Les écosystèmes devraient subir de plein fouet la hausse des températures. "Avec
une planète à +4°C, il faut s'attendre à ce que le changement
climatique devienne le principal moteur des variations des écosystèmes,
prenant la place de menace numéro 1 pour la biodiversité, devant la
destruction de l'habitat", prévient le rapport, rappelant qu'en
Amazonie, le nombre des feux de forêts pourrait doubler d'ici 2050 en
conséquence d'un réchauffement d'environ 1,5 à 2°C par rapport à
l'époque préindustrielle". Un scénario de +4°C entrainerait "des changements encore plus graves".
Pour en savoir plus :
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
mardi 20 novembre 2012
mercredi 14 novembre 2012
140 chercheurs défendent Séralini et souhaitent que les risques liés aux technologies soient pris au sérieux
Devant l'incroyable levée de boucliers suscitée par la publication de Gilles-Eric Séralini et de son équipe dans le journal Food and Chemical Toxicology, nous, membres de la communauté scientifique, tenons à affirmer les points suivants.
D'une part, les scientifiques qui se sont exprimés sur ce sujet l'ont fait en leur nom propre et ne peuvent prétendre représenter la communauté scientifique dans son ensemble. Le fait qu'un groupe d'une douzaine de personnes prétendant représenter six académies ait décidé d'un communiqué commun sans débat est contraire au fonctionnement normal de ces institutions et interroge sur la vision de la science et de la technologie (et de leur utilité sociale) ayant présidé à une telle décision (au contraire, par exemple, du débat organisé par l'Académie des sciences dans le cadre de la polémique sur le changement climatique, à l'issue duquel la responsabilité de l'homme a été avérée). Nous saluons sur ce point la réaction salutaire du seul statisticien de l'Académie des sciences, Paul Deheuvels.D'autre part, le protocole suivi dans cette étude présente des défauts qui font débat au sein de la communauté scientifique. Mais en tout état de cause, disqualifier le protocole suivi dans le cadre de cette étude revient à disqualifier du même coup les données ayant fondé les décisions d'acceptation des OGM par les experts. Il est remarquable de voir ces mêmes experts accepter (même s'ils le critiquent parfois) un protocole expérimental quand il donne des résultats qui vont dans le sens de l'acceptation d'une technique et le démolir aussi ardemment quand les résultats vont dans le sens opposé. Ceci est à notre avis totalement contraire à toute déontologie scientifique. Nous affirmons donc que, si les observations en débat méritent d'être confirmées par des expériences de plus grande ampleur, cela s'applique également aux tests qui ont servi à autoriser toutes les plantes transgéniques actuellement sur le marché. Si toute cette histoire aboutit au moins à ce résultat, elle aura été utile.
Enfin, nous tenons à assurer à nos concitoyens qu'il existe également, dans la communauté scientifique, un nombre important de chercheurs qui sont convaincus qu'il faut prendre au sérieux les risques associés aux technologies et qui estiment que, si les chercheurs d'une part, et les applications sociales de la science d'autre part, sont par construction liés à des idéologies, des croyances et/ou des intérêts, la démarche scientifique doit, elle, s'efforcer de rester aussi indépendante que possible pour jouer pleinement son rôle dans la société.
Pour en savoir plus
vendredi 26 octobre 2012
Les zones humides françaises toujours à la peine
Une enquête nationale à dire d'experts montre que la moitié des zones
humides de métropole et d'outre-mer s'est dégradée entre 2000 et 2010.
L'urbanisation, le drainage et l'intensification agricole, la déprise agricole, l'abandon de l'entretien, les événements climatiques exceptionnels et la prolifération d'espèces envahissantes (3 % des sites de métropole en sont dépourvus) ont participé à la perte de surfaces et à la dégradation de l'état de conservation des milieux humides.
L'urbanisation, le drainage et l'intensification agricole, la déprise agricole, l'abandon de l'entretien, les événements climatiques exceptionnels et la prolifération d'espèces envahissantes (3 % des sites de métropole en sont dépourvus) ont participé à la perte de surfaces et à la dégradation de l'état de conservation des milieux humides.
Préservation des abeilles, vecteurs indispensables à la biodiversité
Une proposition de résolution est
déposée, visant à instaurer un moratoire sur la fabrication, la mise
sur le marché et l'utilisation de l'ensemble des pesticides
néonicotinoïdes et des phénylpyrazoles en France.
Les
néonicotinoïdes et les phénylpyrasoles sont une des classes
d'insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes. Ce
type de pesticide est présent sur le marché de l'agrochimie depuis
1994. Sous ces dénominations, on trouve les substances actives
suivantes : thiaméthoxam, imidaclopride, thiaclopride, acétamipride, et
clothianidine pour les néonicotinoïdes, et le fipronil pour la famille
des phénylpyrasoles.
Plus aucun doute n'existe sur le fait que ces pesticides systémiques, utilisés massivement dans l'agriculture intensive, sont l'une des causes de la surmortalité des abeilles et des phénomènes d'effondrement des colonies. Les preuves sont suffisamment nombreuses et intangibles, selon les députés à l'origine de la proposition, pour appliquer le principe de précaution et interdire cette gamme de pesticide.
Plus aucun doute n'existe sur le fait que ces pesticides systémiques, utilisés massivement dans l'agriculture intensive, sont l'une des causes de la surmortalité des abeilles et des phénomènes d'effondrement des colonies. Les preuves sont suffisamment nombreuses et intangibles, selon les députés à l'origine de la proposition, pour appliquer le principe de précaution et interdire cette gamme de pesticide.
Remarque : la liste des cultures pour lesquelles la
pollinisation des abeilles entre en jeu est longue : les cultures
fruitières (abricotier, amandier, cerisier,
fraisier, pêcher, poirier, pommier, prunier), les cucurbitacées (courgette, melon, pastèque), les solanées (tomate, poivron), le kiwi, les cultures oléagineuses (colza, tournesol) et protéagineuses (féverole), des légumes et condiments (artichaut, chou, fenouil, oignon, persil, poireau, scarole et frisée) des cultures fourragères (luzerne, trèfle), etc. Certaines cultures n'existeraient pas sans le butinage d'insectes pollinisateurs : framboises, mûres, cassis, groseille, etc.
fraisier, pêcher, poirier, pommier, prunier), les cucurbitacées (courgette, melon, pastèque), les solanées (tomate, poivron), le kiwi, les cultures oléagineuses (colza, tournesol) et protéagineuses (féverole), des légumes et condiments (artichaut, chou, fenouil, oignon, persil, poireau, scarole et frisée) des cultures fourragères (luzerne, trèfle), etc. Certaines cultures n'existeraient pas sans le butinage d'insectes pollinisateurs : framboises, mûres, cassis, groseille, etc.
mercredi 24 octobre 2012
Un rapport du Sénat dénonce la sous-évaluation des risques liés aux pesticides
Les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués. C'est le
constat opéré par la mission commune d'information sur les pesticides
du Sénat. A la clé, une centaine de recommandations.
Pour en savoir plus :
Entre autres il est nécessaire de renforcer le plan
Ecophyto. Alors qu'il vise à réduire de 50% la quantité de pesticides utilisés
en France à l'horizon 2018, l'utilisation de pesticides a augmenté de 2,5% en
2011. Pour remédier à cela, la sénatrice Bernadette Bourzai (Soc. – Corrèze)
préconise d'accélérer la mise en place des outils existants mais aussi, plus
novateur, de cibler les régions et les secteurs de production les plus
consommateurs, c'est-à-dire les vignes, l'arboriculture et les cultures
maraîchères.
Pour en savoir plus :
mardi 9 octobre 2012
La biodiversité n'a jamais été dans un si mauvais état et elle continue à décliner.
C'est cette conclusion des plus pessimistes que rend le directeur de
la section biodiversité du Programme des Nations unies pour
l'environnement (PNUE), Neville Ash, alors que débute, lundi 8 octobre, la conférence de l'ONU sur la biodiversité biologique de Hyderabad (Inde). Pendant deux semaines, 160 pays vont tenterengagements ambitieux pris il y a deux ans à Nagoya, lors de la précédente conférence, afin d'esquisser des remèdes à l'érosion toujours plus rapide des espèces et des écosystèmes.
de concrétiser les
"Il est maintenant urgent de prendre des mesures concrètes pour appliquer ces engagements. Chaque pays doit mettre en place une stratégie nationale pour la biodiversité, ce qu'a fait la France l'an dernier, et surtout il faut trouver les ressources financières suffisantes, explique Sébastien Moncorps, directeur de l'UICN France. La France, qui possède le deuxième domaine maritime mondial, a notamment un grand rôle à jouer."
A Hyderabad, un groupe d'experts a calculé le montant à investir dans les pays en développement sur la période 2014-2018 pour atteindre les cibles d'Aïchi : entre 74 milliards et 191 milliards de dollars (57 milliards et 147 milliards d'euros). Soit, sur quatre ans, un budget trois à huit fois supérieur au financement que l'on estime aujourd'hui être consacré à la biodiversité par les bailleurs de fonds publics et le mécénat.
de concrétiser les
Selon la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature
(UICN), inventaire de référence actualisé chaque année, 19 817 espèces
s'avèrent menacées dans le monde, sur les 63 837 que l'organisme a
passées en revue : 3 947 sont classées dans une situation critique, 5
766 comme en danger et 10 104 comme vulnérables. Dans le détail, 41 %
des espèces amphibies, 33 % des barrières de corail, 25 % des
mammifères, 20 % des plantes et 13 % des oiseaux sont menacés.
Entre 1970 et 2008, la biodiversité dans son ensemble a diminué de 28 %, selon un autre indice, l'indice Planète
vivante du WWF, qui suit 9 014 populations appartenant à 2 688 espèces
de mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et poissons.
Une tendance qui pousse de plus en plus de scientifiques à avertir que nous sommes entrés dans la "sixième grande extinction" des espèces, la dernière remontant à la fin du Crétacé et des dinosaures il y a 65 millions d'années. "Les
cinq précédentes grandes extinctions sont toutes dues à des phénomènes
sismiques ou cataclysmiques. Cette fois, il s'agit de l'action de
l'homme sur la Terre", note M. Kirchner. En cause, essentiellement : la surpêche, la déforestation, les pollutions ou le changement climatique.
Cinq grandes pressions sont pointées du doigt : la dégradation des
habitats et des milieux naturels (comme la déforestation, qui se
poursuit à un rythme de 13 millions d'hectares par an dans le monde),
la surexploitation des ressources naturelles (75 % des stocks de
poissons sont surexploités), l'introduction d'espèces invasives par le
commerce (qui concurrencent les espèces locales, essentiellement sur
les îles, où les grands prédateurs sont plus rares), les pollutions
(hydrocarbures, polluants organiques persistants ou métaux lourds) et
le changement climatique.
Les pays négociant dans le cadre de la Convention sur la diversité
biologique de l'ONU ont adopté, en 2010, à Nagoya, un plan stratégique
fixant vingt objectifs pour 2020, appelés les "cibles d'Aïchi". Il
s'agit notamment de supprimer
les subventions néfastes à l'environnement, de réduire le rythme actuel
d'appauvrissement de tous les habitats naturels, d'éviter la
surexploitation des stocks de poissons, d'étendre les aires protégées
terrestres et maritimes mais aussi d'augmenter les financements."Il est maintenant urgent de prendre des mesures concrètes pour appliquer ces engagements. Chaque pays doit mettre en place une stratégie nationale pour la biodiversité, ce qu'a fait la France l'an dernier, et surtout il faut trouver les ressources financières suffisantes, explique Sébastien Moncorps, directeur de l'UICN France. La France, qui possède le deuxième domaine maritime mondial, a notamment un grand rôle à jouer."
A Hyderabad, un groupe d'experts a calculé le montant à investir dans les pays en développement sur la période 2014-2018 pour atteindre les cibles d'Aïchi : entre 74 milliards et 191 milliards de dollars (57 milliards et 147 milliards d'euros). Soit, sur quatre ans, un budget trois à huit fois supérieur au financement que l'on estime aujourd'hui être consacré à la biodiversité par les bailleurs de fonds publics et le mécénat.
lundi 8 octobre 2012
Les objectifs fixés par la stratégie européenne sur la biodiversité risquent de ne pas être tenus
Selon l'ONG BirdLife International, le
maintien de subventions nuisibles, la faiblesse des moyens financiers
ainsi que les réticences des États rendront difficile l'arrêt de perte
de biodiversité dans l'UE pour 2020.
