Trois ans après les engagements des tables rondes du Grenelle de l’environnement et le discours enflammé de Nicolas Sarkozy le 25 octobre 2007, le Réseau Action Climat fait le point sur le dossier « climat-énergie ».
Montreuil, le 22 octobre 2010 – « Le moins que l’on puisse dire c’est que le « New deal » écologique promis par le Président de la République n’a pas eu lieu », constate Olivier Louchard, Directeur du RAC-France. « Au contraire, ce que certains redoutaient déjà en 2007 est arrivé : les petites avancées que le gouvernement affiche ne doivent pas masquer l’absence criante de mesures de rupture, structurantes et réellement efficaces ».
L’enterrement de la taxe carbone, emblème de l’hypocrisie du gouvernement
« L’abandon de la taxe carbone au lendemain des élections régionales aura eu un mérite : faire tomber les masques, commente Karine Gavand, responsable climat à Greenpeace. Il est clair désormais que l’environnement est avant tout une tactique électorale, et l’opportunisme politique de Nicolas Sarkozy sans bornes. La mise en place de cette mesure, structurante et structurelle, vendue par le candidat à la présidentielle comme le pilier de sa politique environnementale, aurait eu le mérite d’enclencher une réelle prise de conscience au sein de la société française. Le renoncement du gouvernement, après le fiasco de Copenhague, encourage, dangereusement, le sentiment d’un « à quoi bon ? ».
Côté transports, c’est la consternation. « Malgré certaines avancées, les résultats du Grenelle ne sont pas à la hauteur des enjeux. Aucun financement pérenne des transports urbains et ferroviaires n’a été mis en place, le vélo reste ignoré par l’Etat et les investissements routiers sont relancés au mépris de tout bon sens. » déclare Jean Sivardière, président de la FNAUT.
Alors que des objectifs satisfaisants ont été fixés sur l’énergie (23 % d’énergies renouvelables en 2020, - 38% de consommation d’énergie pour le bâtiment existant...), les outils mis en place ne sont pas du tout à niveau. Pour Raphaël Claustre du CLER, « le Grenelle a pourtant suscité des envies, les acteurs des territoires se mobilisent, les collectivités, les entreprises et les associations agissent maintenant ensemble. Mais l’Etat semble reculer de plus en plus face à ce mouvement ». En soufflant le chaud et le froid sur les énergies renouvelables, le gouvernement empêche le développement serein de ces filières pourtant créatrices d’emplois locaux.
Concernant les autres sujets majeurs, le bilan est tout aussi insuffisant (voir note détaillée ci après) : absence de mesures climat sur l’agriculture, imposture sur les agrocarburants, taxe sur les incinérateurs dépouillée de son contenu, deux EPR programmés, etc. A noter néanmoins quelques avancées sur les politiques territoriales et l’urbanisme.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
lundi 25 octobre 2010
vendredi 22 octobre 2010
Chaque année, la planète perd l'équivalent de l'Italie en surfaces cultivées
Jusqu'à 30 millions d'hectares de surfaces cultivées, soit l'équivalent de la superficie de l'Italie, sont perdus chaque année du fait de la dégradation de l'environnement, de l'industrialisation et de l'urbanisation, a souligné jeudi 21 octobre un rapport de l'ONU. "Cette tendance a des conséquences dramatiques pour des centaines de millions d'agriculteurs, de pêcheurs ou de peuples indigènes", a noté Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation, lors de la présentation de son rapport (consultable en français et en PDF).
"Aujourd'hui, 500 millions de petits agriculteurs souffrent de la faim car leur droit à la terre est attaqué, a-t-il souligné. Alors que les populations rurales augmentent et que la concurrence avec les grandes entités industrielles croît, les parcelles cultivées par les petits exploitants diminuent année après année. Les agriculteurs sont souvent rejetés vers des sols qui sont arides, montagneux ou sans irrigation."
Le rapport de M. Schutter souligne que la combinaison entre la dégradation de l'environnement, l'urbanisation et les acquisitions de grandes surfaces par des investisseurs étrangers constitue "un cocktail explosif". A l'échelle de la planète, "5 à 10 millions d'hectares de terres agricoles sont perdus chaque année du fait d'une dégradation sévère [de l'environnement] et 19,5 millions de plus sont perdus du fait de l'industrialisation et de l'urbanisation", a expliqué M. Schutter. La pression des très grands exploitants agricoles a accentué ce phénomène. "Chaque année, des investisseurs expriment leur intérêt dans l'acquisition de plus de 40 millions d'hectares de terres arables. (…) Ces développements ont un impact énorme sur les petits exploitants, les peuples indigènes, les bergers et les pêcheurs qui dépendent de l'accès à la terre et à l'eau pour leur existence."
