mercredi 18 avril 2018

La demande de pétrole va continuer à augmenter

Malgré l’accord de Paris sur le climat et la lutte contre les émissions de CO2, la consommation d’or noir devrait encore progresser d’ici à 2040.
Quelle sera la durée de vie du pétrole ? La croissance continue du secteur de la pétrochimie, qui permet notamment de produire des matières plastiques, pourrait bien soutenir, pendant longtemps encore, la demande d’or noir.
Dernier exemple en date : le 11 avril, le groupe pétrolier saoudien Aramco a annoncé un gigantesque projet de raffinage et de pétrochimie en Inde pour 44 milliards de dollars (environ 36 milliards d’euros). « La pétrochimie est le point aveugle du débat sur le pétrole », analysait début mars, devant des journalistes, Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). « Dans les cinq prochaines années, elle pourrait représenter 25 % de la demande », notait M. Birol.
Les besoins de la pétrochimie, notamment, sont clairement orientés à la hausse Cette prédiction du patron de l’AIE sur la pétrochimie vient renforcer une analyse partagée dans les milieux pétroliers : la demande – et donc la consommation – de pétrole va augmenter de manière significative au moins jusqu’en 2040. Et ce, en dépit de l’accord de Paris sur le climat ­visant à limiter les émissions de CO2, de l’émergence rapide du marché des véhicules électriques et de la baisse du coût des énergies renouvelables.
« Il n’y a aucun signe d’un pic de la demande », tranche Fatih Birol. Certes, d’ici à 2040, la demande de pétrole pour les voitures devrait enfin atteindre un plateau, souligne le rapport annuel de l’AIE. Le monde consomme aujourd’hui 20 millions de barils de pétrole par jour pour les véhicules individuels, et ce chiffre devrait légèrement décliner avant 2040, sous l’effet conjugué du développement des véhicules électriques et d’une plus grande efficacité énergétique des moteurs.
Mais, pour tous les autres secteurs, les perspectives sont clairement orientées à la hausse. Les besoins du transport routier pourraient passer de 15 à 19 millions de barils, ceux de l’aviation de 11 à 15,7 millions....

  • Une reprise toujours plus rapide
Le rythme de la reprise ne faiblit pas. Après une croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial de 3,8 % en 2017 – la plus rapide depuis 2011 –, le FMI table sur 3,9 % en 2018 et 2019. Un scénario soutenu par des conditions toujours favorables sur les marchés (en dépit du retour d’une certaine volatilité) et les prévisions d’une large expansion budgétaire aux Etats-Unis. La croissance américaine devrait d’ailleurs rester particulièrement dynamique, à 2,9 % cette année et 2,7 % la suivante, plus que prévu par le Fonds dans ses derniers pronostics de janvier. La zone euro devrait aussi poursuivre sur sa lancée à + 2,4 % en 2018 et 2 % en 2019 (2,1 % et 2 % pour la France). Les économies avancées devraient ainsi enregistrer des performances meilleures que leur croissance potentielle.
L’Asie émergente restera le principal moteur de l’activité mondiale, avec une croissance attendue autour de 6,5 % en 2018 et 2019. La Chine devrait décélérer tout en conservant une vitesse de croisière élevée (+ 6,6 % en 2018 et + 6,4 % en 2019). Les exportateurs de matière première, enfin, devraient voir leurs perspectives s’améliorer un peu après trois années difficiles.

mardi 17 avril 2018

Une enzyme capable de dévorer le plastique a été découverte

Des scientifiques ont récemment découvert une enzyme mangeuse de plastique. Cette trouvaille suscite un grand espoir pour résoudre le problème environnemental majeur de la pollution de nos océans.

DÉGRADATION. Cette découverte pourrait régler un problème majeur de pollution environnemental. Sans le vouloir, des chercheurs américains et britanniques ont conçu une enzyme capable de détruire le plastique à une vitesse accélérée. Cette découverte expliquée dans une étude, publiée lundi 16 avril 2018, a été menée par des équipes de l'Université de Portsmouth au Royaume-Uni et par le Laboratoire national des énergies renouvelables du Département américain de l'Énergie (NREL).

La pollution des océans est un fléau qui inquiètent pour son impact sur la santé des humains, des animaux mais aussi sur l'environnement. Chaque année, ce sont plus de huit millions de tonnes de plastiques qui se retrouvent dans différents océans de la planète. La majorité de ces plastiques peut perdurer pendant des centaines d'années dans les eaux.

