Chercheurs
au célèbre Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont
présenté le 16 mars un moyen d'améliorer les performances de la plus ancienne et
aussi de la plus indispensable des usines de la Terre : le chloroplaste.
Pour ceux qui auraient oublié leurs cours de SVT du collège, ce nom
recouvre ces petites structures présentes chez les végétaux, dans
lesquelles se produit la photosynthèse. C'est là qu'à partir de
l'énergie du Soleil, d'eau et du gaz carbonique présent dans l'air, les
plantes et les algues fabriquent les sucres qui vont alimenter leur
croissance. La photosynthèse constitue probablement la réaction chimique
la plus importante sur notre planète, non seulement parce qu'elle
rejette de l'oxygène mais aussi parce que, sur un plan plus terre à
terre, elle est à l'origine de toute la matière organique dont sont
issus le charbon, le pétrole, le gaz naturel qui ont permis notre
civilisation moderne... Grâce au chloroplaste, on a stocké l'énergie de
notre étoile dans des matériaux combustibles.
Même si on lui doit beaucoup,
il faut bien reconnaître que le chloroplaste ne s'avère pas d'une
efficacité folle, notamment parce qu'il n'est spécialisé que dans une
petite fraction du spectre lumineux. Pour le dire autrement, il est
incapable de traiter toute une partie des rayons du Soleil et de tirer
profit de leur énergie. Les chercheurs du MIT se sont donc demandé
comment améliorer, optimiser, ses performances. Et ils ont pensé aux
nanotubes de carbone, de minuscules tuyaux faits de carbone pur qui
absorbent la lumière sur un spectre plus large, allant des infra-rouges
aux ultra-violets.
Il ne restait plus qu'à insérer ces nanoparticules
dans le chloroplaste des cellules végétales sans rien endommager au
passage. La partie la plus compliquée de l'exercice a donc consisté à
mettre au point un enrobage pour les nanotubes de carbone afin de leur
permettre, une fois badigeonnés sur des feuilles d'arabette des dames (Arabidopsis thaliana),
de pénétrer à l'intérieur des cellules puis de passer la double
membrane qui entoure le chloroplaste. Une fois cette infiltration
réussie, les chercheurs se sont aperçus que les réactions de
photosynthèse avaient augmenté d'environ 30 % dans la plante, sans que
celle-ci semble souffrir de la "greffe". Ils supposent que les nanotubes
de carbone ont permis de capturer et d'exploiter des photons
(particules de lumière) émis dans l'infra-rouge, l'ultra-violet ou la
partie verte du spectre lumineux.
Dans un second volet de l'étude,
les chimistes du MIT ont profité de leur technologie d'infiltration
pour insérer dans les plantes des nanotubes de carbone spécialement
traités dans le but de signaler la présence de monoxyde d'azote
(NO), un polluant atmosphérique qui se forme notamment dans les moteurs
de voitures. Cette opération ayant réussi, les auteurs de l'article
pensent déjà à la fabrication de biocapteurs végétaux détectant dans
l'air des molécules dangereuses pour la santé. Ils imaginent également
l'inverse : l'intégration de chloroplastes dans des matériaux
biosynthétiques, mi-biologiques, mi-artificiels, qui seraient capables
de grandir et de se réparer eux-mêmes en utilisant la photosynthèse
comme source d'énergie et de matière. La plante bionique est à peine
inventée que l'on songe déjà à l'étape suivante, le robot-plante...
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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