"Aujourd'hui, 500 millions de petits agriculteurs souffrent de la faim car leur droit à la terre est attaqué, a-t-il souligné. Alors que les populations rurales augmentent et que la concurrence avec les grandes entités industrielles croît, les parcelles cultivées par les petits exploitants diminuent année après année. Les agriculteurs sont souvent rejetés vers des sols qui sont arides, montagneux ou sans irrigation."
Le rapport de M. Schutter souligne que la combinaison entre la dégradation de l'environnement, l'urbanisation et les acquisitions de grandes surfaces par des investisseurs étrangers constitue "un cocktail explosif". A l'échelle de la planète, "5 à 10 millions d'hectares de terres agricoles sont perdus chaque année du fait d'une dégradation sévère [de l'environnement] et 19,5 millions de plus sont perdus du fait de l'industrialisation et de l'urbanisation", a expliqué M. Schutter. La pression des très grands exploitants agricoles a accentué ce phénomène. "Chaque année, des investisseurs expriment leur intérêt dans l'acquisition de plus de 40 millions d'hectares de terres arables. (…) Ces développements ont un impact énorme sur les petits exploitants, les peuples indigènes, les bergers et les pêcheurs qui dépendent de l'accès à la terre et à l'eau pour leur existence."
jeudi 21 octobre 2010
Conclusions du rapport Stern sur le changement climatique
Le rapport Stern recommande que le renouvellement du protocole de Kyoto soit signé en 2007 et non en 2010/11 comme actuellement prévu. En terme de dépenses, il demande que l’humanité consacre 1 % du produit national annuel de la planète, soit près 275 milliards d'euros sur 10 ans, à la réduction de la production des gaz à effet de serre (GES) et des autres facteurs de réchauffement. Sinon, le coût, comme indiqué ci-dessus, serait de 5 à 20 fois plus élevé. La somme de 1% équivaut aux dépenses publicitaires mondiales. La dépense provoquée par une pandémie grippale, selon la Banque mondiale, serait du double. 1% du PNB mondial ne représente donc pas une somme considérable, contrairement à ce que prétendent les partisans du laisser-faire, qui pronostiquent une récession si les mesures d'économies étaient décidées. Les dépenses, en bonne logique, devraient être réparties en proportion de la part de chaque pays ou ensembles de pays dans le PNB global. L’Europe qui est une grosse productrice de GES, après les Etats-Unis, devrait dont en prendre en charge au moins le quart, soit grossièrement 70 milliards. Au prorata de l’activité économique, les grands pays européens devraient donc accepter de majorer leurs dépenses, budgétaires ou autres, de 10 à 15 milliards chacun, toujours sur 10 ans environ.
Là encore, la somme ne paraîtra pas considérable si on la rapporte aux dépenses 10 à 20 fois supérieures que ces pays devront consentir s’ils ne font rien. Encore faut-il suggérer les bonnes façons de se procurer les ressources et de les dépenser. Pour le rapport Stern, ce seront des taxes sur les activités polluantes et des détaxes sur les activités non polluantes qui fourniront les principaux outils permettant d’imposer un changement dans les comportements. Mais ces politiques devront faire l’objet d’accords mondiaux. Sinon les pays vertueux seront découragés d’agir par le laisser-aller des autres. Les mesures à prendre, en ce qui concerne les pays européens, devront se traduire par des politiques européennes communes, acceptées et appliquées par tous les Etats membres. L’Europe est assez importante, dans sa totalité, pour donner le bon exemple au reste du monde. Il serait très dommage qu’elle prenne prétexte des retards de décision de pays égoïstes, comme les Etats-Unis, l’Australie ou les pays asiatiques, pour ne pas faire le premier pas.
