Tribune. Après deux ans d’échanges sur les pesticides SDHI [pour succinate dehydrogenase inhibitor, « inhibiteurs de la succinate déshydrogénase »]
avec des parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, les
autorités sanitaires (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail, Anses), des parties
prenantes du monde agricole conventionnel (FNSEA, UIPP) et des
associations de protection de la nature (Coquelicots, Pollinis,
Générations Futures), de nouvelles données scientifiques sont récemment publiées qui font suite à trois décennies de recherches et renforcent notre grande inquiétude sur l’usage de ces pesticides.
Outre
les dégâts considérables des pesticides sur la biodiversité, ces
données laissent prévoir le risque additionnel chez l’homme d’une
catastrophe sanitaire liée à leur usage.
Les SDHI inhibent la succinate
déshydrogénase, également appelée complexe II de la chaîne respiratoire
des mitochondries. La chaîne respiratoire, qui comporte cinq complexes,
est indispensable à la production d’énergie et donc à la survie de toute
cellule.
Contrairement à leur désignation commerciale trompeuse de « fongicides »,
ces études montrent que les SDHI n’ont aucune spécificité, ni d’espèce
(ils inhibent toutes les SDH testées, quelle qu’en soit l’origine,
depuis les champignons jusqu’à l’homme), ni de complexe (les SDHI de
dernière génération inhibent aussi le complexe III de la chaîne
respiratoire des mitochondries).
Elles montrent aussi que les tests réglementaires sont systématiquement
effectués dans des conditions qui masquent la toxicité cellulaire des
SDHI, et sont donc largement inadaptés.
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