C’est une famille de pesticides qui vole
en moyenne 2,5 points de quotient intellectuel (QI) à chaque enfant
européen. Son principal représentant, comme beaucoup de produits
chimiques, porte un nom compliqué qui lui garantit le confort d’un
certain anonymat. Pourtant, il contamine notre vie
quotidienne. D’abord pulvérisé sur les cultures pour éliminer pucerons
ou chenilles, le chlorpyrifos poursuit son existence sous la forme de
traces dans les oranges, les pommes, la laitue, l’urine des enfants et
le cordon ombilical des femmes enceintes.
Au
fil d’un demi-siècle de pulvérisation, les données scientifiques se
sont accumulées sur les effets nocifs de cet insecticide. Censé
remplacer le DDT et ses effets délétères en 1965, le produit de la firme
américaine Dow endommage en fait le cerveau des enfants de manière
irréversible.
Les éléments scientifiques sont désormais si accablants que, d’après les informations du Monde, la Commission européenne s’apprête à proposer son retrait du marché. Or, notre enquête démontre que les autorités ont mis près de vingt ans avant d’évaluer les données du fabricant. Des données qui, de plus, étaient erronées.
Huit pays européens n’autorisent pas, ou plus, le chlorpyrifos
pour un usage agricole. Depuis 2016, la France ne permet plus qu’une
exception pour les épinards. Une évaluation de l’Agence nationale de
sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a
conclu à une absence d’effets nocifs dans les conditions d’usage. Mais
l’exposition à l’insecticide ne s’arrête pas aux frontières : elle
perdure par le biais des produits importés.
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