Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
jeudi 3 mars 2011
Moins de pollution éviterait 19.000 décès en Europe
Les preuves s'accumulent. Les pollutions qui saturent parfois l'atmosphère sont terriblement nocives pour la santé. Une grande étude européenne (Aphekom) menée durant trois ans dans douze pays européens et pilotée par l'Invs (Institut de veille sanitaire) en apporte une nouvelle fois la preuve. «L'évaluation de l'impact sanitaire dans 25 grandes villes européennes montre que l'espérance de vie pourrait augmenter jusqu'à 22 mois pour les personnes âgées de trente ans et plus si les normes OMS en matière de particules fines étaient respectées», souligne Christophe Declercq, épidémiologiste à l'Invs. Les particules fines dites PM 2,5 sont des poussières d'une taille inférieure ou égale à 2,5 micromètres, soit la taille d'une bactérie et la valeur seuil de l'OMS est de 10 microgrammes par mètre cube.
Cette valeur n'est respectée par aucune des villes étudiées, à l'exception de Stockholm (Suède). «Cela permettrait d'éviter environ 19.000 décès par an en Europe», souligne encore le spécialiste. La France «est dans une situation médiane». Les villes françaises pourraient gagner «quatre à huit mois», soit environ 3000 décès annuels.
Ces très fines poussières proviennent du chauffage urbain, des gaz d'échappement ou des émissions industrielles. Elles se logent au plus profond de l'appareil respiratoire, provoquant asthme, bronchite chronique ou maladie coronarienne (angine de poitrine, infarctus, etc.).
Diminuer le niveau des particules représenterait donc un bénéfice sanitaire très important sans compter que, selon les méthodes de calcul utilisées, l'impact varie considérablement. «C'est particulièrement vrai pour l'asthme des enfants», explique Nino Künzli membre de l'Institut de santé public suisse. On considère ainsi que la pollution atmosphérique ponctuelle est responsable de 2% à 3% des hospitalisations pour des crises d'asthme chez des enfants déjà atteints par cette maladie. L'étude menée dans dix villes estime que le trafic urbain est responsable de 15% des asthmes de l'enfant.
«Si l'on admet que la pollution atmosphérique est non seulement impliquée dans les crises mais également dans le développement de la maladie alors le taux passe à 17% d'hospitalisation», ajoute le scientifique. Un même mécanisme est suspecté dans le développement des maladies respiratoires des adultes mais «doit encore être validé par des études complémentaires», poursuit-il.
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