Il faudra cependant, comme le rapport Stern le suggère, qu’un cadre général de réduction des émissions soit décidé au niveau mondial, chaque pays pouvant s’y inscrire de façon différente. En ce qui concerne les taxes, des débats virulents se feront immédiatement jour. En Europe, devront-elles porter sur les carburants fossiles, les voyages outre-mer, les produits verts importés ou bien sur d’autres activités réputées contribuer à la production globale des GES ? Et comment, en parallèle aux « impôts verts », encourager les dépenses vertueuses, moins productives en GES : par des détaxes, des subventions, des réglementations ? C’est en tous cas non seulement au niveau des grosses industries que le changement de comportement devra se faire, mais à celui de la vie quotidienne de chacun des citoyens européens. Toute production, toute activité, en principe, devra faire l’objet de calculs et de bilans énergétiques. Les défenseurs de l’environnement s’y efforcent déjà, mais leur démarche suscite encore l’indifférence sinon l’hostilité des pouvoirs publics, des grands groupes industriels et des médias. C’est par les grands décideurs pourtant que les conclusions et les propositions du rapport Stern devront être reprises et transformées en politiques nationales et européennes.
Plus globalement, le rapport Stern recommande quatre approches concourantes:
Les permis d'émission (principe du pollueur-payeur)
La coopération technique (développer des technologies faiblement émettrices de CO2)
La lutte contre la déforestation
L'aide des pays riches aux pays les plus pauvres.
Là encore, la somme ne paraîtra pas considérable si on la rapporte aux dépenses 10 à 20 fois supérieures que ces pays devront consentir s’ils ne font rien. Encore faut-il suggérer les bonnes façons de se procurer les ressources et de les dépenser. Pour le rapport Stern, ce seront des taxes sur les activités polluantes et des détaxes sur les activités non polluantes qui fourniront les principaux outils permettant d’imposer un changement dans les comportements. Mais ces politiques devront faire l’objet d’accords mondiaux. Sinon les pays vertueux seront découragés d’agir par le laisser-aller des autres. Les mesures à prendre, en ce qui concerne les pays européens, devront se traduire par des politiques européennes communes, acceptées et appliquées par tous les Etats membres. L’Europe est assez importante, dans sa totalité, pour donner le bon exemple au reste du monde. Il serait très dommage qu’elle prenne prétexte des retards de décision de pays égoïstes, comme les Etats-Unis, l’Australie ou les pays asiatiques, pour ne pas faire le premier pas.
Il faudra cependant, comme le rapport Stern le suggère, qu’un cadre général de réduction des émissions soit décidé au niveau mondial, chaque pays pouvant s’y inscrire de façon différente. En ce qui concerne les taxes, des débats virulents se feront immédiatement jour. En Europe, devront-elles porter sur les carburants fossiles, les voyages outre-mer, les produits verts importés ou bien sur d’autres activités réputées contribuer à la production globale des GES ? Et comment, en parallèle aux « impôts verts », encourager les dépenses vertueuses, moins productives en GES : par des détaxes, des subventions, des réglementations ? C’est en tous cas non seulement au niveau des grosses industries que le changement de comportement devra se faire, mais à celui de la vie quotidienne de chacun des citoyens européens. Toute production, toute activité, en principe, devra faire l’objet de calculs et de bilans énergétiques. Les défenseurs de l’environnement s’y efforcent déjà, mais leur démarche suscite encore l’indifférence sinon l’hostilité des pouvoirs publics, des grands groupes industriels et des médias. C’est par les grands décideurs pourtant que les conclusions et les propositions du rapport Stern devront être reprises et transformées en politiques nationales et européennes.
Plus globalement, le rapport Stern recommande quatre approches concourantes:
Les permis d'émission (principe du pollueur-payeur)
La coopération technique (développer des technologies faiblement émettrices de CO2)
La lutte contre la déforestation
L'aide des pays riches aux pays les plus pauvres.
Donner un prix à la nature pour mieux la protéger ?
A l'occasion de la Conférence des Nations unies sur la diversité biologique qui se tient à Nagoya (Japon) jusqu' au 29 octobre, l'économiste indien Pavan Sukhdev a présenté, mercredi 20 octobre, les conclusions de son étude sur "l'économie de la biodiversité et des services écosystémiques".
Ce travail avait été commandé par l'Union européenne en 2008, avec l'ambition de chiffrer – comme l'avait fait le rapport Stern en 2006 pour le changement climatique – le coût que fait peser à terme sur l'économie mondiale l'absence de politique ambitieuse de protection de la biodiversité.
