dimanche 23 février 2014

Acidification des océans : l'expérience eFoce débutera en mars

Jusqu'au printemps 2015, les scientifiques de l'expérience eFoce s'intéresseront aux impacts de l'acidification des océans sur des plantes aquatiques et de petits organismes vivant à proximité.

Initialement prévue à la fin de l'année dernière, l'expérience eFoce, d'observation des impacts de l'acidification de l'océan, débutera finalement en mars. "A Noël, nous avons essuyé une tempête dévastatrice dans la rade : un morceau de carcasse de bateau échoué est venu percuter et détruire un de nos aquariums, nous sommes en période de reconstruction", explique Frédéric Gazeau, coordinateur du projet, chercheur au laboratoire d'Océanographie de Villefranche. Les futurs systèmes seront conçus pour être enlevés plus facilement, afin d'éviter ce type de désagréments. Les expériences devraient ensuite se dérouler jusqu'au printemps 2015.
Les scientifiques testeront les réactions positives ou négatives à une acidification des eaux de plantes aquatiques, les posidonies, et d'organismes non mobiles qui vivent dans les sédiments à proximité (bactéries, des gastéropodes, etc.).
Les espèces "calcaires" sensibles à l'acidification
Ils disposent déjà d'un certain nombre d'informations grâce à des tests en laboratoire ou des observations du milieu naturel. Des sites normalement acidifiés par l'activité volcanique, laissent ainsi supposer que les espèces qui produisent du calcaire supportent mal l'acidification.
"A Ischia, dans le sud de l'Italie, nous avons des émissions de bulles de gaz dans la région côtière composées à 99,9% de CO2. Les oursins, bivalves ou même les algues calcaires disparaissaient à proximité de ces émissions", détaille Frédéric Gazeau.
Un pH plus acide réduit en effet la disponibilité des ions carbonates dans l'eau nécessaire à la formation du calcaire des squelettes ou des coquilles. A l'inverse, les posidonies qui utilisent le CO2 pour se développer (lors de la photosynthèse) semblent se plaire dans ce type de milieu.

eFoce va également permettre d'observer les interactions éventuelles des organismes et éviter de perturber les communautés en les extrayant de leur milieu. "Dans 100 ans, nous n'aurons pas seulement un problème d'acidification mais nous serons également confrontés à un fort réchauffement : nous prévoyons de deux à trois degrés d'augmentation des températures en Méditerranée, il nous tient à cœur d'élargir nos expériences à cette seconde modification", souligne Frédéric Gazeau.
Des expériences réalisées dans son laboratoire sur des sortes de moules, les bivalves, montrent une grande sensibilité de ces dernières à une différence de température. "Les organismes qui peuplent la Méditerranée sont à leur optimum de croissance, de vie. Une augmentation de trois degrés de la température moyenne sur l'année risque d'avoir de grosses conséquences", pointe-t-il.
Les scientifiques espèrent pouvoir développer et déployer en 2017 des systèmes qui permettront de tester le pH et la température en Méditerranée mais également en Arctique (Spitzberg).
"Nous sommes plusieurs équipes à avoir développé ce système, nous nous sommes regroupés autour d'un réseau : X Foce, précise Frédéric Gazeau, l'objectif est de créer un cahier des charges pour que n'importe quel laboratoire qui voudrait se lancer dans cette aventure, puisse disposer de bases solides, connaître les instruments à acquérir et pouvoir entrer en contact avec les personnes qui ont déjà développé ces outils".

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