mardi 2 décembre 2014

L'Anses relaye deux études sur l'exposition des enfants aux pesticides

Deux études relayées par l'Anses reviennent sur l'exposition environnementale et alimentaire de jeunes enfants aux résidus de pesticides. Elles confirment la dérive des pesticides pulvérisés et l'implication des aliments dans l'exposition.
 Quelle est l'exposition environnementale et alimentaire des jeunes enfants aux résidus de pesticides ? Ce sujet a été à l'origine de crispations cet été lors de la préparation de la loi d'Avenir pour l'agriculture : Ségolène Royal avait alors annoncé "une interdiction des épandages de produits phytosanitaires « à moins de 200 mètres des écoles »".
Au final, la loi n'a retenu que la mise en place de mesures de protection près des lieux sensibles (écoles, hôpitaux, etc.) : "des haies, des équipements pour le traitement ou des dates et horaires de traitement permettant d'éviter la présence de personnes vulnérables".
Dans son dernier bulletin de veille scientifique, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) vient alimenter le débat à travers la présentation de deux études : l'une se penche sur l'exposition d'écoles d'Afrique du Sud situées à proximité de vignobles et la seconde tente d'évaluer la contribution de certains aliments à l'exposition de jeunes enfants.
Si l'Agence souligne dans son analyse "la difficulté de documenter les sources d'exposition aux pesticides" du fait de leur "présence ubiquiste (…) dans l'environnement et au nombre élevé de molécules mises sur le marché", elle relève toutefois les apports documentaires de ces deux études.
Le suivi des concentrations résiduelles de pesticides dans l'air, les poussières et la pelouse d'écoles à proximité de vignobles (30 et 100 m) en Afrique du Sud (à l'ouest de la ville du Cap) montre en effet que six des onze pesticides détectés dans les échantillons figurent dans le planning de pulvérisation des exploitations.
Mise en évidence de dérive de pesticides
Selon cette étude, les résultats "en lien avec les données météorologiques (direction du vent, données pluviométriques) ont confirmé la dérive des pesticides utilisés dans les vignobles vers les deux écoles".
L'Anses regrette toutefois que tous les pesticides utilisés dans les fermes aux alentours ainsi que dans les écoles en question n'aient été étudiés. "Compte tenu du phénomène de dérive sur des distances pouvant atteindre 750 m, il aurait été pertinent de connaître l'environnement des écoles sur un rayon équivalent", pointe-t-elle également.
La seconde étude a mesuré la concentration de résidus de pesticides dans les urines de 135 enfants, âgés de deux à cinq ans, après la consommation de jus de fruits frais, céréales, légumes et pain aux Etats-Unis (Caroline du Nord et Ohio).
Elle montre ainsi que 99% des enfants ont été exposés aux insecticides TCP, 64% à l'acide 3-phénoxybenzoïque (3-BPA) et 92% à l'herbicide, l'acide dichloro 2,4 phénoxyacétique.
Selon les auteurs, les enfants consommant des pommes et des jus de fruits à une fréquence d'au moins trois fois par semaine présentent une concentration moyenne de TCP plus élevée.
De la même manière, lorsque ces derniers mangent du poulet ou de la dinde à une fréquence supérieure ou égale à trois fois par semaine, leur niveau urinaire de 3-BPA s'avérait plus important.
"La documentation du poids ou du volume des aliments consommés aurait pu permettre une meilleure caractérisation des sources d'exposition", note l'Anses. Pour l'Agence, les auteurs auraient également pu prendre en compte des critères complémentaires comme les concentrations en pesticides dans les légumes, une analyse de l'eau du robinet, la consommation de produits bio, etc.
Selon l'Anses, une voie d'exposition qui pourrait ne pas être négligeable serait également l'ingestion de terre contenant des pesticides : les enfants absorberaient en effet en moyenne 31 mg/jour (et jusqu'à 137 mg/jour) de terre et de poussières.
En France, quelques études se sont intéressées à cette question : l'étude épidémiologique Timoun en Guadeloupe s'efforce de caractériser les éventuels impacts du chlordécone sur le développement de l'enfant et la grossesse. Des scientifiques ont ainsi montré que cette exposition peut conduire à un risque augmenté de prématurité.
Dans le cadre du volet alimentation du projet de recherche Popeye, l'exposition aux pesticides des couples mères-enfants de la cohorte nationale Elfe doit également être étudiée ainsi que les impacts possibles d'une exposition pendant la grossesse.
De manière plus large, l'Institut de veille sanitaire avait alerté en avril 2013 sur les niveaux d'exposition de la population française (adulte) aux organophosphorés et aux pyréthrinoïdes.
Lors de la table ronde santé-environnement de la Conférence environnementale, plusieurs associations ont appuyé sur la nécessité de réduire l'usage des pesticides, la feuille de route qui en découlera en janvier montrera si le Gouvernement a entendu leur appel.

Microplastiques : les poissons d'eau douce aussi sont contaminés

Pour la première fois, des chercheurs de l'Ineris apportent la preuve de la pollution des milieux aquatiques terrestres par des microplastiques. Reste à évaluer les effets biologiques de cette contamination.
 Si la contamination des océans par les microplastiques est désormais bien connue grâce notamment à des expéditions scientifiques dans le Pacifique et plus récemment en mer Ligure, ce n'est pas le cas pour les milieux d'eau douce. Les premières études ont mis en évidence la présence de microplastiques dans les eaux de surface et dans les sédiments de certains écosystèmes lentiques comme le lac de Garde en Italie, le lac de Genève en Suisse ou même le lac Hovsgol en Mongolie. De même, la contamination de sédiments a été observée dans des écosystèmes lotiques comme le fleuve Saint Laurent au Canada. En France, l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris) a commencé à s'intéresser à la question. Grâce à une étude exploratoire menée sur deux ans, les chercheurs ont constaté une contamination des poissons similaire à celle observée en milieu marin.
10% des goujons sont contaminés
Les équipes de l'Ineris ont développé pour cette étude une méthodologie spécifique pour mieux détecter les microplastiques, permettant la séparation et le marquage du contaminant lors de l'analyse du contenu de l'estomac des individus. Sur les 812 goujons prélevés sur 33 sites, 10% contenaient dans leur intestin des fibres ou microbilles en plastique. D'autres études ayant mis en évidence la présence de microplastiques dans le milieu (eau et/ou sédiment) n'avaient pas retrouvé ces contaminants dans les poissons. L'espèce "sentinelle" étudiée par l'Ineris se nourrit en fouissant dans les sédiments et les graviers ce qui l'expose aux microplastiques présents dans le milieu.
Des impacts sanitaires inconnus
Même si aucune étude n'a recherché directement la présence de microplastiques dans les rivières françaises, le travail de l'Ineris démontre la contamination des milieux aquatiques par les microplastiques et, via la chaîne alimentaire, l'exposition des poissons à cette pollution. Par contre, il ne dit rien sur les effets biologiques de cette contamination. Des bioessais d'écotoxicité réalisés en laboratoire ont souligné récemment l'impact des microplastiques sur la croissance de certaines algues et sur la mortalité et la reproduction de micro-crustacés.
L'étude de l'Ineris a été réalisée sur des prélèvements effectués dans le cadre d'une recherche de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) sur l'intersexualité des poissons. Les chercheurs de l'Ineris n'ont pas résisté à l'idée de comparer la présence de microplastiques avec le changement de sexe, même si l'étude n'avait pas été construite dans ce but. Résultat, aucun lien n'a pu être établi.
Reste que ces microplastiques peuvent être des sources d'exposition à des substances qui perturbent les cycles hormonaux. Les phtalates et autre bisphenol utilisés pour la fabrication de plastique sont en effet des perturbateurs endocriniens suspectés. Les microplastiques peuvent également être porteurs de substances chimiques.
Un microplastique, c'est quoi ?
L'Ineris soulève aussi la question de la source de ces microplastiques. Définis comme étant des débris de moins de 5 mm, ces éléments proviennent des activités humaines. Ils peuvent être présents directement sous cette taille dès leur émission ou progressivement réduits à l'état de particules par l'érosion. Surtout retrouvés sous forme de fibres dans les poissons, les microplastiques proviennent des cosmétiques (billes d'exfoliants par exemple), des eaux usées qui charrient les fibres synthétiques issues des vêtements lavés en machine…

mercredi 8 octobre 2014

L’acidification des océans aura d’importantes conséquences pour la biodiversité

Le fait est encore relativement méconnu du grand public : le changement climatique n’est pas la seule conséquence des émissions humaines de dioxyde de carbone (CO2). Celles-ci sont aussi responsables de l’acidification des océans, phénomène qui aura des conséquences importantes sur la biodiversité marine d’ici à la fin du siècle. Une trentaine de spécialistes internationaux de biologie marine ont conduit une synthèse des connaissances sur le sujet, rendue publique mercredi 8 octobre à Pyeongchang (Corée du Sud), au cours de la 12e Conférence des parties à la Convention sur la diversité biologique.