Vers une solution d'élimination des plastiques ?

Cette découverte fait suite à celle, en 2016, d'une enzyme qui a naturellement évolué dans une décharge japonaise. Cette enzyme, appelée PETase, se nourrissait de plastique PET, utilisé par million de tonnes dans la fabrication de bouteille en plastique notamment. 
L'objectif initiale de l'équipe américano-britannique était de comprendre le fonctionnement de l'enzyme PETase, en découvrant sa structure. Les scientifiques ne s'attendaient pas à l'améliorer en l'étudiant. Et pourtant, en ajoutant des acides aminés sur la structure de l'enzyme découverte au Japon, les chercheurs ont pu observer un changement inattendu de son comportement. Cette dernière s'est ainsi mise à décomposer plus rapidement le plastique. L'enzyme ainsi modifiée permet de détruire en seulement quelques jours le plastique PET. Un temps record, bien loin des années, voire des siècles, que prend actuellement le plastique pour se détruire à l'air libre.

Un futur plein d’espoir

"La chance joue souvent un rôle important dans la recherche scientifique fondamentale et notre découverte n'y fait pas exception, a commenté John McGeehan, professeur à l'école de sciences biologiques à Portsmouth. Bien que l'avancée soit modeste, cette découverte inattendue suggère qu'il reste de la marge pour améliorer davantage ces enzymes, pour nous rapprocher encore d'une solution de recyclage pour cet amas de plastique en constante croissance et dont personne ne semble considérer l'importance". Les scientifiques s'activent désormais à améliorer les performances de l'enzyme mutante, dans l'espoir de pouvoir un jour l'utiliser dans un processus industriel de destruction des plastiques.
Il est fort possible que dans les années à venir, nous voyons un procédé industriellement viable pour recycler le PET et potentiellement d'autres (plastiques) dans leurs composants d'origine afin qu'ils puissent être recyclés de manière durable “, a assuré le professeur John McGeehan. Cette découverte est d’autant plus importante que l’utilisation d’enzyme dans le recyclage du plastique constituerait une solution naturelle. "Les enzymes sont non toxiques, biodégradables et peuvent être produites en grandes quantités par des micro-organismes", a ainsi déclaré Oliver Jones, un expert en chimie de l'Université de Melbourne.
En guise de conclusion pour l’étude, le professeur John McGeehan a affirmé : “nous pouvons tous jouer un rôle important dans le problème du plastique. Mais la communauté scientifique qui a créé ces "matériaux miracles" (le plastique) doit maintenant utiliser toutes les technologies mises à sa disposition pour développer de vraies solutions”.


Un collectif de chercheurs et médecins demande la suspension de certains fongicides utilisés à grande échelle

Un collectif de chercheurs et médecins alerte, dans une tribune publiée le 16 avril dans Libération, sur les risques que représentent les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase) pour la santé. Ces fongicides sont utilisés à grande échelle depuis 2009 pour éliminer les champignons et moisissures sur les cultures. Les scientifiques appellent à suspendre l'utilisation de ces produits "tant qu'une estimation des dangers et des risques n'aura pas été réalisée par des organismes publics indépendants" et des agences chargées des autorisations de mise sur le marché comme l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
"Les SDHI visent à bloquer une étape clé de la respiration des champignons, celle assurée par la succinate déshydrogénase (SDH). Or, les cellules de tous les êtres vivants respirent. Tous. Depuis les micro-organismes, les champignons, les plantes, les animaux, jusqu'aux hommes", expliquent les scientifiques. Lorsque la respiration des cellules est perturbée chez l'homme, "cela conduit à l'émergence de nombreuses maladies, certaines très graves". Encéphalopathies sévères chez de jeunes enfants, tumeurs du système nerveux, cancers du rein et du système digestif…
"Nos travaux de recherche sur l'enzyme SDH ont mis en évidence un mécanisme très particulier de dérèglement cellulaire : le blocage de cette enzyme conduit à l'accumulation d'une petite molécule, le succinate. Celui-ci va entraîner à long terme un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques", à l'origine de tumeurs et cancers.

lundi 16 avril 2018

Glyphosate : comment l'Europe compte renforcer la confiance des citoyens

Bruxelles tire les leçons des polémiques autour du renouvellement du glyphosate et propose une réforme pour plus de transparence. La Commission souhaite ainsi récupérer la confiance des citoyens.