Ainsi, le rapport estime que si l'UE veut remplir ces objectifs, celle-ci doit supprimer les subventions nuisibles dans les secteurs de l'agriculture, de la pêche, des transports et de l'énergie et augmenter les financements pour la conservation de la nature, considérés comme dérisoires par rapport aux objectifs prévus. Le rapport souligne également le blocage de la mise en œuvre de la stratégie par certains États du fait des lobbyistes.
Les principales conclusions de cette évaluation, la première à être mise en œuvre au plan européen, sont les suivantes :
- objectif 1 " Conservation de la nature " : l'évaluation note une série de progrès importants (notamment l'établissement du réseau Natura 2000 sur presque 20 % de la surface terrestre de l'UE), minés toutefois par d'importants problèmes financiers et de mise en œuvre (gestion et suivi des sites Natura 2000 ; manque de volonté politique des États) ;
- objectif 2 " Sauver et restaurer les écosystèmes à travers les paysages" : le rapport note des initiatives prometteuses (objectif de la Commission pour atteindre une absence de perte nette et création d'infrastructures vertes), mais les ressources financières sont absentes et la planification des infrastructures environnementales est loin d'être une réalité ;
- objectif 3a : "Agriculture" : les propositions de réformes pourtant modestes de la PAC (verdissement) sont partiellement bloquées par les États membres, tandis que les subventions agricoles nuisibles (près de 50 milliards d'euros) persistent malgré des budgets publics en crise ;
- objectif 4 : "Pêcheries" : la Politique commune de la pêche (PCP) a largement contribué selon l'étude à l'effondrement des stocks de poissons européens (75 % des stocks surexploités) et plus largement à celui de la biodiversité marine. Les propositions de réforme progressistes rencontrent là encore des résistances et des blocages de la part des États membres ;
- Objectif 5 : "Espèces exotiques envahissantes" : les dommages causés par les espèces allogènes envahissantes sont estimés à 12 milliards d'euros par an au sein de l'UE. La Commission devrait présenter des propositions d'ici la fin 2012 pour réguler ces espèces ;
- Objectif 6 : "Biodiversité mondiale" : le rapport note que l'UE contribue à la perte de biodiversité mondiale par le biais de ses politiques communes, des subventions nuisibles et par ses modèles de production et de consommation non durables. Malgré quelques initiatives intéressantes (dont une Europe efficace dans l'utilisation de ses ressources), les progrès de l'UE dans la réduction de son empreinte écologique sont loin d'être suffisants. A l'inverse, sa politique sur les biocarburants met en danger les écosystèmes de la planète. L'évaluation estime que les États membres doivent réaffirmer leurs engagements et cofinancer des mesures pour la biodiversité dans les pays pauvres.
L'EFSA missionnée pour faire le point sur les perturbateurs endocriniens
A la demande de la Commission
européenne, l'Autorité européenne de sécurité des aliments doit rendre
un avis scientifique sur les risques associés à la présence de
perturbateurs endocriniens dans la chaîne alimentaire. Ce mandat n'est
toutefois pas du goût des associations.
Les
perturbateurs endocriniens, composés chimiques susceptibles
d'interférer avec le système hormonal inquiètent de plus en plus. Or, à
ce jour, alors que ces substances sont présentes dans l'alimentation et
dans de nombreux objets utilisés quotidiennement (cosmétiques, jouets,
etc.), aucune liste officielle ne les répertorie à l'échelle européenne.C'est dans ce contexte que la Commission européenne a demandé à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de rendre un avis scientifique sur les risques associés à la présence de perturbateurs endocriniens dans la chaîne alimentaire. Cet avis, attendu pour mars 2013, dressera un bilan des informations scientifiques disponibles et tentera de déterminer :
- les critères scientifiques utilisés pour identifier les perturbateurs endocriniens ;
- les critères pouvant être appliqués pour faire la distinction entre les effets indésirables potentiels d'un perturbateur endocrinien et la régulation normale de la fonction corporelle chez l'homme et de l'écosystème ;
- si les méthodes existantes de détection de la toxicité couvrent de façon appropriée les effets des substances actives sur le système endocrinien.
Cet avis sera fondé sur l'évaluation des connaissances actuelles, sur les travaux scientifiques menés sur les substances actives sur le système endocrinien et sur les comptes-rendus du colloque scientifique organisé par l'EFSA en juin 2012. Afin de garantir une cohérence des travaux, l'Agence européenne des médicaments, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), l'Agence européenne de l'environnement, les comités scientifiques non alimentaires de la Commission européenne et le Centre commun de recherche participeront à l'élaboration de cet avis.
Ce mandat accordé à l'EFSA est toutefois vivement critiqué par l'association Réseau Environnement Santé (RES) et par les ONG européennes qui craignent que l'instance ne vienne bouleverser le processus législatif en cours et manque d'objectivité, en raison de son déni de notoriété publique sur la perturbation endocrinienne.
Remarque : plusieurs lois et règlements doivent
être prochainement modifiés pour prendre en compte les risques liés à
ces substances. Les règlements communautaires régissant les pesticides
et les biocides doivent notamment être modifiés pour prévoir le retrait
du marché des perturbateurs endocriniens, le règlement Reach doit
également être modifié pour que ces substances soient reconnues comme
extrêmement préoccupantes.
RES appréhende notamment que l'EFSA se prononce en faveur des
industriels lesquels défendent une définition complexe des
perturbateurs endocriniens qui inclurait par exemple une description
des mécanismes d'action et une charge de la preuve très élevée sur la
nocivité des effets, alors qu'à l'inverse, les ONG souhaitent une
définition simple et tournée vers l'action de précaution et de
prévention.
130 ONG exigent la transparence et réclament la suspension provisoire des autorisations du maïs NK603 et du Roundup
Elles exigent notamment la
communication de données brutes sur un site public en ligne et sous une
forme exploitable statistiquement, pour permettre à l'ensemble de la
société civile de réaliser ou commanditer toute contre-expertise.
Suite à la publication de l'étude toxicologique à long terme par
l'équipe du professeur Séralini, 130 organisations de la société civile
(dont le WWF, Greenpeace, Générations futures, le Réseau Environnement
Santé, ATTAC, CAP21, le collectif Roosevelt 2012, la Confédération
paysanne,.) ont signé un appel commun.
Précision : cet appel a été remis le 3 octobre
dernier aux autorités publiques compétentes (Premier ministre,
ministres chargés de la recherche, de la santé, de l'agriculture et de
l'environnement...).
Ces organisations demandent la suspension provisoire des autorisations
du maïs NK603 et du Roundup et la transparence sur les études
d'évaluations des risques sur la santé et l'environnement ayant conduit
à l'autorisation (culture ou importation) dans l'Union européenne des
OGM et des pesticides. Elles exigent aussi la communication des données brutes de ces études sur un site public en ligne et sous une forme exploitable statistiquement.
Cette exigence de transparence concerne en priorité les données brutes des études ayant conduit à l'autorisation :
- du maïs OGM NK603, autorisé à l'importation et à la consommation en Europe, objet de l'étude citée ;
- des différentes formulations commerciales des Roundup autorisées en Europe, dont l'une fait l'objet de l'étude citée ;
- de deux maïs OGM Bt : le Bt 176, le premier à avoir été autorisé à la culture en France, et le maïs MON810, seul maïs OGM autorisé actuellement à la culture en Europe ;
- des sojas OGM tolérant le Roundup : le GTS 40-3-2, le plus ancien autorisé, et le soja qui entre actuellement le plus dans l'alimentation animale et humaine.
mercredi 3 octobre 2012
Grande barrière de corail : l'Australie admet sa "négligence"
L'Australie a admis, mercredi 3 octobre, sa "négligence" dans la préservation de la Grande Barrière de corail. Une étude publiée mardi a révélé que le plus vaste ensemble corallien du monde avait perdu plus de la moitié de ses prairies de coraux en moins de trois décennies sous l'effet combiné des cyclones, de la prédation d'étoiles de mer invasives attirées par les rejets de nitrates d'origine agricole et du changement climatique.
Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1981, la Grande Barrière s'étend sur environ 345 000 km2 le long de la côte est australienne, et constitue le plus vaste ensemble corallien du monde avec 3 000 "systèmes" récifaux et des centaines d'îles tropicales. Elle abrite 400 espèces de coraux, 1 500 espèces de poissons, 4 000 espèces de mollusques et de nombreuses espèces en danger comme le dugong et la grande tortue verte.Pour en savoir plus :
mardi 25 septembre 2012
En Europe, 95% des citadins respirent un air trop pollué
Particules fines, ozone, dioxyde d'azote... La quasi-totalité des citadins de l'Union européenne
(UE) restent exposés à des concentrations de polluants atmosphériques
nocives pour la santé, selon le rapport 2012 sur la qualité de l'air
publié par l'Agence européenne pour l'environnement (AEE), lundi 24
septembre.
Pour en savoir plus :
jeudi 20 septembre 2012
OGM : une étude révèle la toxicité d'un maïs transgénique sur les rats
Une étude préoccupante réalisée par l'Université de Caen révèle la
toxicité d'un maïs génétiquement modifié et du pesticide Roundup sur
les rats. De quoi s'interroger sur leurs effets sur la santé humaine.
L'équipe du Professeur Séralini de l'Université de Caen publie aujourd'hui dans la revue scientifique américaine Food and Chemical Toxicology une étude qui devrait faire grand bruit. Elle révèle la toxicité sur les rats du maïs transgénique NK 603 tolérant au Roundup, l'herbicide le plus vendu au monde, et le Roundup lui-même, tous deux produits par la société américaine Monsanto.
Résultats alarmants
"Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leurs impacts sur la santé plus longuement et complètement que les agences sanitaires, les gouvernements, les industriels et d'autres chercheurs ne l'ont jamais fait", indique le CRIIGEN, dont le Professeur Séralini préside le conseil scientifique.
Le comité considère que les résultats sont alarmants. Les tests, réalisés sur 200 rats pendant deux ans sur plus de cent paramètres, révèlent "des mortalités plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits". Les chercheurs précisent que "les femelles développent des tumeurs mammaires importantes et en grand nombre et des perturbations hypophysaires et rénales, et les mâles présentent des atteintes hépato-rénales chroniques sévères".
"Les implications sont gigantesques", s'alarme le CRIIGEN qui indique que l'étude permet "de comprendre le mode d'action toxique d'un OGM", dont le caractère est partagé par plus de 80% des OGM alimentaires, "mais aussi d'un pesticide à des doses extrêmement faibles équivalentes à celles trouvées dans les eaux de surface et les eaux de boisson". L'association d'experts voient aussi dans ces résultats une mise en lumière du "laxisme des agences sanitaires et des industriels dans l'évaluation de ces produits".
La révision des procédures d'évaluation réclamée
Réagissant immédiatement à la publication de l'étude, José Bové demande à la Commission européenne la suspension immédiate des autorisations de mise en culture et d'importation d'OGM. "Nous nous battons depuis 1996 pour la réalisation de véritables études toxicologiques sur la dangerosité des OGM pour l'alimentation humaine et animale, a déclaré le vice-président de la commission de l'agriculture et du développement rural au Parlement européen. Cette étude montre enfin que nous avons raison et qu'il est urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM".
De la même façon, Greenpeace demande à l'UE de "décréter un moratoire sur tous les OGM résistants aux herbicides en Europe" et au gouvernement Ayrault de concrétiser son opposition aux OGM en poussant la Commission à réviser les procédures d'évaluation des OGM "demandée à l'unanimité par les 27 Etats membres de l'UE en 2008 sous la présidence française" mais restée sans "suite sérieuse".
Générations Futures, via son porte-parole François Veillerette, demande aussi que de "telles études sur rats pendant deux ans soient immédiatement rendues obligatoire au niveau européen, afin d'évaluer le risque de la consommation d'OGM pour l'Homme sur la vie entière, et non pas seulement sur un durée de quelques mois, comme cela est pratiqué actuellement".
Autre son de cloche en revanche chez l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV) qui estime que "l'étude du CRIIGEN n'est pas la première à avoir évaluer les effets à long termes des OGM sur la santé". Pour cette ONG "dont le but est d'informer sur la réalité des biotechnologies végétales", de nombreuses études toxicologiques évaluant également les effets à long terme des organismes transgéniques sur la santé des animaux ont été menées et "n'ont jamais révélé d'effets toxiques des OGM".
