L'économiste américain était attendu, vendredi 25 octobre, à Lille. Après onze mois de travail et d'échanges, Jeremy Rifkin, doit livrer son « master plan » pour faire passer la région Nord-Pas-de-Calais dans « la troisième révolution industrielle », une économie décarbonée. A l'horizon 2050, le Nord-Pas-de-Calais devra avoir réduit de 60 % sa consommation énergétique et divisé par quatre ses émissions de gaz à effet de serre.
L'économiste, reconverti en hommes d'affaires, s'est vu confier cette mission, pour la « modique » somme de 360 000 euros financés par la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) et le conseil régional.
ÉCONOMIE CIRCULAIRE
La troisième révolution industrielle de M. Rifkin s'appuie sur cinq
piliers : énergies renouvelables, bâtiments producteurs d'énergie,
stockage de l'énergie, réseaux intelligents, transports non polluants.
Reposant sur la déconcentration de la production d'électricité, son modèle vise à transformer
chaque bâtiment en microsites producteurs d'énergie, en les équipant de
panneaux solaires, de petites éoliennes voire d'une unité de production
de biogaz, et à créer des réseaux intelligents de distribution décentralisée de l'énergie, fonctionnant comme Internet. La flotte de transport devra être totalement transformée en véhicules électriques rechargeables ou à piles à combustibles.
Vingt-cinq premiers projets devront être engagés dès 2014. « Ils démontreront ce que la troisième révolution industrielle est susceptible d'apporter, concrètement, en terme de débouchés, d'activités nouvelles, d'emplois »,
assure Philippe Vasseur, président de la CCI, à l'origine de la
collaboration avec Jeremy Rifkin. La plupart ne sont cependant pas
révolutionnaires et utilisent les ressorts de l'économie circulaire. Il
s'agit par exemple de la valorisation des déchets d'abattoirs en biogaz,
à partir d'un procédé de méthanisation.
DROIT À L'EXPÉRIMENTATION
Pour mettre en oeuvre la feuille de route de l'économiste américain, les acteurs de la région demandent un droit à l'expérimentation. «
A la convergence d'initiatives, d'innovations, de projets en germe ou
existants, la troisième révolution industrielle partira des territoires,
des collectivités, des entreprises et des collectivités. Elle n'attend pas que cela bouge en haut »,
insiste Philippe Vasseur, l'ancien ministre de l'agriculture d'Alain
Juppé (1995-1997) qui a convaincu le président (PS) du conseil régional,
Daniel Percheron, de s'engager dans ce partenariat avec Jeremy Rifkin.
La région va elle-même contribuer à la dynamique et mettre
désormais l'accent dans son action sur les cinq domaines « piliers » de
la troisième révolution industrielle. Des bornes de recharge pour les
véhicules électriques vont être installées sur tout le territoire régional. Un système de covoiturage et d'auto-partage va être
développé avec le syndicat mixte des transports de la région. Un plan
de rénovation de 100 000 logements d'ici à 2015, 1,4 million d'ici à
2050 répondant à l'enjeu d'efficacité écologique va être lancé. Au sein de la métropole lilloise, comme du bassin minier, plusieurs quartiers vont également être rénovés et transformés en écoquartier. Des friches industrielles vont être réhabilitées et laisser place à des bâtiments intelligents à énergie positive.
Pour financer cette dynamique, la CCI et le conseil régional entendent mobiliser
tous les outils européens et nationaux existants (Fonds européens,
futur contrat de plan Etat-région, nouvelle convention de l'Agence
nationale pour la rénovation urbaine, investissements d'avenir...) et en faire des leviers à l'investissement des collectivités locales et des entreprises.
Quelque 800 000 euros par an devraient être engagés pour faire entrer la région dans la troisième révolution industrielle. Et pour impliquer les citoyens de la région à participer à la « révolution », une formule d'épargne leur sera proposée.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
vendredi 25 octobre 2013
jeudi 24 octobre 2013
Claude Lévi-Strauss: «La difficulté croissante de vivre ensemble...»
Claude Lévi-Strauss, né le 28 novembre 1908 à Bruxelles1 et mort le 30 octobre 2009 à Paris2,3, est un anthropologue et ethnologue français qui a exercé une influence décisive sur les sciences humaines dans la seconde moitié du XXe siècle.
Extrait :
La population mondiale comptait à ma naissance 1,5 milliard d'habitants. Quand j'entrai dans la vie active, vers 1930, ce nombre s'élevait à 2 milliards. Il est de 7 milliards aujourd'hui, et il atteindra 9 milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Ils nous disent certes que ce dernier chiffre représentera un pic et que la population déclinera ensuite, si rapidement, ajoutent certains, qu'à l'échelle de quelques siècles une menace pèsera sur la survie de notre espèce. De toute façon, elle aura exercé ses ravages sur la diversité non pas seulement culturelle mais aussi biologique en faisant disparaître quantité d'espèces animales et végétales.
