Une étude, publiée le 2 mai par les chercheurs du Muséum national d'Histoire naturelle, du CNRS, de l'Université d'Orléans et de l'Inra, souligne "l'importance des insectes pollinisateurs" (bourdons, abeilles solitaires, syrphes, coccinelles, papillons, téléphores…) pour les terres agricoles métropolitaines.
Cette étude est parue dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment. Elle a été menée sur 54 cultures dans les 22 régions de France métropolitaine de 1989 à 2010.
Des céréales (avoines, blé, orge) "indépendantes des pollinisateurs" aux pommes, prunes ou courgettes qui en "dépendent beaucoup"
(de 65 à 95% estimé), il existe un gradient de dépendance des cultures
aux pollinisateurs : celui-ci repose sur le pourcentage de diminution du
rendement des cultures dû à l'absence de ces insectes.
Les résultats montrent que le rendement moyen des cultures "peu
ou non dépendantes du service de pollinisation augmente avec
l'intensité de l'agriculture, et que la variabilité du rendement
diminue". L'intensité de l'agriculture a été estimée au niveau
régional en tenant compte du système de rotation des cultures, des
quantités d'intrants utilisées (irrigation, engrais, pesticides), et de
la présence d'habitats semi-naturels dans le paysage (par exemple haies
ou forêts). Cependant, pour les cultures très dépendantes en
pollinisateurs (65%-95%), le rendement moyen "n'augmente pas avec les pratiques agricoles plus intensives et une plus forte variabilité du rendement moyen est observée".
Les résultats révèlent "l'impact
négatif de l'intensification sur les pollinisateurs et les services
qu'ils rendent, ce qui en conséquence limite la productivité des
systèmes agricoles". L'enjeu est "désormais de développer de
nouvelles approches agricoles permettant de maximiser les rendements en
se reposant sur les services écosystémiques fournis par la biodiversité,
tels que la pollinisation ou le contrôle des ravageurs des cultures", recommandent les scientifiques.
Sans
pollinisation, les rendements des cultures vivrières européennes
pourraient chuter de 25 à 32%, avaient déjà alerté les scientifiques du Centre commun de recherche européen (JRC) en octobre dernier.
Le plan français pour une apiculture durable
souligne également l'importance de la fonction pollinisatrice des
abeilles, dont 80% des cultures sont dépendantes. Selon le ministère de
l'Agriculture, "la liste des plantes à fleur pollinisées par les
abeilles représente environ 170.000 espèces, dont 40.000 se porteraient
mal sans la visite des abeilles". Fin avril, le ministère a annoncé sa volonté de restreindre l'usage de certains pesticides "mention abeille" pendant la journée en période de floraison, à la satisfaction des apiculteurs de l'Unaf. Un arrêté interministériel d'interdiction de ces épandages devrait être publié au Journal officiel d'ici trois à quatre mois.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
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