lundi 2 mai 2011

Comment nourrir 9 milliard d'hommes?

Dans les principaux soucis que va devoir affronter l'Humanité dans les décennies à venir, celui de son alimentation semble un des moins inquiétants. En effet, l'Occident ayant résolu le problème, pour ce qui la concerne depuis 60 ans, il apparaît bien irréaliste de voir le spectre des famines revenir nous importuner. Mais ne faut-il pas douter sur cette question?

1-L'alimentation de 9 milliard d'hommes, où est le problème?
Et pourtant, à l'échelle de la planète, il paraît bien nécessaire de se préoccuper du problème. Nous allons être plus de 9 milliard en 2050. Avons-nous la capacité de les nourrir?

2-Des raisons d'espérer:
D'abord parce que les experts ont cependant raison de dire que la productivité de nombreuses terres peut encore s'améliorer dans de nombreuses régions du monde.
Ensuite parce que les humains sont réactifs et imaginatifs : ils vont donc trouver d'autres solutions. Parmi celles-ci, je voulais attirer l'attention du lecteur sur deux pistes ayant, à mon avis, le potentiel le plus important.

D'abord parlons de l'agriculture en villes : je ne crois guère aux cultures hypotoniques dans des tours qui me semble des élucubrations coûteuses d'architectes recherchant la notoriété. Je crois bien davantage à la possibilité de cultiver, dans les interstices urbains, au plus prés des populations, des légumes et des fruits, sur d'anciennes friches urbaines, sur les balcons mais, à l'avenir aussi, sur les toits. Cette dernière possibilité semble la plus intéressante : la surface des toits est énorme et va continuer à augmenter. Elle n'est pas valorisée, et pourtant 30 centimètres de terres permettent de cultiver des légumes tout en assurant une isolation thermique aux habitations situées en dessous et favorisent la récupération de l'eau de pluie.
Située à proximité des populations, cette production locale a d'autres avantages: des coûts de transport nuls, la création d'emplois de voisinage, l'amélioration des liens sociaux.

La deuxième piste est moins connue mais elle me semble cruciale pour l'avenir de l'alimentation de l'Humanité. Tous ceux qui ont fait de la biologie végétale dans leurs études savent que les plantes ont besoin de sels minéraux pour grandir. Dans l'agriculture intensive, ces sels minéraux sont apportés par les engrais. Mais cette méthode a ses limites : lessivés par les pluies, l'engrais disparaît. Les apports doivent être renouvelés ce qui est coûteux et le sera de plus en plus.
La matière organique, elle, composée de molécules plus complexes ne risque pas d'être lessivée par les pluies, elle offre donc davantage de stabilité tout en renfermant les mêmes sels minéraux nécessaires aux plantes. Cet humus doit être alimenté par des matières organiques. Depuis longtemps, l'homme utilise le fumier des animaux pour cela.
Mais il ne peut suffire aux besoins croissants de l'agriculture humaine. Or, tous les hommes de cette Terre produisent des matière organiques inutilisées et polluantes. Ils la produisent sous deux formes : des déchets de cuisine et du papier que l'on jettent dans les poubelles d'une part, nos selles et nos urines que nous évacuons sous la forme d'eaux usés d'autre part.
Le traitement de ces déchets organiques nous le payons très cher, sans arriver à régler le problème de la pollution des eaux et du sol.
Or, nous pouvons récupérer cette matière organique précieuse pour l'agriculture. Pour les déchets ménagers et pour les selles (toilettes sèches) par l'utilisation de composteurs qui permettent de récupérer et de recycler ces matières. Pour les eaux usés par l'assainissement écologique qui, grâce aux plantes organisées dans un système de filtres biologiques, autorise la récupération et la phytoépuration des eaux souillées.

Aucun commentaire:

FRUITS ET LÉGUMES: LA PRÉSENCE DE "POLLUANTS ÉTERNELS" AUGMENTE DE 220% EN EUROPE

  https://www.bfmtv.com/economie/consommation/fruits-et-legumes-la-presence-de-polluants-eternels-augmente-de-220-en-europe_AD-202402270162....