Le Gouvernement saisit l'Anses
Quoi qu'il en soit, le Gouvernement a pris au sérieux les résultats de cette étude qui, selon le Nouvel Observateur, aurait été financée en grande partie par la grande distribution soucieuse de ne pas être tenue responsable d'un nouveau scandale sanitaire. Les trois ministres concernés par le dossier ont annoncé une saisine immédiate de l'Anses, une analyse des résultats de l'étude par le Haut Conseil des biotechnologies et leur transmission en urgence à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
En fonction de l'avis de l'Anses, le Gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre toutes les mesures nécessaires en matière de protection de la santé humaine et animale, qui pourront aller jusqu'à "suspendre en urgence l'autorisation d'importation dans l'Union européenne du mais NK 603, dans l'attente d'un réexamen de ce produit sur la base de méthodes d'évaluation renforcées". En tout état de cause, les ministres estiment que cette étude valide la position de précaution prise par le Gouvernement sur le moratoire des cultures OGM, position qu'a réaffirmée Jean-Marc Ayrault lors de la Conférence environnementale.
Selon Euractiv, la Commission européenne a également saisi l'Efsa. Pas sûr toutefois que cette saisine satisfasse toutes les parties, "cet organisme [s'étant] distingué depuis de nombreuses années par la proximité flagrante de ses membres avec les industriels vendant des OGM et son manque d'indépendance", estime Greenpeace.
L'équipe du Professeur Séralini de l'Université de Caen publie aujourd'hui dans la revue scientifique américaine Food and Chemical Toxicology une étude qui devrait faire grand bruit. Elle révèle la toxicité sur les rats du maïs transgénique NK 603 tolérant au Roundup, l'herbicide le plus vendu au monde, et le Roundup lui-même, tous deux produits par la société américaine Monsanto.
Résultats alarmants
"Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leurs impacts sur la santé plus longuement et complètement que les agences sanitaires, les gouvernements, les industriels et d'autres chercheurs ne l'ont jamais fait", indique le CRIIGEN, dont le Professeur Séralini préside le conseil scientifique.
Le comité considère que les résultats sont alarmants. Les tests, réalisés sur 200 rats pendant deux ans sur plus de cent paramètres, révèlent "des mortalités plus rapides et plus fortes au cours de la consommation de chacun des deux produits". Les chercheurs précisent que "les femelles développent des tumeurs mammaires importantes et en grand nombre et des perturbations hypophysaires et rénales, et les mâles présentent des atteintes hépato-rénales chroniques sévères".
"Les implications sont gigantesques", s'alarme le CRIIGEN qui indique que l'étude permet "de comprendre le mode d'action toxique d'un OGM", dont le caractère est partagé par plus de 80% des OGM alimentaires, "mais aussi d'un pesticide à des doses extrêmement faibles équivalentes à celles trouvées dans les eaux de surface et les eaux de boisson". L'association d'experts voient aussi dans ces résultats une mise en lumière du "laxisme des agences sanitaires et des industriels dans l'évaluation de ces produits".
La révision des procédures d'évaluation réclamée
Réagissant immédiatement à la publication de l'étude, José Bové demande à la Commission européenne la suspension immédiate des autorisations de mise en culture et d'importation d'OGM. "Nous nous battons depuis 1996 pour la réalisation de véritables études toxicologiques sur la dangerosité des OGM pour l'alimentation humaine et animale, a déclaré le vice-président de la commission de l'agriculture et du développement rural au Parlement européen. Cette étude montre enfin que nous avons raison et qu'il est urgent de revoir rapidement tous les processus d'évaluation des OGM".
De la même façon, Greenpeace demande à l'UE de "décréter un moratoire sur tous les OGM résistants aux herbicides en Europe" et au gouvernement Ayrault de concrétiser son opposition aux OGM en poussant la Commission à réviser les procédures d'évaluation des OGM "demandée à l'unanimité par les 27 Etats membres de l'UE en 2008 sous la présidence française" mais restée sans "suite sérieuse".
Générations Futures, via son porte-parole François Veillerette, demande aussi que de "telles études sur rats pendant deux ans soient immédiatement rendues obligatoire au niveau européen, afin d'évaluer le risque de la consommation d'OGM pour l'Homme sur la vie entière, et non pas seulement sur un durée de quelques mois, comme cela est pratiqué actuellement".
Autre son de cloche en revanche chez l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV) qui estime que "l'étude du CRIIGEN n'est pas la première à avoir évaluer les effets à long termes des OGM sur la santé". Pour cette ONG "dont le but est d'informer sur la réalité des biotechnologies végétales", de nombreuses études toxicologiques évaluant également les effets à long terme des organismes transgéniques sur la santé des animaux ont été menées et "n'ont jamais révélé d'effets toxiques des OGM".
Le Gouvernement saisit l'Anses
Quoi qu'il en soit, le Gouvernement a pris au sérieux les résultats de cette étude qui, selon le Nouvel Observateur, aurait été financée en grande partie par la grande distribution soucieuse de ne pas être tenue responsable d'un nouveau scandale sanitaire. Les trois ministres concernés par le dossier ont annoncé une saisine immédiate de l'Anses, une analyse des résultats de l'étude par le Haut Conseil des biotechnologies et leur transmission en urgence à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa).
En fonction de l'avis de l'Anses, le Gouvernement demandera aux autorités européennes de prendre toutes les mesures nécessaires en matière de protection de la santé humaine et animale, qui pourront aller jusqu'à "suspendre en urgence l'autorisation d'importation dans l'Union européenne du mais NK 603, dans l'attente d'un réexamen de ce produit sur la base de méthodes d'évaluation renforcées". En tout état de cause, les ministres estiment que cette étude valide la position de précaution prise par le Gouvernement sur le moratoire des cultures OGM, position qu'a réaffirmée Jean-Marc Ayrault lors de la Conférence environnementale.
Selon Euractiv, la Commission européenne a également saisi l'Efsa. Pas sûr toutefois que cette saisine satisfasse toutes les parties, "cet organisme [s'étant] distingué depuis de nombreuses années par la proximité flagrante de ses membres avec les industriels vendant des OGM et son manque d'indépendance", estime Greenpeace.
jeudi 13 septembre 2012
La première moitié de l'année 2012 est la plus chaude de l'histoire des Etats-Unis
Les Etats-Unis (hors Alaska et Hawaï) ont vécu de janvier à août 2012 l'année la plus chaude de leur histoire, avec 47 Etats sur 48 enregistrant des températures au-dessus de la moyenne, a annoncé lundi 10 septembre l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA).
Pour en savoir plusvendredi 7 septembre 2012
La déforestation entraîne une réduction des pluies, menaçant l'Amazonie de sécheresses répétées
Les forêts humides ne sont pas seulement des réservoirs de biodiversité et de carbone : elles contribuent aussi largement à alimenter
en pluie les régions tropicales. En mêlant des observations satellite à
des simulations numériques, des chercheurs britanniques sont parvenus à
évaluer cette contribution. Leurs résultats, publiés jeudi 6 septembre
dans la revue Nature, prévoient une forte chute des précipitations dans le bassin amazonien si la déforestation s'y poursuit au rythme actuel.
"Pour plus de 60 % des terres tropicales, l'air qui a circulé au-dessus des zones de dense végétation produit au moins deux fois plus de pluies que celui qui a circulé au-dessus de zones clairsemées", écrivent, en conclusion de leurs travaux, Dominick Spracklen (université de Leeds, Royaume-Uni) et ses coauteurs.
"Ces résultats sont importants, même s'ils ne sont pas inattendus, commente Simon Lewis, chercheur au département de géographie de l'université de Leeds, qui n'a pas participé à l'étude. Les forêts tropicales recyclent l'eau de pluie en la remettant dans l'atmosphère : elles participent au transport de l'humidité sur des centaines de kilomètres. Ces travaux montrent, avec soin, que la déforestation à grande échelle à un endroit peut affecter la végétation très loin de là, en réduisant les précipitations."
Pour en savoir plus :
"Pour plus de 60 % des terres tropicales, l'air qui a circulé au-dessus des zones de dense végétation produit au moins deux fois plus de pluies que celui qui a circulé au-dessus de zones clairsemées", écrivent, en conclusion de leurs travaux, Dominick Spracklen (université de Leeds, Royaume-Uni) et ses coauteurs.
"Ces résultats sont importants, même s'ils ne sont pas inattendus, commente Simon Lewis, chercheur au département de géographie de l'université de Leeds, qui n'a pas participé à l'étude. Les forêts tropicales recyclent l'eau de pluie en la remettant dans l'atmosphère : elles participent au transport de l'humidité sur des centaines de kilomètres. Ces travaux montrent, avec soin, que la déforestation à grande échelle à un endroit peut affecter la végétation très loin de là, en réduisant les précipitations."
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Changement climatique : le prix des aliments de base pourrait doubler d'ici vingt ans
Avec le changement climatique et la multiplication des événements extrêmes qui l'accompagnent (sécheresses, inondations et ouragans), les prix des aliments de base pourraient doubler dans les vingt prochaines années (par rapport à 2010), prévient l'organisation Oxfam dans un rapport publié mercredi 5 septembre 2012.
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jeudi 26 juillet 2012
Le Groenland fond à une vitesse record
Elle fond comme calotte glaciaire au soleil... La surface gelée du Groenland s'est réduite en juillet sur une étendue jamais atteinte en plus de trente ans d'observation satellitaire, a annoncé mardi l'Agence spatiale américaine (Nasa). Selon les données de trois satellites analysées par la Nasa et des scientifiques universitaires, environ 97% de la calotte glacière avait dégelé à la mi-juillet, a indiqué l'Agence dans un communiqué.
"C'est tellement sans précédent que je me suis d'abord interrogé sur le résultat: était-ce bien réel ou était-ce dû à une erreur de données?", a commenté Son Nghiem, de la Nasa. L'expert précise avoir remarqué la disparition de la majorité de la glace du Groenland au 12 juillet en analysant les données d'un premier satellite. Les résultats des deux autres satellites ont confirmé cette découverte. Les cartes satellitaires de la fonte montrent que la calotte glaciaire avait fondu à 40% au 8 juillet et à 97% quatre jours plus tard.
Ces résultats ont été connus quelques jours après qu'un immense bloc de glace de deux fois la superficie de Paris ou Manhattan s'est détaché d'un glacier du Groenland. "Cet événement, combiné à d'autres phénomènes naturels mais rares, comme le monumental décrochage la semaine dernière sur le Glacier Petermann, font partie d'un ensemble complexe", a ajouté Tom Wagner, responsable de la Nasa.
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Plan Ecophyto 2018 : le ministre de l'Agriculture estime que les objectifs ne seront pas atteints
Devant les sénateurs de la mission commune d'information sur les pesticides, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll est revenu mardi 24 juillet sur les avancées du plan Ecophyto visant à réduire "si possible'' de 50% les pesticides d'ici 2018. M. Le Foll a souligné "des progrès" dans le cadre du plan "avec la diminution de près de 87% des quantités vendues de molécules actives dangereuses", des "résultats" concernant les fermes ''Dephy" et une ''formation" des agriculteurs "qui avance". Il a toutefois déploré "un recours aux phytosanitaires qui stagne".
Si des progrès ont été faits, "la France n'atteindra pas l'objectif ambitieux de baisser de 50% la consommation de pesticides à 2018", a déclaré le ministre. M. Le Foll a dénoncé ''un blocage du plan dans la diffusion'' des pratiques. "Une dynamique globale est nécessaire (…) pour réduire le recours à ces substances et l'impact sur la santé humaine".
Si des progrès ont été faits, "la France n'atteindra pas l'objectif ambitieux de baisser de 50% la consommation de pesticides à 2018", a déclaré le ministre. M. Le Foll a dénoncé ''un blocage du plan dans la diffusion'' des pratiques. "Une dynamique globale est nécessaire (…) pour réduire le recours à ces substances et l'impact sur la santé humaine".
lundi 25 juin 2012
La nouvelle liste rouge publiée par l'UICN montre que près d'un tiers de la faune et de la flore risque de disparaître au plan mondial.
Selon la dernière mise à jour de la liste rouge des espèces menacées de
l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), la
France se situe au 5ème rang des pays hébergeant le plus
grand nombre d'espèces animales et végétales menacées au niveau mondial
(983 espèces), après l'Équateur, la Malaisie, les USA et l'Indonésie et
devant le Mexique, l'Inde, la Chine, l'Australie et le Brésil.
