Au nom de la souveraineté, des sénateurs et acteurs économiques s’inquiètent des relations entre la structure publique et l’entreprise américaine d’e-commerce.
Pour la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet, « l’Etat est un peu schizophrène » : d’un côté, il aide massivement les entreprises françaises à surmonter la crise liée au Covid-19 et, de l’autre, il fait appel à Amazon pour stocker des données sensibles de sociétés et pour les former à la numérisation. C’est ainsi que la parlementaire UDI, vice-présidente de la commission des lois du Sénat, a critiqué deux partenariats noués entre l’entreprise américaine d’e-commerce et la banque publique d’investissement Bpifrance, lors d’une conférence de presse organisée, vendredi 5 février, avec Bernard Benhamou, secrétaire général de l’Institut de la souveraineté numérique, et Francis Palombi, président de la Confédération des commerçants de France.
Le premier « problème » évoqué est l’hébergement, sur les serveurs d’Amazon, des attestations des PGE, ces prêts garantis par l’Etat accordés pendant la pandémie. « Bpifrance l’a attribué sans appel d’offres. Or ces données sont sensibles : elles permettent de savoir quelles entreprises françaises sont fragiles, et il y a parmi elles des pépites », s’est alarmée Mme Goulet.
Faire héberger ce type de données par une entreprise américaine est « une très mauvaise idée », notamment en raison des lois américaines extraterritoriales comme le Cloud Act, qui, dans le cadre de procédures judiciaires, rend possible l’accès à des informations stockées hors des Etats-Unis, a renchéri M. Benhamou. Ce dernier voit ici « exactement » le même type de risque que pour Health Data Hub, cette plate-forme française d’accès aux bases de données de santé, dont l’hébergement par Microsoft a fait polémique.
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