La Commission européenne a proposé un renouvellement de l'autorisation
du glyphosate pour 10 ans, après le feu vert des agences d'expertise
européennes. Ces dernières auraient sous-estimé des études démontrant
des cas de cancers sur des rongeurs.
Dans une lettre
adressée le 28 mai au président de la Commission européenne Jean-Claude
Juncker, le toxicologue américain Christopher Portier dénonce
l'évaluation scientifique d'études, menée par l'Agence de sécurité
alimentaire européenne (Efsa) et l'Agence européenne des produits
chimiques (Echa), qui sous-estimeraient le lien entre plusieurs cas de
cancer et la substance herbicide glyphosate. Ces agences d'expertise "ont
échoué à identifier tous les cas statistiquement significatifs
d'augmentation d'incidence de cancers, dans les études de
cancérogénicité chronique menées sur les rongeurs", a indiqué M. Portier dans sa lettre.
Le glyphosate, substance active controversée notamment du Roundup de
Monsanto, est la plus utilisée dans le monde. Le 16 mai dernier, la
Commission européenne a proposé de réautoriser sa mise sur le marché pour dix ans
dans l'UE, après le feu vert de l'Echa. L'agence a en effet jugé, le 15
mars dernier, que les connaissances scientifiques disponibles ne
permettaient pas de classer le glyphosate comme substance cancérogène, mutagène ou toxique pour la reproduction (CMR). "Il est improbable que le glyphosate présente un danger cancérogène pour l'Homme", avait également assuré l'Efsa en novembre 2015. Les
agences ont publié leur avis après que le Centre international de
recherche sur le cancer (Circ) de l'OMS (Organisation mondiale de la
santé) a pourtant classé, en mars 2015, cette substance comme probablement cancérogène pour l'Homme. Selon le Circ, des "preuves convaincantes"
avaient montré que le glyphosate peut causer le cancer chez les animaux
de laboratoire. Le glyphosate serait aussi à l'origine de lésion sur le
matériel génétique de cellules humaines.
Huit cas cancérigènes répertoriés
M. Portier a précisé, au journal Le Monde, avoir passé en revue les données brutes d'une quinzaine d'études industrielles menées sur des rongeurs transmises aux agences. Dans sa lettre, l'expert international indique avoir "trouvé
huit cas de hausses significatives de la fréquence de tumeurs qui
n'apparaissent dans aucune des publications ou des évaluations
officielles présentées par l'Efsa et l'Echa. (…) Certaines de ces
tumeurs étaient également présentes dans plusieurs autres travaux,
renforçant la cohérence des résultats entre études". Selon M. Portier, il s'agit de tumeurs au niveau du poumon des rongeurs, de la thyroïde, des tissus mous, du rein, du foie, de la peau et des glandes mammaires.
M. Portier a été sollicité par des députés européens pour mener
une réanalyse de ces données. Les eurodéputés socialistes, démocrates
et écologistes ont dénoncé le renouvellement de l'autorisation du
glyphosate proposé par la Commission. Les eurodéputés socialistes
français Eric Andrieu et belge Marc Tarabella ont soutenu cette lettre
de M. Portier. "Quand on sait que les travaux de ces agences se sont
appuyés sur des études parrainées par Monsanto pour leur évaluation de
la sécurité du glyphosate, on ne peut pas ne pas s'interroger !", estiment
les deux députés. Ils réclament de nouveau plus de transparence et la
mise à disposition publique des études scientifiques. M. Portier a
appelé M. Juncker à "s'abstenir de prendre toute décision sur le glyphosate" jusqu'à ce que les nouveaux éléments mis au jour soient inclus dans l'évaluation européenne. "Cela
nous conforte dans l'idée qu'il faille prôner le principe de
précaution : tant que nous ne sommes pas sûrs que le produit soit
inoffensif, on ne peut donner l'autorisation de l'utiliser : les
citoyens ne sont pas des cobayes !", a ajouté le député Marc Tarabella.
Les Etats membres devraient se prononcer d'ici peu sur sa
réautorisation pour 10 ans. La Commission a rappelé que chaque Etat
membre gardait le droit d'autoriser ou non l'utilisation de pesticides à
base de glyphosate sur son territoire.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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