mardi 30 octobre 2018

L'Union européenne accorde 300 millions d'euros pour les océans

Dans le cadre de la cinquième édition de la conférence "Our océan", l'Union européenne a annoncé prendre 23 nouveaux engagements en faveur de l'océan. Ces derniers représentent au total 300 millions d'euros et visent six thématiques. L'Union compte tout d'abord appuyer l'économie bleue à hauteur de 18,4 millions d'euros. Elle prévoit également d'engager 5 millions d'euros pour concevoir de nouveaux modèles de prévision océanique dès la fin de l'année.
Différentes initiatives sont prises pour réduire la pollution plastique. Au niveau financier, 9 millions d'euros seront consacrés pour réduire les déchets plastiques et marins en Asie du Sud-Est, 7 millions d'euros pour aider les pays du Pacifique dans leur effort pour réduire les déchets marins et conserver leur biodiversité. 100 millions d'euros seront fléchés vers des projets de recherche et développement (R & D) dans le cadre du programme Horizon 2020 pour le développement de matières plastiques plus intelligentes et plus recyclables, améliorer les chaînes de recyclage mais également en traçant ou en éliminant les substances dangereuses provenant de plastiques recyclés.

L'Union s'intéressera aussi à la protection marine avec 7 millions d'euros dédiés aux écosystèmes marins. Elle s'investira également pour le développement de la "pêche soutenable". Plusieurs États membres de l'UE ont également profité de l'évènement pour annoncer des initiatives. La France a indiqué qu'elle s'associait à l'engagement de la "Nouvelle économie des plastiques". Lancée à l'initiative de la Fondation Ellen MacArthur, celle-ci souhaite développer un nouvelle approche volontaire fondée sur les principes de l'économie circulaire.

L’inexorable déclin de la faune sauvage

Mammifères, oiseaux, poissons, reptiles, amphibiens… Les populations de vertébrés ont été réduites de 60 % depuis 1970, révèle le rapport « Planète vivante » du WWF.
Sur l’ensemble du globe, sur terre comme en mer, la faune sauvage continue de mourir en silence, et rien ne semble pouvoir stopper ce désastre. C’est le sombre constat dressé par l’édition 2018 du rapport « Planète vivante », que publie tous les deux ans le Fonds mondial pour la nature (WWF), en partenariat avec la Société zoologique de Londres.
Un chiffre résume la gravité de la situation : entre 1970 et 2014 – les données consolidées ne sont ne sont pas disponibles au-delà de cette date –, les populations d’animaux vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens) ont chuté de 60 %. Le taux était de 58 % dans le rapport de 2016, et de 52 % dans celui de 2014.
« Cette étude confirme que notre planète est en train de subir la sixième extinction de masse, commente Pascal Canfin, directeur général du WWF France. Jamais la vie sauvage n’a décliné à un rythme aussi rapide. Si cette tendance se poursuit sur les prochaines décennies, le seuil de survie de certaines populations risque de ne plus être assuré. »
Hécatombe Sans viser à l’exhaustivité, le rapport prend en compte un large panel de 16 704 populations (groupes d’animaux vivant sur un territoire donné) représentant 4 005 espèces. Une analyse plus détaillée indique que le recul de leurs effectifs est plus ou moins massif selon les grandes aires « biogéographiques ».
Il est en moyenne de respectivement 23 % et 31 % dans les zones néarctique (Amérique du Nord) et paléarctique (Europe, Nord de l’Afrique, Nord de l’Asie et Moyen-Orient). Il atteint 56 % dans la région afrotropicale (Afrique subsaharienne) et grimpe à 64 % dans le bassin indo-pacifique (Inde, Indonésie et Australie), pour culminer à 89 % dans l’aire néotropicale (Amérique du Sud et Amérique centrale).

vendredi 26 octobre 2018

Total peut explorer les fonds marins autour de la Guyane

Le groupe Total vient d’obtenir l'arrêté préfectoral lui permettant de commencer ses explorations dans les eaux territoriales de la Guyane, s'est félicité dans un communiqué la collectivité territoriale de Guyane.

"L'arrêté a été pris et signifié à Total", a confirmé mardi 23 octobre 2018 à l'AFP la direction générale des services de la collectivité territoriale de Guyane (CTG), fusion depuis décembre 2015 de la région et du département. "La Préfecture de Cayenne vient d'attribuer à Total l'autorisation de forer sur le permis de Guyane Maritime, au large des côtes guyanaises", a également indiqué une porte-parole du groupe pétrolier mercredi. "Nous sommes aujourd'hui mobilisés pour préparer la campagne de forage que nous souhaitons démarrer d'ici à la fin de l'année à partir de la base logistique de Cayenne", a-t-elle ajouté.

