vendredi 20 janvier 2012

Impact du Roundup sur le système endocrinien

Une étude du professeur de biologie moléculaire Gilles Eric Seralini, publiée le 19 décembre 2011 dans la revue scientifique ''ScienceDirect", souligne à nouveau les impacts de l'herbicide Roundup de Monsanto, à base de glyphosate sur le système endocrinien. Le glyphosate classé ''dangereux pour l'environnement'' notamment aquatique par les autorités européennes. M. Seralini qui est également président du conseil scientifique au sein du Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie génétique (CRIIGEN), avait déjà publié en juillet 2009 une étude dans la revue scientifique ''Toxicology'' soulignant des effets sur l'action des androgènes et la formation des estrogènes.
En plus d'induire des nécroses et l'apoptose sur des cellules testiculaires de rats à des doses comprises entre 50 et 10000 ppm (partie par million), ''l'équipe caennaise montre dans cette nouvelle étude in vitro des effets de perturbation endocrinienne à des doses aussi faibles de glyphosate et de Roundup que 1 ppm (soit 1 mg/kg)'', commente l'association Générations Futures qui a relayé l'étude. De telles doses sont ''retrouvées dans les urines d'agriculteurs''. La perturbation endocrinienne principale est ''une baisse de testostérone de 35%'', selon l'étude. Le rapport souligne ''qu'une perturbation hormonale des cellules testiculaires pourrait induire des perturbations de la reproduction et du nombre de spermatozoïdes''.
* Reference : Clair, É., et al. A glyphosate-based herbicide induces necrosis and apoptosis in mature rat testicular cells in vitro, and testosterone decrease at lower levels. Toxicol. in Vitro (2012), doi:10.1016/j.tiv.2011.12.009

dimanche 15 janvier 2012

Secteur agricole : une modification de la politique de l'eau s'impose

Exigé par la Directive cadre sur l'eau (DCE) du 23 octobre 2000, le bon état des masses d'eau visé pour 2015 ne sera pas atteint. Ce constat est largement partagé par l'ensemble des acteurs, notamment sur la question des nitrates et des produits phytosanitaires utilisés le plus souvent dans la production agricole. Pourtant, la mise en œuvre de la DCE a conduit à élaborer, dans chaque grand bassin hydrographique, un schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) ainsi qu'un programme de mesures. Ce dernier qui définit un grand nombre d'actions concrètes pour accompagner le secteur agricole, devait normalement permettre de parvenir à la réalisation de l'objectif imposé à tous les Etats européens.
Outre la pertinence des mesures choisies, la question de leur mise en œuvre et de la mobilisation des acteurs peut se poser pour expliquer ce probable échec. Plusieurs autorités ministérielles ont donc mandaté, en mai 2010, le Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) et le Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) pour conduire une étude permettant de mieux comprendre les obstacles rencontrés par les exploitants agricoles dans leurs objectifs de réduction de pollution. Avec une approche plus sociologique que technique ou économique, cette étude a consisté à interroger plus de 200 personnes réparties sur six bassins versants différents, de taille et de localisation très variées.
Selon les premières explications de cette étude, rendue publique le 10 janvier 2012, il ressort que les acteurs, en particulier agricoles, ne connaissent pas forcément très bien la DCE. En effet, le rapport note que les agriculteurs "s'approprient plutôt mal les objectifs de la DCE, identifient mal les enjeux propres à leur territoire en la matière ou parfois refusent de les prendre en compte, et ne s'engagent guère". De plus, ces exploitants sont souvent soumis à des injonctions contradictoires de la part de la filière agroalimentaire et de marchés mondiaux qui les contraignent à maintenir un haut niveau de productivité, et, d'autre part, de l'administration publique qui applique des mesures incitatives disparates et incohérentes. La grande majorité des agriculteurs "se sentent pris en tenaille entre la réglementation européenne et leurs propres intérêts économiques". Cette question économique focalise également l'attention des organisations professionnelles agricoles et des chambres d'agriculture à qui les collectivités territoriales reprochent d'hésiter, voire de freiner, la mise en place d'actions pertinentes.
L'étude avance également comme explication la faiblesse du "jeu collectif". "A tout moment, les accords ou désaccords font l'objet de relations bilatérales ou triangulaires, mais très rarement de concertation de l'ensemble des parties prenantes ; les acteurs agricoles sont rarement présents dès l'engagement de la réflexion", détaille le CGEDD, ajoutant que "de ce fait, la contestation des expertises, des méthodes, des résultats est courante". Enfin, un reproche est également adressé à l'Etat, censé porter les objectifs de la directive, mais qui a tendance à ne plus réellement accompagner les différents acteurs dans leurs missions. "L'Etat ne parvient pas à coordonner et à intégrer ses diverses politiques publiques en vue d'un véritable aménagement durable des territoires : la convergence est faible entre la prévention des risques de pollution, la gestion des eaux, l'urbanisme et le soutien à la production agricole", note ainsi l'étude.
Pour améliorer l'état des masses d'eau françaises et peut-être atteindre l'objectif de 2015, les auteurs de l'étude précisent que toute démarche localisée devra être issue d'une concertation entre toutes les parties. Le rôle de chacun devant être clairement défini afin d'éviter tout désaccord ou contestation. La profession agricole devra également s'inscrire complètement dans les actions de développement durable. Le but est "de prendre en compte les évolutions techniques de tous ordres, les conditions d'équilibre économique et les interrelations sociales des divers partenaires, dans le respect de seuils de qualité écologique, notamment de l'eau", appuie l'enquête.
Les conclusions de l'étude révèlent également que le changement des pratiques agronomiques devrait avoir lieu dans des conditions qui assurent un équilibre financier aux exploitations individuelles. Cela devrait nécessiter l'adaptation ou la création de mesures économiques pour rémunérer le service environnemental attendu. L'Etat aura, enfin, l'obligation de clarifier ses principaux rôles à l'échelle locale, des grands bassins et nationale.
Pour en savoir plus :

