Le rapport Stern recommande que le renouvellement du protocole de Kyoto soit signé en 2007 et non en 2010/11 comme actuellement prévu. En terme de dépenses, il demande que l’humanité consacre 1 % du produit national annuel de la planète, soit près 275 milliards d'euros sur 10 ans, à la réduction de la production des gaz à effet de serre (GES) et des autres facteurs de réchauffement. Sinon, le coût, comme indiqué ci-dessus, serait de 5 à 20 fois plus élevé. La somme de 1% équivaut aux dépenses publicitaires mondiales. La dépense provoquée par une pandémie grippale, selon la Banque mondiale, serait du double. 1% du PNB mondial ne représente donc pas une somme considérable, contrairement à ce que prétendent les partisans du laisser-faire, qui pronostiquent une récession si les mesures d'économies étaient décidées. Les dépenses, en bonne logique, devraient être réparties en proportion de la part de chaque pays ou ensembles de pays dans le PNB global. L’Europe qui est une grosse productrice de GES, après les Etats-Unis, devrait dont en prendre en charge au moins le quart, soit grossièrement 70 milliards. Au prorata de l’activité économique, les grands pays européens devraient donc accepter de majorer leurs dépenses, budgétaires ou autres, de 10 à 15 milliards chacun, toujours sur 10 ans environ.
Là encore, la somme ne paraîtra pas considérable si on la rapporte aux dépenses 10 à 20 fois supérieures que ces pays devront consentir s’ils ne font rien. Encore faut-il suggérer les bonnes façons de se procurer les ressources et de les dépenser. Pour le rapport Stern, ce seront des taxes sur les activités polluantes et des détaxes sur les activités non polluantes qui fourniront les principaux outils permettant d’imposer un changement dans les comportements. Mais ces politiques devront faire l’objet d’accords mondiaux. Sinon les pays vertueux seront découragés d’agir par le laisser-aller des autres. Les mesures à prendre, en ce qui concerne les pays européens, devront se traduire par des politiques européennes communes, acceptées et appliquées par tous les Etats membres. L’Europe est assez importante, dans sa totalité, pour donner le bon exemple au reste du monde. Il serait très dommage qu’elle prenne prétexte des retards de décision de pays égoïstes, comme les Etats-Unis, l’Australie ou les pays asiatiques, pour ne pas faire le premier pas.
Il faudra cependant, comme le rapport Stern le suggère, qu’un cadre général de réduction des émissions soit décidé au niveau mondial, chaque pays pouvant s’y inscrire de façon différente. En ce qui concerne les taxes, des débats virulents se feront immédiatement jour. En Europe, devront-elles porter sur les carburants fossiles, les voyages outre-mer, les produits verts importés ou bien sur d’autres activités réputées contribuer à la production globale des GES ? Et comment, en parallèle aux « impôts verts », encourager les dépenses vertueuses, moins productives en GES : par des détaxes, des subventions, des réglementations ? C’est en tous cas non seulement au niveau des grosses industries que le changement de comportement devra se faire, mais à celui de la vie quotidienne de chacun des citoyens européens. Toute production, toute activité, en principe, devra faire l’objet de calculs et de bilans énergétiques. Les défenseurs de l’environnement s’y efforcent déjà, mais leur démarche suscite encore l’indifférence sinon l’hostilité des pouvoirs publics, des grands groupes industriels et des médias. C’est par les grands décideurs pourtant que les conclusions et les propositions du rapport Stern devront être reprises et transformées en politiques nationales et européennes.
Plus globalement, le rapport Stern recommande quatre approches concourantes:
Les permis d'émission (principe du pollueur-payeur)
La coopération technique (développer des technologies faiblement émettrices de CO2)
La lutte contre la déforestation
L'aide des pays riches aux pays les plus pauvres.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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