Les données du ministère de l'Agriculture transmises à l'Union des
apiculteurs de France (Unaf) à la demande de la Commission d'accès aux
documents administratifs (Cada) le démontrent : l'utilisation des pesticides néonicotinoïdes ne
faiblit pas. En 2014, 508 tonnes ont été vendues en France contre 388
tonnes en 2013 soit une hausse de 31% en un an. Entre 2012 et 2013, l'utilisation était restée stable.
Pour l'association d'apiculteurs, cette tendance démontre "l'inefficacité des interdictions partielles" prononcées en décembre 2013 par l'Union européenne.
Sur les sept substances autorisées, trois font en effet l'objet d'une
interdiction pour certains usages : l'imidaclopride, la clothianidine et
le thiaméthoxam. Entre 2013 et 2014, l'utilisation de la clothianidine
et du thiaméthoxam a baissé de plus de 76%. Mais les agriculteurs se
sont reportés sur le thiaclopride dont les ventes ont triplé sur la même
période. "Les maïs Cruiser (thiaméthoxam) et Cheyenne (clothianidine) ont été interdits et remplacés par le maïs Sonido (thiaclopride)", explique l'Unaf.
Le boom de l'imidaclopride
Sur la même période, les ventes d'imidaclopride ont quant à elles
augmenté de 36% malgré l'interdiction de son utilisation sur certaines
cultures. Depuis 2011, l'imidaclopride séduit de plus en plus avec des
ventes multipliées par plus de six. En 2013, cette molécule a d'ailleurs
fait son apparition pour la première fois dans le top 15 des pesticides
les plus détectés dans les cours d'eau français.
Pour Gilles Lanio, président de l'Unaf, "C'est
gravissime. Comment espérer retrouver des abeilles en bonne santé dans
ces conditions ? (…) Il faut donc se rendre à l'évidence et interdire
totalement et définitivement ces produits. Il faut faire cesser la
substitution d'une molécule à une autre et retourner à des pratiques
agronomiques".
L'association mise beaucoup sur la loi biodiversité qui prévoit
l'interdiction de ces substances. Avec l'échec des négociations entre
sénateurs et députés, c'est l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot. Pour l'instant, l'interdiction est prévue pour le 1er septembre 2018 mais rien ne dit que l'Assemblée restera sur cette disposition tant le sujet divise même au sein de la majorité.
On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux. Le Petit Prince (1943) de Antoine de Saint-Exupéry
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