Alors même que les scientifiques considèrent que la disparition des espèces se produit actuellement à un rythme de 100 à 1 000 fois plus élevé.
Le rapport Sukhdev ne livre pas une équation globale du "prix de la nature" qu'il faudrait intégrer dans les équations économiques pour que soit tenu compte de cet actif naturel aujourd'hui négligé. Compte tenu de la grande variété et de la complexité des écosystèmes, cet exercice est d'une part impossible, mais surtout, il n'aurait pas beaucoup de sens.
LES RÉCIFS CORALLIENS D'HAWAÏ
Il cherche en revanche à faire apparaître et à chiffrer sur des exemples, les services indispensables que nous rend la nature que ce soit en terme d'approvisionnement (alimentation, eau douce, ressources médicales) ou de régulation (qualité de l'air, stockage du CO2, prévention de l'érosion, pollinisation).
Par exemple, la pêche et le tourisme à Hawaï dépendent de l'existence de récifs coralliens qui jouent aussi un rôle de protection contre l'érosion. Le rapport estime que cet écosystème assure à l'Etat d'Hawaï un revenu annuel de 360 millions de dollars.
Autre exemple cité pour illustrer la démarche : en Suisse, la pollinisation par les abeilles assure, chaque année, une production agricole estimée à 210 millions de dollars.
La recommandation du rapport Sukhdev apparaît dès lors évidente : avant de détruire la nature, réfléchissez à ce que vous allez perdre.
La démarche de Pavan Sukhdev reste cependant controversée pour une partie des écologistes qui déplorent et redoutent cette "marchandisation" de la nature. A leurs yeux, le débat sur la protection de la nature doit demeurer sur un terrain strictement éthique.
Ce travail avait été commandé par l'Union européenne en 2008, avec l'ambition de chiffrer – comme l'avait fait le rapport Stern en 2006 pour le changement climatique – le coût que fait peser à terme sur l'économie mondiale l'absence de politique ambitieuse de protection de la biodiversité.
Alors même que les scientifiques considèrent que la disparition des espèces se produit actuellement à un rythme de 100 à 1 000 fois plus élevé.
Le rapport Sukhdev ne livre pas une équation globale du "prix de la nature" qu'il faudrait intégrer dans les équations économiques pour que soit tenu compte de cet actif naturel aujourd'hui négligé. Compte tenu de la grande variété et de la complexité des écosystèmes, cet exercice est d'une part impossible, mais surtout, il n'aurait pas beaucoup de sens.
LES RÉCIFS CORALLIENS D'HAWAÏ
Il cherche en revanche à faire apparaître et à chiffrer sur des exemples, les services indispensables que nous rend la nature que ce soit en terme d'approvisionnement (alimentation, eau douce, ressources médicales) ou de régulation (qualité de l'air, stockage du CO2, prévention de l'érosion, pollinisation).
Par exemple, la pêche et le tourisme à Hawaï dépendent de l'existence de récifs coralliens qui jouent aussi un rôle de protection contre l'érosion. Le rapport estime que cet écosystème assure à l'Etat d'Hawaï un revenu annuel de 360 millions de dollars.
Autre exemple cité pour illustrer la démarche : en Suisse, la pollinisation par les abeilles assure, chaque année, une production agricole estimée à 210 millions de dollars.
La recommandation du rapport Sukhdev apparaît dès lors évidente : avant de détruire la nature, réfléchissez à ce que vous allez perdre.
La démarche de Pavan Sukhdev reste cependant controversée pour une partie des écologistes qui déplorent et redoutent cette "marchandisation" de la nature. A leurs yeux, le débat sur la protection de la nature doit demeurer sur un terrain strictement éthique.
vendredi 15 octobre 2010
L'humanité engloutit l'équivalent d'une planète et demie
Selon le rapport "Planète vivante 2010" de l'organisation écologiste WWF, rendu public mercredi 13 octobre, l'humanité utilise désormais "l'équivalent d'une planète et demie" pour subvenir à ses besoins, principalement en raison de la "surconsommation" des pays les plus riches.
L'empreinte écologique de l'humanité, c'est-à-dire la surface de terre et le volume d'eau requis pour produire les ressources renouvelables utilisés par la population sur une année, a doublé depuis 1966, ajoute l'organisation. Si rien ne change dans nos modes de consommation, l'humanité aura besoin de "deux planètes par an" en 2030, s'alarme le Fonds mondial pour la nature (WWF).
LES PAYS DU NORD SUR LA SELLETTE
Le WWF souligne le rôle prépondérant des pays les plus riches dans cette évolution en relevant que, toujours sur les données de 2007, les pays membres de l'OCDE, dont font partie les économies les plus riches au monde, "représentaient 37 % de l'empreinte écologique de l'humanité". "Si chaque habitant de la planète vivait comme un habitant moyen des Etats-Unis ou des Emirats arabes unis, il faudrait une biocapacité équivalente à plus de 4,5 planètes pour répondre à la consommation de l'humanité et absorber les émissions de CO2", souligne le texte. "Par contre, si tout le monde vivait comme le citoyen indien moyen, l'humanité n'utiliserait même pas la moitié de la biocapacité de la planète", ajoute-t-il.
Les Emirats arabes unis, le Qatar, le Danemark, la Belgique, les Etats-Unis, l'Estonie, le Canada, l'Australie, le Koweït et l'Irlande sont les pays à la plus forte empreinte écologique, ajoute l'organisation. "La surconsommation du Nord se fait à crédit sur les ressources du Sud", souligne le WWF, dont le rapport relève également qu'"un déclin de la biodiversité est plus élevé dans les pays à faibles revenus".
Le rapport du WWF fait état d'une diminution globale de la biodiversité de 30 % entre 1970 et 2007. Dans les zones tropicales, cette diminution atteint 60 %.
L'empreinte écologique de l'humanité, c'est-à-dire la surface de terre et le volume d'eau requis pour produire les ressources renouvelables utilisés par la population sur une année, a doublé depuis 1966, ajoute l'organisation. Si rien ne change dans nos modes de consommation, l'humanité aura besoin de "deux planètes par an" en 2030, s'alarme le Fonds mondial pour la nature (WWF).
LES PAYS DU NORD SUR LA SELLETTE
Le WWF souligne le rôle prépondérant des pays les plus riches dans cette évolution en relevant que, toujours sur les données de 2007, les pays membres de l'OCDE, dont font partie les économies les plus riches au monde, "représentaient 37 % de l'empreinte écologique de l'humanité". "Si chaque habitant de la planète vivait comme un habitant moyen des Etats-Unis ou des Emirats arabes unis, il faudrait une biocapacité équivalente à plus de 4,5 planètes pour répondre à la consommation de l'humanité et absorber les émissions de CO2", souligne le texte. "Par contre, si tout le monde vivait comme le citoyen indien moyen, l'humanité n'utiliserait même pas la moitié de la biocapacité de la planète", ajoute-t-il.
Les Emirats arabes unis, le Qatar, le Danemark, la Belgique, les Etats-Unis, l'Estonie, le Canada, l'Australie, le Koweït et l'Irlande sont les pays à la plus forte empreinte écologique, ajoute l'organisation. "La surconsommation du Nord se fait à crédit sur les ressources du Sud", souligne le WWF, dont le rapport relève également qu'"un déclin de la biodiversité est plus élevé dans les pays à faibles revenus".
Le rapport du WWF fait état d'une diminution globale de la biodiversité de 30 % entre 1970 et 2007. Dans les zones tropicales, cette diminution atteint 60 %.
jeudi 14 octobre 2010
Le rapport «Planète vivante» du WWF révèle de nouvelles extinctions d'espèces...
Il sort tous les deux ans, et à chaque fois le constat empire. L’édition 2010 du rapport «Planète vivante» du WWF (World Wildlife Fund), publié mercredi, met en évidence l’épuisement des ressources naturelles et la perte énorme de biodiversité dans les zones tropicales. L’empreinte écologique de l’humanité ne cesse de croître: nous consommons actuellement 50% de ressources naturelles de trop par rapport à ce que la Terre peut fournir, soit l’équivalent des ressources d’une planète et demie. Réduisant d’autant la durée de vie de ces ressources.
60% de perte de biodiversité dans les pays tropicaux
Le rapport «Planète vivante» s’appuie sur deux outils: un Index Planète vivante (IPV), indicateur de la richesse de la biodiversité dans le monde s’appuyant sur l’état de santé de 8.000 populations de plus de 2.500 espèces, et l’empreinte écologique, qui mesure la quantité de ressources naturelles consommées.