Les auteurs rappellent d’abord que le phénomène ne se réduit pas à une prévision pour l’avenir, mais qu’il est d’ores et déjà mesurable. « Par rapport à la période préindustrielle, l’acidité des océans a augmenté d’environ 26 % », écrivent-ils. Le lien entre ce phénomène, qui tend à rendre les eaux de surface de plus en plus corrosives, et les émissions anthropiques de CO2 est sans équivoque. « Au cours des deux derniers siècles, l’océan a absorbé un quart du CO2 émis par les activités humaines », estiment les scientifiques.
ACIDIFICATION INÉDITE DEPUIS CINQUANTE-SIX MILLIONS D’ANNÉES
Si les émissions humaines se poursuivent au rythme actuel, préviennent les chercheurs, les océans verront « leur acidité augmenter d’environ 170 % par rapport aux niveaux préindustriels d’ici à 2100 ». Selon des travaux publiés en 2012 dans la revue Science, le phénomène actuel est d’une amplitude inédite depuis cinquante-six millions d’années et se produit à une rapidité jamais vue depuis trois cents millions d’années.
« Il est désormais inévitable que dans les cinquante à cent prochaines années, la poursuite des émissions portera cette acidité à des niveaux qui auront des impacts à grande échelle, essentiellement négatifs, sur les organismes et les écosystèmes marins, ainsi que sur les biens et les services qu’ils prodiguent », annonce le rapport.
« Par rapport aux précédents travaux de synthèse conduits sur le sujet qui traitent souvent des effets sur des organismes particuliers, nous nous sommes cette fois intéressés aux effets plus larges sur la biodiversité, ce qui est un exercice bien plus complexe », précise Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) au Laboratoire océanographique de Villefranche-sur-mer et coauteur du rapport.
LES MOLLUSQUES ET CORAUX TOUCHÉS
Les créatures les plus vulnérables à cette réduction rapide du pH des eaux de surface de l’océan sont connues. Ce sont celles constituées d’une structure calcaire ou d’une coquille — mollusques, coraux, certains phytoplanctons, etc. Selon le rapport, les foraminifères (organismes planctoniques) et les ptéropodes (mollusques planctoniques) sont parmi les plus fragiles et « verront probablement une calcification réduite, voire une dissolution dans les conditions projetées pour le futur ». Au contraire, même dans de telles conditions, « les phytoplanctons non calcaires, comme les diatomées [microalgues unicellulaires], peuvent montrer une capacité accrue à la photosynthèse ».
L’acidification des océans semble déjà avoir un impact sur l’aquaculture dans le nord-ouest des Etats-Unis, selon le rapport, qui relève notamment des « fortes mortalités » dans les exploitations ostréicoles.
INCERTITUDES POUR LA FIN DU SIÈCLE
Pour l’avenir et à l’horizon de la fin du siècle, les incertitudes sur les conséquences du phénomène sont considérables, d’autant plus qu’il n’existe aucune situation analogue dans le proche passé. Les auteurs du rapport se sont donc penchés sur des observations conduites dans de petites zones de l’océan où des sources naturelles de carbone portent l’acidité des eaux à des niveaux semblables à ceux attendus pour la fin du siècle.
« En Méditerranée, l’étude d’une zone proche du Vésuve soumise à un pH comparable à celui  attendu pour 2100 suggère une baisse de 70 % de la biodiversité des organismes calcaires, explique M. Gattuso. Et une chute de quelque 30 % de la diversité des autres organismes. » D’autres travaux menés en Papouasie-Nouvelle-Guinée montrent, dans des conditions d’acidité semblables une forte prolifération des algues non-calcaires et une réduction d’environ 40 % de la biodiversité des coraux. Or, comme le note le rapport, les récifs coralliens sont actuellement une source de revenus indirecte pour environ 400 millions de personnes, vivant majoritairement en zone tropicale.
Ces travaux ne permettent toutefois pas de prévoir parfaitement l’avenir. « En étudiant ces zones, on ne tient pas compte de l’augmentation de la température attendue pour la fin du siècle, prévient le chercheur. Si l’on tient compte du réchauffement en plus de l’acidification, il est probable que les effets seront plus importants encore, en particulier pour les coraux. » Impossible d’avoir la moindre certitude quantifiée sur le devenir des écosystèmes marins. « Il est clair que dans les prochaines décennies nous allons sortir de ce que l’on nomme les planetary boundaries, c’est-à-dire les bornes d’évolution naturelles de la planète », dit l’océanographe.

lundi 6 octobre 2014

Le miel vendu en France contaminé par des microplastiques

Dans son magazine d'octobre 2014, 60 Millions de consommateurs alerte de la contamination du miel vendu en France par des particules de plastique (de taille de 0,01 à 9 mm). Le magazine a analysé 12 pots de miel (marques présentes en grande distribution y compris miels de montagne et issus de l'agriculture biologique). "Tous, sans exception, contiennent des microplastiques !", prévient le magazine.
Les miels "les plus pollués affichent jusqu'à 265 microrésidus par kilo, soit trois fois plus que les références les mieux notées". Toutefois, les deux références bio analysées figurent "parmi les moins touchées" (88 et 123 microrésidus).
Les microplastiques détectés sont de trois types : des fibres, qui pourraient être d'origine textile ; des fragments, dont "on peut supposer qu'il s'agit de produits de dégradation de plastiques plus volumineux" et des granules, qui pourraient provenir de "cosmétiques et/ou de rejets industriels", précise 60 Millions de consommateurs. Ces micro-plastiques "sont exactement les mêmes que ceux qu'on trouve dans le milieu marin".
Fin 2013, une étude allemande révélait déjà que du miel vendu outre-Rhin incorporait des microplastiques, rappelle le magazine. Les valeurs relevées sont "comparables à celles obtenues dans la publication allemande". Cette contamination serait liée à une "pollution environnementale" qui représenterait "l'hypothèse la plus probable", selon 60 Millions de consommateurs. Les chercheurs allemands ont détecté des microparticules "dans l'eau de pluie, dans l'atmosphère et dans certaines fleurs. Dispersées dans la nature, elles seraient collectées par les abeilles en même temps que le pollen, rapportées à la ruche, puis intégrées au miel".

mercredi 17 septembre 2014

Les réfugiés climatiques ont doublé ces 40 dernières années

Selon le rapport annuel "Global Estimates" publié ce mercredi 17 septembre par l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), plus de 22 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en 2013 en raison de catastrophes naturelles (inondation, tempête, séisme…). Ces aléas climatiques ont provoqué en 2013 le déplacement de "trois fois plus de personnes que les conflits". Plus de 600 événements ont été enregistrés au cours de l'année.
Les pays "riches" sont autant affectés que les pays "pauvres", même si ce sont les pays en développement qui "paient le plus lourd tribut, avec plus de 85% des déplacements", chiffre le rapport.
L'Asie la plus touchée, suivie de l'Afrique
Ainsi, comme les années précédentes, l'Asie a été le continent le plus touché, avec 19 millions de nouveaux déplacés. Soit 87,1% du nombre total. Aux Philippines, le typhon Haiyan a déplacé à lui seul 4,1 millions de personnes, soit un million de plus que dans les quatre autres régions réunies (Afrique, Amériques, Europe et Océanie). Un autre typhon, Trami, a fait 1,7 million de déplacés dans l'archipel. Les crues en Chine ont fait 1,6 million de déplacés.
Des inondations saisonnières ont aussi provoqué "d'importants déplacements" en Afrique sub-saharienne, tout particulièrement au Niger, au Tchad, au Soudan et au Soudan du Sud, "pays dont les populations extrêmement vulnérables sont également en proie à des conflits et à la sécheresse".  En 2013, 1,8 million de personnes ont été déplacées en Afrique, ce qui représente 8,1% du total mondial. Ils étaient 8,2 millions réfugiés en 2012. La population africaine étant appelée à doubler d'ici 2050, "les risques de déplacement devraient augmenter plus rapidement dans cette partie du monde que dans les autres régions au cours des prochaines décennies", alertent de nouveau les rapporteurs.
Les nations riches ne sont pas épargnées, comme le Japon avec le typhon Man-yi qui a déplacé 260.000 personnes dans la région de Chubu. Aux Etats-Unis, les tornades ont balayé l'Oklahoma et poussé 218.500 personnes à fuir. De "graves" inondations ont également frappé l'Europe, notamment l'Allemagne, la République tchèque, la Russie et le Royaume-Uni, provoquant le déplacement total de 149.000 personnes.
Alors qu'elles ont été très touchées en 2012 (1,3 millions de déplacés), les Amériques ont connu une "saison d'ouragans inhabituellement calme" : la région n'a pas été frappée "de grandes catastrophes géophysiques", précise l'étude.
Les réfugiés climatiques ont doublé ces 40 dernières années
Deux fois plus de personnes sont déplacées aujourd'hui que dans les années 1970. "Au vu du nombre croissant de personnes vivant et travaillant dans des zones à risque, cette tendance à la hausse va se poursuivre et devrait être exacerbée à l'avenir par les effets du changement climatique", indique Jan Egeland, secrétaire général du NRC.
La plupart des catastrophes sont autant d'origine humaine que naturelle. "Une amélioration de l'aménagement urbain, des moyens de protection contre les inondations et des normes de construction permettrait d'en atténuer l'impact", préconise Alfredo Zamudio, directeur de l'IDMC.
Les rapporteurs appellent la communauté internationale à agir lors du prochain sommet mondial sur le climat le 23 septembre à New York (USA). "Les décideurs doivent veiller à ce que les plans nationaux de réduction des risques de catastrophes naturelles et d'adaptation au changement climatique intègrent des mesures prenant en compte le risque et l'impact des déplacements". Les gouvernements doivent "faciliter" les migrations et prévoir "des relogements d'une façon qui respecte les populations vulnérables". Ils devraient être 250 millions de déplacés climatiques dans le monde d'ici 2050, selon le Haut commissaire adjoint de l'ONU pour les réfugiés. La conférence de Paris sur le climat fin 2015 pourrait ouvrir la voie à la création d'un statut de déplacé environnemental.

