mercredi 10 décembre 2025

Pesticides : 2 300 scientifiques signent une lettre ouverte contre un projet de règlement européen

L'Union européenne veut simplifier les règles autour des pesticides en supprimant l'obligation de faire ré-homologuer les produits de façon périodique. En réponse, quelque 2 300 chercheurs et chercheuses adressent une lettre ouverte au Premier ministre contre cette proposition. Dans une lettre ouverte, 2 300 scientifiques alertent contre un projet européen de simplification de la réglementation sur les pesticides. Ce texte doit être examiné cette semaine à Bruxelles, et prévoit la suppression "du renouvellement périodique systématique de l'agrément pour toutes les substances actives". Pour le président de l'association Alerte médicale sur les pesticides, le docteur Pierre-Michel Perinaud, cela serait synonyme d'une régression de 30 ans en arrière : "Quand une substance active de pesticide bénéficie d'une autorisation, en général c'est sur dix à quinze ans et c'est sur la foi de tests fournis et réalisés par les industriels", explique-t-il. "Le seul moment en pratique où est prise en compte la littérature scientifique, ce sont justement ces réévaluations", affirme-t-il, assurant que c'est cette littérature scientifique "a permis l'interdiction de pesticides sur la base de données assez solides". "Dans le sens d'une utilisation débridée des pesticides" "Ce qui nous paraît, nous, scandaleux, c'est cette suppression qui aboutit de fait à une homologation ad vitam aeternam des substances actives", déplore Pierre-Michel Perniaud. "C'est une régression qui revient à une trentaine d'années en arrière, qui va dans le sens d'une utilisation encore plus débridée des pesticides, alors que toutes les études scientifiques vont dans le sens de leur arrêt. Nous on pense qu'il faut mettre l'accent sur la transition vers un autre modèle agricole". Fin novembre, la commission européenne assurait que les modifications engagées, et donc cette fin du renouvellement périodique des autorisations, ne réduiraient pas le niveau élevé de protection de la santé humaine et de l'environnement.

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