L’arrêt de mort d’un pesticide prend
rarement la forme d’une réglementation européenne. C’est ainsi,
pourtant, que le chlorpyrifos devrait bientôt disparaître.
La Commission européenne s’apprête à demander aux Etats membres de
voter l’interdiction de cet insecticide au dossier scientifique fort
chargé. Mais, alors que les données démontrant son extrême toxicité pour
le cerveau du fœtus et du jeune enfant s’accumulent, les fabricants
font pression sur les autorités pour prolonger son existence légale,
comme le montrent des documents que Le Monde s’est procurés. L’autorisation du chlorpyrifos dans l’Union européenne (UE) arrive en effet à échéance le 31 janvier 2020.
A la tête de cette opération de lobbying, le groupe américain Corteva, entité née de la fusion de Dow, inventeur du produit, et de DuPont. « La
réglementation ne doit pas se fonder sur une pression publique
provoquée par des militants qui n’ont pas confiance dans le système
réglementaire légal, mais sur des preuves solides », ont argué les représentants de la firme auprès des responsables du dossier à la Commission qu’ils ont rencontrés en janvier, indique un compte-rendu interne de la direction générale de la santé.
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