jeudi 11 septembre 2014

l'OMM pointe une accélération de la hausse de la concentration atmosphérique de CO2

Le 9 septembre, à l'occasion de la publication de son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre (GES), l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a fait état d'une accélération de la hausse de la concentration de CO2 dans l'atmosphère en 2013. En conséquence, la teneur de l'atmosphère en GES atteint un nouveau sommet.
L'océan absorbe aujourd'hui environ le quart des émissions totales de CO2 et la biosphère un autre quart, limitant ainsi l'accroissement du CO2 atmosphérique, rappelle l'OMM.
"Le bulletin sur les gaz à effet de serre souligne que la concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, loin de diminuer, a augmenté l'an dernier à un rythme inégalé depuis près de 30 ans", a résumé le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud, ajoutant : "Nous devons inverser cette tendance en réduisant les émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre dans tous les domaines d'activité. Le temps joue contre nous".
400 ppm de CO2 dès 2015 ou 2016 ?
"En 2013, en moyenne mondiale, la teneur de l'atmosphère en CO2 était de 396,0 parties par million (ppm), soit 2,9 ppm de plus qu'en 2012", explique l'OMM. L'organisation onusienne souligne que la hausse de la concentration enregistrée en 2013 "représente la plus forte augmentation interannuelle de la période 1984-2013". Cette concentration de CO2 représente 142% de ce qu'elle était à l'époque préindustrielle, c'est-à-dire autour de 1750.
L'annonce intervient alors que le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) estime qu'il faut limiter la concentration de GES à 450 ppm en 2050 pour avoir de bonnes chances de limiter la hausse de la température mondiale moyenne à 2°C par rapport à l'ère préindustrielle, conformément à l'objectif politique adopté par la communauté internationale à Copenhague en 2009. Selon l'OMM, au rythme actuel, la concentration du seul CO2 dans l'atmosphère atteindrait 400 ppm en 2015 ou 2016.
Pour Michel Jarraud, qui estime que "plaider l'ignorance ne peut plus être une excuse pour ne pas agir", le constat dressé par l'OMM fournit aux décideurs des éléments scientifiques sur lesquels ils peuvent s'appuyer pour limiter à 2°C la hausse des températures.
Les autre GES suivent le même chemin
Parmi les autre GES, l'OMM constate que la concentration de méthane (CH4) dans l'atmosphère poursuit sa hausse constatée depuis 2007. En 2013, la concentration atmosphérique du deuxième plus important gaz à effet de serre a atteint 1.824 parties par milliard (ppb) environ. L'OMM pointe "l'accroissement des émissions anthropiques", c'est-à-dire des émissions de l'élevage de bétail, de la riziculture, de l'exploitation des combustibles fossiles, des décharges, ou encore de la combustion de biomasse. Ces émissions représentent environ 60% des rejets mondiaux de méthane, le solde étant lié à des phénomènes naturels. En 2013, la concentration atmosphérique de méthane représentait 253% de ce qu'elle était à l'époque préindustrielle.
Quant à la concentration atmosphérique du protoxyde d'azote (N2O), elle atteint quelque 325,9 parties par milliard en 2013. Si cette concentration est nettement plus faible que celles des deux autres gaz, son impact sur le climat "est 298 fois supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2)", rappelle l'OMM. Les activités humaines, telles que la combustion de la biomasse, l'usage d'engrais et certains processus industriels, comptent pour environ 40% des émissions mondiales. En 2013, la concentration de protoxyde d'azote dans l'atmosphère représentait 121% de celle de l'époque préindustrielle.
L'acidification des océans, l'autre raison d'agir
Par ailleurs, le bulletin de l'OMM a été enrichi d'une nouvelle section sur l'acidification des océans. L'océan absorbe aujourd'hui le quart des émissions anthropiques de CO2, limitant ainsi l'accroissement du CO2 atmosphérique causé par l'exploitation des combustibles fossiles, rappelle l'organisation. Or, l'absorption de quantités accrues de CO2 par les mers modifie le cycle des carbonates marins et entraîne une acidification de l'eau de mer. "Celle-ci est déjà mesurable vu que les océans absorbent environ 4kg de CO2 par jour et par personne", explique l'OMM.
Par ailleurs, l'organisation souligne que le rythme actuel d'acidification des océans "semble sans précédent depuis au moins 300 millions d'années, si l'on en croit les données indirectes livrées par les paléo-archives". Et d'ajouter que ce phénomène continuera de s'accélérer au moins jusqu'au milieu du siècle, d'après les projections établies à l'aide de modèles.
Pour Wendy Watson-Wright, secrétaire exécutive de la commission océanographique intergouvernementale de l'Unesco, "si l'on estime que le réchauffement planétaire n'est pas une raison suffisante de réduire les émissions de CO2, il devrait en être autrement pour l'acidification des océans, dont les effets se font déjà sentir et ne feront que se renforcer dans les décennies à venir".
Parmi les conséquences attendues, figure l'influence néfaste de l'acidité sur la calcification des coraux, des algues, des mollusques et de certains planctons.

mercredi 27 août 2014

Production apicole française : la saison 2014 en berne

"Des pertes de production de 50 à 80% dans de nombreuses régions, une mortalité des ruches qui s'accélère… La saison apicole 2014 vient confirmer le désastre annoncé depuis des années", a alerté la Confédération Paysanne ce mardi 26 août en décrétant "l'état d'urgence pour les apiculteurs".
Alors que l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) a déploré une production nationale de miel en 2013 "inférieure à 15.000 tonnes (…), la plus faible jamais connue en France", cette saison 2014 s'annonce "encore pire" dans beaucoup de régions de France, prévient Olivier Belval, son président. "La tendance générale de la production est encore à la baisse".
Détresse des apiculteurs
Début août, la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) du Languedoc-Roussillon et l'Association de développement de l'apiculture professionnelle (Adapro-LR) ont averti, dans un communiqué, de "la perte moyenne de 50% de la production régionale de miel", occasionnée par "les aléas climatiques de 2014, précédés de deux ou trois années de difficultés". Soit un manque à gagner "d'environ 10 millions d'euros". Les apiculteurs pointent les impacts de la sécheresse ("carence en nectar et en pollen due à un printemps trop sec"), des parasites varroa et cynips du châtaignier ("le châtaignier constitue les plus gros volumes du miel régional"), du frelon asiatique, prédateur des abeilles, des "intoxications et maladies". Ce qui a entraîné "des coûts supplémentaires pour combler les besoins alimentaires des abeilles qui se répercutent aujourd'hui gravement sur la saison 2014" qui s'avère "de très mauvais augure", ont-ils déploré.
Selon France 3, certains apiculteurs du Limousin accusent également des pertes de 40% pour cette saison 2014.  Ces derniers imputent, de leur côté, la perturbation de leurs cheptels aux traitements phytosanitaires.
La plupart des floraisons précoces ont été "littéralement grillées par le vent et les fortes chaleurs de juin (…). Les conditions météo y sont évidemment pour quelque chose, mais la très longue rémanence des pesticides néonicotinoïdes dans le sol, accumulés depuis des années, peut aussi être incriminée", a de nouveau mis en cause Olivier Belval. Selon l'Unaf, la mortalité des colonies (en hiver, printemps et été) liée aux pesticides avoisinerait les 30% en France.
Néonicotinoïdes : désaccords entre scientifiques et agrochimistes
Fin juin dernier, 29 chercheurs internationaux ont confirmé dans une étude l'impact des pesticides néonicotinoïdes et du fipronil, insecticide de la famille des phénylpyrazoles, sur la santé des abeilles mais aussi celle des papillons ou des vers de terre. Parmi ces néonicotinoïdes figurent la clothianidine, l'imidaclopride et le thiaméthoxame fabriqués par les groupes Bayer et Syngenta. Ces substances ont été suspendues fin 2013 par la Commission européenne pour leur nocivité sur les abeilles, pendant deux ans. Ces restrictions ont été prises à l'issue des avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Fin 2013, le fipronil, matière active du pesticide Régent de BASF, a également été interdit par l'UE pendant deux ans. Les scientifiques ont également pointé l'impact d'autres néonicotinoïdes restés autorisés dans l'UE : l'acétamipride, le dinotéfurane, le nitenpyram, la nithiazine et le thiaclopride.
En août 2013, les groupes chimiques suisse Syngenta et allemand Bayer ont contesté devant la Cour de justice de l'Union européenne la suspension de Bruxelles. Pour Syngenta, l'allégation selon laquelle les produits phytosanitaires à base de néonicotinoïdes "sont fondamentalement préjudiciables aux colonies ou aux populations d'abeilles n'est pas avérée dans les conditions pratiques. Il n'existe donc pas de corrélation directe entre l'utilisation des néonicotinoïdes et la mauvaise santé des abeilles, alors qu'il peut en exister une entre les disparitions d'abeilles et la présence du varroa", défend-il sur son site. Et d'ajouter : "En France, l'effondrement des colonies est la même en zone montagneuse que sur les terres agricoles".
De son côté, Bayer assure que "les néonicotinoïdes utilisés de façon correcte et responsable, conformément aux instructions figurant sur les étiquettes, ne nuisent pas aux colonies d'abeilles en conditions réelles du terrain". En Europe, les abeilles "sont en bien meilleure santé que ne le suggèrent de nombreuses publications récentes", a déclaré le 7 août la firme. Bayer s'appuie sur les résultats d'une étude de l'association de recherche sur les abeilles Coloss (Prévention des pertes de colonies d'abeilles mellifères), menée sur environ 400.000 colonies d'abeilles démontrant "une forte baisse" des pertes de colonies durant l'hiver 2013/2014.
"Il n'y a que l'industrie de l'agrochimie pour considérer, comme vient de le faire Bayer, que la santé des abeilles est aujourd'hui satisfaisante. Il est temps de prendre la mesure de la situation", dénonce la Confédération paysanne.

