Il sort tous les deux ans, et à chaque fois le constat empire. L’édition 2010 du rapport «Planète vivante» du WWF (World Wildlife Fund), publié mercredi, met en évidence l’épuisement des ressources naturelles et la perte énorme de biodiversité dans les zones tropicales. L’empreinte écologique de l’humanité ne cesse de croître: nous consommons actuellement 50% de ressources naturelles de trop par rapport à ce que la Terre peut fournir, soit l’équivalent des ressources d’une planète et demie. Réduisant d’autant la durée de vie de ces ressources.
60% de perte de biodiversité dans les pays tropicaux
Le rapport «Planète vivante» s’appuie sur deux outils: un Index Planète vivante (IPV), indicateur de la richesse de la biodiversité dans le monde s’appuyant sur l’état de santé de 8.000 populations de plus de 2.500 espèces, et l’empreinte écologique, qui mesure la quantité de ressources naturelles consommées.
Ses conclusions sont sans appel: la biodiversité est toujours en déclin, particulièrement dans les zones tropicales. Les pays du Sud ont ainsi perdu 60% de leur biodiversité en moins de quarante ans, contre 30% en moyenne mondiale. Parallèlement, les pays riches consomment beaucoup plus de ressources naturelles que les pays en développement: leur empreinte écologique est trois fois plus importante que les pays à revenu moyen et cinq fois plus importante que les pays à faibles revenus. Ce paradoxe met en évidence l’exploitation des ressources du Sud pour le confort des pays du Nord.
«Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème»
Ce sont en particulier les émissions de carbone qui ont mené à cette situation désastreuse: la consommation d’énergie, mais également la production de viande, sont les principaux leviers d’action pour alléger notre empreinte écologique. Jim Leape, président du WWF International, insiste: «Nous ne pouvons pas être neuf milliards à manger de la viande». Toutefois la question du contrôle de la croissance démographique est secondaire selon lui: «Le vrai challenge est de réduire notre consommation de ressources, pas la croissance de la population».
Pour Vince Perez, président du WWF Philippines, il est urgent de changer nos sources d’énergie et de passer massivement aux énergies renouvelables. Toutefois, les membres de l’ONG sont conscients que la volonté politique n’est pas toujours au rendez-vous: «Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème. Le mérite du rapport du WWF est de traduire un langage scientifique en termes compréhensibles par tous. Mais il reste toujours un problème d’agenda: agir pour les cinquante ou cent prochaines années ne coïncide pas avec la durée des mandats politiques», explique Yolanda Kakabadse, ex-ministre de l’Environnement en Equateur.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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