De ces disparitions, l'homme est sans doute l'auteur, mais leurs effets se retournent contre lui. Il n'est aucun, peut-être, des grands drames contemporains qui ne trouve son origine directe ou indirecte dans la difficulté croissante de vivre ensemble, inconsciemment ressentie par une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
Aussi la seule chance offerte à l'humanité serait de reconnaître que, devenue sa propre victime, cette condition la met sur un pied d'égalité avec toutes les autres formes de vie qu'elle s'est employée et continue de s'employer à détruire.
Mais si l'homme possède d'abord des droits au titre d'être vivant, il en résulte que ces droits, reconnus à l'humanité en tant qu'espèce, rencontrent leurs limites naturelles dans les droits des autres espèces. Les droits de l'humanité cessent au moment où leur exercice met en péril l'existence d'autres espèces.
Le droit à la vie et au libre développement des espèces vivantes encore représentées sur la terre peut seul être dit imprescriptible, pour la raison très simple que la disparition d'une espèce quelconque creuse un vide, irréparable, à notre échelle, dans le système de la création.
Extrait :
La population mondiale comptait à ma naissance 1,5 milliard d'habitants. Quand j'entrai dans la vie active, vers 1930, ce nombre s'élevait à 2 milliards. Il est de 7 milliards aujourd'hui, et il atteindra 9 milliards dans quelques décennies, à croire les prévisions des démographes. Ils nous disent certes que ce dernier chiffre représentera un pic et que la population déclinera ensuite, si rapidement, ajoutent certains, qu'à l'échelle de quelques siècles une menace pèsera sur la survie de notre espèce. De toute façon, elle aura exercé ses ravages sur la diversité non pas seulement culturelle mais aussi biologique en faisant disparaître quantité d'espèces animales et végétales.
De ces disparitions, l'homme est sans doute l'auteur, mais leurs effets se retournent contre lui. Il n'est aucun, peut-être, des grands drames contemporains qui ne trouve son origine directe ou indirecte dans la difficulté croissante de vivre ensemble, inconsciemment ressentie par une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
Aussi la seule chance offerte à l'humanité serait de reconnaître que, devenue sa propre victime, cette condition la met sur un pied d'égalité avec toutes les autres formes de vie qu'elle s'est employée et continue de s'employer à détruire.
Mais si l'homme possède d'abord des droits au titre d'être vivant, il en résulte que ces droits, reconnus à l'humanité en tant qu'espèce, rencontrent leurs limites naturelles dans les droits des autres espèces. Les droits de l'humanité cessent au moment où leur exercice met en péril l'existence d'autres espèces.
Le droit à la vie et au libre développement des espèces vivantes encore représentées sur la terre peut seul être dit imprescriptible, pour la raison très simple que la disparition d'une espèce quelconque creuse un vide, irréparable, à notre échelle, dans le système de la création.
mardi 22 octobre 2013
La pollution de l'air extérieur est classée cancérogène certain pour l'homme
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence
spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a annoncé
jeudi 17 octobre, qu'elle classifiait la pollution de l'air extérieur comme cancérogène certain (groupe 1) pour l'homme, et ce, quelle que soit la région du monde où l'on réside.
Les experts ont conclu qu'il existe "des preuves suffisantes" pour dire que l'exposition à la pollution de l'air extérieur provoque le cancer du poumon. Ils ont également noté "une association positive avec un risque accru de cancer de la vessie", précise le CIRC dans un communiqué. Les particules fines, "élément majeur" de la pollution de l'air extérieur, ont été évaluées séparément et classées, elles aussi, comme cancérogènes pour l'homme.
Les experts se sont réunis pendant plusieurs jours à Lyon pour analyser des études portant sur des milliers d'hommes et de femmes suivis pendant plusieurs décennies.
Pour le moment, les résultats n'ont pas permis d'établir si un groupe particulier de la société (hommes, femmes, jeunes ou âgés) était plus vulnérable. Mais "les personnes les plus exposées à l'air pollué sont les plus vulnérables", a relevé le docteur Kurt Straif du CIRC.
"Mélange de substances cancérigènes"
"L'air que nous respirons est devenu pollué avec un mélange de substances cancérigènes", a-t-il expliqué. Il s'agit notamment d'émissions issues de moteurs diesel, de solvants, de métaux et de poussières. Les principales sources de pollution étant les transports, les centrales électriques, les émissions industrielles et agricoles, le chauffage résidentiel et la cuisson des aliments, précise le CIRC.