lundi 25 août 2014

Météorologie : des défis à relever

Lors de la première Conférence scientifique publique mondiale sur la météorologie, qui s'est déroulée du 16 au 21 août à Montréal, plus de 1.000 scientifiques se sont penchés sur la question de l'avenir de la météo. Une hausse de 1 degré génère 7% plus de vapeur d'eau, et comme l'évaporation est le moteur de la circulation des flux dans l'atmosphère, une accélération des phénomènes météorologiques est à prévoir. Avec le réchauffement climatique, "les nuages vont se former plus facilement, plus rapidement et les pluies vont être plus fortes", de même que les grands épisodes de froid, de chaleur et de sécheresse, a affirmé Simon Wang de l'Université Utah State, dont les propos sont relayés par l'AFP.
Cette influence des changements climatiques sur la météo aura des impacts très concrets sur nos modes de transports. Par exemple, les changements climatiques donnent plus de force aux jet-streams. Ainsi, d'ici 2050, nous passerons "deux fois plus de temps en vol dans des turbulences", relève l'AFP, citant le météorologue Paul Williams. De même, si la concentration en dioxyde de carbone augmente de façon exponentielle dans les prochaine années, difficile de savoir comment les avions réagiront à ces "masses d'air très agitées", relaie l'AFP. Côté transport maritime, la hauteur des vagues augmentera, ne facilitant pas la tâche des transporteurs qui rencontrent déjà aujourd'hui des vagues notoirement plus impressionnantes qu'auparavant.

mercredi 20 août 2014

Ressources naturelles : l'humanité vit « à crédit » pour le reste de l'année

Depuis 1992 et le Sommet de la Terre de Rio, l’ONG Global Footprint Network calcule tous les ans le jour où l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la « biocapacité » de la planète, c'est-à-dire sa capacité à reconstituer ses ressources et absorber les déchets, y compris le CO2.

Pour 2014,  ce « jour de dépassement » est le mardi 19 août. A compter du 20 août et jusqu'à la fin de l'année, l’humanité va vivre en quelque sorte « à crédit » : pour continuer à boire, à manger, à se chauffer, à se déplacer, à produire, nous allons surexploiter le milieu naturel et compromettre sa capacité de régénération, en puisant dans les stocks de ressources naturelles, ceux de poissons par exemple déjà surexploités, et en polluant davantage, notamment en accumulant dans l’atmosphère du CO2, l'un des principaux gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique.
DETTE ECOLOGIQUE
Cette « dette écologique » ne cesse de s’alourdir. Le « jour de dépassement est de plus en plus précoce. Au milieu des années 1990, il tombait en novembre. En 2000, c’était le 1er octobre.  
Encore excédentaire en 1961 avec un quart des ses réserves non consommées, la Terre est devenu déficitaire au début des années 1970. Ce basculement coïncide avec la croissance démographique de la planète et l’avènement de la société de consommation. Aujourd’hui, selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l’humanité dépassent de 50 % les réserves de ressources renouvelables disponibles. Autrement dit, il faudrait une planète et demie pour produire les ressources écologiques renouvelables nécessaires pour soutenir l’empreinte actuelle de l’humanité.
BIOCAPACITE
Dans le top cinq des pays qui consomment le plus, on trouve la Chine, les Etats-Unis, l’Inde, le Brésil et la Russie. « A eux seuls ils représentent 50 % de l’empreinte écologique mondiale », souligne Diane Simiu, directrice des programmes de conservation de WWF France. Bien que quatrième plus gros consommateur mondial, le Brésil reste « créditeur » : sa biocapacité reste encore supérieure à son empreinte écologique. En revanche, la production en ressources naturelles de la Chine nécessiterait d’être deux fois plus importante pour satisfaire aujourd'hui la demande des Chinois.
Aujourd’hui, 86 % de la population mondiale vit dans des pays qui demandent plus à la nature que ce que leur écosystème peut renouveler. L’empreinte écologique des habitants des pays développés est cinq fois supérieure à celle des pays pauvres. Le Japon aurait besoin de 7 fois plus de ressources  pour satisfaire sa consommation actuelle. La palme du déficit écologique revient aux Emirats Arables Unis : les réserves de ce pays devraient être 12,3 fois plus élevées. Ayant la « chance » d’avoir un nature assez généreuse, la France, quant à elle,  aurait besoin de ressources naturelles 1,6 fois plus importantes.
En situation de déficit écologique,  les pays riches s’en sortent plutôt bien. Car « ils ont les moyens d’exporter leur empreinte écologique en important des denrées alimentaires notamment. En France, un produit sur dix contient de l’huile de palme. Or la production d’huile de palme est à l’origine de la disparition d’un million d’hectares de forêts en Indonésie, déforestation qui favorise l'émission des gaz à effet de serre », illustre Diane Simiu.
RESSOURCES DE TROIS PLANÈTES
Selon les calculs de Global Footprint Network, bâtis sur des estimations de consommation énergétique et alimentaire, et de croissance démographique modérées, il faudra en 2050 l’équivalent des ressources écologiques renouvelables de trois planètes pour répondre aux besoins de consommation et absorber la pollution. « Les coûts de ce dépassement planétaire sont non seulement écologiques mais aussi économiques et humains, faisant peser des menaces sur la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables », insiste Diane Simiu.
« Nous pouvons encore prendre des mesures audacieuses et construire un avenir fondé sur une utilisation durable des ressources, ajoute-t-elle. Des solutions existent  qui permet de s’attaquer au problème : passer massivement aux énergies renouvelables, repenser l’urbanisation, la mobilité,  la fiscalité, recycler davantage…. Mais il faut agir dès maintenant. En tant que consommateur, on peut aussi manger moins de viande dont la production dégage 20 à 30 % de plus de gaz à effet de serre que celle de légumes, et sélectionner des produits en s’assurant quils proviennent de sources gérées durablement. 

mardi 19 août 2014

Et si les abeilles sauvages vivaient mieux en ville ?

Dans une étude parue le 13 août dans la revue scientifique Plos One, les chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) d'Avignon, en collaboration avec l'association naturaliste Arthropologia, ont évalué l'impact de l'urbanisation sur la communauté d'abeilles sauvages (bourdons, mégachiles…).
Il s'agit de "la première étude exhaustive" en Europe, soulignent les chercheurs. Elle a été menée dans le cadre du programme européen LIFE Urbanbees lancé en 2010.
Durant deux ans, et chaque mois, les scientifiques ont échantillonné les abeilles dans 24 sites plus ou moins urbanisés du Grand Lyon avec des coupelles colorées et des filets. Au total, 291 espèces d'abeilles sauvages ont été capturées, soit près d'un tiers des plus de 900 espèces d'abeilles sauvages recensées en France. "Même si leur effectif baissait avec le degré d'urbanisation, le nombre d'espèces présentes était à son maximum dans les milieux périurbains et 60 espèces, richesse considérable, ont été trouvées dans le site le plus urbanisé", constatent les scientifiques. La faune d'abeilles cavicoles, c'est-à-dire nichant dans des cavités au-dessus du sol comme les osmies, est plus "diversifiée" en milieu urbain que celle des abeilles terricoles (nichant dans le sol) comme les andrènes.
Même si l'urbanisation "a un effet négatif sur la faune d'insectes, on trouve des abeilles sauvages en milieux urbains. En effet, on y trouve des fleurs tout au long de l'année, une température plus élevée de quelques degrés que dans les milieux environnants", expliquent les chercheurs. Et de souligner : "ces habitats sont rarement traités avec des pesticides qui sont impliqués dans le déclin des abeilles".
La "grande diversité" d'abeilles sauvages répertoriée au centre des villes montre que "même des milieux très urbains avec une gestion appropriée peuvent être des milieux intéressants en terme d'écologie et de conservation", concluent-ils.

lundi 28 juillet 2014

A moins de 410 watts la performance est humaine




Avec 417 watts de moyenne, Nibali (Equipe ASTANA, patron Vinokourov déjà convaincu de dopage) fait plus fort que Christopher Froome qui avait pourtant écrasé le Tour 2013 avec ses 412 watts. Son dauphin sur le podium, dimanche, aux Champs-Elysées, pointera à plus de sept minutes. Il faut remonter au Tour 2002 d’Armstrong pour retrouver pareil écart. Des raisons de continuer à être « sceptiques ».