Cette situation est principalement due à la très forte biodiversité abritée par les collectivités françaises d'outre-mer (768 espèces menacées), même si, sur le territoire métropolitain, 215 espèces menacées y sont tout de même recensées. La France porte ainsi une responsabilité de premier plan au niveau mondial et européen pour enrayer l'extinction de la biodiversité.
La dernière mise à jour de la liste rouge des espèces menacées pour 2012 montre que sur les 63 837 espèces animales et végétales analysées, 19 817 sont classées dans cette catégorie, soit près d'un tiers (31 %). Le nombre d'espèces menacées en 2012 s'est ainsi accru d'environ 1,24 % par rapport à 2011 (19 570 espèces) et a presque doublé depuis 1998 (10 533 espèces).
Parmi les 19 817 espèces menacées, on en dénombre 3 947 en danger critique d'extinction, 5 766 en danger et 10 104 vulnérables, à quoi s'ajoutent, 4 467 quasi menacés. On dénombre également 801 espèces définitivement éteintes et 63 autres éteintes à l'état sauvage.
Les taux d'espèces menacées (c'est-à-dire classées en danger critique d'extinction, en danger et en vulnérable) atteignent par exemple 41 % pour les amphibiens, 33 % pour les coraux formant des récifs, 30 % des conifères, 25 % des mammifères ou encore 13 % des oiseaux.
Cette situation est principalement due à la très forte biodiversité abritée par les collectivités françaises d'outre-mer (768 espèces menacées), même si, sur le territoire métropolitain, 215 espèces menacées y sont tout de même recensées. La France porte ainsi une responsabilité de premier plan au niveau mondial et européen pour enrayer l'extinction de la biodiversité.
La dernière mise à jour de la liste rouge des espèces menacées pour 2012 montre que sur les 63 837 espèces animales et végétales analysées, 19 817 sont classées dans cette catégorie, soit près d'un tiers (31 %). Le nombre d'espèces menacées en 2012 s'est ainsi accru d'environ 1,24 % par rapport à 2011 (19 570 espèces) et a presque doublé depuis 1998 (10 533 espèces).
Parmi les 19 817 espèces menacées, on en dénombre 3 947 en danger critique d'extinction, 5 766 en danger et 10 104 vulnérables, à quoi s'ajoutent, 4 467 quasi menacés. On dénombre également 801 espèces définitivement éteintes et 63 autres éteintes à l'état sauvage.
Les taux d'espèces menacées (c'est-à-dire classées en danger critique d'extinction, en danger et en vulnérable) atteignent par exemple 41 % pour les amphibiens, 33 % pour les coraux formant des récifs, 30 % des conifères, 25 % des mammifères ou encore 13 % des oiseaux.
mardi 19 juin 2012
L'AIEA ouvre un centre pour lutter contre l'acidification des océans
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a annoncé, lundi 18 juin, l'ouverture cet été dans la principauté de Monaco d'un nouveau centre pour répondre aux problèmes engendrés par l'acidification des océans. Le centre aura pour but d'aider et de promouvoir les recherches de scientifiques.
Pour en savoir plus :
jeudi 14 juin 2012
Atténuer le choc du pic pétrolier dans le secteur des transports
La décrue du pétrole conventionnel aura des effets sensibles dans le
secteur des transports, dépendants à 95% de cette énergie fossile. Lors
de la dixième conférence de l'ASPO, plusieurs communications ont été
consacrées au sujet.
Rationner pour maintenir la paix sociale
Plusieurs voies sont envisageables pour atténuer ce choc. Dans le secteur des transports, l'éco- conduite, la réduction des vitesses maximales, le co-voiturage, le télétravail et la flexibilité des horaires de bureau, les péages urbains et les taxes sur les véhicules, les interdictions de circuler à certaines heures dans certaines zones, sont préconisés par le président de l'ASPO sud-africaine, en vue d'agir sur la demande. Le rationnement des carburants pourrait éviter à terme de fortes tensions sociales en garantissant une équité d'accès et en permettant aux autorités de réguler les stocks de carburants. Combinées entre elles et assorties de campagnes de sensibilisation, toutes ces mesures permettent de réduire de 42% la demande de mobilité individuelle tout en préservant la paix sociale.
Les avantages comparatifs d'un mode de transport par rapport à un autre seront d'autant plus nets que le prix du baril poursuivra sa hausse. D'ores et déjà, les modes de transports les moins coûteux par passager par kilomètre sont le tramway, le bus et le vélo électriques. Le potentiel d'amélioration de l'efficacité énergétique des transports routiers est de 15% par passager d'ici à 2030, estime Jeremy Wakeford. Les gouvernements sont invités à investir dans l'entretien des infrastructures ferroviaires et les dessertes locales plutôt que dans les trains à grande vitesse, dont l'usage n'est possible que pour les classes aisées. Quant aux transports de marchandises, ils devraient être eux aussi assurés par rail plutôt que par route, et le fret ferroviaire devrait faire l'objet d'investissements prioritaires.
Repenser les structures
Pour Harald Frey, au-delà de l'amélioration de l'efficacité énergétique des modes de transports, il s'agit de revisiter les structures urbaines en fonction de leur résilience à long terme. Car qui dit efficacité énergétique dit effet rebond : la modération de la consommation de carburant par des véhicules plus efficients aura tendance à donner l'illusion de pouvoir aller toujours plus loin pour le même coût. Elle ne changera pas la donne, mais ne fera que reporter le problème de la dépendance au pétrole et la congestion urbaine.
D'où la nécessité de redessiner l'espace urbain. La capitale autrichienne en est un exemple, qui a su chasser les voitures en réhabilitant l'espace public au profit du tramway, du vélo et de vastes zones piétonnes. En raison d'une offre de qualité de transports en commun, de plus en plus de Viennois renoncent à passer leur permis de conduire. Redessiner l'urbanisme, lutter contre l'étalement des zones pavillonnaires totalement dépendantes de l'automobile, valoriser le commerce de proximité plutôt que les grandes surfaces sont autant de mesures susceptibles d'atténuer les effets du pic pétrolier. En fin de compte, ce sont les piétons qui seront gagnants, car ils bénéficieront d'une qualité de vie élevée dès lors que les villes se décongestionneront. La marche pourrait être le transport de l'avenir.
Rationner pour maintenir la paix sociale
Plusieurs voies sont envisageables pour atténuer ce choc. Dans le secteur des transports, l'éco- conduite, la réduction des vitesses maximales, le co-voiturage, le télétravail et la flexibilité des horaires de bureau, les péages urbains et les taxes sur les véhicules, les interdictions de circuler à certaines heures dans certaines zones, sont préconisés par le président de l'ASPO sud-africaine, en vue d'agir sur la demande. Le rationnement des carburants pourrait éviter à terme de fortes tensions sociales en garantissant une équité d'accès et en permettant aux autorités de réguler les stocks de carburants. Combinées entre elles et assorties de campagnes de sensibilisation, toutes ces mesures permettent de réduire de 42% la demande de mobilité individuelle tout en préservant la paix sociale.
Les avantages comparatifs d'un mode de transport par rapport à un autre seront d'autant plus nets que le prix du baril poursuivra sa hausse. D'ores et déjà, les modes de transports les moins coûteux par passager par kilomètre sont le tramway, le bus et le vélo électriques. Le potentiel d'amélioration de l'efficacité énergétique des transports routiers est de 15% par passager d'ici à 2030, estime Jeremy Wakeford. Les gouvernements sont invités à investir dans l'entretien des infrastructures ferroviaires et les dessertes locales plutôt que dans les trains à grande vitesse, dont l'usage n'est possible que pour les classes aisées. Quant aux transports de marchandises, ils devraient être eux aussi assurés par rail plutôt que par route, et le fret ferroviaire devrait faire l'objet d'investissements prioritaires.
Repenser les structures
Pour Harald Frey, au-delà de l'amélioration de l'efficacité énergétique des modes de transports, il s'agit de revisiter les structures urbaines en fonction de leur résilience à long terme. Car qui dit efficacité énergétique dit effet rebond : la modération de la consommation de carburant par des véhicules plus efficients aura tendance à donner l'illusion de pouvoir aller toujours plus loin pour le même coût. Elle ne changera pas la donne, mais ne fera que reporter le problème de la dépendance au pétrole et la congestion urbaine.
D'où la nécessité de redessiner l'espace urbain. La capitale autrichienne en est un exemple, qui a su chasser les voitures en réhabilitant l'espace public au profit du tramway, du vélo et de vastes zones piétonnes. En raison d'une offre de qualité de transports en commun, de plus en plus de Viennois renoncent à passer leur permis de conduire. Redessiner l'urbanisme, lutter contre l'étalement des zones pavillonnaires totalement dépendantes de l'automobile, valoriser le commerce de proximité plutôt que les grandes surfaces sont autant de mesures susceptibles d'atténuer les effets du pic pétrolier. En fin de compte, ce sont les piétons qui seront gagnants, car ils bénéficieront d'une qualité de vie élevée dès lors que les villes se décongestionneront. La marche pourrait être le transport de l'avenir.
lundi 11 juin 2012
Dix ans après sa création, l'ASPO confirme le pic pétrolier
Les faits semblent donner raison à l'Association d'étude du pic
pétrolier. La production annuelle de pétrole conventionnel a amorcé une
décrue depuis 2006, tandis que le baril est à plus de 100 $ en continu
depuis un an, situation sans précédent.
En ouverture de la conférence de l'ASPO à Vienne (Autriche), le 30 mai, son président, Kjell Aleklett, professeur de physique à l'université d'Uppsala en Suède, en appelle à "déployer un matelas d'amortissage", car l'atterrissage risque d'être plus brutal que ce qu'annoncent les économistes : "Les lois de la physique sont plus fortes que les lois de l'économie". La production de pétrole - non conventionnel inclus - est entrée depuis 2005-2006 dans une phase de plateau instable. Les cent plus grands champs pétroliers, qui fournissent 45% du brut de la planète, donnent des signes de faiblesse, la taille moyenne des puits est en diminution. Sur le front offshore, les compagnies pétrolières développent des forages de plus en plus profonds, dont l'emblème est la plate-forme de Deep Water Horizon associée à la tragique marée noire de 2010. Certains forages, comme Jack-2 dans le Golfe du Mexique, atteignent une profondeur équivalente à la hauteur du Mont Everest. Des cimes technologiques sont désormais nécessaires pour aller chercher le précieux liquide.
La plupart des économistes semblent ne pas prendre en compte cette part physique du système ni anticiper son inéluctable contraction. L'univers de la "Big Energy" est verrouillé et influent. Aux Etats-Unis, selon le professeur de géostratégie Michael Klare, c'est l'industrie pétrolière qui domine traditionnellement la politique et empêche la transition énergétique. Elle sait aussi déployer ce que Jeremy Leggett, spécialiste britannique des énergies renouvelables, estime être une propagande anti pic pétrolier, "faisant passer chaque découverte de champ de gaz de schiste pour un nouveau Qatar".
Pour en savoir plus :
En ouverture de la conférence de l'ASPO à Vienne (Autriche), le 30 mai, son président, Kjell Aleklett, professeur de physique à l'université d'Uppsala en Suède, en appelle à "déployer un matelas d'amortissage", car l'atterrissage risque d'être plus brutal que ce qu'annoncent les économistes : "Les lois de la physique sont plus fortes que les lois de l'économie". La production de pétrole - non conventionnel inclus - est entrée depuis 2005-2006 dans une phase de plateau instable. Les cent plus grands champs pétroliers, qui fournissent 45% du brut de la planète, donnent des signes de faiblesse, la taille moyenne des puits est en diminution. Sur le front offshore, les compagnies pétrolières développent des forages de plus en plus profonds, dont l'emblème est la plate-forme de Deep Water Horizon associée à la tragique marée noire de 2010. Certains forages, comme Jack-2 dans le Golfe du Mexique, atteignent une profondeur équivalente à la hauteur du Mont Everest. Des cimes technologiques sont désormais nécessaires pour aller chercher le précieux liquide.
La plupart des économistes semblent ne pas prendre en compte cette part physique du système ni anticiper son inéluctable contraction. L'univers de la "Big Energy" est verrouillé et influent. Aux Etats-Unis, selon le professeur de géostratégie Michael Klare, c'est l'industrie pétrolière qui domine traditionnellement la politique et empêche la transition énergétique. Elle sait aussi déployer ce que Jeremy Leggett, spécialiste britannique des énergies renouvelables, estime être une propagande anti pic pétrolier, "faisant passer chaque découverte de champ de gaz de schiste pour un nouveau Qatar".
