lundi 7 décembre 2020

La pollution des océans « augmente en silence » et implique des effets sur la santé humaine

 À plus de 80 %, les sources de pollution des océans se trouvent à terre, explique un rapport présenté ce jeudi 3 décembre.

Les déchets plastiques constituent la source de pollution des océans la plus visible, mais d’autres formes de pollution marine « augmentent en silence », avec des effets sur la santé humaine qu’on commence seulement à comprendre, pointe un rapport présenté à Monaco ce jeudi 3 décembre.

Publiée dans la revue américaine Annals of GlobalHealth , cette étude dresse la liste des problèmes : les marées noires dont « la fréquence a augmenté ces dernières années », les pesticides et fertilisants utilisés dans l’agriculture intensive qui « étendent les micro-algues toxiques à des régions épargnées jusqu’alors », le mercure issu de l’extraction de l’or ou de la combustion du charbon, ou encore les produits chimiques industriels ou pharmaceutiques.

Une source de pollution terrestre

À plus de 80 %, la source de ces pollutions se trouve à terre, souligne le rapport qui montre aussi la voie à suivre et fixe des priorités pour la recherche. « C’est le premier à examiner de manière très complète l’impact total de la pollution des océans », détaille le Dr Philip Landrigan, épidémiologiste américain rattaché à l’université Boston-College et coordinateur de ce rapport, signé par une quarantaine de scientifiques de 40 pays différents.

Insidieuse, la pollution des océans contribue à des cas d’infections, d’intoxications alimentaires, comme la ciguatera, une préoccupation récurrente aux Antilles et aux Caraïbes, ou même de choléra, comme au large du Yémen en guerre.

« La bactérie du choléra est normalement présente en très petite quantité dans l’océan, mais sous l’effet combiné du réchauffement de la mer et du rejet de déchets, elle se multiplie et touche de nouvelles zones », décrit le Dr Landrigan.

« Quand l’océan est pollué, il nourrit des algues dont certaines produisent des toxines très puissantes qui vont dans les huîtres, les moules ou les poissons. Les huîtres peuvent sembler parfaites, avoir très bon goût, mais quand on les mange, en quelques minutes, les gens font un malaise ou décèdent parfois », ajoute-t-il.

« Reconnaître la gravité de la pollution des océans »

Une « Déclaration de Monaco » invitant les dirigeants mondiaux et les citoyens du monde entier à « reconnaître la gravité de la pollution des océans et ses dangers croissants » a été approuvée par les scientifiques, médecins et autres intervenants à un symposium, organisé en Principauté, avec le partenariat de l’organisation mondiale de la santé (OMS).

« Comme toutes les formes de pollution, la pollution des océans peut être évitée et contrôlée », souligne cette déclaration qui met en exergue les succès déjà obtenus notamment dans des ports ou des estuaires pollués.

La déclaration invite à persévérer : « Les interventions contre la pollution des océans sont très rentables. Elles ont permis de stimuler les économies, d’augmentation le tourisme et la restauration de la pêche. Ces avantages perdureront durant des siècles. »

 

 

mardi 1 décembre 2020

Une vaste étude confirme les risques de cancer encourus par les agriculteurs français

 De nouveaux résultats du suivi de 180 000 éleveurs et cultivateurs dénombrent une proportion accrue de lymphomes, leucémies ou cancers de la prostate, notamment chez ceux exposés aux pesticides. 

Lymphomes, leucémies, mélanomes, tumeurs du système nerveux central ou cancers de la prostate : une grande part des activités agricoles comportent des risques accrus de développer certaines maladies chroniques. C’est le constat saillant du dernier bulletin de la cohorte Agrican, adressé mercredi 25 novembre aux 180 000 adhérents de la Mutuelle sociale agricole (MSA) enrôlés dans cette étude épidémiologique, la plus importante sur le sujet conduite dans le monde.

Plus d’une décennie après le lancement de ce travail de longue haleine, c’est le troisième bulletin publié par les chercheurs chargés du projet, et le premier à pouvoir associer finement des pathologies cancéreuses à certaines tâches et activités remplies par les agriculteurs, en production animale et végétale. Il se fonde sur plus d’une dizaine d’articles de recherche publiés au cours des dernières années dans la littérature scientifique internationale. Plus d’un million de personnes en activité en France, exploitants ou salariés d’exploitations, sont concernées.

Le premier constat est néanmoins que les membres de la cohorte ont un taux de mortalité plus faible de 25 % environ à la population générale. Un chiffre que les chercheurs invitent à considérer avec précaution, en raison du biais dit du « travailleur en bonne santé », bien connu des épidémiologistes. En effet, les cohortes de travailleurs comme Agrican rassemblent par construction des populations en situation de travailler, donc ne souffrant pas d’un certain nombre d’affections.

Autre constat, qui semble au premier abord contre-intuitif : celui d’une incidence légèrement moindre des cancers chez les agriculteurs par rapport à la population générale : respectivement 7 % et 5 % de cancers en moins chez les hommes et les femmes de la cohorte.

 

 

 

 

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