 

vendredi 13 juin 2014

Six projets pour protéger New York de la montée des eaux

Deux ans après le passage de Sandy, les Etats-Unis vont consacrer près d'un milliard de dollars (738 millions d'euros) au réaménagement des rives de New York, de Long Island et du New Jersey, dévastées par le super ouragan en octobre 2012.
Le secrétaire au logement et au développement urbain, Shaun Donovan, et le maire de New York, Bill de Blasio, ont annoncé, lundi 2 juin, les noms des lauréats d'un concours de design, Rebuild by Design, qui se partageront la dotation. Lancé en novembre 2013, il s'agit du plus grand concours jamais organisé aux Etats-Unis. Il fait partie des 60 milliards de dollars débloqués par le gouvernement américain après l'ouragan.
« Le problème qui est devant nous est la résilience : protéger notre ville, notre Etat contre les changements climatiques », a expliqué Bill de Blasio lors de la présentation des projets. « Sandy a été dévastateur et, franchement, que ce soit la nation comme la région, nous n'étions pas préparés, a ajouté Charles Schumer, le sénateur démocrate de l'Etat de New York. Cela n'arrivera plus, tout simplement grâce à ce que nous faisons aujourd'hui », a-t-il promis !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

mardi 10 juin 2014

Récifs coralliens des Etats insulaires : le Pnue tire à nouveau la sonnette d'alarme

La perte nette globale de la couverture du récif corallien estimée à 11,9 trillions de dollars présente "un risque sévère de vulnérabilité pour les petits Etats insulaires", prévient le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) dans un rapport publié le 5 juin.

Cette perte des récifs représente environ 34 millions d'hectares "sur plus de deux décennies", chiffre le Pnue, liée à la hausse des températures à la surface de la mer. Les petits Etats insulaires en développement (PEID) étant "les plus touchés" : l'élévation du niveau de la mer dans ces nations étant quatre fois plus élevée que la moyenne mondiale. Le rapport estime que les menaces climatiques dans les Caraïbes "mettront en danger 90% des récifs d'ici à 2030 et plus de 100% d'ici à 2050", en raison du blanchissement causé par "le stress thermique lié au réchauffement global". Le Pnue alerte de nouveau sur les impacts du changement climatique et sur l'acidification des océans auxquels s'ajoutent l'érosion côtière, l'invasion d'espèces exotiques et les menaces des substances toxiques et des déchets.

Les 52 nations insulaires, qui hébergent plus de 62 millions d'habitants, émettent pourtant moins de 1% des émissions de gaz à effet de serre, "mais souffrent démesurément du changement climatique provoqué par les émissions mondiales", a déploré Achim Steiner, directeur exécutif du Pnue. Or, la conférence internationale Rio+20 de juin 2012 a souligné que les PEID "ont des vulnérabilités uniques qui nécessitent une attention particulière au cours du développement de l'agenda du développement durable afin de réaliser les actions requises pour sortir les populations de la pauvreté, créer des emplois verts et fournir de l'énergie durable pour tous", a-t-il rappelé.

Le rapport démontre que ces Etats peuvent opérer une transition vers une économie verte inclusive et assurer "un avenir prospère durable en tirant profit des opportunités" dans des domaines tels que les énergies renouvelables (EnR), l'exploration durable de ressources inexploitées, le développement d'une économie verte axée sur l'océan.
Les PEID adoptent "de plus en plus" des politiques ainsi que des objectifs relatifs aux EnR bien que, jusqu'à présent, seuls 3% de l'énergie des Caraïbes proviennent des sources renouvelables. Des économies de l'ordre de 280 millions de dollars pourraient être réalisées d'ici 2029 dans la Barbade si 29% d'EnR étaient utilisés dans le mix énergétique. "La question de l'économie verte est d'une importance particulière à la Barbade en raison de notre engagement national à faire progresser un paradigme de développement inclusif et durable", a déclaré Stuart Freundel, Premier ministre de Barbade.

mercredi 7 mai 2014

Les cultures françaises sont "dépendantes" des insectes pollinisateurs

Une étude, publiée le 2 mai par les chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle, du CNRS, de l'Université d'Orléans et de l'Inra, souligne "l'importance des insectes pollinisateurs" (bourdons, abeilles solitaires, syrphes, coccinelles, papillons, téléphores…) pour les terres agricoles métropolitaines.
Cette étude est parue dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment. Elle a été menée sur 54 cultures dans les 22 régions de France métropolitaine de 1989 à 2010.
Des céréales (avoines, blé, orge) "indépendantes des pollinisateurs" aux pommes, prunes ou courgettes qui en "dépendent beaucoup" (de 65 à 95% estimé), il existe un gradient de dépendance des cultures aux pollinisateurs : celui-ci repose sur le pourcentage de diminution du rendement des cultures dû à l'absence de ces insectes.
Les résultats montrent que le rendement moyen des cultures "peu ou non dépendantes du service de pollinisation augmente avec l'intensité de l'agriculture, et que la variabilité du rendement diminue". L'intensité de l'agriculture a été estimée au niveau régional en tenant compte du système de rotation des cultures, des quantités d'intrants utilisées (irrigation, engrais, pesticides), et de la présence d'habitats semi-naturels dans le paysage (par exemple haies ou forêts). Cependant, pour les cultures très dépendantes en pollinisateurs (65%-95%), le rendement moyen "n'augmente pas avec les pratiques agricoles plus intensives et une plus forte variabilité du rendement moyen est observée".
Les résultats révèlent "l'impact négatif de l'intensification sur les pollinisateurs et les services qu'ils rendent, ce qui en conséquence limite la productivité des systèmes agricoles". L'enjeu est "désormais de développer de nouvelles approches agricoles permettant de maximiser les rendements en se reposant sur les services écosystémiques fournis par la biodiversité, tels que la pollinisation ou le contrôle des ravageurs des cultures", recommandent les scientifiques.

Sans pollinisation, les rendements des cultures vivrières européennes pourraient chuter de 25 à 32%, avaient déjà alerté les scientifiques du Centre commun de recherche européen (JRC) en octobre dernier.
Le plan français pour une apiculture durable souligne également l'importance de la fonction pollinisatrice des abeilles, dont 80% des cultures sont dépendantes. Selon le ministère de l'Agriculture, "la liste des plantes à fleur pollinisées par les abeilles représente environ 170.000 espèces, dont 40.000 se porteraient mal sans la visite des abeilles". Fin avril, le ministère a annoncé sa volonté de restreindre l'usage de certains pesticides "mention abeille" pendant la journée en période de floraison, à la satisfaction des apiculteurs de l'Unaf. Un arrêté interministériel d'interdiction de ces épandages devrait être publié au Journal officiel d'ici trois à quatre mois.

mardi 8 avril 2014

En France, la production de miel est en chute libre

Presque pas d’acacia, de thym ni de romarin, à peine un peu de colza, de sapin, de châtaignier : la récolte de miel est en chute libre en France. Elle n’atteint même pas 15 000 tonnes pour 2013, moins qu’en 2012 (16 000 t) et loin derrière les 33 000 t par an que l’apiculture enregistrait jusqu’en 1995. Compte tenu de l’engouement actuel pour cette activité professionnelle ou amateur, le nombre de ruches est resté stable, aux alentours de 1,3 million. Mais la mortalité des colonies ne cesse de grimper : de 15 % à 30 % en moyenne selon les régions, voire 100% par endroit. Et la situation se dégrade pareillement dans de nombreux pays.

 Le constat ne constitue pas seulement une mauvaise nouvelle pour les gourmands, c’est aussi un mauvais signe pour la santé des abeilles, pour l’environnement en général et singulièrement pour l’agriculture, dont des pans entiers dépendent des insectes butineurs. « 35 % des ressources alimentaires dans le monde dépendent de la pollinisation, à 80 % des abeilles », a rappelé Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf) à l’occasion du bilan annuel de cette organisation syndicale.

ABRICOTS, TOMATES, FIGUES, CORNICHONS
Pourtant, au-delà des périls nombreux et variés, qui menacent les abeilles − conditions climatiques défavorables, varroa et nosema (un acarien et un champignon qui les parasitent), frelon asiatique entre autres −, les membres de l’Unaf ont une fois encore dénoncé leurs principaux ennemis : les pesticides et plus précisément les néonicotinoïdes.
Pour ceux qui élèvent les abeilles, il y a un avant et un après 1994, date d’arrivée sur le marché de cette famille d’insecticides organochlorés neurotoxiques. Après des années d’effort, leur cri d’alerte a fini par être entendu. Un moratoire interdisant l’usage de trois néonicotinoïdes pendant deux ans sur certaines cultures vient d’être adopté dans l’Union européenne, mais il donne lieu à des recours juridiques de la part de plusieurs firmes agrochimiques.
Pendant ce temps-là, d’autres produits utilisant ce type de molécules conquièrent les campagnes à leur tour. Les apiculteurs mettent en cause le thiaclopride et l’acétamipride que l’on retrouve notamment dans différentes préparations sous les noms de Proteus et Biscaya du groupe Bayer pour le premier ; Suprême, Horeme, Bambi, Cazogaze, Equinoxe et Insyst de la marque Certis Europe BV (groupe Nisso Chemical Europe GMBH), pour le second.
Des abricots aux tomates, en passant par les cornichons, les figues, les framboises et les melons, de nombreuses cultures sont traitées de façon préventive avec ces pesticides systémiques, c’est-à-dire présents dans toutes les parties de la plante. Pire, ces substances sont utilisées en toute confiance puisque qu’elles portent toutes deux la mention « abeille » : leur pulvérisation est donc autorisée y compris en période de floraison.
40 ANS D'OBSERVATIONS APICOLES
Jacques Freney, par exemple, produit du miel depuis 1963 dans les monts du Lyonnais (Rhône), une zone d’arbres fruitiers. Voilà donc quarante ans qu’il note avec rigueur tous les faits et gestes de ses colonies d’abeilles, poids du nectar rapporté et taux de mortalité. Celui-ci était de 6 % en hiver jusqu’en 2000, avant de passer à 11 % en 2006. Il s’élève désormais à 29 %  de perte toute l’année. « L’an dernier, sur un site, il m’est resté 22 ruches productives sur 122, témoigne-t-il. Elles ne sont pas pleines d’abeilles moribondes, elles sont vides : cela signifie qu’elles n’ont pas été en état de rejoindre la colonie
Ses observations lui ont permis de relativiser l'impact des parasites sur ses abeilles, mais sutout de mesurer celui des néonicotinoïdes. L’apiculteur a prélevé du nectar auprès de ses butineuses pendant la période de floraison des pêchers alentour et l’a confié à Jean-Marc Bonmatin, chargé de recherche au CNRS (Centre de biophysique moléculaire, Orléans, Loiret).
« L’acétamipride agit sur le système nerveux central comme un psychotrope, expose ce spécialiste. Ce composé crée une hyperexcitation qui entraîne la mort de l’insecte. » Or le chercheur est formel : l’envoi de M.Freynet en contenait 2,3 nanogrammes par gramme de pollen. Déceler la présence de substance à cette échelle relève « du défi scientifique », reconnaît Jean-Marc Bonmatin, mais conduit forcément à la question de l’exposition répétée à de faibles doses qui n’est pas prise en compte dans le processus d’autorisation de mise sur le marché.
Avec une organisation italienne et une allemande, l’Unaf s’apprête à lancer le label européen Bee Friendly (ami des abeilles) qui distingue les pratiques agricoles respectueuses des insectes pollinisateurs. L’organisation en appelle par ailleurs au ministre de l’agriculture. Dans une lettre ouverte en date du 10 février, elle demande à Stéphane Le Foll « d’interdire totalement l’usage de tous les néonicotinoïdes, y compris l’acétamipride et le thiaclopride ». Et de réviser sérieusement le processus d’attribution de la mention « abeille »… en premier lieu pour les « produits reconnus comme dangereux pour les abeilles ».