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lundi 4 juin 2012
Effet cocktail des substances chimiques : un défi à relever
Les substances chimiques peuvent avoir des effets potentiellement
néfastes sur la santé dès lors qu'elles sont associées entre elles. Or,
ces effets toxiques sont rarement étudiés. La Commission européenne
propose d'y remédier.
L'exposition à des mélanges de substances chimiques, que ce soit par le
biais des aliments et boissons consommés, des produits manufacturés
utilisés ou encore de l'air respiré est quotidienne. Or, les
associations de substances peuvent avoir des effets que n'ont pas les
substances prises séparément. La législation de l'Union européenne encadre strictement la quantité de certaines substances chimiques autorisée dans les aliments, l'eau, l'air et dans les produits manufacturés, mais le fameux « effet cocktail » de ces substances est rarement étudié.
Dans ce contexte, la Commission européenne s'engage à faire en sorte que les risques associés aux mélanges chimiques soient dûment pris en compte et évalués. A cette fin, elle recensera les mélanges chimiques à évaluer en priorité, s'assurera que les différents volets de la législation de l'UE prévoient des évaluations des risques cohérentes pour ce type de mélanges prioritaires et comblera les lacunes dans les connaissances scientifiques requises pour l'évaluation des mélanges. Une plateforme de surveillance des données chimiques sera notamment créée et en 2015, la Commission établira un rapport pour rendre compte des progrès accomplis.
Remarque : cette nouvelle approche de la Commission
est largement inspirée du récent avis formulé par les trois comités
scientifiques non alimentaires: «Toxicity and Assessment of Chemical Mixtures » (Toxicité et évaluation des mélanges chimiques) et du rapport « State of the Art Report on Mixture Toxicity » (Rapport de synthèse sur la toxicité des mélanges).
Suite à cette communication, les associations de défense de
l'environnement et de la santé ont toutefois exprimé leur déception. En
effet, les propositions de la Commission sont insuffisantes face à
l'urgence de la situation. Les associations regrettent notamment que la
Commission n'ait pas proposé de changements dans les procédures
d'évaluation des risques pour prendre en compte les mélanges, ni de
mises à jour ou d'ajustements de la législation européenne.
samedi 28 avril 2012
Pour des états généraux de l'agriculture
Si les français aiment l'agriculture et en ont une bonne image ils sont en revanche 93 % à souhaiter une évolution du système actuel au profit de pratiques qui réduiraient l'utilisation des engrais et des pesticides dans un souci de limiter la pollution de l'eau, de l'air des sols et les risques pour la santé ou même à souhaiter un modèle basé sur l'agriculture biologique, majoritairement à base de produits locaux.
Face à cette demande massive de changement du modèle agricole, force est de constater que peu de progrès ont été accomplis ces dernières années. Les déclarations intempestives opposant environnement et agriculture ont enterré les derniers espoirs suscités par le Grenelle, dont les premiers résultats en matière d'agriculture sont d'ailleurs très décevants : + 2,6 % d'utilisation de pesticides sur la période 2008-2010 alors que le plan Ecophyto en prévoit... la diminution de 50 % d'ici 2018 ! De même, la part de la surface agricole en mode de production biologique est passée de 2 % à 3 % de 2007 à 2010... Un progrès, certes, mais on est loin des 6 % en 2012 prévus par le Grenelle de l'environnement ! Dans ce contexte, les 20 % d'agriculture bio prévus pour 2020 apparaissent comme totalement hors de portée ! Pourtant, on peut noter que la Surface agricole utile en agrocarburants est passée en 5 ans à 6 % avec les moyens financiers adéquats.
Pour en savoir plus :
Face à cette demande massive de changement du modèle agricole, force est de constater que peu de progrès ont été accomplis ces dernières années. Les déclarations intempestives opposant environnement et agriculture ont enterré les derniers espoirs suscités par le Grenelle, dont les premiers résultats en matière d'agriculture sont d'ailleurs très décevants : + 2,6 % d'utilisation de pesticides sur la période 2008-2010 alors que le plan Ecophyto en prévoit... la diminution de 50 % d'ici 2018 ! De même, la part de la surface agricole en mode de production biologique est passée de 2 % à 3 % de 2007 à 2010... Un progrès, certes, mais on est loin des 6 % en 2012 prévus par le Grenelle de l'environnement ! Dans ce contexte, les 20 % d'agriculture bio prévus pour 2020 apparaissent comme totalement hors de portée ! Pourtant, on peut noter que la Surface agricole utile en agrocarburants est passée en 5 ans à 6 % avec les moyens financiers adéquats.
Pour en savoir plus :
Limiter l'accaparement des terres agricoles
Evolution récente : un accaparement, à l'échelle mondiale, des terres arables au profit des pays les plus riches.
Pour en savoir plus :
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Les promesses non tenues du coton OGM en Inde
Dix ans après son introduction en Inde,
le coton transgénique n'a pas rempli toutes ses promesses. La plante
est vulnérable à de nouvelles maladies et la hausse des rendements est
moins élevée que prévue.
Pour en savoir plus :
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dimanche 15 avril 2012
Nous avons à nouveau un futur
La seconde révolution industrielle (1880-2006) n'est plus notre futur
Rifkin dresse un double constat. D'une part, celui de la fin de la seconde révolution industrielle, fondée sur le pétrole et les énergies fossiles. Plus que le pic pétrolier, nous avons atteint "le pic de la mondialisation", estime-t-il. Nous ne pouvons plus fonder notre croissance sur un système qui va générer par définition des crises à mesure que les énergies fossiles vont se raréfier. Même la perspective de trouver de nouveaux secteurs d'extractions ne suffira pas à combler notre appétit insatiable d'énergie. Pour lui, "la crise c'est le pétrole !" et les conséquences organisationnelles que notre pétrodépendance a eues sur la société tout entière. "Les régimes énergétiques déterminent la nature des civilisations - leur façon de s'organiser, de répartir les fruits de l'activité économique et des échanges, d'exercer le pouvoir politique et de structurer les relations sociales."L'autre constat repose bien sûr sur les conséquences dramatiques qu'a engendrées cette seconde révolution industrielle sur la santé de notre biosphère. Les pages qu'égraine Rifkin sur le sujet ressemblent aux constats alarmants et déprimants qu'on retrouve dans tous les livres d'écologistes atterrés. "Depuis 450 millions d'années, la Terre a connu cinq vagues d'extinction biologique. Après chacun de ces coups d'éponge, il a fallu environ dix millions d'années pour retrouver la biodiversité perdue."
Rifkin tient un propos véhément. Il faut arrêter de tergiverser et prendre acte que nous ne pouvons plus faire reposer la croissance, le progrès, notre avenir sur les énergies fossiles. Il faut clore la parenthèse prédatrice de la seconde révolution industrielle et nous engager dans une autre voie, celle de la "Troisième révolution industrielle" comme il l'a baptisé. Notre avenir doit changer de perspective et pour l'idéaliste constructif américain, cette nouvelle perspective doit nous montrer un futur accessible à tous. "Il devient de plus en plus clair qu'il nous faut une nouvelle logique économique capable de nous faire entrer dans un futur plus équitable et plus durable."
Notre futur, c'est d'appliquer le modèle distribué de l'internet à l'énergie - et à la société tout entière
"Nous sommes aujourd'hui à la veille d'une nouvelle convergence entre technologie des communications et régime énergétique. La jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une troisième révolution industrielle. Au XXIe siècle, des centaines de millions d'êtres humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux et leurs usines et la partager entre eux sur des réseaux intelligents d'électricité distribuée, exactement comme ils créent aujourd'hui leur propre information et la partagent sur Internet."Rifkin s'appuie sur sa connaissance des caractéristiques de la révolution des nouvelles technos et sur celle des énergies renouvelables pour nous proposer un nouveau défi : celui de l'énergie distribuée. "Le partage entre les gens d'une énergie distribuée dans un espace commun ouvert aura des conséquences encore plus vastes [que celles du partage de l'information]."
Pour Rifkin, la stratégie pour y parvenir est assez simple. Le plan de bataille repose sur 5 grands principes :
- 1. Le passage aux énergies renouvelables : nous n'avons pas le choix, l'épuisement des énergies fossiles nous conduit à terme à devoir faire entièrement reposer notre économie sur les énergies renouvelables (dont il exclut le nucléaire, qu'il considère comme trop dangereux et trop centralisé et qui, rappelons-le, pour l'instant ne produit que 6 % de l'énergie mondiale avec 440 centrales de par le monde).
- 2. La transformation du parc immobilier de tous les continents en ensemble de microcentrales énergétiques qui collectent sur site des énergies renouvelables ; c'est-à-dire passer d'une production d'énergie centralisée à une production totalement distribuée, que se soit en utilisant des éoliennes personnelles, le biogaz, le solaire voir même l'action de la force humaine, comme le montre notamment les plans stratégiques établis par ses équipes pour quatre villes européennes afin de les accompagner dans cette évolution. Le modèle énergétique que combat Rifkin n'est pas tant celui des énergies fossiles, que le modèle centralisé qui en découle. En insistant sur une stratégie de production d'électricité distribuée et diversifiée, Rifkin prône un autre modèle d'organisation économique qui fonde la nature même de sa stratégie.
- 3. Le déploiement de la technologie de l'hydrogène et d'autres techniques de stockage dans chaque immeuble et dans l'ensemble de l'infrastructure, pour stocker les énergies intermittentes. C'est certainement à ce jour l'un des points faibles du modèle proposé par Rifkin : notre incapacité à stocker l'électricité doit devenir un enjeu de recherche majeur, explique l'économiste, qui avait déjà consacré un livre en 2002 à ce sujet L'économie hydrogène.
- 4. L'utilisation de la technologie d'internet pour transformer le réseau électrique de tous les continents en inter-réseau de partage de l'énergie fonctionnant exactement comme internet (quand des millions d'immeubles produisent localement, sur site, une petite quantité d'énergie, ils peuvent vendre leurs excédents au réseau et partager de l'électricité avec leurs voisins continentaux). Rifkin critique ici vivement la stratégie des acteurs de l'électricité, qui imaginent trop souvent un réseau intelligent du futur centralisé, plutôt que distribué. C'est l'inverse que nous devons faire, explique le prospectiviste. L'énergie distribuée permettrait notamment de nous faire faire un bond en avant dans le taux d'efficacité de production et de transmission électrique, qui demeure très bas depuis les années 60. Une grande part de l'énergie que nous produisons étant dépensée durant son acheminement même.
- 5. Le changement de moyens de transport par le passage aux véhicules électriques branchables ou à pile à combustible, capables d'acheter et de vendre de l'électricité sur un réseau électrique interactif continental intelligent.
Limites et critiques
Bien sûr, les critiques ne manqueront pas de se déchaîner contre cette vision parfois un peu rapide, pas si simple à organiser ou qui paraîtront à beaucoup irréaliste. On connaît les débats, dont il est difficile de démêler les arguments, sur la possibilité ou l'impossibilité de remplacer notre production électrique actuelle par des alternatives renouvelables, sur nos difficultés à stocker de l'énergie, sur les limites d'un futur des transports tout électrique... Aux chiffres avancés par Rifkin, d'autres avanceront d'autres chiffres. Bien sûr. Les décroissants le taxeront de croissantiste (ce qu'il reconnaît être). Les tenants du nucléaire et du pétrole, d'affabulateur ("Ces dernières années, les grands groupes pétroliers ont largement consacré leurs efforts à un seul objectif : semer le doute et le scepticisme dans l'opinion publique sur le changement climatique. Dans la brève période 2009-2010, les secteurs du pétrole, du charbon et de la distribution d'électricité ont dépensé 500 millions de dollars en lobbyisme pour empêcher le vote d'une législation sur le réchauffement de la planète.").Le modèle de l'internet distribué et coopératif qu'il tente d'appliquer à l'énergie et au fonctionnement économique tout entier n'est pas lui-même aussi distribué et coopératif qu'il le dessine. A ce jour, l'internet demeure une innovation largement récupérée par la centralisation et la compétition, qui porte, dans son infrastructure même, un modèle bien peu efficace énergétiquement.
Mais l'essentiel n'est certainement pas là en fait.