La Commission européenne a dévoilé, mercredi 11 avril 2018, des propositions visant à rendre plus transparent le processus d'évaluation scientifique sur lequel se basent les autorisations en matière de sécurité alimentaire. Cette réforme s'applique à huit secteurs différents. Elle concerne ainsi, en plus des produits phytosanitaires, la transparence en matière d'OGM, d'additifs alimentaires (humains et animaux), de matériaux en contact avec la nourriture ou encore les "nouveaux aliments".
Le premier vice-président Frans Timmermans a déclaré dans un communiqué : "aujourd'hui, nous répondons aux préoccupations de citoyens en améliorant la transparence concernant la prise de décision, en offrant un meilleur accès à des informations pertinentes et en assurant que l'évaluation des risques fondée sur des données scientifiques reste au cœur du processus décisionnel dans ce domaine sensible de la sécurité des aliments".

Une pression citoyenne trop forte

En décembre 2017, Bruxelles avait promis de revoir sa législation cédant à la pression d'une pétition : Initiative citoyenne européenne, (ICE) signée par plus d'un million d'européens. A cette période, la Commission européenne adoptait officiellement la nouvelle licence du glyphosate qui clôturait plus de deux ans de bataille autour de cet herbicide controversé. Les opposants et partisans du glyphosate s'étaient déchirés autour des études scientifiques portant sur le caractère cancérogène ou non de l'herbicide le plus utilisé au monde.
L'Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) l'avait classé "probablement non cancérogène", ouvrant la voie à sa réautorisation dans l'Union européenne, quelques mois après l'avis contraire rendu par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), un organisme de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les opposants de cet herbicide avaient assuré que l'Efsa s'appuyait sur des études fournies par l'industrie phytosanitaire, et en particulier le géant américain Monsanto, qui produit le glyphosate.

Une nouvelle réforme pour plus de transparence

"Avec cette nouvelle réforme, les citoyens auront accès immédiatement aux études scientifiques qui viennent en soutien des demandes d'autorisation", a assuré le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis. Ainsi, la réforme proposée par la Commission vise à rendre publiques et accessibles les études d'évaluation des risques "à un stade précoce de la procédure". Un registre visant à compiler toutes les études commandées par des entreprises requérant une autorisation, sera créé, afin de "garantir qu'elles ne cachent pas des études défavorables". Cette réforme donnerait également le pouvoir à la Commission européenne d'exiger de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments des études supplémentaires "dans le cas de circonstances exceptionnelles, comme un haut degré de controverse autour d'une substance".
Au travers de cette réforme, la Commission européenne souhaite aussi renforcer la responsabilité et l'implication des États membres. Ils leur sera désormais demandé de présenter un ensemble de candidats pour une élection d'experts des comités scientifiques de l'Agence européenne pour la sécurité des aliments. "Il est nécessaire que les citoyens continuent de croire que le système (...) fonctionne bien", a souligné le vice-président de la Commission Frans Timmermans lors d'un point presse. Se référant à l'ICE, il s'est félicité que l'action des citoyens européens puisse "avoir un impact direct sur l'agenda politique de l'Union européenne". La proposition de la Commission est désormais entre les mains des deux législateurs européens, le Parlement et le Conseil composé des États membres.

 

jeudi 12 avril 2018

DOCU. On a 20 ans pour changer le monde, ou le défi d'un nouveau modèle agricole

Ce documentaire présente le défi lancé par Fermes d'avenir, une association qui milite pour une remise à plat du modèle agricole français et prône le développement de l'agroécologie.

