Selon une étude menée
par une université Finlandaise, les personnes atteintes par la maladie
de Lyme sont plus enclines à développer des infections microbiennes à
cause d'un dérèglement du système immunitaire.
En 2050, près de 35% de la population mondiale pourrait être atteinte
par une maladie transmise par morsure de tique. Dans ce contexte, les
chercheurs se démènent pour trouver des moyens de détection fiables et
des traitements efficaces. Mais la tâche est ardue : les patients
atteints par la maladie de Lyme, sans doute la plus connue des pathologies liées à une morsure de tiques, sont bien souvent la cible d'autres bactéries expliquent des chercheurs de l'université de Jyväskylä (Finlande).
Borrelia facilite les infections par des autres bactéries
Les tiques sont les hôtes d'au moins 8 sortes de bactéries différentes. Lorsqu'elles transmettent une
Borrelia (bactérie
responsable de la maladie de Lyme), elles sont susceptibles d'en
transmettre d'autres et de modifier profondément le système immunitaire
de l'individu. "
Borrelia peut prédisposer les individus à des
infections polymicrobiennes car elle peut supprimer, subvertir ou
moduler le système immunitaire de l'hôte afin de créer une niche propice
à la colonisation par d'autres microbes", notent les chercheurs dans une étude parue
le 29 octobre 2018 dans Scientific Reports.
Selon cette dernière, 65% des patients atteints par la maladie de Lyme -
quel que soit le stade de celle-ci - sont également infectés par
d'autres agents pathogènes. Leur système immunitaire produit une réponse
à l'encontre de "
plusieurs bactéries". Les co-infections par
morsures de tiques sont connues et bien documentées mais les résultats
présentés soulignent l'importance des infections hors de ces cas. Ainsi,
ils indiquent que la probabilité que des patients atteints par la
maladie de Lyme soient en réalité touchés par d'autres pathogènes est de
85%. Car outre la co-infection lors de la morsure, l'exposition
prolongée à des bactéries transmises par des tiques affaiblirait le
système immunitaire et favoriserait l'infection par des agents
pathogènes opportunistes non transmis par les acariens telles que les
chlamydies.
Un test contesté à cause de son omission des co-infections
En outre, les auteurs de l'étude affirment qu'ils ont découvert un nouveau biomarqueur des
Borrelia ce
qui devrait permettre d'augmenter l'efficacité des tests déjà existant.
Ce marqueur, nommé "forte persistance de Borrelia" a été comparé au
test utilisé par les Centres pour le contrôle et la prévention des
maladies (CDC, agence fédérale américaine concernant la santé publique).
72% des personnes d'abord qualifiées de négatives pour la maladie de
Lyme étaient en réalité positives pour cette "forme persistante" de la
bactérie. Elles étaient également infectées par d'autres bactéries
telles que des Bartonella, des Ehlichia ou encore des Babesia. Le test
pour la détection de la maladie de Lyme des CDC "
est contesté à
cause de l'omission des co-infections et des infections opportunistes
non transmises par les tiques qui sont cruciales pour un diagnostic
exhaustif et pour le traitement", notent les chercheurs.
Dans un communiqué, ils assurent comprendre que les résultats de leur étude peuvent être perçus comme controversés. "
Cependant,
dans l'intérêt de la santé publique globale et pour restreindre
l'épidémie de maladies dues aux morsures de tiques, il est essentiel que
les praticiens, les patients et les scientifiques en général
apprennent à les identifier comme étant multimicrobiennes par nature", poursuit le communiqué.
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