Les
amis de mes amis sont mes amis, c’est entendu. Mais qu’en est-il des
ennemis de mes ennemis ? La règle mathématique qui veut que pour la
multiplication, « moins par moins, ça fait plus » peut-elle être
transposée en biologie, et plus particulièrement dans le domaine des
espèces envahissantes ? Un article publié mardi 21 avril dans Nature Communications pourrait nous aider à répondre à cette question un rien sibylline.
En 1863,
une mauvaise herbe américaine débarquait en France dans une cargaison
de trèfles mauves. Jusque-là, quelques spécimens d’Ambrosia artemisiifolia figuraient
dans de très rares collections de jardins botaniques. Mais à partir de
cette funeste année, c’est cachée dans des graines de trèfle, de luzerne
ou même d’aliments pour oiseaux venus d’outre-Atlantique, que
l’ambroisie à feuilles d’armoise s’installe en Europe.
Dans
les champs, elle subit les assauts des agriculteurs. Alors elle fait
son nid dans tous les lieux perturbés par la main de l’homme, bords de
routes, talus, décharges ou encore aux alentours des points d’eau et des
rivières. Elle dérange les écosystèmes, mais surtout, elle empoisonne
les riverains. Car cette cousine du tournesol possède un pouvoir
allergisant considérable.
Un envahisseur pour lutter contre l’envahisseur ?
Dans
les vallées du Rhône, de la Loire ou de l’Allier, dans quelques zones
du Sud-Ouest, des milliers de personnes se voient lourdement handicapées
entre août et octobre, lorsque s’envolent les pollens d’ambroisie.
« Une
éradication par les moyens classiques est impossible car, pour des
raisons environnementales, on ne peut ni faucher ni utiliser de
pesticides en bord de rivières. Alors forcément, on pense à l’Ophraella », explique
Bruno Chauvel, chercheur à l’Institut national de recherche pour
l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae, Dijon), auteur
d’un rapport sur le sujet publié par l’Anses en juin 2019.
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