EXPLOITATION INTENSIVE. Ce documentaire engagé part d'un constat sans appel : le modèle agricole français développé après la Seconde Guerre mondiale a atteint ses limites. Car le secteur est devenu entièrement dépendant du pétrole : alors qu'avant 1945, il fallait une unité d'énergie fossile pour produire 2,3 unités de nourriture, les agriculteurs en utilisent aujourd'hui 10 par unité de nourriture. En outre, l'exploitation intensive a provoqué la disparition ou la destruction presque totale de 60 % des terres arables… tout en échouant à satisfaire les besoins alimentaires hexagonaux — la balance commerciale de la France est déficitaire de 4 milliards d'euros pour les fruits et légumes — et à permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail : privés de subventions, 70 % d'entre eux mettraient la clé sous la porte…
À partir de ce diagnostic sombre, la réalisatrice Hélène Médigue fait découvrir le travail réjouissant de l'association Fermes d'avenir, dont les fondateurs mènent plusieurs expériences visant à vérifier la possibilité de développer à grande échelle une agriculture agroécologique basée sur les principes de la permaculture (agriculture économe en énergie et respectueuse de la biodiversité). Elle suit le travail de lobbying de l'équipe auprès des politiques (l'ex-ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, Emmanuel Macron…), le développement d'une micro-ferme expérimentale et la création d'un projet agro-écologique de 75 hectares en région parisienne. Son héros s'appelle Maxime de Rostolan, fondateur de Fermes d'avenir et initiateur d'un projet de financement participatif consacré à l'agriculture durable. Enthousiaste, persuasif, plein d'entregent, il a réussi à lever des fonds auprès de personnalités très différentes comme le P-GD de la marque de cosmétiques Clarins ou celui du fondateur Groupe SOS dédié aux soins à la personne et a, par ailleurs, reçu le soutien de Nicolas Hulot. Sa force de conviction, capable de faire bouger les lignes, est contagieuse.

 

 

lundi 9 avril 2018

Oiseaux, mammifères, lézards : ces pollinisateurs menacés et trop souvent oubliés

Des chercheurs ont épluché des dizaines d'études portant sur l'importance des vertébrés pollinisateurs dans le maintien des écosystèmes. 

Les conséquences catastrophiques d'une disparition des insectes pollinisateurs font régulièrement l'actualité. Mais d'autres espèces nécessaires à la reproduction des plantes restent bien souvent dans l'ombre. Oiseaux, primates, rongeurs, marsupiaux et même lézards pollinisateurs ont donc fait l'objet d'une méta-analyse (analyse synthétique de la littérature scientifique) menée par des chercheurs britanniques. Ces derniers ont épluché les résultats de 126 expériences et ont rapporté leurs conclusions en février 2018 dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment.

Pas de chauves-souris, pas de tequila !

En synthétisant les précédentes études, les scientifiques ont pu évaluer avec une précision inégalée l'importance des animaux dans le succès reproducteur des plantes. Tout d'abord, ils rappellent qu'environ 88% des plantes à fleurs du monde entier sont pollinisées par des animaux. Certaines sont d'ailleurs particulièrement dépendantes des vertébrés notamment celles visitées par des chauves-souris. En effet, si ces mammifères sont exclus de leur rôle, la reproduction de "leurs" plantes s'effondre : les chercheurs ont noté une diminution de 83% de la production de fruits et/ ou de graines par celles-ci. L'exemple le plus parlant est peut être celui de l'agave bleu. Cette plante qui sert de base à la confection de la tequila dépend entièrement de deux espèces de chauves-souris : Leptonycteris nivalis et Leptonycteris yerbabuenae. Concernant les végétaux visités par des oiseaux pollinisateurs, l'exclusion entraîne une baisse de 46%. Par ailleurs, cette dépendance ne dépend pas seulement de l'espèce mais aussi de la situation géographique. Elle est plus importante dans les régions tropicales que partout ailleurs.

Des espèces qui doivent être protégées

Globalement, cette méta-analyse "révèle qu'exclure les pollinisateurs vertébrés réduit la production de fruits et/ ou de graines de 63% en moyenne" d'où l'importance de ces animaux. Mais l'étude rappelle que bon nombre d'entre eux sont menacés. Braconnage, chasse, expansion des terres agricoles, multiplication des espèces invasives... Les causes du déclin des animaux pollinisateurs sont nombreuses et variées. "Etant donné les impacts négatifs substantiels associés à la disparition des pollinisateurs vertébrés, il faut des actions de conservation rapides et efficaces" pour ces espèces, réclament les auteurs.

mercredi 4 avril 2018

Réchauffement climatique : même une hausse de 2°C entraîne des conséquences désastreuses

Même si le monde parvient à limiter le réchauffement à 2°C, les conséquences pour la biodiversité et l'humanité seront désastreuses, alertent des scientifiques qui détaillent plusieurs scénarios.

