institutions impliquées dans la gestion des ressources sont importantes, puisqu’elles sont des éléments clés de la gestion durable des récifs coralliens [9]. Finalement, l’adoption de meilleures méthodes de pêches résulterait en une pêche durable tout en protégeant le récif.
Plusieurs initiatives internationales sont nées dans les années 1990/2000 pour tenter de freiner les dégradations, voire de reconstruire des récifs dégradés par la pollution ou certains tsunamis.
En France, le Grenelle de la mer a en juin 2009 insisté sur la responsabilité française en matière de protection des coraux. En particulier, il a proposé en Polynésie française que soient renforcés les moyens d’action de l’Institut des Récifs Coralliens Pacifique (EPHE) récemment créé pour la formation à la recherche et à la gestion des coraux, des jeunes des pays riverains, futurs cadres de leurs pays. Le Grenelle a aussi suggéré d'étendre « le champ d’action de l’IFRECOR sur les écosystèmes associés (mangroves et herbiers) ou créer un réseau complémentaire d’échange sur ces écosystèmes fragiles et menacés ».
Une autre proposition (n° 31) est : « renforçons les moyens de l’Initiative française pour les Récifs coralliens pour développer ses actions locales et transversales et tout spécialement en vue de la désignation ou l’inscription de récifs coralliens, voire progressivement également de mangroves, au titre des grandes conventions internationales, pour mener les actions d’éducation à l’environnement, de production scientifique et de gestion intégrée des usages, pour valoriser ses actions au sein de l’International Coral reef Initiative dont la France assure le secrétariat international à compter du 1er juillet 2009 ».
Selon Jane Lubchenco, Directrice de l'Agence nationale américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA), qui a participé à la réalisation de cette étude : « Ce rapport sert de sonnette d'alarme pour les décideurs politiques, les chefs d'entreprise, les spécialistes de l'environnement ou de la gestion des mers, et souligne la nécessité urgente d'une meilleure protection des récifs coralliens ».

Aussi, si rien n'est fait, plus de 90% des récifs coralliens de la planète seront directement menacés de disparition d'ici à 2030, alors qu'ils offrent de multiples avantages aux quelques 275 millions de personnes qui vivent dans leurs proches environs: protection des côtes contre les tempêtes et l'érosion, nourriture, nouveaux moyens de subsistance, développement du tourisme.
De plus, pour la première fois, l'étude identifie aussi 27 pays vulnérables, socialement et économiquement, à la dégradation de ces écosystèmes. Parmi ceux-ci, neuf le sont particulièrement : Haïti, la Grenade, les Philippines, les Comores, le Vanuatu, la Tanzanie, les îles Kiribati et Fidji et l'Indonésie.
Enfin, l’étude propose une série de recommandations destinées à mieux protéger et gérer ces écosystèmes sous-marins essentiels, notamment avec la mise en place de zones marines protégées.

FRUITS ET LÉGUMES: LA PRÉSENCE DE "POLLUANTS ÉTERNELS" AUGMENTE DE 220% EN EUROPE

  https://www.bfmtv.com/economie/consommation/fruits-et-legumes-la-presence-de-polluants-eternels-augmente-de-220-en-europe_AD-202402270162....