mercredi 2 mars 2011

Trois quart des récifs coralliens du monde seraient menacés par l’activité humaine, selon le PNUE

une nouvelle étude globale réalisée par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Institut mondial des ressources (World Resources Institute, WRI), en collaboration avec un réseau de plus de 25 organisations spécialisées, révèle que 75% des récifs coralliens de la planète sont actuellement menacés par l'activité humaine
Les récifs coralliens composent – avec la cime des forêts équatoriales – les écosystèmes les plus riches et les plus complexes de la planète. Bien qu'ils occupent moins de 0,25 % de l'environnement aquatique, ils pourraient abriter entre 1 et 3 millions d'espèces, dont 10 % seulement sont connues. Près de 5 000 espèces de poissons – plus du quart de la totalité des espèces de poissons marins connues – y ont été identifiées. Sur un mètre carré de récif corallien, le nombre d’espèces animales et végétales est plus de cent fois supérieure à ce qu’il est dans l’océan voisin.
Victimes de pêches destructrices, du tourisme ou encore du réchauffement climatique, près d'un tiers des récifs coralliens de la planète sont déjà morts ou endommagés. Les conséquences sont autant environnementales qu'économiques : ces écosystèmes abritent des millions d'espèces animales et végétales et font vivre un 1/2 milliard de personnes dans le monde.
De nombreux polluants et microbes menacent ou peuvent menacer les coraux (eutrophisants et pesticides en particulier). Localement ils peuvent être menacés par leur exploitation directe. On a remarqué qu’au cours des 30 dernières années, les maladies et le blanchissement des coraux ont gravement augmentés en fréquence et en ampleur et cela malgré les divers essais pour les protéger.
On estime que déjà 30% de ceux-ci sont en grave déclins et que d’ici 2030, plus de 60% seront perdus. Divers facteurs détruisent les récifs coralliens et menacent leur survie. La surpêche, la pollution, l’agriculture et l’aménagement du territoire au cours des deux derniers siècles ont favorisé, de façon directe ou non, les changements dans cet écosystème, ce qui a accéléré la perte d’espèces le composant.
Les différents facteurs de stress comme une faible salinité, une température trop basse ou trop élevée, une exposition aérienne et l’exposition au cyanure engendrent le blanchissement des récifs coralliens. De plus, les changements climatiques mondiaux ont aggravé leur état, ce qui complique beaucoup la gestion de leur survie.
L’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique crée un changement dans la chimie des océans. Dans le futur, cela pourrait affaiblir les squelettes des coraux et ainsi réduire l’accumulation de récifs, principalement aux latitudes les plus hautes. Même s’ils sont généralement situés dans des mers d’eaux chaudes, les récifs coralliens sont très vulnérables aux changements de climat rapides. Les changements climatiques risquent d’affecter certaines variables des écosystèmes comme la circulation, la température, la chimie de l’eau (potentiel hydrogène (pH), salinité, éléments nutritifs), le niveau de la mer ainsi qu’El Nino. Cela affectera donc les récifs coralliens dans la distribution des organismes y vivant, dans la structure des communautés et dans la fonction des principaux processus écologiques. Déjà, l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère au 20ième siècle a entraîné une hausse de 17 cm du niveau de la mer et de 0.74°C de la température moyenne des océans.
L’année 1997 avait été nommée année Internationale des récifs coralliens afin de sensibiliser les gens à la détérioration continuelle des récifs coralliens causée par l’homme. La participation communautaire ainsi que la coopération de toutes les institutions impliquées dans la gestion des ressources sont importantes, puisqu’elles sont des éléments clés de la gestion durable des récifs coralliens [9]. Finalement, l’adoption de meilleures méthodes de pêches résulterait en une pêche durable tout en protégeant le récif.
Plusieurs initiatives internationales sont nées dans les années 1990/2000 pour tenter de freiner les dégradations, voire de reconstruire des récifs dégradés par la pollution ou certains tsunamis.
En France, le Grenelle de la mer a en juin 2009 insisté sur la responsabilité française en matière de protection des coraux. En particulier, il a proposé en Polynésie française que soient renforcés les moyens d’action de l’Institut des Récifs Coralliens Pacifique (EPHE) récemment créé pour la formation à la recherche et à la gestion des coraux, des jeunes des pays riverains, futurs cadres de leurs pays. Le Grenelle a aussi suggéré d'étendre « le champ d’action de l’IFRECOR sur les écosystèmes associés (mangroves et herbiers) ou créer un réseau complémentaire d’échange sur ces écosystèmes fragiles et menacés ».
Une autre proposition (n° 31) est : « renforçons les moyens de l’Initiative française pour les Récifs coralliens pour développer ses actions locales et transversales et tout spécialement en vue de la désignation ou l’inscription de récifs coralliens, voire progressivement également de mangroves, au titre des grandes conventions internationales, pour mener les actions d’éducation à l’environnement, de production scientifique et de gestion intégrée des usages, pour valoriser ses actions au sein de l’International Coral reef Initiative dont la France assure le secrétariat international à compter du 1er juillet 2009 ».
Selon Jane Lubchenco, Directrice de l'Agence nationale américaine des océans et de l'atmosphère (NOAA), qui a participé à la réalisation de cette étude : « Ce rapport sert de sonnette d'alarme pour les décideurs politiques, les chefs d'entreprise, les spécialistes de l'environnement ou de la gestion des mers, et souligne la nécessité urgente d'une meilleure protection des récifs coralliens ».

Aussi, si rien n'est fait, plus de 90% des récifs coralliens de la planète seront directement menacés de disparition d'ici à 2030, alors qu'ils offrent de multiples avantages aux quelques 275 millions de personnes qui vivent dans leurs proches environs: protection des côtes contre les tempêtes et l'érosion, nourriture, nouveaux moyens de subsistance, développement du tourisme.
De plus, pour la première fois, l'étude identifie aussi 27 pays vulnérables, socialement et économiquement, à la dégradation de ces écosystèmes. Parmi ceux-ci, neuf le sont particulièrement : Haïti, la Grenade, les Philippines, les Comores, le Vanuatu, la Tanzanie, les îles Kiribati et Fidji et l'Indonésie.
Enfin, l’étude propose une série de recommandations destinées à mieux protéger et gérer ces écosystèmes sous-marins essentiels, notamment avec la mise en place de zones marines protégées.

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