mercredi 2 mai 2018

Pourquoi les mammifères marins ne souffrent-ils pratiquement pas de la décompression ?

Une équipe de chercheurs pense avoir compris pourquoi les mammifères marins, malgré des remontées plutôt rapides, ne souffrent pas de la décompression comme peuvent en souffrir certains plongeurs.

Les plongeurs ne sont pas les seuls à souffrir d'accident de décompression : dans une moindre mesure, ce phénomène se produit également chez les mammifères marins. Cependant, dans la grande majorité des cas, ces animaux (et les tortues) sont capables de remonter rapidement à la surface, ne souffrant pas du changement de pression. Deux chercheurs espagnols et un chercheur américain ont peut-être trouvé comment cela est possible. Dans un article paru le 25 avril 2018 dans la revue Proceedings of the Royal Society B, ils présentent une hypothèse qui permettrait d'expliquer cette capacité des mammifères marins.

Deux zones se créeraient dans leurs poumons

Le problème est bien connu des plongeurs : une remontée précipitée à la surface de l'eau peut entraîner un accident de décompression. En profondeur, la pression augmente conduisant à la formation de bulles d'azote dans les tissus et le sang. Si le plongeur remonte à la surface lentement, les bulles ont le temps d'atteindre les poumons et plus précisément les alvéoles pulmonaires et le gaz est expiré. Dans le cas contraire, le sportif rejoint trop rapidement un environnement où la pression est plus faible qu'en profondeur avant que le gaz n'ait eu le temps de "rejoindre la sortie" ce qui peut conduire à la mort de l'individu.
Pour découvrir le secret des mammifères marins, les chercheurs ont placé différents animaux morts - un dauphin, un phoque et un cochon - dans un caisson hyperbare et ont observé la réaction de leurs poumons. Les organes des deux mammifères marins ont réagi différemment de ceux du cochon. Sous la pression, deux régions distinctes se sont formées dans leurs poumons. L'une remplie d'air et l'autre atrophiée. Les chercheurs supposent que dans ce cas, le sang circule préférentiellement dans la zone compressée et que de cette façon, une séparation se forme entre l'irrigation des organes et leur rôle de ventilation. Ainsi, le sang serait oxygéné mais la quantité d'azote échangée entre le sang et l'appareil respiratoire serait grandement diminuée réduisant ainsi le risque d'embolie gazeuse. "Ce mécanisme protègerait les cétacés d'une prise excessive d'azote et de ce fait, minimiserait le risque de décompression trop rapide", explique Daniel García-Parraga, auteur principal de l'étude, dans un communiqué.

Le stress peut engendrer des accidents de décompression chez ces animaux

Cependant, ces animaux peuvent malgré tout succomber à un accident de décompression notamment lorsqu'ils sont stressés, indiquent les chercheurs. "Un stress excessif - qui peut par exemple se produire lors d'une exposition à des bruits anthropiques - peut causer un problème dans ce système et augmenter la circulation du sang dans la région remplie d'air. Cela augmenterait les échanges gazeux et la quantité d'azote pourrait donc augmenter dans le sang et les tissus tandis que la pression diminue durant la remontée", poursuit-il. Les échouages massifs, liés notamment aux exercices militaires marins, pourraient s'expliquer par des accidents de décompression.

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