Hausse des mers, perte de biodiversité, accès compliqué à la nourriture, niveau de vie en baisse... Même si le monde parvient à limiter le réchauffement à 2°C, les conséquences seront désastreuses, selon une vingtaine d'études publiées le 2 avril 2018 dans la revue britannique Philosophical Transactions of the Royal Society A. "Nous décelons des changements importants dans les impacts climatiques pour un monde à 2°C, donc nous devons prendre des mesures pour l'éviter", explique à l'AFP Dann Mitchell, de l'université de Bristol, auteur principal du texte qui introduit ce numéro spécial.
Plus de deux ans après la signature de l'accord de Paris qui vise à maintenir la hausse du thermomètre sous 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l'ère pré-industrielle, la vingtaine d'études comparent notamment l'incidence des deux scénarios. "L'un des défis concerne la vitesse à laquelle nous atteindrons +2°C", explique M. Mitchell. Autrement dit, le temps que le monde aura ou non pour s'adapter aux multiples conséquences du réchauffement climatique. Le groupe des experts du climat de l'ONU (Giec) doit publier en octobre un rapport sur une éventuelle planète à +1,5°C. Le projet de texte estimait d'ores et déjà, en janvier 2018, qu'au vu des engagements actuels des pays et des trajectoires d'émissions de CO2, il était "extrêmement improbable" d'atteindre cet objectif.

Le niveau de la mer continuera à s'élever "pendant au moins trois siècles"

Même si la montée de température se stabilise à +1,5 ou +2°C, le niveau de la mer continuera à s'élever "pendant au moins trois siècles", de 90 ou 120 cm d'ici à 2300, selon une des 20 études compilées par les chercheurs. S'ensuivront inondations, érosion et salinisation des nappes phréatiques. Plus le scénario est optimiste, plus les îles du Pacifique, le delta du Gange ou les villes côtières auront du temps pour construire des défenses ou déplacer des populations. Si rien n'est fait pour limiter les émissions de CO2, la hausse moyenne du niveau de la mer, provoqué par la fonte de glaces et la dilatation de l'eau, atteindra 72 cm d'ici à 2100. Mais cette perspective est variable en fonction des températures. Elle est ainsi estimée à 65 ans pour le scénario à +2°C, tandis qu'elle pourrait atteindre 130 ans si le changement climatique est maintenu à +1,5°C. "Les impacts pour le XXIe siècle sont plutôt reportés qu'évités", notent ainsi les chercheurs.

Un accès plus difficile à la nourriture

Selon les études, une hausse des températures va entraîner une plus grande insécurité alimentaire à travers le monde. Cela sera la conséquence à la fois d'inondations et de sécheresses plus importantes. Un réchauffement de 2°C rendraient plus vulnérables à la pénurie des pays comme le Bangladesh, Oman, la Mauritanie, le Yémen et le Niger. Au contraire, le Mali, le Burkina Faso et le Soudan verraient leur situation s'améliorer légèrement puisqu'ils souffriraient de sécheresses moins rudes. Mais il s'agit d'une "exception", selon le professeur Richard Betts, qui a conduit une des 20 études. En cas de réchauffement de 1,5°C, "76% des pays étudiés enregistreraient une augmentation plus faible de leur vulnérabilité à l'insécurité alimentaire", rapportent les chercheurs.

Des pays pauvres encore plus pauvres

Si une augmentation des températures de +1,5°C ne devrait pas changer grand chose à la croissance économique mondiale, "un réchauffement de 2°C laisse entrevoir des taux de croissance considérablement plus bas pour de nombreux pays, en particulier autour de l'équateur", indique à l'AFP Felix Pretis, économiste à l'université d'Oxford. "Les pays déjà pauvres aujourd'hui devraient devenir encore plus pauvres avec le changement climatique, et plus en cas d'augmentation des températures de +2°C que d'une augmentation de +1,5°C. Les pays riches seront probablement moins touchés", souligne Felix Pretis.

Une différence significative pour la biodiversité

Si une hausse des températures chamboulera une partie de la faune et de la flore, "contenir le réchauffement à 1,5°C plutôt qu'à 2°C (...) permettrait d'augmenter de 5,5% à 14% les zones du globe qui pourraient servir de refuge climatique aux plantes et aux animaux", souligne une autre étude. Leur superficie équivaudrait à celle du "réseau actuel des zones protégées". De plus, limiter le réchauffement climatique pourrait réduire de près de 50% le nombre d'espèces risquant de voir leur habitat naturel réduit de moitié.


Pratiquer un sport régulier aide à garder son système immunitaire jeune

Une activité physique régulière et maintenue sur le long terme permet de préserver son immunité des méfaits de l'âge, d'après une nouvelle étude britannique menée sur 125 cyclistes amateurs de 55 à 79 ans, et dont une partie du système immunitaire était comparable à des 20-36 ans.