mercredi 26 mars 2014

Microplastiques en Méditerranée : une bombe écologique à retardement

AE : 290 milliards de micro-déchets plastiques flottants dérivent sur le bassin nord-occidental méditerranéen, selon les données recueillies lors des campagnes en 2010 et 2011. Fin février dernier, l'expédition MED a dévoilé les premiers résultats des campagnes 2012 et 2013 en mer Ligure. Quels sont-ils ?
Bruno Dumontet : Les campagnes scientifiques ont été menées sous la coordination de l'Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer (06) en mer Liguro Provençale, sur les côtes françaises et italiennes. Nous sommes partis en mer durant six semaines au cours de l'été 2012 et de l'été 2013. Il était plus intéressant, pour nous scientifiques, de rester de manière régulière dans cette zone pour valider nos protocoles d'étude sur les déchets plastiques marins. Il s'agit de prélèvements réalisés en surface de plastiques microscopiques, de taille de 0,3 à 5 mm, et de diverses compositions : filaments, polystyrène, films minces en plastique. La majorité des plastiques retrouvés en mer proviennent de la fragmentation des emballages, charriés par les courants. L'université de Lorient, partenaire de l'expédition, a identifié l'origine des familles des plastiques collectés telles que le polyéthylène (PE) ou le polypropylène (PP). On trouve également des micro-billes de plastique, dans les produits cosmétiques d'épilation ou de gommage, qui ne sont pas retenues dans les stations d'épuration et qui, en fin de parcours, se retrouvent à la mer.
Selon nos premières estimations, la quantité moyenne est entre 13.000 et 300.000 débris plastiques flottants par km2 en mer de Ligure. Leur concentration excède par endroits celle retrouvée dans le gyre du Pacifique : une nappe de déchets plastiques trois à quatre fois plus grande que la France ! Nous restons dans les mêmes proportions que les particules de plastiques collectées en 2010 et 2011 en Méditerranée nord-occidentale. Cela confirme les résultats précédents. D'où l'intérêt de croiser ces données sur plusieurs années pour aboutir à une moyenne de collecte relativement fiable sur ce bassin.
AE : Comment avez-vous procédé pour la collecte ?
B.D. : Nous avons prélevé des petits poissons lanternes de type myctophidés, qui ingèrent ces microplastiques en les confondant avec le plancton, base de la chaîne alimentaire. Les prélèvements se sont déroulés la nuit lorsque les poissons lanternes remontent pour se nourrir. Les analyses ont pour but de vérifier si les plastiques retrouvés dans leur estomac sont gorgés de polluants chimiques (DDT organochloré, bisphénol…). On soupçonne déjà qu'il est possible que ces polluants passent dans les tissus des organismes filtreurs comme les moules. C'est l'une des recherches que nous menons avec l'université publique de Berlin. Les analyses sur ces polluants organiques persistants (POPs) sont toutefois longues et compliquées pour en tirer aujourd'hui des statistiques.
AE : Quel impact les microplastiques ont-ils sur la biodiversité et la chaîne alimentaire ?
B.D : Des études récentes ont montré des concentrations de polluants en haut de la chaîne trophique des poissons comme les gros thons. Ces polluants sont donc capables d'être transférés à la faune sauvage et peuvent impacter les stocks de pêche. Une étude récente de chercheurs de San Diego (Californie) confirme que le plastique dérivant en mer se charge de toxines diverses puis contamine les animaux marins qui les ingèrent. Selon cette étude, en vertu du principe de biomagnification, le taux de toxines augmenterait et se concentrerait de plus en plus au fur et à mesure que l'on remonte la chaîne alimentaire, jusqu'à atteindre l'Homme. Or, ces polluants posent de nombreux problèmes sanitaires et écologiques car ils ont la propriété d'être des perturbateurs des systèmes hormonaux des animaux y compris l'Homme, avec comme conséquences la baisse des capacités de reproduction et des facultés immunitaires.
Colonisés par des micro-organismes et dispersés par les courants, ces microplastiques sont également à l'origine de l'apparition d'espèces invasives qui mettent en péril la biodiversité marine.
AE : L'expédition MED souhaite examiner le rôle du plastique en tant que substrat pour la prolifération microbienne. Pour quelle raison ?
B.D : Nous soupçonnons que ces microplastiques peuvent servir de support pour le développement de certaines bactéries et microbes. Des bactéries pathogènes y proliféreraient, selon des observations. Nous voulons aller plus loin dans nos recherches pour identifier la présence des bactéries dans ces microplastiques et savoir quels risques ils font courir aussi bien pour la faune marine que pour les hommes éventuellement. Une publication est prévue pour la fin d'année qui va reprendre les résultats des analyses de tous nos prélèvements de microplastiques réalisés depuis 2010.
AE : Vous repartez en expédition cet été 2014. Quel est le programme de recherche ?
B.D : Nous partons pour deux mois en juillet et en août prochain pour quantifier les microplastiques flottant sur le bassin occidental méditerranéen, c'est-à-dire les côtes françaises, espagnoles, Gibraltar mais aussi le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, Malte et les Baléares. Nous allons mener d'autres études comparatives puisque nos protocoles de recherche sont désormais au point. Cette année, nous allons plus loin en réalisant des prélèvements de microfibres - de taille jusqu'au micron - provenant du lavage des textiles rejetés en mer. Il s'agit des fibres de vêtement synthétiques, en nylon ou en polyamide que l'on examinera à partir des prochaines campagnes. Il est nécessaire de trouver les matériels adéquats pour faire ces analyses. En partenariat avec l'université de Toulon, nous allons également mener des recherches sur la distribution des macrodéchets en mer par les courants Nous avons mis au point un nouveau protocole que nous testerons cet été.
AE : Et à terme, que visez-vous ?
B.D : Il s'agit pour l'heure de prélèvements en surface de fragments. La poursuite de nos investigations visent à prélever et analyser les microplastiques présents à différents étages de la colonne d'eau sur 50 m de profondeur voire 100 m. Mais pour continuer nos prochaines campagnes, nous avons besoin de moyens financiers publics et privés supplémentaires. Des citoyens écovolontaires contribuent déjà à l'expédition en embarquant avec nous. C'est "ric-rac" mais nous avons réussi à partir en mer tous les ans. Au niveau européen, nous attendons les résultats de la campagne 2014 pour candidater à l'appel à projet Life + 2015 qui nous permettrait peut-être d'avoir des financements les trois prochaines années.
AE : Que préconise l'expédition MED pour enrayer cette pollution ? Et éviter le "point de non-retour en 2030" dénoncé dans un rapport parlementaire ?
B.D : L'objectif est de tirer la sonnette d'alarme et de trouver des solutions pour stopper cette pollution. Il est déjà trop tard pour ces microfragments présents en mer Méditerranée qui est une mer semi-fermée. Si on continue à ce rythme dans quelques décennies, nous allons faire face à une bombe écologique à retardement ! Il y a urgence ! La Commission européenne a développé des méthodes pour évaluer l'ampleur de la distribution et le devenir des déchets marins. Cette activité se déroule conformément à la directive-cadre Stratégie pour le milieu marin, adoptée en 2008, dont les microplastiques sont un des critères à évaluer pour arriver au bon état écologique des eaux marines d'ici à 2020. Mais les outils mis en place par Bruxelles sont en décalage par rapport à la situation réelle.
AE : La Commission européenne prévoit pourtant de fixer un objectif quantitatif de réduction des déchets marins en 2020, en renforçant la réglementation.
B.D : Du fait de la distribution par les courants de ces microplastiques, la directive "Stratégie pour le milieu marin" sera sans effets, si tous les pays du littoral méditerranéen ne sont pas associés à cette démarche pour gérer cette pollution. L'enjeu est géopolitique. Une approche transméditerranéenne avec les pays de la rive Sud est donc indispensable pour appréhender cette problématique d'une manière globale. Sinon, cela ne sert strictement à rien ! Il est donc nécessaire d'associer également les populations, les acteurs scientifiques et associatifs du littoral méditerranéen pour contribuer à mettre en place les outils juridiques et environnementaux. L'UE laisse aux Etats membres le choix dans la façon de réduire les sacs plastiques sans pour autant les taxer, alors qu'on obtiendrait des résultats. Il y a des lobbies et tout dépend des choix politiques. Si on mettait en place les bonnes lois au bon moment, nous pourrions déjà réduire considérablement cette pollution. Le jour où l'on réagira, je pense qu'il sera déjà trop tard. L'horizon 2020-2030 n'est pas loin…