mardi 10 janvier 2012

Réchauffement climatique : les oiseaux et les papillons prennent du retard sur les températures

Une étude scientifique, publiée le 8 janvier dans la revue Nature Climate Change, démontre pour la première fois que les oiseaux et les papillons répondent au changement climatique mais de façon retardée, ce qui impacterait les réseaux d'interaction entre espèces et entre groupes.
Menée par le CNRS de Montpellier, cette étude qui prend en compte 9.490 communautés d'oiseaux et 2.130 communautés de papillons, révèle ainsi que l'augmentation des températures en Europe a entraîné le déplacement des populations vers le nord. Mais, cette migration forcée ne s'est pas réalisée suffisamment vite pour compenser l'augmentation des températures moyennes.
En effet, en 20 ans, les températures en Europe ont augmenté de 1 °C et se sont décalées de 249 kilomètres vers le nord. Les oiseaux et les papillons ont donc essayé de suivre cette tendance, mais ont accumulé respectivement un retard de près de 135 km et 212 km sur les températures. Un véritable problème pour ces différents groupes qui appartiennent à la même chaîne alimentaire.
"Cette étude [] illustre à quel point les changements climatiques réorganisent rapidement et profondément la composition de la faune en Europe, avec d'inquiétants décalages dans la
réponse de différents groupes d'espèces", indique le communiqué du CNRS, tout en précisant que "ces décalages laissent présager de profonds changements dans les réseaux d'interactions entre espèces et entre groupes".

dimanche 8 janvier 2012

Une mouche parasite mise en cause dans la mortalité brutale des abeilles


Aux Etats-Unis, des chercheurs s'inquiètent d'une autre menace pour l'abeille, qui n'en manquait déjà pas, entre pesticides, antibiotiques, virus, champignons et autres prédateurs. Leur étude, publiée le 3 janvier dans la revue en ligne PLoS ONE, met au jour l'effet dévastateur d'un ennemi supplémentaire : Apocephalus borealis, une petite mouche de la famille des phorides, jusqu'ici connue comme un parasite des bourdons et de certaines guêpes.
Pour savoir plus :

Loin de Hadopi et de Lopsi et plus près de Wikipédia

New York Envoyé spécial - Un café à la mode, dans un quartier fréquenté par les étudiants de Manhattan. En cette fin de matinée, la salle est bondée, mais pas trop bruyante, car la moitié des clients lisent ou écrivent sur leur ordinateur portable. David Darts, responsable du département d'art de la New York University, entre discrètement, avec à la main une lunch box d'écolier - une petite boîte en fer noire, décorée d'une tête de mort.

Discrètement, il va la poser sur une table, dans un coin. Aussitôt, plusieurs clients, qui cherchent le réseau WiFi du café pour aller sur Internet, voient apparaître sur leur écran une icône inédite : " Pirate Box, Share Freely !" (partagez librement). Ils se connectent en un clic, mais au lieu d'arriver sur un site Internet, ils se retrouvent face à une tête de mort, accompagnée d'un menu qui leur propose de participer à une messagerie en direct, de télécharger des textes et des musiques, ou de déposer leurs propres fichiers pour les offrir aux autres clients connectés.
Sur la messagerie, la conversation part très vite dans tous les sens. David Darts intervient pour expliquer le fonctionnement de la Pirate Box, mais les clients du café l'ont déjà compris, intuitivement : la boîte posée sur la table crée autour d'elle un miniréseau sans fil autonome, permettant aux ordinateurs du voisinage de s'interconnecter gratuitement, hors de tout contrôle. En quelques minutes, les fichiers commencent à circuler. David Darts ignore combien de personnes sont connectées : "C'est exprès, la Pirate Box ne comporte aucun outil permettant de pister ou de recenser les utilisateurs. Si des gens mal intentionnés - ou la police - entrent ici et s'emparent de ma boîte, ils ne pourront jamais savoir qui s'en est servi."

pour en savoir plus :

Les fleuristes, victimes ignorées des pesticides : « Si l’on m’avait mise en garde, ma fille serait encore là »

  Dès 2017, des tests menés par  60 millions de consommateurs  sur des roses commercialisées par dix grandes enseignes en France révélaient ...