Quelque 700 millions d’euros d’argent public ont été investis dans la
réduction des « phytos », pour un résultat global jusqu’à présent nul.
Chronique. Ce n’est un secret pour personne : les
gouvernements successifs sont, depuis plus de dix ans, incapables de
faire baisser le recours aux pesticides dans les campagnes françaises.
Rien n’y fait, ni la forte demande sociétale, ni l’accumulation des
preuves des risques environnementaux et sanitaires dus au recours
excessif aux « phyto », ni même les travaux suggérant qu’une grande part
de ce qui est épandu est simplement inutile.
En 2007,
au terme du Grenelle de l’environnement, organisé par Nicolas Sarkozy,
les pouvoirs publics avaient mis en place le plan Ecophyto, destiné à
diviser par deux l’usage des agrotoxiques en dix ans. Cette décennie
s’est écoulée ; l’intensité du recours aux pesticides n’a pas été
divisée par deux. Non seulement elle n’a pas été divisée par deux, mais
elle n’a même pas commencé à faiblir. Et elle n’est même pas restée
stable : elle a continué à croître, imperturbablement.
En 2016, devant l’échec inéluctable, le plan Ecophyto a laissé place
au plan Ecophyto II, qui a repoussé l’objectif à 2025. En 2018, un
renforcement des outils a été mis en œuvre, et le plan Ecophyto II est
devenu plan Ecophyto II +.
La probabilité est cependant
forte qu’un nouvel échec se profile. Le ministère de l’agriculture et de
l’alimentation devait publier, courant avril, les chiffres officiels de
l’année 2017, mais il a prétexté une panne informatique pour surseoir à
l’annonce (ce qui est plutôt évocateur de mauvaises statistiques).
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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