Malgré toutes les critiques qu'on peut faire à ce plan, Rifkin propose un récit puissant, capable de raconter l'histoire d'une nouvelle révolution économique et d'expliquer comment toutes ces initiatives technologiques et commerciales apparemment aléatoires pourraient s'inscrire dans un vaste plan stratégique. Rifkin propose bien un plan de développement économique qui fera naître des milliers d'entreprises distribuées et pas seulement un plan de dépenses publiques. Il propose un avenir, quand les crises actuelles (économiques, écologiques, sociales...) et les perspectives d'avenir de notre économie fossile n'en proposent plus aucun, autre qu'une crise qui s'annonce plus grave encore que celle que l'on connaît. La force de Rifkin est de proposer une vision, là où les autres n'en ont plus, là où la crise les détruit toutes. Et c'est en cela que la perspective qu'il dessine est stimulante : il nous propose un avenir, un avenir où les écosystèmes doivent succéder au marché, où la distribution et la coopération doivent supplanter la centralisation et la compétition. Comment peut-on ne pas désirer y adhérer ?
La collaboration plutôt que la compétition, la cocréation plutôt que le caporalisme
Pour Rifkin, notre avenir repose sur la coopération et la cocréation. Et c'est cette vision-là, trop rapidement esquissée dans le livre, que nous pouvons avoir envie de développer. Rifkin nous invite à faire de l'innovation sociale partout, à développer la participation effective de chacun à cet avenir. A refuser la centralisation. Il repousse ainsi les projets de réseaux intelligents centralisés, comme le développent les grands acteurs de l'électricité - mais sa critique pourrait certainement s'étendre aux projets du même type que l'on peut avoir pour l'avenir de la ville, des transports, etc. Notre avenir repose sur des réseaux intelligents distribués. L'électricité ne doit pas aller du producteur aux consommateurs, mais de tous à chacun, comme les mailles d'un réseau pair à pair."La relation antagonique entre vendeurs et acheteurs cède la place à une relation coopérative entre fournisseurs et usagers. L'intérêt personnel est subsumé par l'intérêt commun. La propriété intellectuelle de l'information est éclipsée par un nouvel accent sur l'ouverture et la confiance collective. Si l'on préfère aujourd'hui la transparence au secret, c'est pour une raison simple : quand on accroît la valeur du réseau, on ne s'appauvrit pas personnellement ; on enrichit tout le monde, car les acquis de tous sont des nœuds égaux dans l'effort commun. (...) Par conséquent, l'accès aux vastes réseaux mondiaux devient une valeur aussi importante que les droits de propriété privée aux XIXe et XXe siècles."
Cela n'est pas sans conséquence, bien sûr. Nous avons à réaffirmer le rôle de nouveaux biens communs, insiste Rifkin. "Nos idées sur la propriété sont si indissociables des notions traditionnelles de possession et d'exclusion qu'on a du mal à imaginer qu'il existait un droit de propriété plus ancien dont les gens ont joui pendant des siècles : le droit d'accéder à une propriété détenue en commun - par exemple celui de naviguer sur un fleuve, de fourrager dans une forêt locale, de marcher sur un sentier de campagne, de pêcher dans un cours d'eau voisin et de se réunir sur la place publique. Cette idée plus ancienne de la propriété comme droit d'accès et d'inclusion a été progressivement marginalisée à l'époque moderne, où les relations de marché ont dominé la vie et où la propriété privée a été définie comme « la mesure de l'homme ». (...) Lorsqu'une grande partie de la vie économique et sociale se déroule dans des communaux en source ouverte, la propriété intellectuelle devient, à toutes fins pratiques, une convention démodée qui ne sert à rien."
C'est notre modèle de société que nous devons changer
Au-delà de la transition économique et énergétique qu'il propose, le propos de Rifkin est éminemment politique. Pour lui, il nous faut réformer nos structures et nos modes de pensée. Ce n'est pas tant un défi économique que nous devons réussir, qu'une transition civilisationnelle. Nous devons passer d'une société centralisée à une société collaborative. Changer de régime énergétique suppose de changer la structure même de l'organisation politique et sociale de nos sociétés.Sans le dire aussi clairement (ce sera peut-être le sujet de son prochain livre ?), Rifkin distille l'idée qu'il nous faut changer les formes de représentation et de participation des citoyens. A le lire, on a plutôt envie de nourrir la vision que nous propose Rifkin, en exemples stimulants qui reposent sur la coopération et la cocréation de notre futur, plutôt que sur le fait d'attendre des solutions venues d'en haut.
Le plus grand défi de la vision de Rifkin, n'est pas que la société ne la partage pas, n'est pas de ne pas obtenir un large consensus sur les objectifs et les finalités de sa vision, mais que nos représentants politiques et économiques ne cessent de s'en défendre au nom de leurs intérêts. Et c'est finalement ce qu'il raconte en évoquant, longuement, ses discussions avec les grands de ce monde et ses difficultés à convaincre certains de nos gouvernants de changer de modèle. Or passer de la centralité qui leur profite à une répartition plus "latérale", déportée, acentrée... est une perspective qui n'enchante pas tous les dirigeants de ce monde, tant s'en faut. Comme il le souligne longuement : "ceux qui se sont nourris au robinet de l'énergie fossile" sont prédisposés à fonctionner de manière centralisée. "Si l'ère industrielle mettait l'accent sur les valeurs de discipline et de travail acharné, l'autorité hiérarchique, l'importance du capital financier, les mécanismes du marché et les rapports de propriété privée, l'ère coopérative privilégie le jeu créatif, l'interactivité pair-à-pair, le capital social, la participation à des communaux ouverts et l'accès à des réseaux mondiaux." Autant dire qu'il y a un monde pour passer de l'un à l'autre.
D'ailleurs, ce qui surprendra certainement le plus un lecteur français de ce livre, c'est l'absence de nos représentants politiques et industriels de ce débat. Alors que Rifkin dresse une apologie de l'Europe, le seul français évoqué dans les 300 pages de l'essai de Rifkin est Claude Lenglet, qui était directeur de recherche pour les programmes européens de Bouygues immobilier, et qui a visiblement depuis quitté la société. Où sont les dirigeants d'EDF ? De Renault ? De Total ? De France Télécom ? ... Où sont les hommes politiques français ? Au contraire des Allemands, aucun n'était représenté aux tours de tables des grands de ce monde qu'évoque Rifkin. Aucun n'a adhéré à la Troisième révolution industrielle proposée par Rifkin. Pourquoi ?
Comme il le dit lui-même, très sobrement, dans une interview au Figaro : "La France est un pays centralisé. Cet atout du passé se retourne contre elle au moment d'aborder la troisième révolution industrielle : il lui faut passer au modèle collaboratif nécessaire pour réussir la transition. L'Allemagne est beaucoup mieux outillée : c'est un pays décentralisé, une fédération de régions. Ce serait paradoxal que la France, qui a créé l'échelle pertinente pour la troisième révolution industrielle, à savoir l'Union européenne, échoue. Mais un basculement de la réflexion politique est nécessaire."
Une évolution d'autant plus difficile si on regarde de plus près le "côté burlesque dans l'infâme système du « tourniquet », où cadres supérieurs des entreprises privées de l'énergie et hauts fonctionnaires de l'État changent de chapeau et de bureau dans une sorte de tourbillon", ironise Rifkin. L'avenir n'est plus tant à la compétition, au caporalisme d'Etat qu'à la collaboration et à la cocréation. Il y défend une "société latérale", c'est-à-dire une société où le pouvoir est partagé entre tous ses membres et pas au seulement au profit de quelques-uns.
Bien sûr, Rifkin va peut-être un peu loin quand il évoque, un peu béatement, l'empathie (qui était le thème de son précédent livre Une nouvelle conscience pour un monde en crise). Il a quelques envolées lyriques un peu faciles sur l'amour que nous avons à nous porter les uns les autres. Comme si d'un coup la société latérale allait tous nous jeter dans les bras les uns des autres dans un vaste élan de générosité désintéressée.
"La lutte entre les vieux intérêts du pouvoir hiérarchique de la deuxième révolution industrielle et les intérêts naissants du pouvoir latéral de la troisième crée un nouveau clivage politique, reflet des forces rivales qui se disputent la maîtrise de l'économie. Un nouveau récit s'écrit sous nos yeux, et, lorsque nous pénétrerons plus avant dans l'ère nouvelle, il va refondre l'idée même que nous nous faisons de la politique", avance le prospectiviste en opposant "les personnes et institutions qui pensent en termes de hiérarchie, de barrières et de propriété, et celles qui pensent en termes de latéralité, de transparence et d'ouverture."
La pensée organisationnelle et hiérarchique n'est pas adaptée à la transformation nécessaire. C'est pour cela qu'elle échoue depuis plusieurs années à apporter des solutions aux crises que nous vivons et à celles qui s'annoncent.
Cela signifie que ce futur, c'est à nous tous de le défendre, de le porter. Sortir d'une position de consommateur et de spectateur de la politique, pour aller vers une position d'acteur. Et Rifkin a raison, l'internet nous en donne certainement les moyens, mais il ne se suffit pas.
Nous avons à nouveau un futur, mais, à en voir les déclarations des candidats a l'élection présidentielle, personne pour le défendre. Personne, parce que ce futur remet en cause la raison même de leur candidature. Ce futur ne cherche pas tant un président figure tutélaire du fonctionnement hiérarchique de notre société, qu'une organisation plus latérale, où toute action publique serait enfin plus partagée, pour être mieux portée et plus acceptée par la société tout entière. Rifkin nous redonne bel et bien un futur, mais un futur qui, comme tous les futurs, nécessite une révolution des mentalités pour devenir un projet de société.
Le groupe Total devenu une arme de corruption massive
Christophe de Margerie, je n'ai pas le plaisir de vous connaître. En tant que PDG de Total, vous évoluez dans un milieu, le pétrole, qui n'est pas le mien. Mais vous n'en influencez pas moins ma vie de tous les jours et celle de millions de gens en France et dans le monde. Vous polluez les rues des villes où je respire, vous empoisonnez les côtes de l'Atlantique où j'aime vagabonder. Vous soutenez des régimes, en Birmanie ou en République du Congo, que je combats. Bref, nos chemins se croisent mais pas pour le meilleur.
Alors qu'une scandaleuse décision de la Cour de cassation pourrait annuler votre condamnation, les habitants des côtes de Bretagne et de Vendée sont encore sous le choc provoqué par la marée noire de l'Erika le 12 décembre 1999 : des dizaines de milliers d'oiseaux mazoutés, des plages souillées, le tourisme décrédibilisé, des milliards de dégâts. Elle laisse une population encore traumatisée par ce qu'elle considère, à juste titre, comme une agression contre son territoire et son identité. L'Erika n'est pas un accident. De l'affréteur au donneur d'ordres, de l'armateur au bureau de recrutement, tous sont responsables et coupables... Y compris vous. La moitié de la flotte internationale, tous transports confondus, navigue sous pavillon de complaisance du Panama, de Malte, des Bahamas, du Liberia ou de Chypre.
C'est la chaîne de la souffrance humaine où des marins venant de pays surexploités sont asservis dans des bateaux rouillés qui vont dégazer et s'échouer sur nos côtes. Ces crimes ne vous empêchent pas, bien au contraire, de continuer à vous enrichir. Les Français savent que Total affiche chaque année les plus gros profits jamais réalisés par une entreprise française. Le bénéfice atteint, pour 2011, plus de 12 milliards d'euros.
Dans le même temps, Total payera seulement 300 millions d'euros d'impôts sur les sociétés en France, soit à peine 2,4 % de ses bénéfices ! En 2011, le groupe n'avait pas payé d'impôts sur les sociétés, car ses activités françaises étaient "déficitaires" ! Pourtant, vous n'hésitez pas à licencier vos salariés sacrifiés comme à la raffinerie de Dunkerque ou à vous dégager de vos responsabilités dans des accidents industriels, comme celui d'AZF à Toulouse en 2001.
Les prix flambent, les profits aussi, mais les peuples trinquent. Mais vous vous obstinez à continuer dans cette voie sans issue jusqu'à la dernière goutte de pétrole. Aujourd'hui vous n'arrivez pas à stopper la fuite de gaz sur la plate-forme Elgin, en mer du Nord. Au Canada, mais aussi au Venezuela et à Madagascar, Total investit dans la manière la plus chère et la plus sale de produire du pétrole : les sables bitumineux. Au Canada, l'exploitation des sables bitumineux a déjà détruit 3 000 km² de forêts.
