En 15 ans, les OGM se sont largement imposés aux Etats-Unis, notamment
pour le soja, le maïs et le coton. La résistance des adventices fait son
apparition, en particulier s'agissant des mauvaises herbes devenues
résistantes au glyphosate.
Les semences génétiquement modifiées (GM) sont disponibles depuis
1996 aux Etats-Unis. Aujourd'hui, les cultures de maïs, de soja et de
coton GM constituent l'écrasante majorité des parcelles cultivées avec
des organismes génétiquement modifiés (OGM). En 2013, quelque 56
millions d'hectares (130 millions d'acres) étaient plantés de cultures
transgéniques, soit la moitié des terres cultivées aux Etats-Unis.
Tel est le constat dressé par le ministère de l'Agriculture des
Etats-Unis qui vient de réaliser le bilan de plus de 15 ans de culture
de plantes génétiquement modifiées (PGM). Au delà de leur progression
fulgurante, le document de 60 pages pointe les premières conséquences environnementales, notamment en matière de résistance des adventices.
Pour certaines cultures, les OGM tolérants aux herbicides sont
quasiment devenus la norme. En 2013, 93% des surfaces plantées en soja
l'ont été avec des variétés GM tolérantes aux herbicides, et tout
particulièrement au glyphosate. La surface plantée avec des OGM de ce
type représentait 85% de l'ensemble des surfaces dédiées au maïs et 75%
de celles plantées en coton. Quant aux semences résistantes aux insectes
(Bt), leur culture s'étend sur 75% de la surface agricole des
Etats-Unis. Le Maïs Bt couvre ainsi 76% des surfaces consacrées à cette
culture.
Résultats nuancés en terme de rendement
S'agissant des rendements agricoles, l'étude du ministère de
l'Agriculture américain fait état de résultats mitigés. Si les semences
Bt améliorent les rendements en limitant les pertes causées par certains
ravageurs, les résultats des semences tolérantes aux herbicides sont "nuancés", explique le ministère.
"Généralement, les semences combinant les modifications génétiques
ont tendance à avoir de meilleurs rendements que les semences
conventionnelles ou que les semences n'ayant qu'une modification
génétique", explique le document. En conséquence, la surface
cultivée en maïs combinant les modifications génétiques est passée de 1%
de l'ensemble des surfaces dédiées au maïs en 2000 à 71% en 2013. Ces
semences multi résistantes sont aujourd'hui utilisées pour 67% des
cultures de coton.
Sur le plan financier, le retour sur investissement est mitigé voire
inexistant pour les semences Bt. Pour que le recours aux OGM soit
rentable, il faut que les revenus supplémentaires tirés des gains de
rendement induits par les PGM ainsi que les économies réalisées sur les
produits phytosanitaires compensent le surcoût des semences GM. Pour les
semences Bt cela n'arrive que lorsque "la pression des insectes nuisibles est élevée".
Seul le soja résistant aux herbicides semble réellement augmenter le
revenu des agriculteurs car il limite les travaux agricoles et libère du
temps pour d'autres activités rémunérées, que ce soit sur
l'exploitation ou hors exploitation.
Apparition des premiers signes de résistance
Concernant l'usage des produits phytosanitaires, le rapport constate que "l'usage
d'insecticides a baissé, aussi bien chez les agriculteurs ayant recours
à des maïs Bt que chez ceux utilisant des semences non GM". Ainsi, seuls 9% des maïsiculteurs américains ont eu recours à des insecticides en 2010. "L'usage
d'insecticide sur les plantations de maïs est passé de 235 g par
hectare [0,21 livre par acre] en 1995 à 22 g par hectare [0,02 livre par
acre] en 2010", rapporte le ministère. Le document précise que ce résultat est "en
accord avec le déclin régulier des populations de pyrale du maïs,
déclin observé au cour de la décennie passée et dont il a été démontré
qu'il résulte directement de l'adoption des semences Bt".
Revers de la médaille, si la création de zones refuges plantées avec des semences non Bt a aidé à retarder la résistance des insectes aux plantes Bt, "des indications montrent une résistance des insectes à certaines caractéristiques Bt dans certaines zones". Le document pointe en particulier l'apparition de larves de chrysomèles résistantes aux maïs Bt en Iowa.
Du côté des plantes GM résistantes aux herbicides, le rapport constate qu'"un recours excessif au glyphosate
et une réduction de la diversité des pratiques de gestion des mauvaises
herbes ont contribué à une apparition de la tolérance au glyphosate
chez 14 espèces d'herbe aux Etats-Unis". En conséquence, le
ministère de l'Agriculture recommande le recours aux meilleures
pratiques culturales pour maintenir l'efficacité des semences
résistantes aux herbicides et limiter la progression de la résistance
des adventices. L'administration conseille, en particulier, d'appliquer
des herbicides différents, selon des modes d'application différents ou
de pratiquer la rotation des cultures.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Émissions carbone : Il a fallu 2 heures à Bernard Arnault pour polluer autant que vous en un an
Le 10 janvier 2025, une nouvelle étape dramatique de la crise climatique a été atteinte. Les 1 % les plus riches de la planète, responsabl...
-
Pesticides, virus, agriculture intensive, de multiples causes concourent au déclin des abeilles mais chaque pays a tendance à privilégier sa...
-
« A la fois acteur et victime, l’océan est une source de solutions » L’océan — mers comprises — est un « régulateur climatique » pour la p...
-
Le 10 janvier 2025, une nouvelle étape dramatique de la crise climatique a été atteinte. Les 1 % les plus riches de la planète, responsabl...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire