Selon le rapport annuel "Global Estimates"
publié ce mercredi 17 septembre par l'Observatoire des situations de
déplacement interne (IDMC) et le Conseil norvégien pour les réfugiés
(NRC), plus de 22 millions de personnes ont été contraintes de quitter
leur domicile en 2013 en raison de catastrophes naturelles (inondation,
tempête, séisme…). Ces aléas climatiques ont provoqué en 2013 le déplacement de "trois fois plus de personnes que les conflits". Plus de 600 événements ont été enregistrés au cours de l'année.
Les pays "riches" sont autant affectés que les pays "pauvres", même si ce sont les pays en développement qui "paient le plus lourd tribut, avec plus de 85% des déplacements", chiffre le rapport.
L'Asie la plus touchée, suivie de l'Afrique
Ainsi, comme les années précédentes,
l'Asie a été le continent le plus touché, avec 19 millions de nouveaux
déplacés. Soit 87,1% du nombre total. Aux Philippines, le typhon Haiyan a
déplacé à lui seul 4,1 millions de personnes, soit un million de plus
que dans les quatre autres régions réunies (Afrique, Amériques, Europe
et Océanie). Un autre typhon, Trami, a fait 1,7 million de déplacés dans
l'archipel. Les crues en Chine ont fait 1,6 million de déplacés.
Des inondations saisonnières ont aussi provoqué "d'importants déplacements" en Afrique sub-saharienne, tout particulièrement au Niger, au Tchad, au Soudan et au Soudan du Sud, "pays dont les populations extrêmement vulnérables sont également en proie à des conflits et à la sécheresse".
En 2013, 1,8 million de personnes ont été déplacées en Afrique, ce qui
représente 8,1% du total mondial. Ils étaient 8,2 millions réfugiés en
2012. La population africaine étant appelée à doubler d'ici 2050, "les
risques de déplacement devraient augmenter plus rapidement dans cette
partie du monde que dans les autres régions au cours des prochaines
décennies", alertent de nouveau les rapporteurs.
Les nations riches ne sont pas épargnées, comme le Japon avec le
typhon Man-yi qui a déplacé 260.000 personnes dans la région de Chubu.
Aux Etats-Unis, les tornades ont balayé l'Oklahoma et poussé 218.500
personnes à fuir. De "graves" inondations ont également frappé l'Europe,
notamment l'Allemagne, la République tchèque, la Russie et le
Royaume-Uni, provoquant le déplacement total de 149.000 personnes.
Alors qu'elles ont été très touchées en 2012 (1,3 millions de déplacés), les Amériques ont connu une "saison d'ouragans inhabituellement calme" : la région n'a pas été frappée "de grandes catastrophes géophysiques", précise l'étude.
Les réfugiés climatiques ont doublé ces 40 dernières années
Deux fois plus de personnes sont déplacées aujourd'hui que dans les années 1970. "Au
vu du nombre croissant de personnes vivant et travaillant dans des
zones à risque, cette tendance à la hausse va se poursuivre et devrait
être exacerbée à l'avenir par les effets du changement climatique", indique Jan Egeland, secrétaire général du NRC.
La plupart des catastrophes sont autant d'origine humaine que naturelle.
"Une amélioration de l'aménagement urbain, des moyens de protection
contre les inondations et des normes de construction permettrait d'en
atténuer l'impact", préconise Alfredo Zamudio, directeur de l'IDMC.
Les rapporteurs appellent la communauté internationale à agir lors du prochain sommet mondial sur le climat le 23 septembre à New York (USA). "Les décideurs doivent veiller à ce que les plans nationaux de réduction des risques de catastrophes naturelles et d'adaptation au changement climatique intègrent des mesures prenant en compte le risque et l'impact des déplacements". Les gouvernements doivent "faciliter" les migrations et prévoir "des relogements d'une façon qui respecte les populations vulnérables".
Ils devraient être 250 millions de déplacés climatiques dans le monde
d'ici 2050, selon le Haut commissaire adjoint de l'ONU pour les
réfugiés. La conférence de Paris sur le climat fin 2015 pourrait ouvrir
la voie à la création d'un statut de déplacé environnemental.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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