Alléchant, une production de biomasse donc d'énergie, une absorption accrue du CO2 alors que sa teneur augmente constamment dans l'atmosphère

Chercheurs au célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont présenté le 16 mars un moyen d'améliorer les performances de la plus ancienne et aussi de la plus indispensable des usines de la Terre : le chloroplaste. Pour ceux qui auraient oublié leurs cours de SVT du collège, ce nom recouvre ces petites structures présentes chez les végétaux, dans lesquelles se produit la photosynthèse. C'est là qu'à partir de l'énergie du Soleil, d'eau et du gaz carbonique présent dans l'air, les plantes et les algues fabriquent les sucres qui vont alimenter leur croissance. La photosynthèse constitue probablement la réaction chimique la plus importante sur notre planète, non seulement parce qu'elle rejette de l'oxygène mais aussi parce que, sur un plan plus terre à terre, elle est à l'origine de toute la matière organique dont sont issus le charbon, le pétrole, le gaz naturel qui ont permis notre civilisation moderne... Grâce au chloroplaste, on a stocké l'énergie de notre étoile dans des matériaux combustibles.
Même si on lui doit beaucoup, il faut bien reconnaître que le chloroplaste ne s'avère pas d'une efficacité folle, notamment parce qu'il n'est spécialisé que dans une petite fraction du spectre lumineux. Pour le dire autrement, il est incapable de traiter toute une partie des rayons du Soleil et de tirer profit de leur énergie. Les chercheurs du MIT se sont donc demandé comment améliorer, optimiser, ses performances. Et ils ont pensé aux nanotubes de carbone, de minuscules tuyaux faits de carbone pur qui absorbent la lumière sur un spectre plus large, allant des infra-rouges aux ultra-violets.
Il ne restait plus qu'à insérer ces nanoparticules dans le chloroplaste des cellules végétales sans rien endommager au passage. La partie la plus compliquée de l'exercice a donc consisté à mettre au point un enrobage pour les nanotubes de carbone afin de leur permettre, une fois badigeonnés sur des feuilles d'arabette des dames (Arabidopsis thaliana), de pénétrer à l'intérieur des cellules puis de passer la double membrane qui entoure le chloroplaste. Une fois cette infiltration réussie, les chercheurs se sont aperçus que les réactions de photosynthèse avaient augmenté d'environ 30 % dans la plante, sans que celle-ci semble souffrir de la "greffe". Ils supposent que les nanotubes de carbone ont permis de capturer et d'exploiter des photons (particules de lumière) émis dans l'infra-rouge, l'ultra-violet ou la partie verte du spectre lumineux.
Dans un second volet de l'étude, les chimistes du MIT ont profité de leur technologie d'infiltration pour insérer dans les plantes des nanotubes de carbone spécialement traités dans le but de signaler la présence de monoxyde d'azote (NO), un polluant atmosphérique qui se forme notamment dans les moteurs de voitures. Cette opération ayant réussi, les auteurs de l'article pensent déjà à la fabrication de biocapteurs végétaux détectant dans l'air des molécules dangereuses pour la santé. Ils imaginent également l'inverse : l'intégration de chloroplastes dans des matériaux biosynthétiques, mi-biologiques, mi-artificiels, qui seraient capables de grandir et de se réparer eux-mêmes en utilisant la photosynthèse comme source d'énergie et de matière. La plante bionique est à peine inventée que l'on songe déjà à l'étape suivante, le robot-plante...

mercredi 19 mars 2014

SELON UNE ÉTUDE – La NASA prévoit la fin de la civilisation

Une étude du Centre de vols spatiaux Goddard de la NASA relayée par la RTBF explique que la civilisation tel que nous la connaissons aujourd'hui pourrait bien disparaître dans les prochaines décennies en raison d'un problème de gestion des ressources naturelles et d'une mauvaise répartition des richesses.
L'étude se fonde sur un nouvel outil analytique, baptisé "HANDY", pour Human and Nature Dynamical, mis au point par le mathématicien Safa Motesharrei du Centre national de synthèse socio-environnemental. L'étude a été publiée dans le Elsevier Journal Ecological Economics.
En étudiant l'histoire des civilisations, les chercheurs ont ainsi mis en évidence les raisons qui ont contribué à leur chute, que ce soit les Mayas ou encore l'empire romain. Une série de facteurs liés entre eux seraient donc à prendre en compte, parmi lesquels le climat, la population, l'eau, l'agriculture ou encore l'énergie.
Selon la RTBF, Safa Motesharri et ses collègues expliquent qu'il y a deux scénarios possibles pour l'homme du XXIe siècle. Le premier serait la réduction, par la famine, des populations pauvres. "Dans ce cas, la destruction de notre monde ne serait donc pas due à des raisons climatiques, mais à la disparition des travailleurs", note le site belge d'information.
"Le second scénario catastrophe repose sur la surconsommation des ressources qui entraînerait un déclin des populations pauvres, suivi par celui, décalé dans le temps, des populations riches", ajoute-t-il.
Fait notable, selon les chercheurs, plusieurs empires ont disparu notamment à cause de l'aveuglement des élites qui, jusqu'au bout, se croyaient protégées et ont refusé de réformer leur système de vivre-ensemble.
Si ces scénarios paraissent difficiles à éviter, les scientifiques mettent en avant la nécessité urgente de "réduire les inégalités économiques afin d’assurer une distribution plus juste des ressources, et de réduire considérablement la consommation de ressources en s’appuyant sur des ressources renouvelables moins intensives et sur une croissance moindre de la population."

jeudi 6 mars 2014

OGM : le ministère de l'Agriculture américain dresse un bilan contrasté après 15 ans de culture

En 15 ans, les OGM se sont largement imposés aux Etats-Unis, notamment pour le soja, le maïs et le coton. La résistance des adventices fait son apparition, en particulier s'agissant des mauvaises herbes devenues résistantes au glyphosate.
Les semences génétiquement modifiées (GM) sont disponibles depuis 1996 aux Etats-Unis. Aujourd'hui, les cultures de maïs, de soja et de coton GM constituent l'écrasante majorité des parcelles cultivées avec des organismes génétiquement modifiés (OGM). En 2013, quelque 56 millions d'hectares (130 millions d'acres) étaient plantés de cultures transgéniques, soit la moitié des terres cultivées aux Etats-Unis.
Tel est le constat dressé par le ministère de l'Agriculture des Etats-Unis qui vient de réaliser le bilan de plus de 15 ans de culture de plantes génétiquement modifiées (PGM). Au delà de leur progression fulgurante, le document de 60 pages pointe les premières conséquences environnementales, notamment en matière de résistance des adventices.
Pour certaines cultures, les OGM tolérants aux herbicides sont quasiment devenus la norme. En 2013, 93% des surfaces plantées en soja l'ont été avec des variétés GM tolérantes aux herbicides, et tout particulièrement au glyphosate. La surface plantée avec des OGM de ce type représentait 85% de l'ensemble des surfaces dédiées au maïs et 75% de celles plantées en coton. Quant aux semences résistantes aux insectes (Bt), leur culture s'étend sur 75% de la surface agricole des Etats-Unis. Le Maïs Bt couvre ainsi 76% des surfaces consacrées à cette culture.
Résultats nuancés en terme de rendement
S'agissant des rendements agricoles, l'étude du ministère de l'Agriculture américain fait état de résultats mitigés. Si les semences Bt améliorent les rendements en limitant les pertes causées par certains ravageurs, les résultats des semences tolérantes aux herbicides sont "nuancés", explique le ministère.
"Généralement, les semences combinant les modifications génétiques ont tendance à avoir de meilleurs rendements que les semences conventionnelles ou que les semences n'ayant qu'une modification génétique", explique le document. En conséquence, la surface cultivée en maïs combinant les modifications génétiques est passée de 1% de l'ensemble des surfaces dédiées au maïs en 2000 à 71% en 2013. Ces semences multi résistantes sont aujourd'hui utilisées pour 67% des cultures de coton.
Sur le plan financier, le retour sur investissement est mitigé voire inexistant pour les semences Bt. Pour que le recours aux OGM soit rentable, il faut que les revenus supplémentaires tirés des gains de rendement induits par les PGM ainsi que les économies réalisées sur les produits phytosanitaires compensent le surcoût des semences GM. Pour les semences Bt cela n'arrive que lorsque "la pression des insectes nuisibles est élevée". Seul le soja résistant aux herbicides semble réellement augmenter le revenu des agriculteurs car il limite les travaux agricoles et libère du temps pour d'autres activités rémunérées, que ce soit sur l'exploitation ou hors exploitation.
Apparition des premiers signes de résistance
Concernant l'usage des produits phytosanitaires, le rapport constate que "l'usage d'insecticides a baissé, aussi bien chez les agriculteurs ayant recours à des maïs Bt que chez ceux utilisant des semences non GM". Ainsi, seuls 9% des maïsiculteurs américains ont eu recours à des insecticides en 2010. "L'usage d'insecticide sur les plantations de maïs est passé de 235 g par hectare [0,21 livre par acre] en 1995 à 22 g par hectare [0,02 livre par acre] en 2010", rapporte le ministère. Le document précise que ce résultat est "en accord avec le déclin régulier des populations de pyrale du maïs, déclin observé au cour de la décennie passée et dont il a été démontré qu'il résulte directement de l'adoption des semences Bt".
Revers de la médaille, si la création de zones refuges plantées avec des semences non Bt a aidé à retarder la résistance des insectes aux plantes Bt, "des indications montrent une résistance des insectes à certaines caractéristiques Bt dans certaines zones". Le document pointe en particulier l'apparition de larves de chrysomèles résistantes aux maïs Bt en Iowa.
Du côté des plantes GM résistantes aux herbicides, le rapport constate qu'"un recours excessif au glyphosate et une réduction de la diversité des pratiques de gestion des mauvaises herbes ont contribué à une apparition de la tolérance au glyphosate chez 14 espèces d'herbe aux Etats-Unis". En conséquence, le ministère de l'Agriculture recommande le recours aux meilleures pratiques culturales pour maintenir l'efficacité des semences résistantes aux herbicides et  limiter la progression de la résistance des adventices. L'administration conseille, en particulier, d'appliquer des herbicides différents, selon des modes d'application différents ou de pratiquer la rotation des cultures.