"Nous savons maintenant que la pollution de l'air extérieur n'est pas seulement un risque majeur pour la santé en général, mais aussi une cause environnementale de premier plan de décès par cancer", a affirmé M. Straif. D'après leurs données les plus récentes, en 2010, 223.000 personnes sont mortes dans le monde des suites d'un cancer du poumon en lien avec la pollution de l'air.
Le CIRC publiera, la semaine prochaine, ses conclusions de façon plus détaillée dans la revue médicale britannique "The Lancet".
"Classer la pollution atmosphérique comme cancérogène pour l'homme est un pas important", a souligné le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC. "Il existe des moyens efficaces de réduire cette pollution et étant donné le degré d'exposition des populations dans le monde, ce rapport devrait envoyer un signal fort à la communauté internationale pour prendre des mesures dans les plus brefs délais", a-t-il conclu.
Les experts ont conclu qu'il existe "des preuves suffisantes" pour dire que l'exposition à la pollution de l'air extérieur provoque le cancer du poumon. Ils ont également noté "une association positive avec un risque accru de cancer de la vessie", précise le CIRC dans un communiqué. Les particules fines, "élément majeur" de la pollution de l'air extérieur, ont été évaluées séparément et classées, elles aussi, comme cancérogènes pour l'homme.
Les experts se sont réunis pendant plusieurs jours à Lyon pour analyser des études portant sur des milliers d'hommes et de femmes suivis pendant plusieurs décennies.
Pour le moment, les résultats n'ont pas permis d'établir si un groupe particulier de la société (hommes, femmes, jeunes ou âgés) était plus vulnérable. Mais "les personnes les plus exposées à l'air pollué sont les plus vulnérables", a relevé le docteur Kurt Straif du CIRC.
"Mélange de substances cancérigènes"
"L'air que nous respirons est devenu pollué avec un mélange de substances cancérigènes", a-t-il expliqué. Il s'agit notamment d'émissions issues de moteurs diesel, de solvants, de métaux et de poussières. Les principales sources de pollution étant les transports, les centrales électriques, les émissions industrielles et agricoles, le chauffage résidentiel et la cuisson des aliments, précise le CIRC.
"Nous savons maintenant que la pollution de l'air extérieur n'est pas seulement un risque majeur pour la santé en général, mais aussi une cause environnementale de premier plan de décès par cancer", a affirmé M. Straif. D'après leurs données les plus récentes, en 2010, 223.000 personnes sont mortes dans le monde des suites d'un cancer du poumon en lien avec la pollution de l'air.
Le CIRC publiera, la semaine prochaine, ses conclusions de façon plus détaillée dans la revue médicale britannique "The Lancet".
"Classer la pollution atmosphérique comme cancérogène pour l'homme est un pas important", a souligné le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC. "Il existe des moyens efficaces de réduire cette pollution et étant donné le degré d'exposition des populations dans le monde, ce rapport devrait envoyer un signal fort à la communauté internationale pour prendre des mesures dans les plus brefs délais", a-t-il conclu.
lundi 7 octobre 2013
Zones humides : un nouveau plan de protection plus efficace est nécessaire
Dans un rapport, le CGEDD formule des recommandations pour mener de
manière plus efficace des actions de maintien des zones humides. Ce
document intervient alors qu'un nouveau plan national devrait être
lancé.
Un constat ressort toutefois : près de la moitié des projets d'infrastructures, dont l'étude d'impact environnemental a fait l'objet d'un examen par l'Autorité environnementale, empiète sur une zone humide. ''Ceci est d'autant plus préoccupant que 60% des milieux humides sont situés dans des zones Natura 2000 dont le maintien en bon état est du ressort de chaque État-membre'', estime la mission.
Un constat ressort toutefois : près de la moitié des projets d'infrastructures, dont l'étude d'impact environnemental a fait l'objet d'un examen par l'Autorité environnementale, empiète sur une zone humide. ''Ceci est d'autant plus préoccupant que 60% des milieux humides sont situés dans des zones Natura 2000 dont le maintien en bon état est du ressort de chaque État-membre'', estime la mission.
Pour faciliter leur identification et
leur protection, la mission propose d'assurer la reconnaissance
juridique des zones humides dans le code de l'urbanisme sous forme de
zonage spécifique dans le plan local d'urbanisme (PLU) et les schémas de cohérence territoriale (SCoT).
Elle souhaiterait que tout projet
impactant une zone humide soit soumis à l'avis préalable de la
commission départementale de la nature, des paysages et des sites.
Pour elle, dans le code de l'urbanisme,
il pourrait être instauré au bénéfice des zones humides, un classement
spécifique, à l'instar de celui qui existe dans le code de l'urbanisme
en faveur des espaces boisés (par les articles L. 130-1 et suivant du
même code).
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