Selon sa demande, la société Total Exploration & Production Guyane française SAS vise dans un premier temps le forage d'un puits d'exploration dans la partie centrale du permis Guyane Maritime à partir de fin 2018 début 2019 et sur une période de 4 mois.​ Cinq forages ont déjà été réalisés entre 2012 et 2013 dans la partie Sud-Est de ce permis sans être couronnés de succès. Dans la partie Nord-Ouest du périmètre, "la zone centrale n’a jamais, elle, été forée" a noté fin septembre le rapport de la commission d'enquête publique relative à cette nouvelle demande d'ouverture de travaux miniers offshore.​

"Les études menées par Total entre 2014 et 2015, intégrant toutes les données recueillies, permettent de mettre en évidence un potentiel d’exploration intéressant dans la zone centrale du permis", avait encore rappelé le rapport de la commission.​ Au cours de l'enquête conduite entre les 16 juillet et 23 août derniers, sur 7.183 avis, "un record en matière d'enquête publique en Guyane" selon la commission, 7.173 avis étaient défavorables à ces forages en mer, 8 avis non définis et 2 favorables.​ La commission d'enquête avait émis un avis favorable à cette demande de campagne de forages le 24 septembre avec trois recommandations: "remettre en activité la Commission de Suivi et de Concertation (CSC) sur le pétrole en Guyane", "établir un cahier des charges spécifique sur les procédures de rejet des boues dans l’océan et le traitement des boues toxiques" et "mettre en œuvre un contrôle effectif par l'autorité publique de ces rejets et traitements des boues toxiques".​

 
La CTG, favorable aux travaux, a souligné mardi 23 octobre 2018 au soir que la signature de cet arrêté permettait de concrétiser un accord de partenariat avec "le groupe pétrolier qui fixe la mobilisation de 10 millions d'euros par ce dernier au profit de l’économie locale", accord qui était subordonné "à l’autorisation du projet de forage".​ L'ONG Greenpeace s'est dite en revanche "atterrée", dans un communiqué. Elle fait valoir que les forages se trouveraient à proximité d'un récif corallien unique découvert au large de l'embouchure du fleuve Amazone. Elle rappelle l'opposition exprimée lors de l'enquête publique et souligne la contradiction à autoriser une exploration pétrolière "moins d’un mois après la publication du rapport du GIEC" recommandant une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre, issues aujourd'hui pour les trois quarts des énergies fossiles, pour éviter un emballement climatique.

 

jeudi 25 octobre 2018

L'appétit mondial en matières premières devrait doubler d'ici 2060 selon l'OCDE = 167 gigatonnes

Sable, bois, métaux, minerais, combustibles fossiles… La consommation de matières premières à l'échelle mondiale devrait doubler d'ici 2060, pour atteindre 167 gigatonnes, estime l'organisation de coopération et de développement économique (OCDE), dans un rapport publié le 22 octobre. Le boom démographique, la hausse des niveaux de vie et l'expansion économique seront à l'origine de cet appétit pour les matières premières. Et les gains d'efficacité n'y changeront rien. En revanche, les pressions sur l'air, l'eau, les sols et le climat doubleront aussi.
Le secteur du recyclage se renforcera, mais "il continuera de peser beaucoup moins lourd que les activités d'extraction de matières premières", note l'OCDE. Le secteur de la construction, gourmand en minéraux, tirera cette demande, notamment dans les pays en développement.

PAC : chauffer ou rafraîchir toute une famille, sobrement et discrètement

Fini le temps des pompes à chaleur bruyantes. La R&D de Saunier Duval a fait évoluer ce type d’équipement. Du chaud et du froid labélisé A++ en toute discrétion… les recettes du succès avec Jean-Luc Savin, chef de groupe EnR chez Saunier Duval (Vaillant Group).

En quoi une pompe à chaleur peut-elle satisfaire aux besoins de confort d’une famille ?

Avec GeniaSet Split, proposée de 3 à 12 kW, Saunier Duval a conçu une pompe à chaleur double service. Nous couvrons les besoins en chauffage / rafraîchissement et eau chaude sanitaire (ECS) d’une famille habitant en maison individuelle. Il s’agit d’une solution particulièrement performante : elle atteint un COP jusqu’à 4,7 avec un classement A++, grâce à l’utilisation de l’énergie naturellement présente dans l’air extérieur.