Ses conclusions sont sans appel: la biodiversité est toujours en déclin, particulièrement dans les zones tropicales. Les pays du Sud ont ainsi perdu 60% de leur biodiversité en moins de quarante ans, contre 30% en moyenne mondiale. Parallèlement, les pays riches consomment beaucoup plus de ressources naturelles que les pays en développement: leur empreinte écologique est trois fois plus importante que les pays à revenu moyen et cinq fois plus importante que les pays à faibles revenus. Ce paradoxe met en évidence l’exploitation des ressources du Sud pour le confort des pays du Nord.
«Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème»
Ce sont en particulier les émissions de carbone qui ont mené à cette situation désastreuse: la consommation d’énergie, mais également la production de viande, sont les principaux leviers d’action pour alléger notre empreinte écologique. Jim Leape, président du WWF International, insiste: «Nous ne pouvons pas être neuf milliards à manger de la viande». Toutefois la question du contrôle de la croissance démographique est secondaire selon lui: «Le vrai challenge est de réduire notre consommation de ressources, pas la croissance de la population».
Pour Vince Perez, président du WWF Philippines, il est urgent de changer nos sources d’énergie et de passer massivement aux énergies renouvelables. Toutefois, les membres de l’ONG sont conscients que la volonté politique n’est pas toujours au rendez-vous: «Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème. Le mérite du rapport du WWF est de traduire un langage scientifique en termes compréhensibles par tous. Mais il reste toujours un problème d’agenda: agir pour les cinquante ou cent prochaines années ne coïncide pas avec la durée des mandats politiques», explique Yolanda Kakabadse, ex-ministre de l’Environnement en Equateur.
60% de perte de biodiversité dans les pays tropicaux
Le rapport «Planète vivante» s’appuie sur deux outils: un Index Planète vivante (IPV), indicateur de la richesse de la biodiversité dans le monde s’appuyant sur l’état de santé de 8.000 populations de plus de 2.500 espèces, et l’empreinte écologique, qui mesure la quantité de ressources naturelles consommées.
Ses conclusions sont sans appel: la biodiversité est toujours en déclin, particulièrement dans les zones tropicales. Les pays du Sud ont ainsi perdu 60% de leur biodiversité en moins de quarante ans, contre 30% en moyenne mondiale. Parallèlement, les pays riches consomment beaucoup plus de ressources naturelles que les pays en développement: leur empreinte écologique est trois fois plus importante que les pays à revenu moyen et cinq fois plus importante que les pays à faibles revenus. Ce paradoxe met en évidence l’exploitation des ressources du Sud pour le confort des pays du Nord.
«Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème»
Ce sont en particulier les émissions de carbone qui ont mené à cette situation désastreuse: la consommation d’énergie, mais également la production de viande, sont les principaux leviers d’action pour alléger notre empreinte écologique. Jim Leape, président du WWF International, insiste: «Nous ne pouvons pas être neuf milliards à manger de la viande». Toutefois la question du contrôle de la croissance démographique est secondaire selon lui: «Le vrai challenge est de réduire notre consommation de ressources, pas la croissance de la population».
Pour Vince Perez, président du WWF Philippines, il est urgent de changer nos sources d’énergie et de passer massivement aux énergies renouvelables. Toutefois, les membres de l’ONG sont conscients que la volonté politique n’est pas toujours au rendez-vous: «Peu de leaders politiques ont conscience de la gravité du problème. Le mérite du rapport du WWF est de traduire un langage scientifique en termes compréhensibles par tous. Mais il reste toujours un problème d’agenda: agir pour les cinquante ou cent prochaines années ne coïncide pas avec la durée des mandats politiques», explique Yolanda Kakabadse, ex-ministre de l’Environnement en Equateur.
