dimanche 21 février 2021

Bressuire. Pesticides : « J’annonce un scandale sanitaire », déplore le professeur Sultan

 Invité mardi 12 février à Bocapôle par l’association Sèvre environnement, le professeur Charles Sultan a dressé un constat alarmant. Il s’est particulièrement adressé aux plus jeunes, nombreux parmi les 350 personnes présentes.

« Alimentation et santé de l’enfant », tel était le thème de la soirée proposée mardi dernier par Sèvre environnement, à Bocapôle. Outre le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine) Daniel Cueff, connu pour son arrêté anti-pesticides, l’association avait convié le professeur Charles Sultan, spécialiste en endocrinologie pédiatrique.

Devant environ 350 personnes, ce dernier s’est particulièrement adressé à la jeunesse, bien représentée dans la salle. « Je compte sur vous pour infléchir les décideurs. » Intervenant « en homme libre », Charles Sultan a précisé qu’il n’était « pas là pour faire de l’agribashing mais pour informer des risques que les agriculteurs courent et font courir ».

« Lâcheté des autorités politiques »

Avec divers exemples, le professeur Sultan a rappelé à quel point les pesticides étaient omniprésents dans notre environnement. « La France avait pris des engagements pour réduire de 50 % l’usage des pesticides en 2018. En réalité, entre 2017 et 2018, ce recours a augmenté de 27 %. C’est un échec total, une lâcheté des autorités politiques », a-t-il insisté. « J’annonce un scandale sanitaire », au regard « du rôle cancérigène des perturbateurs endocriniens ». Les perspectives de l’Organisation mondiale de la santé sont d’ailleurs particulièrement alarmantes à ce sujet, à l’horizon 2040.

« Le taux de cancers va exploser chez les enfants et adultes et les pesticides sont des facteurs favorisants. Mais la pollution atmosphérique est aussi délétère que l’alimentation », prévient ce spécialiste, qui préconise de « s’attaquer aux pollutions dans leur globalité ».

Les convictions d’hier ne sont plus celles d’aujourd’hui, y compris dans le milieu médical. « On nous avait appris que le placenta constituait une barrière de protection du fœtus vis-à-vis des agressions exogènes. Il apparaît, au contraire, que c’est une éponge ! L’altération du placenta crée des désordres qui ne s’exprimeront qu’à la puberté et à l’âge adulte. »

Que faire, alors, pour protéger une femme enceinte et son futur bébé ? « Il faut que la future maman ait une alimentation exclusivement biologique », martèle Charles Sultan. Réduire au maximum l’exposition aux perturbateurs endocriniens est un impératif. « Il faut proscrire les plats congelés. La qualité de l’eau est aussi importante », tout comme le fait d’évoluer dans un environnement domestique sain. « Il ne faut surtout pas peindre la chambre du futur bébé pendant la grossesse. »

Ces préconisations ont sans doute été bien reçues par l’assistance, qui pourra appliquer certaines bonnes pratiques. Et aussi peser, notamment dans les urnes, pour une inflexion plus globale.

 

 

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