Notre modèle de pompe à chaleur délivre sa puissance maximale jusqu’à des températures extérieures de -7°C, et peut fonctionner jusqu’à -20 °C. Il produit jusqu’à 537 litres d’ECS à 40°C par jour. En cas de besoins inhabituels, l’option boost ECS relance le cycle ECS. En bref, produire du chaud, ou même du rafraîchissement, en fonction de ses besoins et sobrement, c’est possible.

Les relations de voisinage souffrent parfois des nuisances sonores liées aux pompes à chaleur (PAC). Est-ce évitable ?

Aujourd’hui, oui. À pleine puissance, la pression acoustique générée n’est que de 33 dB(A) à 5 m, soit près de 10 dB(A) de moins qu’une PAC standard du marché. À peine perceptible en journée. Son mode Silence permet même de descendre à 25 dB(A), comparable au niveau sonore d’une chambre la nuit.

Pour réussir cette prouesse, tout a été mis en oeuvre : ventilateur suspendu, double isolation phonique du compresseur, bloc complet recouvert d’isolant phonique, joints en caoutchouc entre les parois métalliques, régulation des sollicitations en fonction des besoins réels…

La facilité d’installation et d’entretien d’une PAC est primordiale. Avez-vous réfléchi à ce sujet ?

Absolument. Il en va de la rentabilité du projet d’équipement. GeniaSet Split est conçue pour une implantation “zéro tracas” : simple à transporter, pré-remplie en fluide frigorigène, liaisons frigorifiques sur mesure…

Elle simplifie également la maintenance, avec des accès optimisés : espace entre les composants, compresseur extractible depuis l’avant, grille de l’évaporateur amovible. De plus, la valve Schrader, intégrée dans la colonne, permet la purge du circuit frigorifique depuis l’intérieur du logement.

En bref, GeniaSet Split est une PAC qui répond à tous les critères de Saunier Duval en termes de confort, d’efficacité et de qualité. Et ceci, 100% Made in France.

Une étude autrichienne montre la présence de microplastiques dans les excréments humains

Une étude pionnière présentée au congrès de gastroentérologie à Vienne montre la présence généralisée de micro-plastiques dans les selles humaines. Mais il est à ce stade difficile de savoir si ce sont les emballages ou la pollution des océans qui est en cause.

 Soucieux de ne pas ingérer des micro plastiques ? Ils sont bel et bien présents dans la chaîne alimentaire humaine... jusque dans nos selles ! C'est ce que montre une étude, qui a identifié - entre autre - des particules de polypropylène (PP) et de polyethylène-terephtalate (PET) dans les selles de 8 volontaires, résidant en Europe, en Russie et au Japon. Les résultats de cette étude pilote, réalisée par l'université médicale de Vienne (Autriche) et l'Agence autrichienne pour l'environnement, ont été présentés lors d'un congrès de gastroentérologie à Vienne (Autriche) comme une première mondiale.

Jusqu'à neuf types de plastiques différents dans les selles

Pendant une semaine, cinq femmes et trois hommes âgés de 33 à 65 ans, vivant en Finlande, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Italie, en Pologne, en Russie, au Japon et en Autriche, ont noté ce qu'ils mangeaient, tandis que des analyses étaient pratiquées sur leurs excréments. Résultat : chaque échantillon contenait effectivement des micro plastiques, en moyenne 20 microparticules de plastique par 10 grammes de fèces d'Homo sapiens sapiens...
PLASTIQUE. Les deux types les plus fréquemment retrouvés sont le polypropylène, utilisé dans les bouchons de bouteille, et le PET, présent dans les bouteilles. Avec le polystyrène (barquettes) et le polyéthylène (sacs en plastique), ils représentent plus de 95% des particules détectés. "Nous avons pu détecter neuf plastiques différents", indique Bettina Liebmann, chercheuse à l'Agence autrichienne de l'environnement. La taille des échantillons de plastique trouvés dans leurs selles varie de 50 à 500 micromètres, soit l'épaisseur d'un cheveu ou plus.

Pas de lien clair entre l'alimentation et la présence de micro-plastiques

Les scientifiques supposent que ces microparticules ont été ingérés via des produits de la mer que les volontaires ont mangés, mais aussi l'eau des bouteilles en plastique qu'ils ont bue et la nourriture emballée dans du plastique. 6 personnes sur 8 ont affirmé consommer souvent du poisson, aucune personne ne s'est déclarée végétarienne. Toutefois, les chercheurs n'ont à ce stade pas encore établi de lien de causalité clair (au sens statistique) entre alimentation et présence de micro plastiques dans les selles, peut-être en raison de la faible taille de l'échantillon (seulement 8 personnes). "Nous n'avons pas été capables d'établir un lien fiable entre les comportements alimentaires et l'exposition aux micro-plastiques", indique Philipp Schwabl, chercheur à l'Université médicale de Vienne, qui a mené l'étude.

