jeudi 14 juin 2012

Atténuer le choc du pic pétrolier dans le secteur des transports

La décrue du pétrole conventionnel aura des effets sensibles dans le secteur des transports, dépendants à 95% de cette énergie fossile. Lors de la dixième conférence de l'ASPO, plusieurs communications ont été consacrées au sujet.
Rationner pour maintenir la paix sociale
Plusieurs voies sont envisageables pour atténuer ce choc. Dans le secteur des transports, l'éco- conduite, la réduction des vitesses maximales, le co-voiturage, le télétravail et la flexibilité des horaires de bureau, les péages urbains et les taxes sur les véhicules, les interdictions de circuler à certaines heures dans certaines zones, sont préconisés par le président de l'ASPO sud-africaine, en vue d'agir sur la demande. Le rationnement des carburants pourrait éviter à terme de fortes tensions sociales en garantissant une équité d'accès et en permettant aux autorités de réguler les stocks de carburants. Combinées entre elles et assorties de campagnes de sensibilisation, toutes ces mesures permettent de réduire de 42% la demande de mobilité individuelle tout en préservant la paix sociale.
Les avantages comparatifs d'un mode de transport par rapport à un autre seront d'autant plus nets que le prix du baril poursuivra sa hausse. D'ores et déjà, les modes de transports les moins coûteux par passager par kilomètre sont le tramway, le bus et le vélo électriques. Le potentiel d'amélioration de l'efficacité énergétique des transports routiers est de 15% par passager d'ici à 2030, estime Jeremy Wakeford. Les gouvernements sont invités à investir dans l'entretien des infrastructures ferroviaires et les dessertes locales plutôt que dans les trains à grande vitesse, dont l'usage n'est possible que pour les classes aisées. Quant aux transports de marchandises, ils devraient être eux aussi assurés par rail plutôt que par route, et le fret ferroviaire devrait faire l'objet d'investissements prioritaires.
Repenser les structures
Pour Harald Frey, au-delà de l'amélioration de l'efficacité énergétique des modes de transports, il s'agit de revisiter les structures urbaines en fonction de leur résilience à long terme. Car qui dit efficacité énergétique dit effet rebond : la modération de la consommation de carburant par des véhicules plus efficients aura tendance à donner l'illusion de pouvoir aller toujours plus loin pour le même coût. Elle ne changera pas la donne, mais ne fera que reporter le problème de la dépendance au pétrole et la congestion urbaine.
D'où la nécessité de redessiner l'espace urbain. La capitale autrichienne en est un exemple, qui a su chasser les voitures en réhabilitant l'espace public au profit du tramway, du vélo et de vastes zones piétonnes. En raison d'une offre de qualité de transports en commun, de plus en plus de Viennois renoncent à passer leur permis de conduire. Redessiner l'urbanisme, lutter contre l'étalement des zones pavillonnaires totalement dépendantes de l'automobile, valoriser le commerce de proximité plutôt que les grandes surfaces sont autant de mesures susceptibles d'atténuer les effets du pic pétrolier. En fin de compte, ce sont les piétons qui seront gagnants, car ils bénéficieront d'une qualité de vie élevée dès lors que les villes se décongestionneront. La marche pourrait être le transport de l'avenir.

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