Mais vous n'êtes pas seulement redevable de comptes sur vos crimes environnementaux. Vous êtes poursuivi pour complicité d'abus de biens sociaux, corruption et complicité et recel de trafic d'influence, pour corruption d'agents publics étrangers en Irak, en Iran ou au Cameroun. La première entreprise de France est devenue une arme de corruption massive. La corruption est intrinsèque à l'exploitation du pétrole depuis la naissance de cette industrie.
Pratiques douteuses
Les commissions occultes, les pots-de-vin au grand jour, le financement politique sont des spécialités qui ont permis de structurer une industrie qui repose sur le pillage des matières premières et les échanges inégaux avec des Etats du Sud. Au lieu d'investir dans la recherche des énergies renouvelables, vous avez gaspillé votre temps et votre énergie à garder et à conquérir des parts de marché et des zones de forage partout dans le monde, au mépris de la vie des peuples concernés. Je m'intéresse à Total depuis longtemps. Dans une autre vie, le procès de Roland Dumas et d'Alfred Sirven m'avait instruite sur les pratiques du groupe pétrolier Elf, qui a été absorbé depuis par votre groupe.
Face à vos pratiques douteuses, noires comme la couleur de votre pétrole, nous devons en finir avec l'impunité des entreprises de criminels en col blanc. Il faut en France créer un pôle environnemental au sein de la justice, chargé de regrouper l'ensemble des affaires concernant les entreprises qui commettent des délits et des crimes écologiques. Nous devons aussi créer une organisation mondiale de l'environnement, dotée d'un pouvoir de sanction, et instaurer, au sein de la Cour pénale internationale, une section jugeant les crimes écologiques pour réprimer le type de délinquance dont vous vous rendez coupable.
Vous ne pouvez continuer à bénéficier de l'impunité totale. Le seul principe que vous appliquez dans la réalité, c'est le principe de complaisance qui consiste à masquer sa responsabilité derrière une irresponsabilité fabriquée de toutes pièces et garantie par l'Etat. Je vous oppose les principes de responsabilité et de précaution. Un mot nous sépare : l'éthique. Mais ce seul mot crée un fossé entre votre monde, celui d'un Madoff planétaire de l'environnement, et le mien.
Alors qu'une scandaleuse décision de la Cour de cassation pourrait annuler votre condamnation, les habitants des côtes de Bretagne et de Vendée sont encore sous le choc provoqué par la marée noire de l'Erika le 12 décembre 1999 : des dizaines de milliers d'oiseaux mazoutés, des plages souillées, le tourisme décrédibilisé, des milliards de dégâts. Elle laisse une population encore traumatisée par ce qu'elle considère, à juste titre, comme une agression contre son territoire et son identité. L'Erika n'est pas un accident. De l'affréteur au donneur d'ordres, de l'armateur au bureau de recrutement, tous sont responsables et coupables... Y compris vous. La moitié de la flotte internationale, tous transports confondus, navigue sous pavillon de complaisance du Panama, de Malte, des Bahamas, du Liberia ou de Chypre.
C'est la chaîne de la souffrance humaine où des marins venant de pays surexploités sont asservis dans des bateaux rouillés qui vont dégazer et s'échouer sur nos côtes. Ces crimes ne vous empêchent pas, bien au contraire, de continuer à vous enrichir. Les Français savent que Total affiche chaque année les plus gros profits jamais réalisés par une entreprise française. Le bénéfice atteint, pour 2011, plus de 12 milliards d'euros.
Dans le même temps, Total payera seulement 300 millions d'euros d'impôts sur les sociétés en France, soit à peine 2,4 % de ses bénéfices ! En 2011, le groupe n'avait pas payé d'impôts sur les sociétés, car ses activités françaises étaient "déficitaires" ! Pourtant, vous n'hésitez pas à licencier vos salariés sacrifiés comme à la raffinerie de Dunkerque ou à vous dégager de vos responsabilités dans des accidents industriels, comme celui d'AZF à Toulouse en 2001.
Les prix flambent, les profits aussi, mais les peuples trinquent. Mais vous vous obstinez à continuer dans cette voie sans issue jusqu'à la dernière goutte de pétrole. Aujourd'hui vous n'arrivez pas à stopper la fuite de gaz sur la plate-forme Elgin, en mer du Nord. Au Canada, mais aussi au Venezuela et à Madagascar, Total investit dans la manière la plus chère et la plus sale de produire du pétrole : les sables bitumineux. Au Canada, l'exploitation des sables bitumineux a déjà détruit 3 000 km² de forêts.
Mais vous n'êtes pas seulement redevable de comptes sur vos crimes environnementaux. Vous êtes poursuivi pour complicité d'abus de biens sociaux, corruption et complicité et recel de trafic d'influence, pour corruption d'agents publics étrangers en Irak, en Iran ou au Cameroun. La première entreprise de France est devenue une arme de corruption massive. La corruption est intrinsèque à l'exploitation du pétrole depuis la naissance de cette industrie.
Pratiques douteuses
Les commissions occultes, les pots-de-vin au grand jour, le financement politique sont des spécialités qui ont permis de structurer une industrie qui repose sur le pillage des matières premières et les échanges inégaux avec des Etats du Sud. Au lieu d'investir dans la recherche des énergies renouvelables, vous avez gaspillé votre temps et votre énergie à garder et à conquérir des parts de marché et des zones de forage partout dans le monde, au mépris de la vie des peuples concernés. Je m'intéresse à Total depuis longtemps. Dans une autre vie, le procès de Roland Dumas et d'Alfred Sirven m'avait instruite sur les pratiques du groupe pétrolier Elf, qui a été absorbé depuis par votre groupe.
Face à vos pratiques douteuses, noires comme la couleur de votre pétrole, nous devons en finir avec l'impunité des entreprises de criminels en col blanc. Il faut en France créer un pôle environnemental au sein de la justice, chargé de regrouper l'ensemble des affaires concernant les entreprises qui commettent des délits et des crimes écologiques. Nous devons aussi créer une organisation mondiale de l'environnement, dotée d'un pouvoir de sanction, et instaurer, au sein de la Cour pénale internationale, une section jugeant les crimes écologiques pour réprimer le type de délinquance dont vous vous rendez coupable.
Vous ne pouvez continuer à bénéficier de l'impunité totale. Le seul principe que vous appliquez dans la réalité, c'est le principe de complaisance qui consiste à masquer sa responsabilité derrière une irresponsabilité fabriquée de toutes pièces et garantie par l'Etat. Je vous oppose les principes de responsabilité et de précaution. Un mot nous sépare : l'éthique. Mais ce seul mot crée un fossé entre votre monde, celui d'un Madoff planétaire de l'environnement, et le mien.
jeudi 29 mars 2012
Elévation du niveau des mers : les estimations du GIEC pourraient être sous-évaluées
Dans son dernier rapport, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
estimait que l'élévation du niveau des mers à l'horizon 2100 pourrait
se situer entre 20 et 60 cm. En prenant en compte la réponse dynamique
des calottes polaires au réchauffement mondial, cette estimation
pourrait être revue à la hausse avec une élévation située entre 60 et
180 cm en 2100.
Pour en savoir plus :
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lundi 26 mars 2012
James Cameron atteint le fond de la fosse des Mariannes
James Cameron, le réalisateur de Titanic, est devenu le premier homme à explorer
en solo pendant plusieurs heures, à bord d'un mini-sous-marin, la fosse
des Mariannes, par plus de 10 kilomètres de fond.
James Cameron a été "la première personne au monde à avoir jamais touché le fond, seul, du site le plus profond de la croûte terrestre à un record de 10 898 mètres", a annoncé le groupe américain spécialisé dans la géographie et les sciences.
Cameron, âgé de 57 ans, a plongé seul à bord d'un mini sous-marin de huit mètres de long, le Deepsea Challenger, aussi appelé "la torpille verticale". L'appareil, qui a nécessité huit années de recherches, est conçu pour descendre à la vitesse de 150 mètres par minute. Il lui a fallu deux heures et trente-six minutes pour la descente. La remontée, plus rapide que prévu, a pris soixante-dix minutes.
Le fond de la fosse des Mariannes, connu sous le nom de Challenger Deep, en référence à une expédition menée en 1875 par le Challenger, un bâtiment de la Royal Navy, n'avait été atteint qu'une seule fois : le 23 janvier 1960, le lieutenant Don Walsh de la marine américaine et l'océanographe suisse Jacques Piccard avaient passé vingt minutes à cet endroit, à bord du bathyscaphe Trieste.
pour en savoir plus :
James Cameron a été "la première personne au monde à avoir jamais touché le fond, seul, du site le plus profond de la croûte terrestre à un record de 10 898 mètres", a annoncé le groupe américain spécialisé dans la géographie et les sciences.
Cameron, âgé de 57 ans, a plongé seul à bord d'un mini sous-marin de huit mètres de long, le Deepsea Challenger, aussi appelé "la torpille verticale". L'appareil, qui a nécessité huit années de recherches, est conçu pour descendre à la vitesse de 150 mètres par minute. Il lui a fallu deux heures et trente-six minutes pour la descente. La remontée, plus rapide que prévu, a pris soixante-dix minutes.
Le fond de la fosse des Mariannes, connu sous le nom de Challenger Deep, en référence à une expédition menée en 1875 par le Challenger, un bâtiment de la Royal Navy, n'avait été atteint qu'une seule fois : le 23 janvier 1960, le lieutenant Don Walsh de la marine américaine et l'océanographe suisse Jacques Piccard avaient passé vingt minutes à cet endroit, à bord du bathyscaphe Trieste.
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dimanche 18 mars 2012
Une sécheresse exceptionnelle frappe l'Europe
Une sécheresse hivernale, inhabituelle, s'est installée sur l'Europe occidentale et une part de la Méditerranée depuis le début de l'année. Selon les mesures de précipitations que vient de rendre publiques Météo France,
le mois de février a été le plus sec en métropole depuis 1959. Sur la
quasi-totalité du territoire, les niveaux de précipitations n'ont pas
atteint le quart de la moyenne relevée pour les mois de février entre
1971 et 2000.
pour en savoir plus :
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vendredi 2 mars 2012
Les herbiers marins menacés en Méditerranée
Les menaces qui pèsent sur les herbiers de Posidonie de la mer Méditerranée ont été démontrées dans une étude parue le 1er février dans la revue PLoS ONE publiée par Sophie Arnaud-Haond, chercheur au Centre Ifremer Bretagne, et des scientifiques portugais de l'Université de l'Algavre et espagnols du SCCI-IMEDEA et de l'IFISC.
De Chypre à Almería en Andalousie, une cinquantaine de prairies de Posidonia de la mer Méditerranée ont été échantillonnées pour l'étude, soit plus de 1.500 pieds d'herbiers.
Les scientifiques ont montré que la capacité de reproduction de ces espèces par clonalité (un processus basé sur la multiplication naturelle à l'identique d'un être vivant), leur permettrait ''de faire perdurer des génotypes'' depuis plusieurs dizaines de milliers d'années. ''Malgré cette capacité d'adaptation incroyable", la pollution et les ''changements climatiques récents'' menacent les prairies qui "résultent de dizaines de milliers d'années d'évolution'', alors que 5 % des herbiers de Posidonie disparaissent chaque année, selon l'étude.
De Chypre à Almería en Andalousie, une cinquantaine de prairies de Posidonia de la mer Méditerranée ont été échantillonnées pour l'étude, soit plus de 1.500 pieds d'herbiers.
Les scientifiques ont montré que la capacité de reproduction de ces espèces par clonalité (un processus basé sur la multiplication naturelle à l'identique d'un être vivant), leur permettrait ''de faire perdurer des génotypes'' depuis plusieurs dizaines de milliers d'années. ''Malgré cette capacité d'adaptation incroyable", la pollution et les ''changements climatiques récents'' menacent les prairies qui "résultent de dizaines de milliers d'années d'évolution'', alors que 5 % des herbiers de Posidonie disparaissent chaque année, selon l'étude.
mardi 28 février 2012
Nitrates : la Commission traduit la France devant la CJUE pour non respect de la directive européenne
Ce lundi 27 février 2012, la Commission européenne, à la demande du
commissaire à l'Environnement, Janez Potočnik, annonce qu'elle va
traduire la France devant la Cour de justice de l'Union européenne
(CJUE) "pour n'avoir pas pris les mesures efficaces contre la pollution des eaux par les nitrates". La Commission indique que, suite à l'avis motivé envoyé à la France en octobre 2011, les modifications apportées à la législation française ont été trop lentes et insuffisantes.
