mardi 25 juin 2019

Miel : Bayer attaqué sur le glyphosate

Un syndicat d'apiculteurs a porté plainte contre Bayer après la découverte de traces de glyphosate dans des fûts de miel. Il ne s'agit pas d'un cas isolé.
Le rachat de Monsanto est à peine bouclé que Bayer se voit attaquer sur le glyphosate. Jeudi, le syndicat apicole de l'Aisne a porté plainte contre le géant allemand, après la découverte de traces de l'herbicide dans la production de l'un de ses adhérents.
Cet apiculteur, qui habite près d'une zone de grandes cultures (colza, betteraves, tournesol), près de Laon, s'est vu refuser trois fûts de miel toutes fleurs, d'un poids total de 900 kg, par le groupe Michaud, le plus gros vendeur de miel en France.

Un taux de contamination de 12 %

Le propriétaire de la marque Lune de miel avait détecté du glyphosate à hauteur de 16 ppb (parties par milliards), a révélé « Le Parisien ». La réglementation européenne fixe une limite maximale de 50 ppb (parties par milliards) mais le groupe n'accepte pas de miel à plus de 10 ppb.
« Notre politique qualité est plus exigeante, car nous considérons que le miel doit rester un produit 100 % pur et naturel », a fait valoir le PDG du groupe, Vincent Michaud, à l'AFP. Il ne s'agit pas d'un cas isolé, selon la société. Sur la récolte 2018, le taux de contamination au glyphosate des lots fournis en France au groupe Michaud était de 12 %.

Frelon, acarien, néonicotinoïdes

Ce coup dur intervient alors que  la profession connaît des hivers difficiles avec une mortalité moyenne des abeilles de 30 %. « En Bretagne, certains apiculteurs ont perdu de 70 à 80 % de leur population », explique aux « Echos » Gilles Lanio, le président de l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf).
La profession,  qui a interpellé Emmanuel Macron jeudi , est victime du frelon asiatique, du varroa, un acarien parasite, et surtout des néonicotinoïdes, ces insecticides utilisés pour enrober les semences, qui perturbent le système nerveux des abeilles.  Ces produits seront interdits en France à partir de septembre 2018 , mais la possibilité d'obtenir des dérogations inquiète beaucoup la filière.

Une production divisée par trois

La production française de miel a été divisée par trois en l'espace de vingt-cinq ans pour tomber à 10.000 tonnes par an. Dans le même temps, les importations se sont envolées, les Français continuant d'en consommer 40.000 tonnes chaque année. La Chine est le premier fournisseur de la France, suivi de l'Espagne et de l'Ukraine. Quelle est la qualité écologique de ces produits sachant que les mélanges et reconditionnement, avant réexportations, sont courants sur ce marché ? On peut se poser la question.
En 2015, une étude menée à la demande du ministère de l'Agriculture soulignait que les origines géographiques mentionnées ne permettaient pas de déduire l'origine réelle des miels vendus en France. Reste qu'un miel chinois se vend à 1,6 euro le kilo en prix d'import contre un coût deux à trois fois plus élevé en France. De quoi pousser aux mélanges pour baisser les prix.



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