lundi 8 octobre 2012

Les objectifs fixés par la stratégie européenne sur la biodiversité risquent de ne pas être tenus

Selon l'ONG BirdLife International, le maintien de subventions nuisibles, la faiblesse des moyens financiers ainsi que les réticences des États rendront difficile l'arrêt de perte de biodiversité dans l'UE pour 2020. 
Un rapport établi par l'ONG BirdLife International montre que les objectifs de la stratégie européenne sur la biodiversité, adoptée par la Commission européenne en mai 2011 et qui vise à stopper la perte de biodiversité d'ici à 2020, ne seront pas atteints compte tenu de certaines tendances négatives.
Ainsi, le rapport estime que si l'UE veut remplir ces objectifs, celle-ci doit supprimer les subventions nuisibles dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, des transports et de l'énergie et augmenter les financements pour la conservation de la nature, considérés comme dérisoires par rapport aux objectifs prévus. Le rapport souligne également le blocage de la mise en œuvre de la stratégie par certains États du fait des lobbyistes.
Les principales conclusions de cette évaluation, la première à être mise en œuvre au plan européen, sont les suivantes :
- objectif 1 " Conservation de la nature " : l'évaluation note une série de progrès importants (notamment l'établissement du réseau Natura 2000 sur presque 20 % de la surface terrestre de l'UE), minés toutefois par d'importants problèmes financiers et de mise en œuvre (gestion et suivi des sites Natura 2000 ; manque de volonté politique des États) ;
- objectif 2 " Sauver et restaurer les écosystèmes à travers les paysages" : le rapport note des initiatives prometteuses (objectif de la Commission pour atteindre une absence de perte nette et création d'infrastructures vertes), mais les ressources financières sont absentes et la planification des infrastructures environnementales est loin d'être une réalité ;
- objectif 3a : "Agriculture" : les propositions de réformes pourtant modestes de la PAC (verdissement) sont partiellement bloquées par les États membres, tandis que les subventions agricoles nuisibles (près de 50 milliards d'euros) persistent malgré des budgets publics en crise ;
- objectif 4 : "Pêcheries" : la Politique commune de la pêche (PCP) a largement contribué selon l'étude à l'effondrement des stocks de poissons européens (75 % des stocks surexploités) et plus largement à celui de la biodiversité marine. Les propositions de réforme progressistes rencontrent là encore des résistances et des blocages de la part des États membres ;
- Objectif 5 : "Espèces exotiques envahissantes" : les dommages causés par les espèces allogènes envahissantes sont estimés à 12 milliards d'euros par an au sein de l'UE. La Commission devrait présenter des propositions d'ici la fin 2012 pour réguler ces espèces ;
- Objectif 6 : "Biodiversité mondiale" : le rapport note que l'UE contribue à la perte de biodiversité mondiale par le biais de ses politiques communes, des subventions nuisibles et par ses modèles de production et de consommation non durables. Malgré quelques initiatives intéressantes (dont une Europe efficace dans l'utilisation de ses ressources), les progrès de l'UE dans la réduction de son empreinte écologique sont loin d'être suffisants. A l'inverse, sa politique sur les biocarburants met en danger les écosystèmes de la planète. L'évaluation estime que les États membres doivent réaffirmer leurs engagements et cofinancer des mesures pour la biodiversité dans les pays pauvres.

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