lundi 4 octobre 2010
Découverte de 20.000 nouvelles espèces marines
Un recensement de la vie marine a permis d'identifier 20.000 nouvelles espèces, mais un cinquième des océans reste encore à explorer, selon un rapport publié lundi à Londres et réalisé après dix années d'études. "Le recensement a mis en évidence une profusion inattendue d'espèces", soit près de 250.000, contre les quelque 230.000 connues jusqu'à présent, concluent les scientifiques impliqués dans ce projet. Après ce travail qui a mobilisé 2.700 scientifiques de plus de 80 pays, il reste pourtant encore de très nombreuses espèces à découvrir, dans les zones qui n'ont pas été explorées mais aussi dans celles qui l'ont déjà été. Les experts "n'ont aucune donnée" sur un cinquième des océans, selon le rapport. On peut "logiquement extrapoler" qu'il existe "au moins un million" d'espèces marines, estiment les scientifiques. Selon l'étude, "il existe des espèces dans toutes les zones" étudiées, "même là où il y a très peu d'oxygène et de lumière". Ce recensement cartographie aussi la vie dans les océans et donne les trajets migratoires des espèces, établis grâce à des satellites et d'autres équipements électroniques. Les scientifiques ont notamment pu identifier les mouvements vers les glaces qui ont fondu. Ces données doivent servir de "base pour évaluer les modifications de la vie marine liées au changement naturel et à l'activité humaine", comme les marées noires. Une grande partie de ces informations est accessible sur le site internet www.iobis.org. Cette publication intervient à l'occasion de l'Année internationale de la biodiversité, décrétée par les Nations unies, et à deux semaines du sommet sur la biodiversité de Nagoya au Japon (18-20 octobre).
vendredi 1 octobre 2010
Migraines : découverte d’une mutation génétique
Des chercheurs canadiens ont identifié un gène en cause dans les épisodes de migraine. Publiés dans la revue Nature Médicine, les travaux des scientifiques de l’Université de Montréal pourraient permettre de trouver un traitement efficace contre les migraines.
Après avoir comparé l’ADN de patients migraineux et de patients en bonne santé, les chercheurs canadiens ont découvert qu’une mutation du gène "KCNK 18" était corrélée à des migraines, et ce, chez tous les membres d’une même famille sujets à des céphalées.
Dans le détail, la mutation de ce gène altère la fonction d’une protéine qui joue un rôle indispensable dans la communication entre les cellules nerveuses. La protéine produite par le gène est alors déformée et altère l’activité électrique des cellules. Les chercheurs ont ainsi pu identifier la présence de cette protéine "tronquée" chez les personnes migraineuses, en particulier dans des structures neuronales associées à la migraine : les ganglions de Gasser.
"Ces résultats sont extrêmement importants car l'activation des neurones du ganglion de Gasser joue un rôle capital dans l'apparition des migraines. Or, l'activation accrue de ces neurones pourrait fort bien augmenter le risque de crise migraineuse", explique l’auteur principal de l’étude. Ces résultats pourraient permettre de focaliser des traitements sur la protéine en cause, afin de réduire la sévérité et la fréquence des épisodes migraineux.
Après avoir comparé l’ADN de patients migraineux et de patients en bonne santé, les chercheurs canadiens ont découvert qu’une mutation du gène "KCNK 18" était corrélée à des migraines, et ce, chez tous les membres d’une même famille sujets à des céphalées.
Dans le détail, la mutation de ce gène altère la fonction d’une protéine qui joue un rôle indispensable dans la communication entre les cellules nerveuses. La protéine produite par le gène est alors déformée et altère l’activité électrique des cellules. Les chercheurs ont ainsi pu identifier la présence de cette protéine "tronquée" chez les personnes migraineuses, en particulier dans des structures neuronales associées à la migraine : les ganglions de Gasser.
"Ces résultats sont extrêmement importants car l'activation des neurones du ganglion de Gasser joue un rôle capital dans l'apparition des migraines. Or, l'activation accrue de ces neurones pourrait fort bien augmenter le risque de crise migraineuse", explique l’auteur principal de l’étude. Ces résultats pourraient permettre de focaliser des traitements sur la protéine en cause, afin de réduire la sévérité et la fréquence des épisodes migraineux.
Inscription à :
Articles (Atom)
Les fleuristes, victimes ignorées des pesticides : « Si l’on m’avait mise en garde, ma fille serait encore là »
Dès 2017, des tests menés par 60 millions de consommateurs sur des roses commercialisées par dix grandes enseignes en France révélaient ...
-
Pesticides, virus, agriculture intensive, de multiples causes concourent au déclin des abeilles mais chaque pays a tendance à privilégier sa...
-
🌊La circulation océanique de retournement (AMOC) sur le point de s'effondrer et de modifier complètement le climat européen ? 🔬 Cett...
-
Dès 2017, des tests menés par 60 millions de consommateurs sur des roses commercialisées par dix grandes enseignes en France révélaient ...