vendredi 8 mai 2020

800 tonnes « non conformes » sont saisies en Belgique

Importées de la Chine et de l’Inde, 800 tonnes de produits phyosanitaires étaient destinés aux producteurs européens de fruits et légumes avant d’être saisies en Belgique.

Près de 800 tonnes de pesticides « non conformes » importés de la Chine et destinés aux producteurs européens de fruits et légumes ont été saisies en Belgique dans le cadre d’une enquête conjointe de la justice et de l’administration belge.
« Il s’agit notamment d’un herbicide à base de bentazone, utilisé pour cultiver entre autres oignons, haricots et échalotes, et d’un fongicide dont la substance active est le captan, employé dans la culture des pommiers et poiriers », a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’Agence belge pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca), Stéphanie Maquoi. « Ces pesticides, “non conformes ou suspects”, étaient importés de la Chine et de l’Inde via le port d’Anvers », selon un communiqué l’Afsca.
« Cette saisie a été réalisée dans le cadre d’une enquête menée en coopération avec le parquet d’Anvers sur la présence de substances non conformes ou suspectes dans des produits phytopharmaceutiques, herbicides et fongicides, destinés à des usages professionnels », a-t-on ajouté de même source.

Danger potentiel pour les professionnels

Une société basée en Belgique est soupçonnée de ces importations « non conformes ». Après le blocage complet de ses produits, elle ne sera autorisée à les remettre sur le marché que sous certaines conditions (analyses, certificats de conformité, etc.).
Le parquet d’Anvers a indiqué que les pesticides utilisés dans la culture des fruits et légumes en Belgique et dans d’autres pays européens « pourraient potentiellement présenter un risque pour la santé publique ». Le danger potentiel concerne les professionnels utilisant les produits et non le consommateur, a nuancé Stéphanie Maquoi. « On a fait des analyses de risques, on sait qu’il n’y a pas de danger pour le consommateur », a en effet affirmé la porte-parole de l’Afsca.
« Les lots de pesticides (778 tonnes d’après l’Afsca) ont été saisis lors de trois perquisitions menées le 13 mars sur trois sites de la société ciblée, deux en Flandre (nord) et une à La Louvière, en Wallonie (sud) », a-t-il été encore précisé. L’enquête est dirigée par un juge d’instruction d’Anvers. Aucune précision n’a été donnée sur d’éventuelles interpellations.

lundi 4 mai 2020

Un coléoptère contre nos allergies ?

L’ambroisie à feuilles d’armoise provoque de terribles allergies. Sa pire ennemie est une chrysomèle, nommée « Ophraella communa ». Mais doit-on l’appeler à l’aide ?

Les amis de mes amis sont mes amis, c’est entendu. Mais qu’en est-il des ennemis de mes ennemis ? La règle mathématique qui veut que pour la multiplication, « moins par moins, ça fait plus » peut-elle être transposée en biologie, et plus particulièrement dans le domaine des espèces envahissantes ? Un article publié mardi 21 avril dans Nature Communications pourrait nous aider à répondre à cette question un rien sibylline.
En 1863, une mauvaise herbe américaine débarquait en France dans une cargaison de trèfles mauves. Jusque-là, quelques spécimens d’Ambrosia artemisiifolia figuraient dans de très rares collections de jardins botaniques. Mais à partir de cette funeste année, c’est cachée dans des graines de trèfle, de luzerne ou même d’aliments pour oiseaux venus d’outre-Atlantique, que l’ambroisie à feuilles d’armoise s’installe en Europe.
Dans les champs, elle subit les assauts des agriculteurs. Alors elle fait son nid dans tous les lieux perturbés par la main de l’homme, bords de routes, talus, décharges ou encore aux alentours des points d’eau et des rivières. Elle dérange les écosystèmes, mais surtout, elle empoisonne les riverains. Car cette cousine du tournesol possède un pouvoir allergisant considérable.

Un envahisseur pour lutter contre l’envahisseur ?

Dans les vallées du Rhône, de la Loire ou de l’Allier, dans quelques zones du Sud-Ouest, des milliers de personnes se voient lourdement handicapées entre août et octobre, lorsque s’envolent les pollens d’ambroisie.
« Une éradication par les moyens classiques est impossible car, pour des raisons environnementales, on ne peut ni faucher ni utiliser de pesticides en bord de rivières. Alors forcément, on pense à l’Ophraella », explique Bruno Chauvel, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae, Dijon), auteur d’un rapport sur le sujet publié par l’Anses en juin 2019.

Les fleuristes, victimes ignorées des pesticides : « Si l’on m’avait mise en garde, ma fille serait encore là »

  Dès 2017, des tests menés par  60 millions de consommateurs  sur des roses commercialisées par dix grandes enseignes en France révélaient ...