Une activité physique régulière permet de conserver non seulement sa masse musculaire, son poids, son cholestérol et son taux de testostérone (pour les hommes), mais également l'efficacité de son système immunitaire, d'après une étude anglaise publiée en mars 2018 dans la revue Aging Cell.

Le thymus rétréci avec l'âge, entrainant un affaiblissement de l'immunité

Le thymus est une petite glande du système lymphatique. De forme irrégulière, elle est située dans le thorax, juste sous le sternum et entre les poumons. C'est dans le thymus que sont produits les lymphocytes T, c’est-à-dire un type de globules blancs essentiels aux défenses immunitaires. Il était déjà bien admis que le thymus commence à rétrécir dès l'âge de 20 ans. Ainsi, le vieillissement s'accompagne d'un affaiblissement de l'immunité par une atrophie du thymus et une augmentation de la proportion de cellules T (un type de cellules immunitaires) avec une durée de vie courte et un faible pouvoir de prolifération. En revanche, l'impact de "l'activité physique, qui influe sur l'immunité, mais qui diminue considérablement avec l'âge, n'était pas prise en compte", expliquent les auteurs. Ils ont donc recruté 125 cyclistes amateurs âgés de 55 à 79 ans, excluant les fumeurs, les gros buveurs et ceux souffrant d'hypertension ou d'autres problèmes de santé. Les hommes devaient pouvoir parcourir 100 km en moins de 6,5 heures, tandis que les femmes devaient pouvoir parcourir 60 km en 5 heures et demie. Ils ont comparé leurs résultats avec ceux d'un second groupe ne pratiquant pas d'activité physique de façon régulière et comprenant 75 personnes en bonne santé âgées de 57 à 80 ans et 55 jeunes adultes en bonne santé âgés de 20 à 36 ans.

Une activité sportive régulière sur le long terme conserve le système immunitaire

Premier résultat : chez les cyclistes, la masse musculaire et la force étaient conservées, ainsi que leur cholestérol et taux de graisse corporelle, qui augmentent pourtant généralement avec l'âge. Enfin, les taux de testostérone ont également été conservés à un niveau élevé, "ce qui suggère qu'ils ont peut-être évité la plus grande partie de la ménopause masculine", d'après un communiqué du King's College de Londres.
Mais d'après les auteurs, "l'une des découvertes les plus frappantes et les plus inattendues a été la fréquence élevée" de certains types de lymphocytes T chez les cyclistes, plus que chez les adultes plus sédentaires et même, pour une catégorie de lymphocytes T, plus élevée que celle observée chez les jeunes de 20-36 ans. De plus, par rapport aux sédentaires du même âge, les cyclistes possédaient plus d'IL-7, molécule qui protège le thymus, et moins d'IL-6, qui favorise son atrophie. En revanche, le taux de certains types de lymphocytes T (les CD8, qui tuent les cellules infectées et cancéreuses) restaient inchangées chez les cyclistes par rapport aux moins actifs du même âge, montrant que l'activité physique n'agit pas sur tous les paramètres de l'immunité. "Nos futures études dans cette cohorte viseront à tester la fonction immunitaire, notamment la réponse à la vaccination, comme une preuve clinique de l'impact bénéfique de l'activité physique sur la fonction immunitaire adaptative chez les personnes âgées", expliquent les auteurs.
"Ces résultats montrent que ce n'est pas parce qu'ils sont en bonne santé que les cyclistes font du sport, mais que c'est parce qu'ils ont fait de l'exercice une si grande partie de leur vie qu'ils sont en bonne santé", déclare Le professeur Stephen Harridge, directeur du Centre des sciences physiologiques humaines et aérospatiales du King's College de Londres, dans le communiqué. "S'ils arrêtaient le sport, leur santé se détériorerait probablement", conclut-il. "Hippocrate en 400 av. J.-C. dit que l'exercice est la meilleure médecine de l'homme, mais son message s'est perdu et nous sommes une société de plus en plus sédentaire", déplore le Pr Janet Lord, directeur de l'Institut d'inflammation et de vieillissement de l'Université de Birmingham dans le communiqué. Cependant, "nos résultats apportent maintenant des preuves solides pour encourager les gens à faire de l'exercice régulièrement tout au long de leur vie", ajoute-t-elle.

 

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