jeudi 28 septembre 2017

Trop d’omégas-6 dans l’assiette, plus de risque de migraine

Huile de tournesol, de maïs, de carthame, de soja… l’acide linoléique, le plus petit des acides gras oméga-6 est présent dans la majorité des huiles végétales. Même si on lui confère des bénéfices dans le traitement de l’hypercholestérolémie, il n’en demeure pas moins que le consommer en trop grande quantité peut aussi être néfaste pour l’organisme.
Pour l’équipe de Christopher Ramsden, spécialiste en neuroscience nutritionnelle du NIH de Washington, ces acides gras doivent être intégrés dans l’alimentation de manière raisonnable, car ils sont responsables de la synthèse, dans l’organisme, de certaines molécules agissant comme des médiateurs de douleurs. En effet, la migraine est une maladie neurologique dans laquelle le cerveau répond à certains « déclencheurs » par des réactions inflammatoires intenses.
Au cours d’un essai clinique, réalisé en 2013, ils ont montré, chez 56 personnes souffrant de crises migraineuses, qu’un régime pauvre en oméga-6, mais riche en oméga-3 réduisait davantage la fréquence et l’intensité des maux de tête qu’un régime basé uniquement sur la réduction d’omégas-6.
Pour aller plus loin dans cette découverte, les chercheurs ont recommencé une étude clinique, mais cette fois-ci, ils ont réalisé des analyses de sang chez les volontaires afin de mesurer la concentration en molécules médiatrices de douleurs.
Sans attendre, cette approche biochimique a montré que la réduction d’acide linoléique dans l’alimentation diminuait la teneur sanguine en une molécule médiatrice de la douleur.
Avec cette étude, il est donc préconisé, pour les personnes souffrant de migraines, de diminuer les huiles végétales polyinsaturées (de maïs, tournesol, carthame, canola et soja) et d’augmenter, en contre-partie, l’apport alimentaire en huile de lin et huile de colza riche en oméga-3.
A savoir ! Dans la plupart des pays occidentaux, l’équilibre entre les consommations d’oméga-3 et d’oméga-6 est loin d’être atteint et la plupart des gens consomment 10 à 20 fois plus d’oméga-6 que d’oméga-3.
Les aliments à consommer sont les graines de lin, le saumon, le maquereau, la morue, les crevettes et les pétoncles tandis que les aliments à éviter seraient les arachides et les noix de cajou.

Les autres familles d’aliments déclenchant des migraines

Le rôle du régime alimentaire dans la prise en charge de la migraine est un sujet très controversé dans le milieu médical. A l’heure actuelle, l’ensemble des études cliniques réalisées sur le sujet soulève plus d’interrogations que de réponses. En effet, certaines catégories d’aliments sont des déclencheurs possibles, mais pas pour toutes les personnes. On considère que seulement 10% des migraineux sont sensibles à des facteurs alimentaires.
Récemment, des chercheurs ont passé en revue l’ensemble des publications internationales, rédigées en anglais, sur le sujet “alimentation et migraine” afin d’observer quelques tendances.
Ils ont saisi sur la base de données PubMed, (regroupant les données bibliographiques de l’ensemble des domaines de spécialisation de la médecine et de la biologie), les termes « glutamate monosodique », « caféine », « aspartame », « sucralose », « syndrome d’intolérance à l’histamine », « tyramine », « alcool », « chocolat », « nitrites » « régimes d’élimination des IgG » et « gluten ». Puis, chacun des termes de recherche a été référencé avec le mot  “migraine“.
Globalement, leur analyse bibliographique montre que :
  1. Ne plus consommer de la caféine est un élément déclenchant ;
  2. Consommer du glutamate monosodique (mets chinois, sauce soja) est un facteur déclenchant ;
  3. Le rôle de l’aspartame (édulcorant artificiel) est encore contradictoire ;
  4. Les aliments contenant du gluten et de l’histamine (composé azoté contenu dans les produits fermentés, entre autres) ainsi que l’alcool peuvent accélérer la mise en place de la migraine ;
  5. Un régime éliminant les aliments allergènes diminue de manière significative la fréquence de la  migraine pendant le traitement par rapport à la période de référence.
Compte tenu de la variabilité des résultats, il est difficile de donner des conclusions formelles sur les liens entre types d’aliments et risque de survenue de migraine. Une prise en charge individualisée, par un neurologue et un nutritionniste, est la meilleure démarche pour adapter au mieux son régime alimentaire à sa maladie neurologique.

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