C'est une nouvelle étude accablante pour les néonicotinioïdes que la revue Environnemental Science & Pollution Research
vient de publier. Cette fois, les victimes identifiées de ces
insecticides systémiques qui menacent les populations d'abeilles sont
les oiseaux granivores sauvages.
"Ce travail fournit des preuves claires aux gestionnaires des
risques que les effets létaux dus à la consommation par les oiseaux de
graines traitées à l'imidaclopride se produisent régulièrement sur le
terrain", concluent les auteurs de l'étude, chercheurs à l'Office
national de la chasse (ONCFS) et à VetAgro Sup. Ceux-ci se sont appuyés
sur les données collectées par le réseau Sagir chargé du suivi des
pathologies de la faune sauvage.
Sur la période 1995-2014, ce réseau a enregistré 101 foyers,
totalisant au moins 734 animaux morts, pour lesquels une exposition à
l'imidaclopride a été avérée dans un contexte agricole. Cette substance
est le premier néonicotinoïde commercialisé et certains de ses usages ont été interdits en 2013. Les principales espèces touchées étaient la perdrix grise, le pigeon biset et le pigeon ramier. "Pour
70% de ces foyers, un lien de causalité fort a pu être établi entre
l'exposition à cette substance en tant que traitement de semences et la
mortalité des animaux", révèle l'ONCFS.
Les effets provoqués par cette substance peuvent être une mortalité directe par intoxication ou indirecte, par exemple "en induisant des troubles comportementaux et donc une plus grande vulnérabilité aux prédateurs",
rapportent les chercheurs. Dans la plupart des cas, les événements
signalés sont survenus lors des semis de céréales d'automne. Les
résultats de l'étude interrogent donc les chercheurs sur l'efficacité et
l'applicabilité des mesures préventives, telles que l'enfouissement des
graines, censées réduire le risque pour les oiseaux.
Au-delà de l'intérêt intrinsèque de ces résultats, cette étude montre
aussi toute l'utilité du dispositif de phytopharmacovigilance, mis en place en 2016 et piloté par l'Anses.
Le suivi des pathologies de la faune sauvage réalisé par le réseau
Sagir s'inscrit en effet dans le cadre de ce dispositif de surveillance
des effets des pesticides après leur autorisation de mise sur le marché.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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