mardi 10 novembre 2015

Réchauffement climatique : des grandes villes menacées par la montée des eaux

Un rapport de chercheurs américains publié dimanche souligne qu’à + 2 °C, le niveau des mers continuera à s’élever, pour couvrir des territoires aujourd’hui peuplés de 280 millions de personnes. A + 4 °C, le phénomène concernerait plus de 600 millions d’habitants, pointe l’étude de l’institut de recherche Climate Central, publiée à trois semaines de la conférence sur le climat de Paris, la COP21.
« Un réchauffement de + 2 °C représente une menace pour l’existence à long terme de nombreuses grandes villes et régions côtières », souligne Ben Strauss, l’un des auteurs. Mais les mesures prises pour réduire rapidement et drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, qui dérèglent le climat et persistent dans l’atmosphère, feront malgré tout une différence : « Nous avons encore devant nous un vaste éventail de choix », ajoute le chercheur.
Deux cents ans ou deux mille, il est difficile d’estimer la vitesse à laquelle la mer va monter, souligne l’étude. En tout cas, si les émissions continuent sur leur lancée, entraînant un réchauffement de + 4 °C, le niveau des océans gagnera 8,9 m (chiffre médian), avance le rapport. Avec un réchauffement à + 3 °C, qui est la trajectoire tracée par les promesses actuelles des Etats pour freiner les émissions, les mers monteraient de 6,4 m, couvrant des zones de plus de 400 millions d’habitants aujourd’hui.
A + 2 °C, la mer gagne 4,7 m (3 à 6,3 m), et on passe à environ deux fois moins de personnes affectées. A + 1,5 °C maximum, objectif réclamé par les pays les plus vulnérables comme les petits Etats insulaires, l’élévation reste à 2,9 m et encore moitié moins de population concernée (137 millions).

La Chine en première ligne

En termes de population, la Chine serait en première ligne : à + 4 °C, la montée des eaux concernerait un territoire aujourd’hui peuplé de 145 millions de personnes, un chiffre divisé par deux à + 2 °C, selon cette étude, qui ne tient compte ni de l’évolution démographique ni de la construction d’infrastructures comme des digues.
Parmi les autres pays particulièrement affectés : Inde, Bangladesh, Vietnam, Indonésie, Japon, Etats-Unis, Philippines, Egypte, Brésil, Thaïlande, Birmanie, Pays-Bas… Parmi les villes principales, Hongkong, Calcutta, Dacca, Jakarta, Shanghaï, Bombay, Hanoi, Rio, Buenos Aires, New York ou Tokyo.
Un lien sur le site de Climate Central permet de visualiser les impacts pour chaque grande ville côtière. Les projections prennent en compte la dilatation de l’océan quand il se réchauffe, la fonte des glaciers, mais aussi la dégradation des calottes du Groenland et de l’Antarctique, irréversible au-delà d’un certain seuil.
Mais les mesures qui devraient être entérinées lors de la COP21 afin de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre feront malgré tout une différence. « Certaines réunions historiques ont dessiné des frontières territoriales, rappelle Ben Strauss. La COP de Paris affectera la frontière globale entre terre et mer. »


jeudi 5 novembre 2015

El Nino accentue la prolifération de la dengue

L'Institut de recherche pour le développement (IRD) alerte sur une possible épidémie de dengue en Asie du Sud-Est en lien avec l'épisode El Nino de cet hiver. Une étude, publiée dans Pnas, se base sur 18 ans de rapports sanitaires issus de huit pays du Sud-Est asiatique. Elle permet aux auteurs d'affirmer qu'il existe une "corrélation des grandes vagues épidémiques [de dengue] avec des températures atmosphériques anormalement élevées liées aux événements El Nino intenses".
El Nino est un phénomène climatique qui a lieu en moyenne tous les cinq ans. Il prend naissance dans l'océan Pacifique où un courant d'eau chaude s'accumule et provoque une hausse des températures atmosphériques. Cette montée du thermomètre favorise les moustiques, vecteurs de la maladie qui se reproduisent plus vite et prolifèrent.
L'IRD rappelle que 390 millions de personnes sont touchées par la dengue chaque année. Elle observe une recrudescence des cas en Asie du Sud-Est. Cette maladie est même qualifiée de "ré-émergente".
Pour cet hiver, les climatologues annoncent un épisode de forte intensité d'El Nino. Ils craignent une grande épidémie de fièvre hémorragique en Asie en janvier 2016. Les scientifiques soulignent toutefois qu'il est encore temps pour les autorités de mettre en place des mesures de prévention.
Le 2 novembre, l'IRD a lancé, en partenariat avec le CNRS et l'Institut de la mer du Pérou, une étude du phénomène El Nino en déployant une série de capteurs le long de la côte péruvienne et au large. Objectif : mesurer les impacts de cet événement climatique extrême sur la dynamique océanique et l'écosystème côtier.

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