Lors d'études précédentes sur des animaux, les concentrations en micro-plastiques les plus fortes étaient trouvées dans l'estomac et les intestins, mais de petites quantités étaient détectées dans le sang, le foie et la lymphe. Il est possible que les micro-plastiques aient des effets négatifs sur le tube digestif mais "des études complémentaires sont nécessaires pour évaluer les dangers potentiels des micro-plastiques pour les humains", fait savoir Philipp Schwabl.

La pollution des océans en cause ?

La production plastique a explosé au cours de la dernière décennie et se monte actuellement à 348 millions de tonnes par an. Environ 2 à 5% se retrouverait dans les océans, au point qu'on parle aujourd'hui de "7e continent" pour qualifier les amas de plastiques flottant dans les océans. On estime que d'ici 2025, la quantité de plastique contenue dans les océans pourrait atteindre les 455 millions de tonnes. D'abord colonisés par des micro-organismes, ces déchets sont ensuite consommés par le plancton, premier maillon de la chaîne alimentaire marine.

dimanche 14 octobre 2018

Ce qu’il faut retenir du rapport du GIEC sur la hausse globale des températures

Le groupe d’experts sur l’évolution du climat alerte les Etats, dans un rapport publié lundi, des lourdes conséquences d’une augmentation des températures au-delà de 1,5 °C.

L’essentiel

  • Dans un rapport de 400 pages, dont le « résumé à l’intention des décideurs politiques » a été publié lundi, les scientifiques exposent les conséquences d’un réchauffement des températures au-delà de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
  • Ces conséquences sont multiples : vagues de chaleur, extinctions d’espèces, déstabilisation des calottes polaires, montée des océans sur le long terme… Toute augmentation des températures au-delà de 1,5 °C aggraverait ces impacts sur l’environnement, selon le GIEC.
  • Pour les experts, limiter la hausse à 1,5 °C passe par une réduction des émissions de CO2 de 45 % d’ici 2030 et la réalisation d’une « neutralité carbone » en 2050 – autrement dit, il faudra cesser de mettre dans l’atmosphère plus de CO2 qu’on ne peut en retirer.

Le chiffre

5,5 °C

C’est la hausse des températures, par rapport à l’ère préindustrielle, estimée d’ici à 2100, si rien n’est fait pour infléchir la courbe des émissions de gaz à effet de serre. Pour les scientifiques, une telle hausse aurait des conséquences délétères sur l’environnement.

La citation

« Nous avons remis le message aux gouvernements, nous leur avons donné les preuves, à eux de voir. »
Le chercheur Jim Skea, membre du GIEC et de l’Imperial College de Londres, a relayé l’espoir ténu d’une réussite de ces objectifs, tout en rappelant aux dirigeants mondiaux leur responsabilité : « Les lois de la physique et de la chimie permettent [de limiter la hausse à 1,5 °C], ainsi que les technologies, le changement des modes de vie et les investissements. La dernière chose, à laquelle les scientifiques ne peuvent répondre, c’est si c’est faisable politiquement et institutionnellement. » 


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Quinze collectivités s'engagent à créer des zones interdites aux véhicules polluants d'ici 2020

