lundi 22 juin 2020

L'inquiétant phénomène des pluies de plastique aux États-Unis

C'est une étude accablante et alarmante pour la situation environnementale. Selon un rapport publié ce vendredi par la revue Science et repéré par le New York Times, les particules de plastique sont présentes partout sur la planète. Dans leur étude intitulée « Pluie de plastique dans les zones protégées des États-Unis », ils ont en effet pu découvrir que 1 000 tonnes de particules de plastique arrivaient chaque année dans les parcs nationaux et les zones naturelles du pays.
Les chercheurs ont été surpris par l'ampleur de leurs découvertes dans des espaces qu'ils estimaient protégés. Ils ont même recommencé les calculs à plusieurs reprises, craignant d'avoir fait une erreur. Mais, la réalité est pourtant là. Leurs relevés ont été réalisés dans 11 parcs et espaces naturels nationaux des États-Unis. Et, à chaque fois, ces tonnes de particules sont présentes. Une situation qui semble indépendante de la météo. En effet, si les plus grosses particules tombent avec la pluie ou la neige, les plus fines arrivent par temps sec. Seule différence, les premières viendraient des environs, alors que les secondes peuvent venir de très loin et même d'autres pays. En revanche, les visiteurs des parcs n'auraient eux qu'un impact minime, selon les échantillons analysés. Selon les chercheurs, ces particules de plastique seraient pour la plupart des « microfibres synthétiques utilisées pour fabriquer des vêtements ».

Une problématique sanitaire

Au-delà de la dimension environnementale, les chercheurs de l'étude s'inquiètent notamment de l'impact sanitaire. Comme le note BFM TV, plusieurs études soulignent que l'être humain ingère déjà des dizaines de milliers de microparticules de plastique chaque année. Un risque amené à s'amplifier alors que « 11 milliards de tonnes de plastiques s'accumuleront dans l'environnement d'ici à 2025 ». « Il n'existe ni coin ni recoin sur la surface de la Terre sans microplastique », regrette Janice Brahney, scientifique à la tête de l'étude publiée dans Science.
Il y a quelques semaines, des chercheurs de l'université du Colorado se montraient plus optimistes. En effet, selon eux, l'océan Austral serait « l'un des rares endroits sur Terre » encore vierge de toute particule aérosol d'origine humaine.

vendredi 19 juin 2020

Un déclin mondial des insectes terrestres mais pas des insectes aquatiques

Des publications récentes ont signalé le déclin des insectes dans certains pays et régions du monde, notamment en Allemagne, mais des questions subsistent quant à l'étendue de ce phénomène. Pour y répondre, des chercheurs allemands et russes ont réalisé une méta-analyse de 166 études conduites entre 1925 et 2018 (avec une durée médiane de 20 ans), couvrant 41 pays et 1 676 sites d'observation. Leurs résultats, publiés en mai dans Science, sont très variables dans l'espace, même pour des sites relativement proches. Toutefois, les auteurs ont dégagé deux tendances globales : un déclin des insectes terrestres (en abondance et en biomasse), estimé à 0,92 % par an, soit - 8,81 % par décennie ; une croissance annuelle de ceux d'eau douce de + 1,08 %, soit + 11,33 % par décennie. Ils précisent que les zones où l'agriculture est la plus intensive sont sous-représentées dans l'échantillon, les tendances négatives observées pouvant donc être sous-estimées. Certaines régions (Amérique du Nord et une partie de l'Europe) sont particulièrement touchées par le déclin des insectes terrestres.

Les tendances sur de courtes périodes (10 ans) ont aussi été analysées à partir des années 1960. En Europe, le déclin des insectes terrestres s'est accentué au fil du temps tandis que les tendances positives observées pour ceux d'eau douce se sont renforcées. Cela pourrait refléter un effet favorable des politiques publiques de protection de la qualité de l'eau.

Les auteurs ont étudié le lien entre abondance en insectes, changement d'usage des terres et changement climatique. Ils remarquent que les tendances observées sont moins marquées dans les aires protégées, et trouvent une relation négative entre urbanisation et évolution de l'abondance des insectes terrestres. Elle pourrait être due à la destruction d'habitats ainsi qu'à la pollution chimique et lumineuse. En ce qui concerne les espèces aquatiques, les tendances sont plus positives lorsque la surface cultivée est plus élevée. Enfin, les auteurs n'ont pas observé de corrélation entre abondance d'insectes et changement climatique.

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