Les changements climatiques impactent la santé humaine. Si la communauté
internationale ne se saisit pas rapidement du sujet, les premiers
impacts sanitaires pourraient devenir irréversibles.
Les changements climatiques représentent d'ores et déjà une menace
pour la santé humaine, alerte un rapport publié le 30 octobre par la
revue scientifique Lancet. L'étude a été réalisée conjointement par 24
institutions académiques et organisations intergouvernementales abordant
un large éventail de disciplines. Après "25 ans d'inaction", les auteurs appellent à lutter contre les changements climatiques et à transformer les politiques de santé pour répondre aux nouveaux enjeux.
Le document, intitulé "Le compte à rebours du Lancet" (The Lancet Countdown on health and climate change),
propose une évaluation indépendante des effets des changements
climatiques sur la santé humaine et des implications sanitaires des
actions de mise en œuvre de l'Accord de Paris. Il fait suite à une
première évaluation réalisée en 2015 par la commission Santé et changements climatiques de la revue scientifique.
Des impacts sanitaires potentiellement irréversibles
Il y a deux ans, l'étude du Lancet estimait que les changements
climatiques pouvaient saper les 50 dernières années de progrès en santé
publique. Toutefois, la lutte contre les changements climatiques offrait
aussi "la plus grande opportunité de santé mondiale du XXIème siècle", pondérait le rapport. Cette année, la nouvelle évaluation franchit un pas de plus : "Aujourd'hui,
les symptômes des changements climatiques sur la santé humaine sont
sans équivoque [et] ils affectent la santé des populations du monde
entier." Dorénavant, les scientifiques jugent que ces symptômes sont "potentiellement irréversibles".
Le diagnostic des scientifiques se base sur une quarantaine
d'indicateurs climatiques et sanitaires. L'exposition plus fréquente aux
canicules est maintenant un fait reconnu, explique l'étude qui évalue à
125 millions le nombre de personnes supplémentaires exposées à des
vagues de chaleur entre 2000 et 2016. Ces canicules plus nombreuses et
intenses aggravent les risques sanitaires associés à la déshydratation,
aux "coups de chaleur" ou aux problèmes cardiaques. Sur la période, les
vagues de chaleur et les risques sanitaires associés ont déjà engendré
une baisse de l'ordre de 5,3% de la productivité des travailleurs en
extérieur.
De même, l'étude évalue à 46% la progression de la fréquence des
catastrophes climatiques en 17 ans. Elles ont causé des pertes évaluées à
129 milliards de dollars pour l'année 2016, expliquent les
scientifiques qui alertent sur le fait que 99% des dégats occasionnés
dans les pays à bas revenus ne sont pas assurés. Toutefois, l'étude ne
met pas en évidence de tendance claire en terme de mortalité, ce qui "pourrait suggérer le début d'une adaptation aux changements climatiques".
Apprendre des épidémies passées
L'étude relève aussi que la zone touchée par la dengue a progressé de
9,4% depuis 2014. Parallèlement, elle pointe une tendance à la hausse
de la mortalité liée à cette maladie tout particulièrement en
Asie-Pacifique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Elle établit
aussi un lien entre les années de plus forte mortalité et certaines des
années les plus chaudes. En matière de lutte contre les épidémies, les auteurs craignent qu'"une réponse lente entraîne un coût irréversible et inacceptable pour la santé humaine".
Ils appellent les gouvernements et la communauté sanitaire mondiale à
retenir les leçons tirées de l'épidémie de Sida et des récentes
épidémies de virus Ebola et Zika.
Sans surprise, les populations les plus vulnérables et aux revenus les plus bas sont affectées de façon "disproportionnées",
car les changements climatiques sapent les bases sociales et
environnementales nécessaires à une bonne santé climatique, explique
l'étude. Cette dégradation exacerbe les inégalités sociales, économiques
et démographiques, et les impacts sont finalement ressentis par toutes
les populations.
Au-delà des habituelles recommandations visant à réduire les émissions
de gaz à effet de serre (GES), l'étude recommande de consacrer plus
d'efforts à l'adaptation des politiques de santé aux impacts des
changements climatiques. Aujourd'hui, seulement 4,33% des dépenses
mondiales consacrées à l'adaptation sont dédiées à la résilience des systèmes de santé, déplorent les auteurs.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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