Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs français vient de prouver
que 7% de la biodiversité terrestre a déjà disparu. Ces chercheurs de
l'Institut de systématique, évolution et biodiversité, du Centre des
sciences de la conservation et de l'université d'Hawaï ont publié leurs
travaux dans les Proceedings of the National Academy of Science (PNAS).
Pour
arriver à ce résultat, les chercheurs se sont intéressés aux mollusques
terrestres (escargots et limaces). Pour 200 espèces tirées au sort, les
chercheurs ont demandé à 35 experts d'évaluer si elles étaient
éteintes, encore vivantes ou s'ils ne pouvaient pas se prononcer. En
parallèle, toutes les informations existantes depuis deux siècles sur
ces 200 espèces ont été rassemblées. "Les résultats des deux
approches sont remarquablement concordants. Extrapolés aux autres
compartiments de la biodiversité, ces résultats permettent donc
d'estimer que nous aurions déjà perdu, non pas 1,3% mais 7% de la
biodiversité terrestre de la planète", expliquent les chercheurs dans un communiqué.
En
réalisant cette expérience, les chercheurs ont souhaité s'affranchir
d'un biais persistant dans l'évaluation du niveau d'extinction des
espèces. La statistique de "1,3%" à l'origine de la théorie de la sixième extinction est basée sur la liste rouge de l'UICN
pour les oiseaux et mammifères. Les chercheurs disposent de données
robustes pour ces vertébrés supérieurs mais ces espèces concentrent
aussi l'essentiel des efforts de conservation. Ainsi, ce "1,3%" reflète,
certes, la crise de la biodiversité (ce chiffre est en effet 100 à 200
fois supérieur au "bruit de fond" de l'extinction naturelle) ; mais il
reflète aussi le succès des actions de conservation.
Il est donc sous-estimé. De ce fait, les chercheurs ont choisi de
s'intéresser aux mollusques terrestres, des invertébrés très peu
utilisés pour quantifier plus précisément la crise de la biodiversité.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Émissions carbone : Il a fallu 2 heures à Bernard Arnault pour polluer autant que vous en un an
Le 10 janvier 2025, une nouvelle étape dramatique de la crise climatique a été atteinte. Les 1 % les plus riches de la planète, responsabl...
-
Pesticides, virus, agriculture intensive, de multiples causes concourent au déclin des abeilles mais chaque pays a tendance à privilégier sa...
-
« A la fois acteur et victime, l’océan est une source de solutions » L’océan — mers comprises — est un « régulateur climatique » pour la p...
-
Le 10 janvier 2025, une nouvelle étape dramatique de la crise climatique a été atteinte. Les 1 % les plus riches de la planète, responsabl...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire