lundi 13 août 2018

Le recours aux produits phytosanitaires a augmenté de 12% depuis le lancement d'Écophyto

Prenant acte de l'échec du plan Ecophyto, les ministres de l'Agriculture, de la Santé et de la Transition écologique envisagent de nouvelles mesures.

Du côté des pesticides, le compte n'y est pas. Malgré le lancement de deux plans Ecophyto depuis 2008 pour réduire l'usage des produits phytosanitaires en agriculture, l'utilisation des pesticides a globalement augmenté de 12% sur la période 2014 à 2016 par rapport à 2009-2011. De quoi pousser le gouvernement à renforcer ces mesures, dans le sillage des Etats généraux de l'Alimentation. Les quatre ministres ont affirmé vouloir "donner une nouvelle impulsion au plan Ecophyto et mettre en oeuvre des actions complémentaires à celles déjà engagées".

Une augmentation de plus de 12% en 2014-2016 par rapport à 2009-2011

L'indicateur NODU (nombre de doses unités) qui est utilisé pour mesurer l'utilisation des produits phytopharmaceutiques, a augmenté de plus de 12 % entre la moyenne triennale 2014-2016 et sa référence entre 2009-2011, au lancement du plan Écophyto. C'est ce qu'indiquent les ministres Nicolas Hulot et Stéphane Travert dans l'édito de la note de suivi du plan. Entre les seules années 2013 et 2014, ce chiffre avait augmenté de 9,4%.
Ecophyto II+, puisque tel est le nom de baptême de la nouvelle mouture du plan, devra ainsi intégrer le plan d'action sur les produits phytopharmaceutiques pour permettre une agriculture moins dépendante aux pesticides; présenté le 25 avril 2018, et le plan d'action de sortie en trois ans du glyphosate présenté le 22 juin 2018. Il sera soumis à la consultation publique à l'automne prochain et mis en application avant fin 2018, selon le communiqué. Il est en outre prévu de "n'accorder que quelques rares dérogations aux interdictions décidées en matière de néonicotinoïdes."

Pas d'investissement supplémentaire de prévu

Concernant le financement, les ministres n'ont pas prévu de fonds supplémentaires à part les 71 millions d'euros de crédits publics budgétés chaque année, et comptent "mobiliser les outils du grand plan d'investissement pour accompagner les priorités d'Ecophyto II+". Le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert a toutefois annoncé une enveloppe de 2 millions d'euros supplémentaires afin de multiplier par 10 le nombre de fermes expérimentales DEPHY (Démonstration, Expérimentation et Production de références sur les systèmes économes en phytosanitaires), qui devrait passer de 3.000 à 30.000 d'ici 2021.
Pour l'association France Nature Environnement, "c'est un constat d'échec:  les plans Ecophyto successifs lancés depuis 2008, dont l'objectif initial était de réduire de 50% l'usage des pesticides pour 2018, se sont avérés inefficaces". "L'outil Ecophyto est intéressant mais la sortie des pesticides ne se fera pas sans l'activation d'autres leviers économiques et réglementaires nécessaires pour obtenir une mobilisation de l'ensemble de la profession", a souligné Claudine Joly, en charge des questions pesticides à FNE, citée dans le communiqué.

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