mardi 4 mars 2014

Impacts des changements climatiques : le rapport provisoire du Giec anticipe de lourdes pertes agricoles

Une hausse de 2,5°C de la température moyenne du globe d'ici la fin du siècle par rapport à l'ère préindustrielle pourrait entraîner jusqu'à 1.450 milliards de dollars de dommages économiques à la fin du siècle. Telle est l'une des principales conclusions du projet de rapport du deuxième groupe de travail (WG2) du cinquième rapport d'évaluation (AR5) du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec).

Le pré-rapport, consulté par le quotidien japonais Yomiuri Shimbun, se base notamment sur des pertes agricoles importantes pour évaluer ces dommages. La production mondiale de céréales baisserait de 0,2% à 2% si la température augmente de 2,5 degrés.

mercredi 26 février 2014

Nucléaire et transition énergétique; débat à ne pas tronquer

Greenpeace publie un rapport commandé à Wise-Paris sur les enjeux du prolongement au-delà de 40 ans des réacteurs français. Avec des coûts évalués entre 400 millions et 4,4 milliards d'euros par réacteur, l'enjeu de la rentabilité est posé.

 Ce mardi 25 février, le cabinet d'étude spécialisé sur le nucléaire Wise-Paris a présenté un rapport commandé par Greenpeace et analysant les enjeux liés au vieillissement des réacteurs nucléaires français au-delà de 40 ans d'exploitation. "Le rapport envisage différents scénarios prospectifs de renforcement de ces réacteurs en fonction du degré d'exigence et de sûreté applicable et en analyse les coûts liés", explique Greenpeace.
Compte tenu des conclusions du rapport, Greenpeace formules deux recommandations qui devraient constituer, selon l'association, la base pour la future loi de transition énergétique. Tout d'abord, la loi devrait fixer à 40 ans l'âge limite des réacteurs français. Ensuite, pour assurer le renouvellement du parc national de production électrique, il conviendrait de fixer un objectif de 45% d'énergies renouvelables pour 2030.

Effet falaise
Preuve que la question du coût d'un prolongement au delà de 40 ans ne cesse d'être réévalué à la hausse. En 2008, EDF l'évaluait à 400 millions d'euros par réacteur et en janvier 2011, l'entreprise le réévaluait à 900 millions d'euros par réacteur, a indiqué Sophia Majnoni D'Intignano, responsable des campagnes de Greenpeace. En cause, notamment, le renforcement progressif des impératifs de sûreté et l'absence de règles claires validées par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), cette dernière devant se prononcer sur ce dossier d'ici à 2018. Pierre-Franck Chevet, le président de l'ASN, n'a d'ailleurs de cesse de répéter que la possibilité de faire fonctionner les réacteurs au-delà de 40 ans "n'est pas acquise". D'autant que les évaluations complémentaires de sûreté post-Fukushima et l'élaboration du noyau dur ne sont pas encore achevées.
Or, l'anniversaire des 40 ans approche pour un grand nombre de réacteur. "Il existe un effet falaise", explique Yves Marignac, directeur de Wise-Paris, qui rappelle que 80% des réacteurs français ont été mis en service entre 1977 et 1987. Les travaux de prolongement de la durée de vie des réacteurs concerneront donc une grande partie du parc sur une période très courte. Une situation inédite et qui soulève des questions de savoir-faire et de capacité. Et de rappeler les propos du président de l'ASN devant l'Assemblée : "pour l'instant [chez EDF], ils sont débordés par les travaux [de maintenance] qu'ils ont eux-mêmes décidés".

Incertitudes et transparence
Par ailleurs, trois éléments rendent le sujet très délicat. Tout d'abord, le parc français étant constitué de six "paliers" standardisés, un risque générique n'est pas à écarter. Si l'ASN relève sensiblement le niveau de sûreté d'un réacteur lorsqu'elle déclinera les règles générales du passage au-delà de 40 ans, tous les réacteurs du palier concerné seraient alors impactés. Ensuite "il n'y a pas de définition claire des 40 ans", explique Yves Marignac, précisant qu'un flou existe entre l'âge règlementaire et l'âge technique, c'est-à-dire en fonction de l'usure constatée. Ainsi, la visite décennale des 30 ans s'effectue actuellement après 34 ans de fonctionnement. Vingt-sept réacteurs ont dépassé 30 ans de fonctionnement, mais seuls cinq ont obtenu une autorisation de poursuite d'exploitation et onze n'ont pas commencé leur réexamen décennal, pointe le rapport. Enfin, il y a deux limites irréductibles au renforcement de la sûreté des réacteurs : certains gros composants irremplaçables, telles que les cuves, ont été prévus pour une durée de vie de 40 ans et le dimensionnement initial des installations, établi par rapport à un risque donné, impose des limites au renforcement de la sûreté.
Dans ce contexte, la transparence et l'accès à l'information sont essentiels pour Wise-Paris qui appelle à "une révision" du processus actuel. Yves Marignac estime notamment que les modifications à apporter aux installations s'apparentent à des "modifications notables" apportées à l'installation concernée. Dans de telles circonstances, il convient de réviser le décret d'autorisation de création (DAC) initial et, pour cela, réaliser une nouvelle enquête publique. De plus, le code de l'environnement prévoit que la Commission nationale du débat public (CNDP) soit saisie de tout projet de "nouveau site de production nucléaire correspondant à un investissement d'un coût supérieur à 300 millions d'euros".

De 400 millions à 4,4 milliards
Dans ce contexte, Wise-Paris a évalué les coûts des travaux de prolongement à partir de cinq facteurs discriminants : le référentiel de sûreté retenu, la gestion de la conformité, les orientations techniques, le processus de décision et les délais de réalisation. A partir de ces critères, trois scénarios ont été établis.
Un scénario de sûreté dégradée (S1) "correspond à une interprétation minimale des différentes exigences", un scénario de sûreté préservée (S2) vise à "limiter aussi efficacement que possible les effets reconnus du vieillissement, et [à] introduire aussi raisonnablement que possible de nouvelles dispositions issues des analyses post-Fukushima" et un scénario de sûreté renforcée (S3) "repose logiquement sur une recherche d'exigences aussi élevées que possible du point de vue de la sûreté". Selon le scénario S1, le coût moyen par réacteur serait de 400 millions d'euros, avec une marge de plus ou moins 150 millions. Le scénario S2 coûterait quelque 1,4 milliard par réacteur, avec une marge de plus ou moins 600 millions. Enfin, le scénario S3 voit le budget s'envoler à 4,4 milliards d'euros, avec une marge de plus ou moins 1,85 milliard.
Les fortes marges d'incertitudes s'expliquent, notamment, par l'absence d'informations sur le coût des travaux réalisés par EDF et par le fait que certains des travaux envisagés n'ont jamais été réalisés. Par ailleurs, certains coûts n'ont pas été inclus dans les calculs, a averti Yves Marignac. C'est en particulier le cas du manque à gagner lié à la perte de production lors des arrêts de tranches nécessaires à la réalisation des travaux. Malgré tout, "ce coût risque (…) d'être très supérieur au coût annoncé par EDF pour son plan de « grand carénage », qui correspond à moins de 1 milliard d'euros par réacteur", conclut Wise-Paris. Le rapport alerte par ailleurs sur le fait que "quelques postes clés pour le renforcement de la sûreté, liés pour l'essentiel à la bunkérisation d'éléments vitaux pour la sûreté des réacteurs [notamment les piscines de combustibles et la salle des commandes, ndlr], concentrent dans toutes les fourchettes près de la moitié du coût total".
Le rapport pointe surtout, "le risque que fait peser sur les exigences de sûreté la rentabilité d'éventuelles prolongations" et place au premier plan "la nécessité de clarifier, avant toute décision, les enjeux économiques de ces opérations".

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