mercredi 20 octobre 2010

Donner un prix à la nature pour mieux la protéger ?

A l'occasion de la Conférence des Nations unies sur la diversité biologique qui se tient à Nagoya (Japon) jusqu' au 29 octobre, l'économiste indien Pavan Sukhdev a présenté, mercredi 20 octobre, les conclusions de son étude sur "l'économie de la biodiversité et des services écosystémiques".
Ce travail avait été commandé par l'Union européenne en 2008, avec l'ambition de chiffrer – comme l'avait fait le rapport Stern en 2006 pour le changement climatique – le coût que fait peser à terme sur l'économie mondiale l'absence de politique ambitieuse de protection de la biodiversité.
Alors même que les scientifiques considèrent que la disparition des espèces se produit actuellement à un rythme de 100 à 1 000 fois plus élevé.
Le rapport Sukhdev ne livre pas une équation globale du "prix de la nature" qu'il faudrait intégrer dans les équations économiques pour que soit tenu compte de cet actif naturel aujourd'hui négligé. Compte tenu de la grande variété et de la complexité des écosystèmes, cet exercice est d'une part impossible, mais surtout, il n'aurait pas beaucoup de sens.
LES RÉCIFS CORALLIENS D'HAWAÏ
Il cherche en revanche à faire apparaître et à chiffrer sur des exemples, les services indispensables que nous rend la nature que ce soit en terme d'approvisionnement (alimentation, eau douce, ressources médicales) ou de régulation (qualité de l'air, stockage du CO2, prévention de l'érosion, pollinisation).
Par exemple, la pêche et le tourisme à Hawaï dépendent de l'existence de récifs coralliens qui jouent aussi un rôle de protection contre l'érosion. Le rapport estime que cet écosystème assure à l'Etat d'Hawaï un revenu annuel de 360 millions de dollars.
Autre exemple cité pour illustrer la démarche : en Suisse, la pollinisation par les abeilles assure, chaque année, une production agricole estimée à 210 millions de dollars.
La recommandation du rapport Sukhdev apparaît dès lors évidente : avant de détruire la nature, réfléchissez à ce que vous allez perdre.
La démarche de Pavan Sukhdev reste cependant controversée pour une partie des écologistes qui déplorent et redoutent cette "marchandisation" de la nature. A leurs yeux, le débat sur la protection de la nature doit demeurer sur un terrain strictement éthique.

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