Pressé par un contentieux européen et par la demande des citoyens à respirer un air sain, le gouvernement s'engage dans l'accompagnement des territoires à créer des zones à faibles émissions d'ici deux ans.
Il s'agit d'une décision "ambitieuse, structurante et irréversible", assure la ministre des Transports Elisabeth Borne en présentant l'engagement de l'Etat à accompagner quinze collectivités locales dans le dispositif des zones à faibles émissions (ZFE). Ce dispositif, qui consiste à interdire l'accès de certaines zones aux véhicules les plus polluants, n'est pas nouveau puisqu'il a été mis en œuvre dès 2003 à Tokyo.
Aujourd'hui, environ 400 villes dans le monde ont adopté ce système, dont 220 en Europe. Un système qui a fait ses preuves puisque des réductions des concentrations dans l'air de dioxydes d'azote et de particules jusqu'à 12%, et de particules fines jusqu'à 15%, sont observées. Mais la France est en retard. Plusieurs tentatives ont été lancées dans le passé pour mettre en place un tel dispositif dans l'hexagone, avec les zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) d'abord, puis les zones à circulation restreinte (ZCR) ensuite. Mais seules les villes de Paris et de Grenoble étaient jusque là réellement engagées dans cette voie. Les choses pourraient changer aujourd'hui avec cet engagement conjoint des collectivités et de l'Etat.
Il faut dire que ce dernier est sous le coup d'une double procédure contentieuse. En mai dernier, la Commission européenne a renvoyé la France devant la Cour de justice de l'UE pour non-respect des concentrations de l'air en dioxyde d'azote après l'avoir fait en 2011 pour les particules. Au plan national, le Conseil d'Etat a enjoint l'Etat en juillet 2017 d'adopter au plus vite des plans permettant de mettre fin au dépassement des valeurs limites pour ces deux polluants. Mais plutôt que de réviser les plans de protection de l'atmosphère (PPA), le gouvernement a élaboré des feuilles de route qui n'ont convaincu ni Bruxelles ni les associations écologistes. Ces dernières, accompagnées de médecins, ont annoncé début octobre un nouveau recours contre l'Etat en vue de le contraindre à respecter la décision précédente de la Haute juridiction administrative sous astreinte de 100.000 euros par jour de retard.
Degrés de maturité différents des projets
Entre-temps, Nicolas Hulot et Elisabeth Borne ont proposé aux collectivités concernées par les enjeux de qualité de l'air, et en particulier à celles visées par le contentieux européen, de créer ou de renforcer leur ZFE. Quinze d'entre elles répondent aujourd'hui à l'appel en vue de mettre en place une telle zone fin 2020 au plus tard. Les degrés de maturité des projets, tout comme leur ambition, se révèlent toutefois très hétérogènes selon les territoires. La mise en place des ZFE reste en effet très souple pour les collectivités qui peuvent choisir leur périmètre géographique, les types et les classes de véhicules concernés, les modalités journalières et horaires, la progressivité des restrictions dans le temps ou encore les dérogations possibles.
Ainsi, parmi les agglomérations les plus avancées, Paris interdit les véhicules Crit'air 5 depuis juillet 2017 et vise le zéro diesel en 2024 (interdiction des Crit'air 2) et le zéro véhicule essence en 2030. La Métropole du Grand Paris planifie la mise en place progressive d'une ZFE sur 80 communes à compter de juillet 2019 en cherchant à terme à harmoniser les restrictions avec la capitale. A Grenoble-Alpes Métropole, une ZFE pour les transports de marchandises doit être mise en place au printemps prochain sur dix communes. L'objectif est d'aller progressivement vers l'interdiction des Crit'air 2 en 2025. Une extension de la ZFE à 49 communes et à l'ensemble des véhicules est à l'étude.
Contrôle automatisé des véhicules
De son côté, l'Etat s'engage à apporter son soutien aux territoires dans le cadre de leurs travaux préparatoires et à mettre en place les mesures réglementaires nécessaires. "Une première simplification des procédures de création des ZFE est intégrée dans la loi d'orientation des mobilités", annonce Elisabeth Borne.
Parmi les engagements de l'Etat figure la mise en place des mesures nécessaires au contrôle automatisé des véhicules dans l'objectif de constater et traiter les infractions de manière automatique. Pour cela, une technologie de lecture automatisée des plaques d'immatriculation (Lapi) est nécessaire. Cet engagement de l'Etat répond à une demande récurrente des collectivités concernées par la mise en place des ZFE. "Il s'agit de trouver le juste équilibre entre la nécessité du contrôle et l'attachement aux libertés individuelles", explique la ministre. Afin de préparer la mise en œuvre opérationnelle de ces contrôles, cette dernière annonce également le lancement d'une mission spécifique, qui sera prochainement confiée à un préfet.
Alors que la création des ZFE est pour l'instant volontaire, l'Etat devrait toutefois devenir plus pressant sous la menace du contentieux européen. La loi d'orientation des mobilités (Lom), en cours d'examen par le Conseil d'Etat, prévoit en effet que l'instauration d'une ZFE devienne obligatoire avant le 31décembre 2020 dans les agglomérations concernées par des dépassements réguliers des normes de qualité de l'air.

Les fleuristes, victimes ignorées des pesticides : « Si l’on m’avait mise en garde, ma fille serait encore là »

  Dès 2017, des tests menés par  60 millions de consommateurs  sur des roses commercialisées par dix grandes enseignes en France révélaient ...