lundi 21 septembre 2009

L'apiculture confrontée aux excès de l'agriculture intensive

Pesticides, virus, agriculture intensive, de multiples causes concourent au déclin des abeilles mais chaque pays a tendance à privilégier sa propre thèse pour expliquer cette surmortalité.

Quelque 10 000 professionnels de l'apiculture d'une centaine de pays et 500 chercheurs se sont réunis à Montpellier dans le cadre du sommet mondial Apimondia 2009 qui s'est achevé ce week-end.
« Il y a un problème environnemental grave », s'est alarmé Henri Clément, président de l'Union nationale des apiculteurs français, en rappelant que 35 % de notre alimentation dépend de la pollinisation.
Pour Gilles Ratia, président de l'ONG international Apimondia, qui rassemble associations et fédérations apicoles, la disparition des abeilles est un phénomène inhérent aux pays développés où elles se trouvent confrontées au développement de l'agriculture intensive et la pollution chimique.
Depuis dix ans, les colonies d'abeilles enregistrent des pertes très importantes : dans certaines régions du monde, leur taux de mortalité qui normalement ne doit pas dépasser 5 %, peut atteindre 40 %, voire 80 % dans les cas extrêmes.
L'inquiétude grandit encore chez les apiculteurs quand ils constatent que, depuis plusieurs années, des colonies entières d'abeilles s'évanouissent dans la nature et ne rentrent pas chez elles, laissant leur reine se débrouiller quasiment seule dans la ruche abandonnée.
Aux États-Unis, où 30 % des colonies ont encore été perdues cette année, les chercheurs parlent d'un « syndrome d'effondrement des colonies » (colony collapse disorder). Les experts européens considèrent que ce syndrome d'effondrement des colonies pourrait être le résultat d'une combinaison de causes.
Mais le docteur Jean-Marc Bonmatin, chercheur au CNRS d'Orléans désigne un coupable : « C'est ce qui a été introduit par l'homme : les neurotoxiques. » Au ban des accusés, certains insecticides qui désorientent les butineuses de manière fatale. •

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