Les organismes génétiquement modifiés (OGM) ne sont pas seulement la cible des critiques en Europe, où l'Allemagne vient de rejoindre le cortège des Etats ayant banni le maïs Mon810 de leur territoire. Aux Etats-Unis, patrie du groupe Monsanto, un rapport publié mardi 14 avril par l'Union of Concerned Scientist (UCS), un groupe indépendant d'experts né dans le giron du Massachusetts Institute of Technology (MIT), s'attaque au principal argument des fabricants de semences modifiées : la garantie de plus forts rendements.
"Depuis des années, les industriels claironnent qu'ils vont nourrir le monde, en promettant que les OGM produiront de meilleurs rendements. Mais après vingt ans de recherches et treize ans de commercialisation, les fermiers américains qui ont recours à ces semences n'ont guère récolté davantage à l'acre (0,4 hectare). En comparaison, l'agriculture traditionnelle continue d'avoir de meilleurs résultats", affirme l'auteur du rapport, Doug Gurian-Sherman.
Une humanité en proie à l'explosion démographique et qui - tels ces vers de farine qui s'empoisonnent à distance dans le sac qui les enferme bien avant que la nourriture commence à leur manquer - se mettrait à se haïr elle-même parce qu'une prescience secrète l'avertit qu'elle devient trop nombreuse pour que chacun de ses membres puisse librement jouir de ces biens essentiels que sont l'espace libre, l'eau pure, l'air non pollué.
vendredi 17 avril 2009
mardi 14 avril 2009
La biodiversité : l'autre choc ?
La présence des espèces vivantes sur Terre n'est que transitoire. Celles qui y vivent actuellement ne représentent que 2 % de celles qui y ont vécu jusqu'ici.
La biosphère a connu 5 crises d'extinction spectaculaire dont la plus connue est celle qui a entraîné la disparition des dinosaures, il y a soixante-cinq millions d'années, mais la plus dévastatrice, celle du permien, il y a deux cent cinquante millions d'années, qui a supprimé 50 % des familles d'animaux terrestres et 95 % des espèces océaniques.
Mais chacune de ces crises d'extinction s'est déroulée sur des centaines de milliers d'années.
Le problème qui se pose à nous est de savoir si nous ne vivons pas un sixième cycle d'extinction massive et si ce spasme d'extinction ne va pas se produire dans des délais très brefs au regard des temps géologiques, de l'ordre du siècle.
Il serait probablement prématuré d'apporter une réponse tranchée à cette question - et annoncer une extinction de l'ampleur de celui du permien. Mais on doit ici se faire l'écho d'un constat unanime de la communauté scientifique : le bilan du demi-siècle passé est très préoccupant et pour le proche avenir les pressions traditionnelles s'accroissent, alors même qu'une nouvelle menace se profile - celle du changement climatique.
Le rythme général d'extinction des espèces s'accélère
Entre 1970 et 2003, cet indice général de biodiversité a diminué de 30 %.
Cette donnée générale est décomposée en 3 sous-divisions représentatives de l'évolution de la biodiversité dans les milieux terrestre, marin et d'eau douce.
La convergence de l'érosion de la biodiversité pour chacun de ces indices est frappante :
- 31 % pour les espèces terrestres,
- 27 % pour les espèces marines,
- 28 % pour les espèces d'eau douce.
La biosphère a connu 5 crises d'extinction spectaculaire dont la plus connue est celle qui a entraîné la disparition des dinosaures, il y a soixante-cinq millions d'années, mais la plus dévastatrice, celle du permien, il y a deux cent cinquante millions d'années, qui a supprimé 50 % des familles d'animaux terrestres et 95 % des espèces océaniques.
Mais chacune de ces crises d'extinction s'est déroulée sur des centaines de milliers d'années.
Le problème qui se pose à nous est de savoir si nous ne vivons pas un sixième cycle d'extinction massive et si ce spasme d'extinction ne va pas se produire dans des délais très brefs au regard des temps géologiques, de l'ordre du siècle.
Il serait probablement prématuré d'apporter une réponse tranchée à cette question - et annoncer une extinction de l'ampleur de celui du permien. Mais on doit ici se faire l'écho d'un constat unanime de la communauté scientifique : le bilan du demi-siècle passé est très préoccupant et pour le proche avenir les pressions traditionnelles s'accroissent, alors même qu'une nouvelle menace se profile - celle du changement climatique.
Le rythme général d'extinction des espèces s'accélère
Entre 1970 et 2003, cet indice général de biodiversité a diminué de 30 %.
Cette donnée générale est décomposée en 3 sous-divisions représentatives de l'évolution de la biodiversité dans les milieux terrestre, marin et d'eau douce.
La convergence de l'érosion de la biodiversité pour chacun de ces indices est frappante :
- 31 % pour les espèces terrestres,
- 27 % pour les espèces marines,
- 28 % pour les espèces d'eau douce.
jeudi 9 avril 2009
La croissance verte est un leurre
Extraits :
(...)Pendant des années, nos systèmes ont fonctionné sur l'a priori absurde que le monde physique et vivant n'existait pas. Nous avons construit un univers artificiel d'accumulation sans limites et de déni de responsabilité. Les subprimes, la titrisation, comme la surconsommation de matières et d'énergie, tout cela supposait un processus de croissance indéfinie ne connaissant aucune contrainte. Or que se passe-t-il aujourd'hui ? Cette logique implose : pour la première fois, on comprend qu'il faut tenir compte du monde réel et de ses limites(...)
(...)La capacité de nos élites à voir ou à ne pas voir le problème est donc fondamentale. C'est LA grande leçon de Jared Diamond (3) : ce n'est jamais pour des raisons environnementales qu'une société s'effondre, c'est pour la façon dont elle y répond. Mais nos institutions sont-elles à même de répondre à ces questions ? Nous sommes toujours des héritiers de la philosophie du contrat : nos sociétés sont organisées de façon que chacun puisse maximiser sa production et sa consommation, nos représentants sont élus pour ça. Et ils n'ont pas été habitués à concilier le court et le long terme. Il faudrait proposer, comme je le fais avec un collègue américain, une chambre de représentants dévolue aux enjeux du long terme.(...)
(...)Pendant des années, nos systèmes ont fonctionné sur l'a priori absurde que le monde physique et vivant n'existait pas. Nous avons construit un univers artificiel d'accumulation sans limites et de déni de responsabilité. Les subprimes, la titrisation, comme la surconsommation de matières et d'énergie, tout cela supposait un processus de croissance indéfinie ne connaissant aucune contrainte. Or que se passe-t-il aujourd'hui ? Cette logique implose : pour la première fois, on comprend qu'il faut tenir compte du monde réel et de ses limites(...)
(...)La capacité de nos élites à voir ou à ne pas voir le problème est donc fondamentale. C'est LA grande leçon de Jared Diamond (3) : ce n'est jamais pour des raisons environnementales qu'une société s'effondre, c'est pour la façon dont elle y répond. Mais nos institutions sont-elles à même de répondre à ces questions ? Nous sommes toujours des héritiers de la philosophie du contrat : nos sociétés sont organisées de façon que chacun puisse maximiser sa production et sa consommation, nos représentants sont élus pour ça. Et ils n'ont pas été habitués à concilier le court et le long terme. Il faudrait proposer, comme je le fais avec un collègue américain, une chambre de représentants dévolue aux enjeux du long terme.(...)
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