Pour en savoir plus :
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vendredi 17 février 2012
Aires marines protégées : les pêcheries bénéficieraient indirectement de la création de réserves
La création d'aires protégées profiterait aux pêcheurs qui
bénéficieraient de l'accroissement de la biomasse à l'extérieur de la
zone. Telle est la principale conclusion du projet Amphore conduit sur
quatre AMP.
Pour en savoir plus :
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lundi 6 février 2012
Panthère, rhinocéros, gorille ou léopard de neiges : l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) s'apprête à lancer une vingtaine de projets de conservation dans le cadre de son programme SOS (Save Our Species, Sauvons nos espèces).
Une initiative lancée en collaboration avec la Banque mondiale, le Fonds pour l'environnement mondial qui réunit déjà la somme de 13 millions de dollars (9,9 millions d'euros), et espère inciter les entreprises privées à contribuer à la mise en place du plus grand fonds mondial pour la conservation des espèces d'ici à 2015. Nokia est la première entreprise à s'être ralliée au projet.
LA "VITRINE" QUE REPRÉSENTENT LES STARS DU MONDE ANIMALLa stratégie pour les attirer ? Miser sur des espèces emblématiques, et sur le capital de sympathie dont elles bénéficient dans l'opinion publique. L'UICN, le plus vaste réseau mondial d'experts en matière de biodiversité, a donc résolument choisi son camp dans le débat qui agite le petit monde de la conservation de la nature : pour enrayer le risque d'extinction encouru par des milliers d'espèces animales et végétales, pas question de se priver de la "vitrine" que représentent le tigre, le panda et autres stars du monde animal.
La problématique, pourtant, mérite d'être posée. Faut-il tenter de sauver toutes les espèces en danger de disparition ? Et si non, lesquelles choisir ? Cette question récurrente a repris une soudaine actualité avec la publication, en novembre 2011, dans la revue Conservation Biology, d'un sondage peu commun. Réalisé sur Internet par le Canadien Murray Rudd, spécialiste de l'économie environnementale à l'université de York (Grande-Bretagne, Heslington), celui-ci a réuni autour de la conservation des espèces les opinions de 583 spécialistes de la protection animale et végétale.
Si la quasi-totalité des sondés (99,56 %) s'accorde à penser que la biodiversité subit une régression sans précédent, pour l'essentiel du fait des activités humaines, ils sont en revanche beaucoup plus divisés sur les moyens à mettre en place et les espèces à privilégier pour freiner ce déclin. Entre autres facteurs de dissension : la pertinence d'un éventuel "triage" entre espèces. Entre celles qu'il conviendrait de protéger, et celles qu'il vaudrait mieux abandonner à leur sort.
Pour en savoir plus :
samedi 4 février 2012
Deux espèces de la liste rouge de l'UICN deviennent chassables
Le président de la République a reçu le 30 janvier à l'Elysée les
représentants de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) et de
l'Association nationale des chasseurs de gibiers d'eau (ANCGE). Comme
l'indique la FNC, la rencontre "n'aura pas été vaine". Au grand
dam des associations de protection de la nature qui dénoncent les
concessions faites aux chasseurs dans cette période électorale.
L'assouplissement porte tout d'abord sur un élargissement de la liste des espèces chassables. Avec, la levée du moratoire sur la chasse de l'eider à duvet et du courlis cendré sur le domaine public maritime. Le premier, rappelle la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) est une espèce "en danger" selon la liste rouge des espèces menacées en France publiée par l'UICN France et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Le second est classé "vulnérable" selon cette même liste, et "quasi-menacée au niveau mondial", indique la LPO. "Ces moratoires faisaient partie d'un accord signé à la table ronde chasse en 2008, dont l'Etat s'était porté garant", rappellent FNE, la Ligue ROC et FNH.
Le Gouvernement a également rendu chassable la bernache du Canada jusqu'en 2015, via un arrêté publié le 24 décembre dernier au Journal officiel. Qualifiée d'"espèce exotique envahissante", le ministère de l'Ecologie précise que ces oies "colonisent les habitats au détriment d'autres espèces, polluent les eaux et les espaces verts via leurs déjections, vectrices de maladies".
De plus, "Nicolas Sarkozy a également promis aux chasseurs de prendre des décisions dès mars prochain pour autoriser les chasses traditionnelles d'espèces protégées (bruant ortolan et pinsons dans les Landes), en toute illégalité", s'indigne Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.
Concernant les oies, le Conseil d'Etat a enjoint la ministre de l'Ecologie, par une décision du 23 décembre dernier, de fixer une date de clôture de la chasse aux oies cendrées, aux oies rieuses et aux oies des moissons qui ne soit pas postérieure au 31 janvier, alors que cette date était fixée au 10 février jusque-là. La Haute juridiction administrative avait donné un mois à la ministre pour modifier cette date.
L'arrêté modifiant cette date est effectivement paru in extremis au Journal officiel. Mais, surprise, Nathalie Kosciusko-Morizet a voulu soumettre un autre arrêté, au Conseil national de la chasse et de la faune sauvage du 31 janvier, autorisant la chasse des oies "aux fins d'études scientifiques" du 1er au 10 février 2012. Faute de quorum, le Conseil n'examinera toutefois le texte que vendredi. En tout état de cause, "aucune raison scientifique n'exige de tuer des oies après la fermeture de la chasse", s'indignent FNE, la Ligue ROC et FNH. "En réalité, sous couvert d'études, il s'agit de contourner la décision du Conseil d'Etat", dénoncent les associations.
Le pigeon ramier, quant à lui, a vu sa période de chasse étendue de 10 jours supplémentaires dans le Nord de la France, via un arrêté paru le 22 décembre dernier au Journal officiel. L'objectif affiché par le ministère de l'Ecologie ? Diminuer les impacts de cette espèce sur l'activité agricole. L'allongement de la période de chasse de cette espèce dans le Limousin, de même que celle des grives et des merles dans la Drôme et l'Ardèche, et de celle du gibier d'eau sur l'arc méditerranéen, sont également à l'étude, a annoncé Nicolas Sarkozy.
La chasse au vanneau, qui ouvrait le 15 octobre, sera autorisée un mois plus tôt à compter de la saison prochaine. En outre, l'ouverture générale de la chasse serait avancée d'une à deux semaines dans les départements du nord de la France.
Les ONG dénoncent des mesures prises en urgence "sans aucune évaluation scientifique" du Groupement d'études sur les oiseaux chassables (GEOC), instance créée à la suite de la table ronde chasse de 2008. "En agissant ainsi, le président de la République fait fi de la nouvelle gouvernance qu'il a prônée dans le cadre du Grenelle de l'environnement, des décisions de la table ronde chasse qu'il avait instaurée et des recommandations des scientifiques", dénoncent FNE, la Ligue ROC et FNH dans un communiqué commun.
Plus incisive encore, la LPO "dénonce avec vigueur ces annonces démagogiques au profit de l'intérêt d'une seule catégorie d'usagers de la nature, qui va d'ailleurs bénéficier d'une loi leur accordant encore plus de privilèges et davantage de facilités, loi qui sera débattue au Sénat le 3 février prochain". A la sortie de leur rencontre avec le président de la République, les représentants de la FNC se réjouissaient effectivement d'avoir ramené "dans leur carnier" le "bouclage des deux lois « chasse » et « armes »" avant la fin de la session parlementaire.
"Protéger les espèces menacées est absolument indispensable, mais il ne s'agit jamais de protéger pour protéger", a indiqué de son côté Nicolas Sarkozy aux représentants de chasseurs. Les données du GEOC "ne peuvent être mobilisées en sens unique seulement pour restreindre les possibilités de chasse", a ajouté le chef de l'Etat.
L'assouplissement porte tout d'abord sur un élargissement de la liste des espèces chassables. Avec, la levée du moratoire sur la chasse de l'eider à duvet et du courlis cendré sur le domaine public maritime. Le premier, rappelle la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) est une espèce "en danger" selon la liste rouge des espèces menacées en France publiée par l'UICN France et le Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Le second est classé "vulnérable" selon cette même liste, et "quasi-menacée au niveau mondial", indique la LPO. "Ces moratoires faisaient partie d'un accord signé à la table ronde chasse en 2008, dont l'Etat s'était porté garant", rappellent FNE, la Ligue ROC et FNH.
Le Gouvernement a également rendu chassable la bernache du Canada jusqu'en 2015, via un arrêté publié le 24 décembre dernier au Journal officiel. Qualifiée d'"espèce exotique envahissante", le ministère de l'Ecologie précise que ces oies "colonisent les habitats au détriment d'autres espèces, polluent les eaux et les espaces verts via leurs déjections, vectrices de maladies".
De plus, "Nicolas Sarkozy a également promis aux chasseurs de prendre des décisions dès mars prochain pour autoriser les chasses traditionnelles d'espèces protégées (bruant ortolan et pinsons dans les Landes), en toute illégalité", s'indigne Allain Bougrain Dubourg, président de la LPO.
Concernant les oies, le Conseil d'Etat a enjoint la ministre de l'Ecologie, par une décision du 23 décembre dernier, de fixer une date de clôture de la chasse aux oies cendrées, aux oies rieuses et aux oies des moissons qui ne soit pas postérieure au 31 janvier, alors que cette date était fixée au 10 février jusque-là. La Haute juridiction administrative avait donné un mois à la ministre pour modifier cette date.
L'arrêté modifiant cette date est effectivement paru in extremis au Journal officiel. Mais, surprise, Nathalie Kosciusko-Morizet a voulu soumettre un autre arrêté, au Conseil national de la chasse et de la faune sauvage du 31 janvier, autorisant la chasse des oies "aux fins d'études scientifiques" du 1er au 10 février 2012. Faute de quorum, le Conseil n'examinera toutefois le texte que vendredi. En tout état de cause, "aucune raison scientifique n'exige de tuer des oies après la fermeture de la chasse", s'indignent FNE, la Ligue ROC et FNH. "En réalité, sous couvert d'études, il s'agit de contourner la décision du Conseil d'Etat", dénoncent les associations.
Le pigeon ramier, quant à lui, a vu sa période de chasse étendue de 10 jours supplémentaires dans le Nord de la France, via un arrêté paru le 22 décembre dernier au Journal officiel. L'objectif affiché par le ministère de l'Ecologie ? Diminuer les impacts de cette espèce sur l'activité agricole. L'allongement de la période de chasse de cette espèce dans le Limousin, de même que celle des grives et des merles dans la Drôme et l'Ardèche, et de celle du gibier d'eau sur l'arc méditerranéen, sont également à l'étude, a annoncé Nicolas Sarkozy.
La chasse au vanneau, qui ouvrait le 15 octobre, sera autorisée un mois plus tôt à compter de la saison prochaine. En outre, l'ouverture générale de la chasse serait avancée d'une à deux semaines dans les départements du nord de la France.
Les ONG dénoncent des mesures prises en urgence "sans aucune évaluation scientifique" du Groupement d'études sur les oiseaux chassables (GEOC), instance créée à la suite de la table ronde chasse de 2008. "En agissant ainsi, le président de la République fait fi de la nouvelle gouvernance qu'il a prônée dans le cadre du Grenelle de l'environnement, des décisions de la table ronde chasse qu'il avait instaurée et des recommandations des scientifiques", dénoncent FNE, la Ligue ROC et FNH dans un communiqué commun.
Plus incisive encore, la LPO "dénonce avec vigueur ces annonces démagogiques au profit de l'intérêt d'une seule catégorie d'usagers de la nature, qui va d'ailleurs bénéficier d'une loi leur accordant encore plus de privilèges et davantage de facilités, loi qui sera débattue au Sénat le 3 février prochain". A la sortie de leur rencontre avec le président de la République, les représentants de la FNC se réjouissaient effectivement d'avoir ramené "dans leur carnier" le "bouclage des deux lois « chasse » et « armes »" avant la fin de la session parlementaire.
"Protéger les espèces menacées est absolument indispensable, mais il ne s'agit jamais de protéger pour protéger", a indiqué de son côté Nicolas Sarkozy aux représentants de chasseurs. Les données du GEOC "ne peuvent être mobilisées en sens unique seulement pour restreindre les possibilités de chasse", a ajouté le chef de l'Etat.
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